ETHODE DE MESURE DE L’EROSION EN SAKASAKA
Etant donné que cette forme d’érosion est la forme développée de l’érosion en ravins cumulée à l’érosion des berges, les méthodes de mesures présentées ci-après dérivent de ceux utilisés pour le ravinement et l’érosion des berges.
Généralités sur les méthodes de mesure de l’érosion des berges et du ravinement
Plusieurs méthodes sont disponibles pour mesurer l’érosion des berges et le ravinement en fonction de la résolution temporelle et spatiale désirée. Lawler (1993) estime que les méthodes utilisant la sédimentologie (50-15 000 ans), les évidences botaniques (50-100 ans) et la comparaison de données historiques (jusqu’à 150 ans) servent surtout pour des comparaisons à long terme et pour des superficies aussi vastes que le fond d’une vallée. À ce titre, les photographies aériennes sont très utilisées pour analyser les modifications subies par les cours d’eau dans le dernier siècle. Les méthodes telles que les relevés planimétriques et la délimitation de la section transversale permettent pour leur part d’observer les modifications subies par les cours d’eau à moyen terme (1-30 ans). Pour des mesures à court terme (1 semaine à 5 ans), Lawler (1993) suggère l’utilisation de jalons de mesures de l’érosion des berges ou la photogrammétrie terrestre.
D’autre part, l’équipe d’E.Roose a mis au point une méthode de mesure de l’évolution des ravines, développée entre les années 1986 et 1995. Les mesures quantitatives sont faites sur des couples de ravines moyennes (l’une aménagée et l’autre non). Il s’agit des hauteurs et intensités des pluies journalières, l’évolution du volume des ravines à l’aide de repères (fer à béton filetés enfoncés dans le sol) pour quantifier l’évolution des sections transversales et la position des têtes de ravines. Le débit de pointe des crues est estimé à l’aide d’échelles de hauteur maximale et de galets colorés, numérotés et de diamètres variables pour évaluer la vitesse des pics de crues. On mesure aussi le volume de sédiments captés par les seuils à l’exutoire des couples de ravines. Et enfin, la vitesse d’altération de la roche à l’aide de peignes à dents coulissantes, posés sur des piquets de fer profondément cimentés dans la roche apparente sur les versants des ravines. (Roose, 2000)
Mesure directe de l’évolution du sakasaka
Le sakasaka est une forme d’érosion spectaculaire sans équivalent connu parmi les formes « conventionnelles » d’érosion. Aussi, il est encore très peu étudié même à Madagascar. De ce fait, presque toutes les études y affairant seront faites par analogies avec d’autre forme d’érosion telle que le ravinement.Le débit de pointe de crues sera estimé à l’aide de la hauteur maximale et en l’appliquant à la formule de Manning-Strickler. Dans ce cas, la section du sakasaka sera assimilée à un canal de section rectangulaire. Les données relatives à la hauteur d’eau seront obtenues par les relevés issus du limnimètre implanté dans le sakasaka et/ou la mesure des laisses de crue. Ces limnimètres seront adossés aux berges et implantés à divers section du sakasaka où les changements de la largeur du lit sont remarquables.
La capacité à transporter des matériaux solides due aux crues brutales sera estimée par l’utilisation de galets témoins : des galets colorés, numérotés et de diamètres variables seront placés à une ou plusieurs sections judicieusement définies du sakasaka. Après le passage d’une crue, ceux-là seront emportés et donc pourront servir à déterminer la taille maximale réelle des matériaux solides qui ont été déplacé ainsi que leur importance. L’évolution du lit ainsi que la quantité de matière déposée après le passage d’une crue sera estimé en faisant des mesures sur des sections transversales identifiées du sakasaka. Des mesures seront donc faites après chaque crue pour établir le profil en travers de la section en vue de comparaison aboutissant à la connaissance du taux d’érosion et de dépôt engendré.
Analyse critique des actions entrepris par le PLAE
Trois années après la clôture de l’antenne du PLAE à Bezaha, on peut noter de visu que les effets dégradants de l’érosion du BV se font encore voir, et agissent encore considérablement, et même un peu plus, sur l’endommagement des infrastructures hydroagricoles en aval.En analysant les actions de lutte antiérosive menée par le PLAE dans le BV, deux principaux problèmes ont été perçus comme étant des facteurs pouvant expliquer la faiblesse des résultats obtenus sur l’aménagement du BV en vue de la protection du réseau aval : Cependant, le manque et même la quasi-inexistence d’entretien de ces dispositifs ont entrainés la neutralisation des effets souhaités. A titre d’exemple, on peut citer l’encombrement des fossés de protection, la reprise des feux due à la mauvaise gestion des aires de pâturage, la formation de rigoles due à la discontinuité des haies antiérosives, et même la formation de nouveau phénomène érosif.