Effet du tourteau de neem (Azadirachta indica. juss) sur les coccidioses aviaires
GENERALITES SUR LES COCCIDIOSES AVIAIRES
COCCIDIOSES AVIAIRES
Les coccidioses aviaires sont des protozooses de l’intestin (ou exceptionnellement des canaux biliaires), dues à la présence et la multiplication de diverses coccidies du genre Eimeria dans les cellules épithéliales de l’intestin .Elles se manifestent essentiellement par une entérite, parfois hémorragique, qui peut s’accompagner de troubles nerveux (BUSSIERAS et CHERMEITE, 1992). Cette maladie a une double importance : une importance médicale et surtout une importance économique. Sur le plan économique, elle se traduit d’une part par d’importantes pertes dues aux mortalités et aux baisses de performances et d’autre part par les coûts élevés de la médication. Sur le plan médical, la coccidiose se traduit par un taux de mortalité pouvant atteindre 80 à 100% de l’effectif (BULDGEN ,1996). Selon la classification de l’organisation mondiale de la santé animale (O.I.E), cette protozoose occupe le premier rang des maladies parasitaires des volailles (LANCASTER ,1983). 2-1-2- Etiologie 2-1-2-1- Taxonomie -Règne : Animal – Sous-règne : Protozoaires – phyllum : Apicomplexa -Classe : Sporozoasida – Sous –classe : Coccidiasina – Ordre : Eucoccidiorida -sous-ordre : Eimeriorina -famille : Eimeriidae -genre : Eimeria -espèces : E. tenella, E. necatrix, E. maxima, E. brunetti, E. acervulina, E. mivati, E. praecox, E. mitis, E. hagani
Genres et espèces rencontrés
Il existe cinq (5) genres de coccidies qui ont des caractéristiques différentes (Annexe VI). Chez les poulets on rencontre le genre Eimeria qui compte sept (7) principales espèces qui peuvent être identifiées en fonction de leur localisation intestinale, des lésions induites et de la taille de leurs ookystes (figure 4). D’autres paramètres comme la durée de sporulation et la forme des ookystes (ovoïde, ellipsoïde, subsphérique, ou circulaire), peuvent aider à la détermination des coccidies. Figure 4. Localisation lésionnelle et taille (en micromètres) des 7 espèces de coccidies chez le poulet (YVORE, 1992).
Cycle évolutif
Les coccidies ont un cycle biphasique avec une phase de résistance et de dissémination du parasite, extérieure à l’hôte et une phase de multiplication et de reproduction, intérieure à l’hôte, (Figure 5, page 19). Dans les conditions favorables d’humidité et de température, les ookystes présents dans le milieu extérieur sporulent. Quatre sporocystes se forment contenant chacun deux sporozoïtes. Après ingestion d’ookystes sporulés, leurs coques seraient brisées mécaniquement dans le gésier, 17 libérant les sporozoïtes. Cependant, l’action de cet organe ne serait pas indispensable (IKEDA, 1956). Dans le duodénum, les enzymes pancréatiques (principalement la chymotrypsine) et les sels biliaires agissent sur un épaississement de la paroi cellulaire des sporocystes (le corps de stieda) pour dissoudre, libérant les deux sporozoïtes de chaque sporocyste. Cette phase du cycle caractérisée par la sortie des sporozoïtes des sporocystes est l’excystation. Les sporozoïtes sont mobiles : selon les espèces, ils peuvent entrer directement dans les cellules intestinales, être pris en charge par les macrophages, ou se déplacer à travers plusieurs types cellulaires. Lorsqu’ils atteignent les cellules épithéliales cibles, ils se développent dans une vacuole parasitophore dans le cytoplasme de la cellule hôte. Ils se multiplient de façon asexuée : c’est la schizogonie. La libération des mérozoïtes des schizontes murs entraîne la destruction des cellules parasitées et donc la détérioration de l’épithélium conduisant aux lésions et symptômes de la coccidiose. L’étape suivante est la reproduction sexuée ou gamogonie, avec la formation des gamètes mâles et femelles. Après fécondation des gamètes femelles par les gamètes males, les zygotes s’entourent d’une coque et forment les ookystes qui sont libérés dans la lumière intestinale et excrétés avec les fientes dans le milieu extérieur.
Epidémiologie
L’épidémiologie est variable en fonction des deux grands types d’élevages avicoles : – élevages fermiers, à alimentation traditionnelle : maladie estivale, frappant surtout les jeunes âgés de quelques semaines. – Elevages industriels, recevant des aliments composés préparés industriellement et contenant des coccidiostatiques destinés à empêcher l’apparition de coccidioses ; celles-ci séviront alors chez des sujets à qui il est légalement interdit d’apporter de tels coccidiostatiques (poulets de chair pendant les jours précédant l’abattage, pondeuses). 19 2-1-3-1- Sources des parasites Les poulets infectés rejetant les ookystes constituent la source principale. La litière, l’aliment et l’eau souillée par les ookystes de coccidie constituent également des sources.
Résistance des ookystes
Les ookystes ont une très grande résistance sur le sol surtout après sporulation. Par exemple, les ookystes sont toujours infectants après 14 mois (E. necatrix) voire 2 ans (E. tenella).
Sensibilité Les ookystes sont sensibles : • à la dessiccation • à la chaleur (rapidement détruits au dessus de 50°C) • au froid qui tue les ookystes coccidiens en 2 à 3 mois à 0°C, en 7 jours à -25° C • à de rares agents chimiques (composés phénoliques ou ammoniaqués).
Mode d’infestation
Les poulets sains s’infestent toujours par ingestion d’ookystes sporulés, avec les aliments ou avec l’eau de boisson. La sévérité des lésions est d’autant plus grande que la quantité d’ookystes ingérée est importante. L’ingestion massive en une seule fois est plus pathogène que la même quantité totale d’ookystes ingérée sur plusieurs jours. Les doses nécessaires pour provoquer des troubles sont très variables avec les espèces : E. tenella 100 à 200 000 ookystes entraînent la mort du poulet ; E. acervulina, des millions d’ookystes sont nécessaires pour provoquer des troubles.
Causes favorisantes
Les facteurs favorisant la contamination sont les suivants : • période chaude et humide ; • très forte densité des poulets ; 20 • l’absence d’hygiène, mauvaise désinfection ; • le manque d’hygiène avec des abreuvoirs qui débordent ; • le manque de ventilation ; • l’humidité de la litière ; • la promiscuité des jeunes poussins avec des sujets plus âgés et porteurs ; • le déplacement anarchique des hommes visiteurs ou personnel de fermes allant d’un élevage à un autre véhiculant litières souillées sous leurs chaussures.
Réceptivité
Tous les oiseaux (poulet, dindon, faisan, pintade, perdrix, pigeon, oie) sont sensibles à différentes espèces de coccidies du genre Eimeria sauf le canard qui est plutôt sensibles à Tyzzeria perniciosa (BUSSIERAS et CHERMEITE, 1992). Les facteurs de réceptivité sont les suivants : – Age L’âge est un facteur dominant. En effet la coccidiose frappe toujours très sévèrement les poussins dans les premiers jours de vie de façon aiguë (surtout frange d’âge de 10 à 60 jours). Par contre, les sujets plus âgés manifestent plutôt une coccidiose subclinique car ayant été déjà en contact avec les coccidies, ont développé une certaine immunité. – Race La race Leghorn est plus sensible à la plupart des espèces coccidiennes que la race Rhode Island Red. La poule Egyptienne Fayoumi est au contraire très résistante. Par sélection, on peut obtenir des souches peu réceptives car la résistance est transmise héréditairement. – Etat de santé. Les maladies intercurrentes élèvent la réceptivité et la sensibilité : encéphalomalacie de nutrition ; l’intoxication par l’aflatoxine aggrave les perturbations nutritionnelles déterminées par les coccidioses ; la maladie de Gumboro aggrave l’infection coccidienne ; la maladie de Marek rompt l’immunité acquise ; – Alimentation Les malnutritions constituent des facteurs de stress qui entraînent la baisse de résistance organique des sujets. L’excès protidique élève la réceptivité en favorisant la sécrétion de trypsine nécessaire à l’ouverture des ookystes sporulés (EUZEBY, 1987). En ce qui concerne les excès minéraux, le calcium favorise les coccidioses, tandis que le cuivre neutralise l’effet du calcium. Mais, ce sont surtout les carences vitaminiques qui ont des incidences : la carence en vitamine A élève réceptivité et sensibilité tandis que l’administration de cette vitamin.
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