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Introduction
Les nanotechnologies définies comme « un ensemble de techniques permettant la conception, l’élaboration et la caractérisation de structures, dispositifs et systèmes de dimensions nanométriques » suscitent un vif intérêt depuis une vingtaine d’années. Cet engouement s’explique par les propriétés uniques que possèdent les objets nanométriques, qui sont différentes de celles des matériaux massifs ou des molécules. Ils sont notamment dotés d’un grand rapport surface sur volume, ce qui est particulièrement utile dans des domaines tels que la catalyse ou la médecine. Certains d’entre eux possèdent des résistances mécaniques exaltées comme les nanotubes de carbone qui sont utilisés dans des équipements de protection (gilet, casque…) ou dans le domaine sportif par exemple. D’autres encore présentent des propriétés de confinement quantique de porteurs de charges qui les rendent notamment utiles pour des applications en optique ou en électronique. L’ensemble de ces propriétés originales justifie l’intérêt grandissant pour les nanotechnologies, qui se traduit à la fois par un essor des travaux de recherche les concernant et par leur présence de plus en plus marquée dans notre quotidien. On a ainsi pu constater une forte augmentation du nombre de publications mentionnant le terme
« nanotechnologies » entre le début des années 2000 et ces dernières années, avec environ 3900 publications dédiées à leur sujet entre 2000 et 2005 contre plus de 16300 entre 2010 et 2015.1 De la même façon, on retrouve les nanotechnologies dans un nombre toujours plus important d’objets du quotidien tels que les vêtements ignifugés ou anti-odeurs, les colorants alimentaires ou encore les écrans télévision de dernière génération par exemple.
Parmi l’ensemble des méthodes de nano-fabrication développées, la synthèse de nano-objets par voie chimique est particulièrement attractive. En effet, celle-ci permet de former des nanoparticules colloïdales dont les propriétés intrinsèques telles que la taille, la morphologie, l’état de surface ou encore la composition sont largement modulables et peuvent être finement contrôlées. En outre, les nanoparticules ainsi synthétisées peuvent être obtenues en grandes quantités et à bas coût.
Afin d’analyser finement les propriétés intrinsèques de ces nanoparticules dispersées dans un ou plusieurs solvants ou pour les intégrer à des dispositifs fonctionnels innovants, il est intéressant de pouvoir les transférer sur des surfaces solides, de manière sélective. C’est dans ce cadre que l’équipe Nanotech du Laboratoire de Physique Chimie des Nano-objets, dirigée par Laurence Ressier, développe diverses techniques complémentaires d’assemblage dirigé de nanoparticules colloïdales sur des surfaces. L’une d’entre elles, la nanoxérographie, consiste à piéger des nanoparticules colloïdales chargées ou polarisables sur des motifs de charges électrostatiques générés à la surface d’un substrat électret. Elle se compose de deux grandes étapes : l’injection des motifs de charges dans l’électret et le développement où le substrat chargé est mis en contact avec la dispersion colloïdale d’intérêt. L’expertise développée dans l’équipe autour de la nanoxérographie a permis d’assembler de nombreuses nanoparticules (sphériques ou anisotropes, de différentes compositions), selon des géométries d’assemblages complexes, parfois multicouches ou binaires (deux types de nanoparticules sur un même substrat). Ces assemblages ont déjà permis de réaliser des études fondamentales sur les propriétés remarquables de certaines nanoparticules ou de développer de nouvelles applications telles que des marqueurs sécurisés pour le domaine de l’anti-contrefaçon. En revanche, un certain nombre de points restent limitants, méconnus ou incompris dans la technique de nanoxérographie.
L’objectif de cette thèse a été d’adresser ces divers points afin d’aller plus loin dans la compréhension des mécanismes de la technique de nanoxérographie et d’en élargir ses capacités.
L’assemblage multicouche de nanoparticules colloïdales a notamment été un point à approfondir. En effet, cette fonctionnalité a récemment été découverte dans l’équipe pour un seul système de nanocristaux. Un des axes de travail de cette thèse a donc été de répondre aux différentes interrogations non éclaircies à ce propos : le protocole précédemment établi dans l’équipe est-il généralisable à d’autres types de nanoparticules ? Quels sont les mécanismes mis en jeu dans l’assemblage multicouche des nanoparticules sur les motifs de charges électrostatiques ? Quels sont les paramètres clés de cet assemblage 3D ? …
Le second point abordé dans cette thèse, cette fois limitant pour la technique de nanoxérographie, a été l’assemblage de particules de grandes dimensions. En effet, l’utilisation de particules de plus de 500nm de diamètre n’autorisait pas la réalisation d’assemblages jusqu’alors. L’objectif des travaux menés dans ce cadre a donc été de lever ce verrou technologique en répondant notamment aux interrogations suivantes : Qu’est-ce qui justifie l’existence d’une taille limite de nanoparticules pour permettre leur assemblage par nanoxérographie ? Quel est le facteur limitant dans l’assemblage de particules de grandes dimensions ? Faut-il augmenter l’intensité du champ électrique des motifs de charges pour assembler de telles particules ? De nouveaux phénomènes physiques sont-ils impliqués dans ces assemblages ? ….
Enfin, l’assemblage de nanogels qui sont des nanoparticules molles et interactives avec leur milieu de dispersion a été abordé. Ces nanoparticules diffèrent de celles habituellement utilisées en nanoxérographie de par leurs propriétés uniques de changement de morphologie en fonction des caractéristiques de leur milieu environnant ou de l’expression d’un stimulus extérieur. Leur assemblage sur des surfaces solides représente donc un défi innovant qui demande de répondre à diverses questions : Est-il possible d’assembler de telles nanoparticules sur des motifs de charges électrostatiques ? Si oui, leurs propriétés de changement de morphologie sont-elles conservées après assemblage sur le substrat solide chargé ? Peut-on transformer l’assemblage de tels nano-objets en dispositifs fonctionnels, interactifs avec leur environnement ?
Ce manuscrit, répondant à ces diverses questions, s’articule autour de cinq chapitres :
Le premier fait un état des lieux non exhaustif des principales méthodes d’assemblages dirigés de nanoparticules colloïdales exploitant la force électrique, au moment du démarrage de cette thèse. Ce chapitre met en évidence les capacités de chacune de ces méthodes et permet de positionner la technique de nanoxérographie parmi celles-ci. Ce positionnement met en évidence l’intérêt des divers axes de travail abordés dans les chapitres suivants.
Le second chapitre présente les protocoles d’assemblages dirigés de nanoparticules colloïdales utilisés dans ces travaux. Il étudie en particulier la complémentarité des deux méthodes d’injection de charges mises en œuvre par la suite et les paramètres clés de l’étape de développement.
Le troisième chapitre est dédié à la problématique d’assemblage multicouche de nanoparticules colloïdales par nanoxérographie. Le choix d’un système modèle de nanoparticules est notamment détaillé avec la mise en œuvre d’une nouvelle méthode de développement par voie microfluidique.
Le quatrième chapitre aborde l’assemblage de particules de taille micrométrique par nanoxérographie. Il met en évidence les mécanismes impliqués dans l’assemblage de telles particules par deux approches, l’une théorique, l’autre expérimentale à l’aide d’un développement par translation d’une goutte de dispersion colloïdale.
Enfin, le cinquième et dernier chapitre adresse l’assemblage de nanogels interactifs avec leur environnement et étudie les applications potentielles de tels assemblages.
Table des matières
INTRODUCTION
1ERE PARTIE : LE MONDE HIPPIQUE EN BASSE-NORMANDIE, D’UNE
APPROCHE THEORIQUE AUX QUESTIONS DE TERRAIN 21
CHAPITRE 1 : LA QUESTION HIPPIQUE DANS LA BIBLIOGRAPHIE INTERNATIONALE
I) Une « histoire en miettes »
A) Vers une écriture d’une histoire universelle du cheval
B) Une lecture historique spécifique au monde hippique ?
II) Élever des chevaux de course : un enjeu central de la filière
A) Définir le cheval de course et ses méthodes d’élevage
B) Le haras : le cadre privilégié de la bibliographie hippique
III) Préparer les chevaux aux courses : les ouvrages dédiés à l’entraînement
A) De la forte influence britannique…
B) …à la transposition et l’adaptation des méthodes en France
IV) La volonté de mettre au point une histoire de l’hippisme
A) Écrire une histoire des courses hippiques
B) Lieux, épreuves et personnalités symboliques du sport hippique
C) Hippodromes et sociétés organisatrices : une base indispensable au spectacle des courses
D) Entre loisirs et argent : hippisme, jeux et paris
E) Le milieu spécifique du trot
CHAPITRE 2 : L’HIPPISME, UN VASTE SUJET AU COEUR DES POSITIONNEMENTS ET RÉFLEXIONS
GÉOGRAPHIQUES
I) L’élevage, un thème majeur de la géographie française en dehors de l’équin
A) La géographie de l’élevage au rythme des évolutions épistémologiques
B) La géographie du cheval : une absence remarquable dans les recherches.
C) Le cheval, un objet d’étude bien présent dans d’autres sciences
II) Le cheval : un objet scientifique à la croisée de plusieurs formes de géographie
A) D’une géographie rurale à une géographie économique
B) Quand le cheval devient un tout : l’approche de la géographie systémique
III) Comprendre l’objet cheval : de multiples entrées possibles
A) Une entrée par les paysages
B) Une entrée par les territoires
C) Une entrée par les filières
CHAPITRE 3 : LES ENJEUX DE LA FILIÈRE HIPPIQUE
I) L’organisation de la filière hippique en France
A) Le monde hippique au coeur de la filière équine
B) De multiples acteurs aux intérêts souvent divergents
C) Organisation et fonctionnement de la filière hippique
II) Les enjeux politiques de la filière hippique
A) Relations et fonctionnement politique de la filière hippique française
B) Les aides européennes : leviers et contraintes pour la filière hippique
III) Les enjeux socio-économiques de la filière
A) Une filière à l’économie largement administrée et redistributive
B) Une économie en grande partie dépendante de la croissance des enjeux
C) Des difficultés économiques à tous les stades de la filière
D) Les répercussions sur l’emploi d’une conjoncture difficile
2e PARTIE : PRODUIRE DES CHEVAUX DE COURSE SUR LES TERRES
BAS-NORMANDES 137
CHAPITRE 4 : LA BASSE-NORMANDIE, UN ROYAUME POUR LE MONDE DES COURSES HIPPIQUES
I) Emprise foncière et valorisation des territoires de Basse-Normandie
A) Trot et galop, une valorisation variable à l’échelle régionale
B) Des dynamiques foncières à l’oeuvre : un levier de développement et de dynamiques territoriales
C) La Basse-Normandie : une identité paysagère fortement marquée par l’hippisme
II) Des conditions naturelles très prisées par le secteur hippique
A) Une économie herbagère dominée par l’élevage
B) Climats et pédologie des régions d’élevage hippique en Basse-Normandie
III) Les facteurs historiques de l’implantation hippique en Basse-Normandie
A) L’élevage : une ancienne tradition bas-normande
B) Les Haras nationaux au service de l’ancrage régional de la filière
C) Deux siècles d’histoire hippique en Basse-Normandie
IV) Le Pays d’Auge : un pôle symbolique de la filière hippique en Basse-Normandie
A) Une forte emprise foncière hippique en Pays d’Auge
B) La communauté de communes Coeur Côte Fleurie : un laboratoire des tensions foncières
rencontrées par la filière hippique
C) Le territoire augeron : des conditions naturelles optimales
D) Le développement des courses et l’aménagement hippique du territoire dès le XIXe siècle
CHAPITRE 5 : FAIRE NAÎTRE ET GRANDIR LES CHEVAUX DE COURSE EN BASSE-NORMANDIE :
RÔLE DE L’ÉLEVAGE HIPPIQUE
I) Mise en place et résultats de l’élevage hippique
A) Élevage et races de chevaux de course : des définitions complexes à instaurer
B) L’élevage hippique et la vive concurrence internationale
C) Le Grand-Ouest : épicentre de l’élevage français centré sur la Basse-Normandie
II) Politiques d’élevage et reproduction dans les haras de Basse-Normandie
A) Diversité des éleveurs et politiques d’élevage
B) L’ influence des éleveurs bas-normands dans l’hippisme français
C) Les ventes d’élevage : débouchés et supports des stratégies d’élevage
III) Les haras bas-normands : la cellule de base de l’élevage hippique
A) La grande diversité des haras en Basse-Normandie : profils, implantations, organisations
B) Pratiques et activités du personnel des haras bas-normands
C) Monographiques de quelques haras de pur-sang en Basse-Normandie
IV) Le processus de reproduction et l’élevage hippique
A) Pratiques et résultats de la reproduction hippique
B) Chevaux d’élevage et reproduction en Basse-Normandie
C) Les éleveurs bas-normands et les stratégies d’étalonnage
CHAPITRE 6 : LA FILIÈRE HIPPIQUE BAS-NORMANDE ET LA MODERNITÉ : INTÉGRER, FORMER, INNOVER
I) La Basse-Normandie : une intégration réussie des professionnels hippiques ?
A) Intégration et concentration des professionnels hippiques
B) Intégration et solidarité des acteurs hippiques face aux conflits d’usages
II) Les besoins de formation du personnel des entreprises hippiques
A) La formation : des parcours de plus en plus codifiés
B) La Basse-Normandie, centre des formations hippiques françaises
C) L’AFASEC : un centre de formation dédié aux métiers des courses hippiques
III) Innover : un besoin vital dans la compétition hippique contemporaine
A) Un vecteur de modernité et d’innovation : la santé hippique en Basse-Normandie
B) Une filière innovante soutenue et développée au sein d’un pôle de compétitivité
3e PARTIE : VENDRE ET ACHETER, LE COMMERCE HIPPIQUE EN
BASSE-NORMANDIE 317
CHAPITRE 7 : LA COMMERCIALISATION DES CHEVAUX DE COURSE ET LE RÔLE DES ENCHÈRES PUBLIQUES
I) Un commerce hippique dynamique aux méthodes variées
A) Des transactions hippiques relativement soutenues
B) La vente à l’amiable : le moyen le plus répandu pour l’échange des chevaux
C) Céder des chevaux de compétition : la particularité des courses « à réclamer »
II) Les enchères publiques, vecteur de développement des transactions hippiques
A) Rôle, fonctionnement et organisation du marché des enchères hippiques
B) Les enchères hippiques en Basse-Normandie : une histoire complexe et mouvementée
C) Un profil d’enchères au fonctionnement autonome : les ventes de trotteurs
III) L’établissement des ventes de Deauville et le déroulement des vacations
A) Un cadre propice aux ventes aux enchères
B) Organisation et pratiques des enchères hippiques à Deauville
CHAPITRE 8 : LES VENTES DE YEARLINGS, UN ENJEU MAJEUR DES MARCHÉS HIPPIQUES
I) Les ventes de yearlings : coeur de l’activité des enchères hippiques
A) Le yearling : le profil le plus convoité par les acheteurs
B) Une compétition mondiale acharnée
C) Arqana et le processus de sélection des yearlings
II) Les enchères de yearlings : une dynamique cyclique
A) Développement et consolidation des ventes de yearlings à Deauville
B) Les enchères de yearlings : un phénomène géohistorique
C) Concilier offre et demande dans la compétition internationale
D) Les ventes de yearlings : un seul produit mais des marchés différents
III) Les ventes de yearlings : un symbole de la mondialisation croissante de l’hippisme
A) Les ventes d’août : des marchés hippiques ouverts sur le monde
B) La Vente V2, un simple pari devenu un signe de l’innovation des ventes deauvillaises
C) Les ventes de sélection : une vitrine pour la filière hippique en Basse-Normandie
D) Les profils des vendeurs et acheteurs des ventes de yearlings d’août
CHAPITRE 9 : LA DIVERSIFICATION DES MARCHÉS HIPPIQUES EN BASSE-NORMANDIE
I) Les ventes de chevaux à l’entraînement : une pratique en plein essor
A) Les ventes de chevaux à l’entraînement : un marché aux dynamiques soutenues
B) Les breeze up : un marché de niche
C) Une grande première : la vente breeze up de Deauville 2016
II) Un marché singulier dans les enchères publiques : les ventes mixtes de février
A) Un fonctionnement marqué par la diversité des produits
B) Acheteurs et vendeurs des ventes mixtes : des profils souvent inconnus des autres enchères
publiques
4e PARTIE : EXPLOITER LES CHEVAUX DE COURSE : DE L’ENTRAÎNEMENT AUX JOURNÉES DE COURSES SUR LES
HIPPODROMES DE LA RÉGION 457
CHAPITRE 10 : DU CHEVAL AU CHAMPION, PRÉPARATION ET ENTRAÎNEMENT DES CHEVAUX
COURSE
I) Écuries et propriétaires : un maillon central des sports hippiques
A) Statuts du propriétariat et difficultés contemporaines
B) La Basse-Normandie, une région de propriétaires hippiques
II) Mener à bien une carrière hippique : le rôle décisif de l’entraînement
A) Entraîneurs et chevaux à l’entraînement
B) La Basse-Normandie : une région de premier plan pour l’entraînement des trotteurs
III) Personnels et pratiques de l’entraînement hippique
A) Les salariés des écuries de course
B) L’évolutions du salariat dans les écuries d’entraînement
C) L’entraînement des chevaux de course et les pratiques quotidiennes
D) Les mobilités des professionnels de l’entraînement
CHAPITRE 11 : LES COURSES, ABOUTISSEMENT ET SPECTACLE DE LA FILIÈRE HIPPIQUE
I) Organisation et cadre des sports hippiques
A) Mettre en place le spectacle des courses hippiques
B) Les hippodromes en Basse-Normandie : une place forte de l’hippisme
C) Le champ de courses : un territoire bien défini et très codifié
II) La Basse-Normandie : un théâtre de choix pour les courses hippiques
A) La Basse-Normandie et le déroulement des courses hippiques
B) Des réunions aux courses : le spectacle hippique en Basse-Normandie
C) Deauville : une vitrine pour la Basse-Normandie hippique
III) Les paris au coeur des courses hippiques
A) Évolution et fonctionnement des paris hippiques
B) Les paris hippiques : un enjeu économique majeur pour la filière hippique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES FIGURES
TABLE DES TABLEAUX
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