Généralité sur les Céréales
Les céréales représentent la famille des Poacées ou Graminées. Ce sont des plantes cultivées principalement pour leurs graines et utilisées en alimentation humaine sous différentes formes. Au Sénégal comme dans la plupart des pays du Sahel, le régime alimentaire des populations est largement dominé par les céréales. Il s’agit principalement du mil, du sorgho, du maïs et du riz. Le mil constitue la céréale traditionnelle la plus répandue en milieu rural ou il est consommé partout sous diverses formes. La consommation annuelle par tête est estimée à 30,2Kg/tête/an au niveau national selon une étude menée par l’USAID en 2017. Cette valeur est inférieure à la moyenne des zones rurales équivalente à 53,3Kg/tête/an et supérieure à celle par tête au niveau urbain égale à 23,1Kg.
Le mil
Le mil occupe la 6ème place parmi les céréales les plus importantes au monde (JAICAF, 2009). Au moins 500 millions de personnes dépendent du mil pour leur survie (Saïdou, 2011). La culture du mil couvrait plus de 33,11 millions d’hectares en 2013 dans le monde. Elle se répartit principalement dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique avec 21,12 millions d’hectares cultivés pour une production de 15 millions de tonnes, et de l’Inde où la production du mil atteint 10,9 millions de tonnes sur une superficie de 9,2 millions d’hectares (FAOSTAT, 2016). Les principaux pays producteurs en Afrique, par ordre d’importance décroissante sont : le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Dans ce dernier pays, le mil le plus cultivé est le mil pénicillaire, mil à chandelle ou petit mil (en anglais « pearl millet », « bulrush millet », « cattail millet ») qui est une herbe annuelle du genre Pennisetum (Pennisutm glaucum (L.) R. Br.) dont le cycle végétatif est de 45 à 180 jour. Le mil à chandelle, Pennisetum glaucum (L.) R. Br. est une céréale originaire d’Afrique de l’Ouest, plus précisément de la zone Nord-Est du fleuve Sénégal (Tostain, 1998). Le plus grand nombre d’espèces, aussi bien sauvages que cultivées se trouve dans cette partie de l’Afrique (FAO, 1995). C’est une céréale majeure des zones sèches et sahéliennes. En Afrique de l’ouest, ces deux céréales poussent dans des environnements divers avec une limite septentrionale pour le mil à l’isohyète 300 mm. Cependant, certaines variétés plus tardives descendent assez loin au Sud dans la zone bioclimatique dite guinéenne avec plus de 4 1200 mm de précipitations annuelles (Traoré et al., 2003). Le mil est une plante à jour court quoiqu’il existe des variétés indifférentes à la longueur du jour (Vietmeyer, 1996). Le mil exige, pour son développement, une somme de température de 2050 à 2550°C. Ses températures de germination sont : 10-12°C (minimum), 37-44°C (optimum) et 44-50°C (maximum) (Loumrem, 2004). Le mil est une céréale plus tolérante à la sécheresse que le sorgho et le maïs et peu exigeante sur la nature du sol. Le mil se caractérise par une forte aptitude à mettre en place des mécanismes physiologiques qui lui permettent de tolérer la sécheresse (Bezançon et al., 1997 ; Moumouni et al., 2015). Figure 1 : Plants de mil en phase de maturation
Conditions de stockage
Le bon stockage et la bonne conservation ont pour but de préserver au maximum les qualités originelles des grains et graines. Les pertes sont essentiellement dues aux insectes, aux rongeurs, aux moisissures et bactéries. Certaines conditions physiques, notamment la teneur en eau, l’humidité relative, la température, peuvent entraîner des pertes qualitatives par la dégradation de la qualité des denrées stockées. La connaissance et l’application de certaines règles permettent d’assurer un bon stockage et une bonne conservation. 5 L’utilisation des pesticides devra se faire dans les conditions qui seront prescrites pour assurer une efficacité des traitements alliés à une bonne protection des agents de traitement et des populations environnantes. Les conditions d’emballages, de stockage, d’entreposage et la gestion du stockage sont des facteurs très importants qui peuvent contribuer à une bonne ou une mauvaise conservation des grains et des graines. Le stockage permet de préserver autant que possible la valeur de la graine de mil pour son utilisation future prévue, autrement dit de conserver une proportion aussi élevée que possible soit de semences viables pour plantation a la saison suivante, soit de la valeur alimentaire de la graine pendant un temps aussi long que possible. C’est ainsi qu’en milieu rural où la majorité des stockages de mil est faite, diverses méthodes parfois rudimentaires mais non moins efficaces sont mises en place afin de préserver la céréale, moyen de subsistance.
Moyens traditionnels de stockage
Le stockage traditionnel en milieu rural s’effectue dans des silos en chaumes tressés ou en terre (banco). Il est certain que ces procédés sont imparfaits et peuvent être grandement améliorés par des silos en dur et à l’échelon coopératif par des silos métalliques permettant un ensilage hermétique. De bons résultats ont déjà été obtenus dans cette voie, et l’équipement progressif du pays se poursuit. Chez le petit cultivateur l’utilisation de fûts de 200 litres hermétiquement scellés, constitue une méthode d’auto désinfection très valable et couramment utilisée depuis un certain nombre d’années. I.1.2.2- Emballage hermétique Le principe consiste à effectuer une fumigation initiale avec un gaz insecticide pour tuer tous les insectes à tous leurs stades de développement et ensuite à empêcher l’infestation des produits traités par un emballage hermétique. Cette technique employée dans certains pays d’Afrique tropicale (Nigéria, Ghana) qui utilisent du dibrométhane en berlingot ou du tétrachlorure de carbone et des sacs en polyéthylène soudés, devrait pouvoir se généraliser assez rapidement dans le milieu rural.
Emploi de poudres insecticides
L’emploi des poudres insecticides est pratiqué depuis longtemps au Sénégal. En effet, pour lutter contre les termites qui attaquent les Seccos, les Wangs et les bruches, les cultivateurs sénégalais emploient depuis 1945 le HCH en poudre. L’odeur de moisi du produit n’est pas trop gênante pour les arachides en coque. Par contre, pour traiter les arachides décortiquées, 6 ou les graines alimentaires (riz, maïs, mil, sorgho, blé), il est nécessaire d’employer le lindane soit en poudrage, soit en pulvérisation, soit en fogging. I.2- Généralité sur Tribolium castaneum Les espèces appartenant à ce genre figurent parmi les plus importants ravageurs. Ces insectes possèdent un large spectre tropique en étant à la fois psichophages, mycophages, nécrophages et prédateur. Bien que les denrées infestées soient très variées, Tribolium montrent une très nette préférence pour les farines, qu’elles soient de céréales ou de légumineuses. Tribolium castaneum (Herbst) (Tribolium rouge de la farine) qui est, parmi les insectes des stocks, le plus ubiquiste, le plus polyphage et le plus redoutable (ACG, 2015). Les larves sont mobiles et se nourrissent. Ils sont d’une teinte blanche avec du jaune et passent par 5 à 11 mues avant d’atteindre 5 mm à la fin de leur croissance (ACG, 2015). A la fin du dernier stade larvaire, les larves s’immobilisent, cessent de se nourrir et se transforment en nymphes immobiles. Ce processus s’étend sur 3 à 9 semaines (ACG, 2015). Les nymphes se retrouvent, nues, dans les mêmes aliments que les larves. Elles sont blanches au départ mais leur couleur s’assombrit graduellement avant de devenir adultes, ce qui a lieu 9 à 17 jours plus tard. Les adultes se nourrissent des mêmes aliments que les larves et vivent entre 15 et 20 mois (ACG, 2015). On peut rencontrer cinq générations par an. Les adultes et les larves ne s’implantent généralement dans les grains qu’après les attaques de ravageurs primaires qui leur ouvre la porte (Camara, 2009) ou lorsque les grains sont brisés (Seck et al., 1992). Les souillures de T. castaneum corrompent de très nombreuses denrées amylacées notamment les farines de céréales (Bonneton, 2010). Les recherches de Seck (1983) ont montré que l’infestation de T. castaneum est plus souvent notée sur le mil battu et conservé en sacs, que sur les épis entiers stockés dans les greniers traditionnels
Origine et Taxonomie
Le genre Tribolium fut créé en 1825 par W. S. Mc. LEAY pour une espèce déjà décrite par HERBST (1797) sous le nom de Colydium castaneum (= Tribolium castaneum). Hinton (1948) a procédé à la révision systématique du genre. Il y compte vingt-six espèces réparties en cinq sections bien caractérisées morphologiquement et zoogéographiquement et qui pourraient avoir valeur de sous-genre ou même de genres distincts. D’après lui, le genre 7 Tribolium qu’il apparente au genre Lyphia MULSANT, remonterait au Crétacé. Smith (1952) tend à confirmer la validité de deux au moins des deux sections de Hinton (année ?). Cet auteur a fait l’étude cytologique de trois espèces du genre et a montré que si « l’assortiment chromosomial » de T. confusum et de T. destructor est identique, celui de T. castaneum par contre, est d’un type nettement différent. Cela confirme donc les vues de Hinton (année) qui considère ces trois espèces comme appartenant à deux complexes supra-spécifiques distincts. L’espèce, très fréquente en contexte archéologique, serait originaire de l’Inde où elle se trouve en milieu naturel. Sa présence en Égypte à des périodes reculées viendrait à l’encontre de cette hypothèse. En effet, les plus anciens spécimens découverts (Tribolium castaneum/confusum) proviennent d’une jarre pharaonique datée de c. 2500 a.C.146 et d’autres spécimens sont cités de la tombe de Toutankhamon (1350 a.C.). D’un contexte égyptien plus récent, l’espèce figure également dans des niveaux du fort romain de Mons Claudianus. À Santorin, on retrouve sa trace au sein d’une jarre (pithos) de l’âge du Bronze ayant contenu de la farine. Enfin, en Israël, l’espèce est citée à Hadar, dans des niveaux de l’âge du Fer et au Royaume-Uni, dans différents sites de la période romaine. Tribolium castaneum est classé comme suit : Règne : Animal Phyllum : Arthropodes Classe : Hexapodes (Insectes) Ordre : Coléoptères Famille : Ténébrionidés Genre : Tribolium Espèce : Tribolium castaneum (Herbst.)