Impact de la décharge de Mbeubeuss sur la santé et la productivité des élevages avicoles riverains
LA VIANDE DE VOLAILLE
La production nationale et les importations La production nationale de la viande de volaille industrielle est estimée à partir des poussins chair mis en élevage et ceux des poules pondeuses à réformer. A ces effectifs, on applique les paramètres zootechniques que sont le taux de mortalité et le poids moyen à l’abattage. Au Sénégal, on retient les taux de mortalité de 5 % pour les poulets de chair, 7 % pour les poulettes et 3 % pour les pondeuses à la période de ponte. La production locale de la viande de volaille industrielle a été de 11299 tonnes en 2006, soit un chiffre d’affaires de l’ordre de 17 milliards F CFA. La production de viande a connu une hausse de 1936 tonnes soit 23 % en valeur relative par rapport à l’année 2005 (DIREL/CNA, 2006). Cette hausse de la production du secteur semi-industriel, est la conséquence de l’arrêt des importations de produits avicoles (poussins d’un jour et viande de volaille). Cette suppression des importations à cause de la grippe aviaire a relancé la production locale en poussins d’un jour et en viande de volaille. L’évolution du cheptel avicole moderne au Sénégal de 1997 à 2006 concernant le poulet de chair est mentionné dans le tableau I.
Le niveau de consommation de la viande de volaille
Le niveau de la consommation de viande de volaille est estimé à 2,4 kg/an/habitant en 1999 (aviculture traditionnelle comprise), soit 23 % de la consommation de viande. Ce niveau de consommation est faible par rapport à la France qui est de 21 kg/an/habitant (DIREL/CNA, 1999).
PRODUCTION ET CONSOMMATION D’ŒUFS
Production d’œufs
La production nationale d’œufs est estimée d’une part à partir des poussins ponte mis en élevage, et d’autre part en tenant compte des paramètres zootechniques qui sont : ¾ le taux de mortalité à l’entrée en ponte : 7 %, ¾ le taux de mortalité pendant la période de ponte: 3 %, ¾ la durée d’élevage avant l’entrée en ponte : 6 mois, 25 ¾ la performance annuelle d’une pondeuse : 280 œufs par poule et par an. En 2006, la production nationale d’œufs de consommation a été de 371 millions d’unités pour un effectif moyen de pondeuses en production de 1 424 814, soit un chiffre d’affaires de l’ordre de 18 milliards F CFA. Cette production nationale du secteur semi-industriel a connu une hausse de 47 millions d’unités en valeur absolue par rapport à l’année 2005 (DIREL/CNA, 2006).
Consommation d’œufs
Au Sénégal, la consommation moyenne d’œufs est estimée à 25 œufs/habitant/an (aviculture traditionnelle comprise) en 1999. Cette consommation est faible par rapport à celle de l’Union Européenne qui est de 217 œufs/habitant/an (DIREL/CNA, 1999). Si nous comparons cette consommation à d’autres pays africains, elle est encore faible par rapport à celle de la Tunisie et du Maroc qui s’évaluaient, respectivement, à 135 et 68 œufs/habitant/an en 1996 (ZNAIDI, 1997). Toutefois, elle est plus élevée que celle de la Guinée et de la République Démocratique du Congo qui était de 5 œufs/habitant/an en 1996 (FEDIDA, 1996).
IMPORTANCE DES PRODUITS AVICOLES
Importance alimentaire Les protéines d’origine animale de par leur richesse et leur teneur en acides aminés essentiels augmentent considérablement la valeur nutritionnelle du régime même lorsqu’elles sont apportées en faible quantité. Ces protéines sont de ce fait un élément capital de l’équilibre alimentaire surtout chez les groupes les plus vulnérables (les jeunes enfants et les femmes enceintes) 26 qui devraient en consommer quotidiennement au moins une dizaine de grammes selon FEDIDA (1996). Parmi les sources de protéines animales, les produits avicoles occupent une place de choix.
La viande de volaille
La viande de volaille (viande blanche) comparée aux autres productions animales, offre les meilleurs rendements de conversion des calories végétales en calories animales et de transformation des protéines. En plus de ce rendement, la viande de volaille possède des qualités nutritionnelles et diététiques remarquables entre autres, une faible teneur en graisse et une concentration assez élevée en acides aminés essentiels.
L’œuf de consommation
Sur le plan nutritionnel, la principale caractéristique de l’oeuf est sa richesse en protéines d’excellente valeur biologique. Celles-ci renferment, en effet, tous les acides aminés essentiels et en quantité équilibrée (SAUVEUR, 1987). Ces protéines sont pour l’essentiel contenues dans l’albumen. Tous les acides aminés contenus dans l’œuf profitent à l’organisme du consommateur car l’utilisation protéique nette (UPN) de l’œuf est de 100, de loin supérieure à celle des autres protéines. L’œuf est également riche en cholestérol et constitue une source de vitamines et de minéraux. Comparé aux autres denrées alimentaires d’origine animale, deux œufs sont équivalents à 100 g de viande ou 100 g de poisson pour l’apport protéique (THAPON et BOURGOIS, 1994).
Importance sanitaire
Les produits avicoles (œufs et viande) peuvent être source de toxiinfections alimentaires. Le risque le plus sérieux est engendré par les salmonelles, mais les risques liés à quelques bactéries comme les staphylocoques et les listeria sont à prendre en considération (THAPON et BOURGOIS, 1994). Ces risques peuvent être évités grâce à un respect rigoureux des règles d’hygiène dans les élevages et une application stricte des règles de préparation et de conservation des produits avicoles.
Importance économique
L’aviculture moderne est une activité purement commerciale. C’est une source de revenus pour l’éleveur et si elle est bien menée, elle peut contribuer à l’amélioration de l’économie nationale. Par ailleurs, c’est une activité créatrice d’emplois surtout pour les jeunes qui sont formés pour être employés dans les exploitations avicoles ou dans les unités de fabrique d’aliments pour volaille. L’aviculture moderne emploie de façon directe plus de dix mille personnes et procure à l’économie nationale Sénégalaise, un chiffre annuel d’affaires de près de quarante milliards de francs CFA (DIREL/CNA, 2006).
CIRCUIT DE COMMERCIALISATION DES PRODUITS AVICOLES
Le marché de poulets de chair fait intervenir un certain nombre d’acteurs : ¾ les « bana-bana », ¾ les hôtels et supermarchés, ¾ les restaurations collectives (universités, camps militaires, hôpitaux…), ¾ les consommateurs. 28 Les oeufs connaissent pratiquement le même circuit de commercialisation, avec toutefois, l’intervention d’un client détaillant bien représenté au sein des consommateurs : le boutiquier du quartier (TRAORE, 2006). Selon HABAMENSHI (1994), les « bana-bana » qui sont des intermédiaires, interviennent dans la commercialisation des œufs et poulets et partagent avec l’éleveur ses propres bénéfices.
FACTEURS DE REUSSITE EN AVICULTURE MODERNE
LE BATIMENT D’ELEVAGE
La qualité de bâtiment conditionne la réussite de l’élevage, quel que soit le type de production. Il protège les animaux contre les intempéries climatiques (soleil, pluies…) et les prédateurs (animaux sauvages…) (DAYON et ARBELOT, 1997). La construction d’un bâtiment représente un investissement lourd. Il vaut mieux construire un bon petit bâtiment bien conçu permettant d’avoir de bons résultats techniques qu’un grand bâtiment mal adapté.
Site d’implantation
Le bâtiment de volaille doit être implanté sur un site correctement ventilé, sur un sol bien drainé si possible, loin d’autres élevages ou des agglomérations. La construction d’un bâtiment d’élevage exige la disponibilité d’une eau de boisson de bonne qualité et si possible un raccordement électrique peu coûteux. Le site doit être accessible pour faciliter l’écoulement des produits et l’acheminement des intrants.
La conception des bâtiments
L’orientation du bâtiment peut être réfléchie selon deux critères, le bon fonctionnement de la ventilation et l’incidence de l’ensoleillement sur le bâtiment. Il n’est pas toujours possible d’obtenir une implantation optimum sur les deux paramètres, mais l’approche des vents dominants doit être privilégiée en bâtiment à ventilation mécanique. Il est important d’orienter les bâtiments selon un axe Est-Ouest de façon à ce que les rayons du soleil ne pénètrent pas à l’intérieur du bâtiment. Toutefois, l’angle obtenu entre l’axe du bâtiment et l’axe des vents dominants pourra varier de 45° de part et d’autre de l’axe des vents dominants (DAYON et ARBELOT, 1997). Un bon bâtiment doit être facile à nettoyer et à désinfecter. Les murs doivent être lisses sans fissures, le sol doit être cimenté et avoir une pente de 2% pour faciliter l’écoulement des eaux de nettoyage. Un pédiluve doit être aménagé à l’entrée de chaque bâtiment. Les murs du bâtiment ne doit en aucun cas servir de clôture de l’exploitation, car cela empêche une bonne aération du bâtiment et facilite le contact des volailles avec le milieu extérieur.
Choix du type de bâtiment
Le choix du bâtiment pour avoir une bonne ventilation est fonction du contexte économique et technique. En effet, selon les moyens dont on dispose, on utilisera un bâtiment à ventilation naturelle ou un bâtiment à ventilation mécanique. ¾ Selon LE MENEC (1988), les bâtiments à ventilation naturelle nécessitent le respect de deux principes pour fonctionner : • l’effet cheminée : Principe suivant lequel l’air chaud monte. On se sert donc de la différence de température existant entre l’air aux entrées et l’air à la sortie en faîtage du bâtiment. • l’effet vent : lorsque le vent circule dans une direction, il exerce une pression sur l’une des parois du bâtiment, et par contrecoup une dépression sur la paroi opposée. Cette différence de pression engendre dans le bâtiment un mouvement d’air par les ouvertures du coté sous le vent. ¾ Parmi les bâtiments à ventilation naturelle nous avons : • le bâtiment à ventilation naturelle avec extraction haute : ce bâtiment utilise à la fois l’effet vent et l’effet densité. Pour bien fonctionner, il faut une pente de toit importante (supérieure à 42 %) pour permettre une bonne circulation de l’air. Il est conseillé pour ce type de construction de conserver des largeurs de bâtiments relativement faibles. Ceci permet de conserver une assez bonne homogénéité de la ventilation et, donc, de l’ambiance. • le bâtiment à ventilation naturelle transversale : ce bâtiment utilise uniquement l’effet vent pour la ventilation. Il est recommandé d’avoir des largeurs relativement faibles (inférieures à 10 m), au risque de constater une inefficacité du circuit d’air. ¾ Le bâtiment à ventilation mécanique est moins utilisé dans les régions chaudes en voie de développement. Il est à noter que les techniques de ventilation sont variées : brassage, refroidissement par évaporation, ventilation en tunnel (BANKHOLE, 2000).
INTRODUCTION |