Etude retrospective (1980-1990) des caracteristiques zootechniques des vaches
Composante comportementale
Les indices les plus importants à considérer dans la pratique sont les modifications de comportement parce qu’elles sont les seules visibles du cycle. Elles sont encore appelées chaleur et se caractérisent par : – l’acceptation du chevauchement, – la tuméfaction vulvaire, – le beuglement, – l’agitation, – l’écoulement d’une glaire translucide. II.2.3. Composante hormonale du cycle sexuel Le cycle sexuel de la vache est sous le contrôle hormonal. La régulation de ce cycle est assurée par les sécrétions hormonales du complexe hypothalamohypophysaire, de l’ovaire et de l’utérus. Trois groupes d’hormones interviennent dans ce mécanisme hormonal. Anœstrus Di-oestrus 10-15 jours Met-oestrus 2-3 jours Pro oestrus 3-4 jours Oestrus 13-23 heures -Alimentaire -Gestation -Post-partum Phase lutéale 28 ¾ les hormones hypothalamiques qui contrôlent la synthèse et la libération des hormones hypophysaires. C’est essentiellement la Gonadolibérine ou Gonadotropin Releasing Hormone (GnRH) ; ¾ les hormones hypophysaires ou hormones gonadotropes qui assurent la maturation des gonades et la sécrétion des hormones ovariennes. Il s’agit de la FSH (Follicle Stimulating Hormone) et de la LH (Luteinizing Hormone). La FSH intervient dans la croissance et la maturation folliculaires alors que la LH intervient dans la maturation des follicules, l’ovulation et la lutéinisation des follicules ; ¾ les hormones stéroïdes d’origine gonadique qui sont responsables de la régulation du cycle sexuel et de la gestation. Les principaux produits de l’activité ovarienne sont les œstrogènes et la progestérone. Les œstrogènes sont sécrétés par les follicules ovariens mais également par le placenta et les surrénales. Le véritable œstrogène d’origine ovarienne est le 17 β-œstradiol. C’est au moment de l’œstrus que le pic d’œstrogènes est atteint. L’instinct sexuel et les manifestations œstrales sont conditionnés par ces hormones. La progestérone quant à elle est sécrétée essentiellement par le corps jaune. Chez certains mammifères, elle est également synthétisée par la corticosurrénale et le placenta. THIBIER et al. (1973) rapportent que le taux de progestérone est maximal en phase lutéale. La progestérone empêche toute nouvelle ovulation, prépare la muqueuse utérine à la nidation et favorise le maintien de la gestation. En plus de ces trois groupes d’hormones, la PGF2α d’origine utérine a une activité lutéolytique. Elle participe à la régulation du cycle sexuel en assurant la régression du corps jaune. II.3. Contrôle hormonal du cycle sexuel La Gonadotrophin Releasing Hormone (GnRH) est sécrétée par les neurones de l’hypothalamus et est libérée de manière épisodique. Elle stimule la synthèse et 29 la libération des gonadotrophines FSH et LH. Sa sécrétion est régulée par des facteurs externes et internes. ● Facteurs externes La sécrétion de la GnRH est influencée par des facteurs externes, dont les principaux sont l’alimentation, l’allaitement et l’effet mâle. ) l’alimentation : un déficit en vitamines et oligoéléments inhibe la régulation du cycle sexuel. En effet, la sous-alimentation entraînerait une hypophysectomie fonctionnelle, responsable d’une hyposécrétion de GnRH. ) l’allaitement : ce sont les opioïdes secrétés par la vache allaitante qui agiraient en inhibant la sécrétion de la GnRH. ) les phérormones du mâle interviennent pour provoquer la libération des gonadolibérines. ● Facteurs internes Les hormones stéroïdes ovariennes que sont la progestérone et l’oestrogène sont les principaux facteurs internes qui régulent la sécrétion de la GnRH. La progestérone agit sur l’hypothalamus pour diminuer sa sécrétion. Elle réduit ainsi la fréquence de décharge de GnRH. L’oestradiol, à faible dose, agit en synergie avec la progestérone pour réduire la sécrétion de GnRH en phase lutéinique. Cette phase lutéinique est caractérisée par une progestéronémie élevée ; il y a donc une rétroaction négative sur la GnRH. En phase folliculaire, l’oestradiol est secrété à forte dose par le follicule pré ovulatoire et a une action rétroactive positive sur la GnRH (figure 11). La phase folliculaire est caractérisée par un très faible taux de progestérone plasmatique et une concentration élevée en oestradiol. La figure 11 présente le contrôle hormonal du cycle sexuel de la vache.
CONTROLE DE LA SECRETION DE LH ET FSH
La FSH (Follicle Stimulating Hormone) et la LH (Luteinizing Hormone) sont des glycoprotéines sécrétées au niveau de l’hypophyse et agissent en synergie. La FSH stimule la croissance des follicules alors que la LH assure la maturation des follicules et l’ovulation. Néanmoins les deux hormones agissent en synergie pour assurer toutes les activités. La libération de la LH et de la FSH se fait par les cellules gonadotropes. Mais le mécanisme de contrôle est différent à l’intérieur de la cellule. Les gonadotrophines synthétisées sont stockées dans les glandes sécrétoires. Le stockage de la LH se prolonge durant le cycle oestral alors que celui de la FSH est de courte durée. La LH est secrétée de façon pulsatile au moment de l’ovulation. La fréquence de la décharge est fonction : • de la sécrétion de la progestérone ; • du déficit énergétique chez la vache en post-partum ; • de l’allaitement. Figure 11 : Contrôle hormonal du cycle ovarien chez la vache Source : (UNCEIA 2005) 31 Les pics de sécrétion de FSH sont aussi observés mais moins marqués. Cette sécrétion est régulée par l’oestradiol et l’inhibine qui sont produites par le follicule. D’autres hormones participent à degrés divers à la régulation de ce cycle sexuel.
ACTION DES AUTRES HORMONES SUR LE CONTROLE DU CYCLE OESTRAL.
o l’inhibine, de façon sélective inhibe la libération de la FSH par l’antéhypophyse sans affecter la sécrétion de LH. o l’activine par contre stimule la synthèse de FSH. o la prolactine quant à elle est produite par la post hypophyse ; son rôle est moins déterminant chez la vache.
Moyens et méthodes de la maîtrise de la reproduction chez les bovins
Définition de la maîtrise de la reproduction
La maîtrise de la reproduction est un ensemble de techniques qui concourent à la réduction des périodes improductives. Elle a pour objectif de : • regrouper les naissances par l’induction et la synchronisation des chaleurs suivi de l’insémination artificielle ou de la monte naturelle ; • faire le transfert d’embryon en passant par la super ovulation Ainsi, la maîtrise de la reproduction permet : • de grouper les mises bas en période favorable de l’année; • d’organiser le travail ; • d’induire les chaleurs en toute saison ; • d’utiliser de façon judicieuse les outils biotechnologiques (Insémination Artificielle, Transfère d’embryon) ; 32 • de multiplier et de diffuser rapidement le matériel génétique rare ; • de limiter les périodes improductives des vaches.
Moyens et méthodes de la maîtrise de la reproduction
Parmi les moyens et méthodes utilisés pour induire les chaleurs on distingue : • les moyens et méthodes zootechniques ; • les moyens et méthodes médicaux ; II-4-2.1. Moyens et méthodes zootechniques Il existe plusieurs facteurs de variation de la reproduction chez la vache et ceuxci ont été mis en évidence. Ces facteurs sont liés ou non à l’animal et intéressent les deux sexes. II.4.2.1.1. Alimentation L’alimentation étant le facteur essentiel de variation de la reproduction du bétail, elle joue un rôle indéniable. La cause du désordre hormonal fréquemment rencontré dans nos élevages est la sous alimentation. Cette dernière est donc à l’origine de la pseudo hypophysectomie fonctionnelle qui entraîne par ailleurs l’anoestrus, l’hypoplasie ovarienne et d’autres affections. Une alimentation équilibrée permet d’éviter les carences préjudiciables à la reproduction particulièrement les carences en vitamines et en oligo-éléments (DIADHIOU, 2001). Les problèmes de reproduction sont rares lorsque la ration alimentaire est satisfaisante tout au long de l’année. Au moment de la mise en place de la gestation, une alimentation satisfaisante chez la vache permet d’avoir une amélioration des taux d’œstrus, d’ovulation, de fécondation mais également une baisse de mortalité embryonnaire. Par ailleurs il existe une limite de Note d’Etat Corporel (NEC) critique ou poids seuil en dessous duquel, toute activité de reproduction cesse, entraînant ainsi un arrêt de la cyclicité (CHICOTEAU, 1991). 33 Ainsi pendant les périodes les plus critiques que sont l’ovulation, la fécondation et la gestation il faut apporter une alimentation stratégique aux animaux.
Température
La température ambiante a une grande influence sur la fonction de reproduction aussi bien du mâle que de la femelle. ABILAY et al. (1974) ont mis en évidence l’influence défavorable des températures ambiantes élevées sur la reproduction des femelles bovines, ovines et porcines. Ils ont également décris des anoestrus courts, des cycles œstraux anormaux, une baisse du taux de fertilité et une augmentation de la mortalité embryonnaire. JOHNSON (1983) et MONTY (2004) ont aussi observé cette élévation de la mortalité embryonnaire associée au stress thermique. CAVESTANY et al. (1985) quant à eux ont montré qu’une diminution de la température au moment de l’IA, permet d’avoir des taux de fertilité meilleurs comparé aux taux obtenus avec des températures élevées.
Effet mâle
La présence d’un mâle dans une exploitation facilite l’expression de chaleur des femelles. En effet, la phéromone du mâle stimule la libération de gonadoliberines. Par ailleurs cette expression de chaleurs est plus nette chez les vaches en stabulation libre comparée aux vaches en stabulation entravée.
Moyens et méthodes médicaux
Les moyens et méthodes médicaux de la maîtrise de la reproduction reposent sur l’utilisation des hormones qui concourent à la régulation du cycle œstral. L’utilisation de ces hormones peut être en association ou non dans le but d’induire et de synchroniser les chaleurs. De nos jours leur utilisation est grande.
Principe et intérêt de la synchronisation
Principe
Le principe de la synchronisation consiste à bloquer de façon momentanée la décharge cyclique de FSH et de LH dans le but d’induire ou de synchroniser la venue des chaleurs. La synchronisation est fondée donc sur deux actions : o l’établissement d’une phase lutéale artificielle par administration de la progestérone ou ses analogues ; o le raccourcissement de la phase lutéale normale par administration des prostaglandines ou leurs analogues. L’activité ovarienne par ailleurs est stimulée grâce au traitement à base des progestagènes ou des prostaglandines, associé à l’administration d’oestrogènes, de gonadotrophines mais aussi de Pregnant Mare Serum Gonadotropin (PMSG). L’induction des chaleurs permet de réaliser des inséminations à temps fixes, épargnant ainsi l’éleveur de la détection des chaleurs. Par conséquent elle réduit l’incidence des chaleurs silencieuses dans nos élevages. Plusieurs produits d’efficacité variables sont utilisés (tableau IV).
INTRODUCTION |