Etude de l’activite antalgique De feuilles de aphania senegalensis (Juss. Ex Poir.) Radlk sapindaceae
Mécanismes de sensibilisation des nocicepteurs et genèse de la douleur
Peu importe le processus sous-jacent, l’aboutissement final de la douleur peut être compris comme le déclenchement d’un mécanisme inflammatoire entraînant la production de nombreuses substances chimiques, dont particulièrement les prostaglandines, qui à leur tour viennent pour sensibiliser 36 des millions de nocicepteurs présents dans la région, (MULLER et SCHWETTA, 2000). Pour que la stimulation des nocicepteurs soit ressentie comme douleur au niveau du cerveau, il faut absolument que tout le réseau neurologique conduisant les influx douloureux à partir du récepteur jusqu’au cortex cérébral sensitif soit absolument intègre dans son état et dans ses fonctions, sinon le cerveau recevrait des informations erronées (DUBRAY et al, 1997).
Genèse du signal nociceptif
Un stimulus douloureux peut avoir plusieurs origines : mécanique, thermique, électrique, chimique et biochimique, (MULLER et SCHWETTA, 2000). Les terminaisons libres des nocicepteurs sont activées soit : ) Directement : piqûre, brûlure. ) Indirectement via des médiateurs algogènes libérés par les tissus et les cellules lésés. Ces médiateurs regroupés sous le vocable de « soupe inflammatoire » sont: l’histamine, la bradykinine, la sérotonine, et les ions H+ et K+ . Ces substances stimulent elles-mêmes les fibres Aδ et C ou bien les sensibilisent au stimulus nociceptif, par modification de la perméabilité aux ions, des canaux membranaires des récepteurs nociceptifs et abaissement de leur seuil de déclenchement par des mécanismes de transduction (NAVEZ et al, 2001).
Sensibilisation des nocicepteurs
Elle peut être déclenchée par la répétition des stimulations par des mécanismes impliquant les substances algogènes et les prostaglandines (PGE). 37 Ces PGE sensibilisent les terminaisons nerveuses et augmentent la réponse secondaire à une stimulation nocive. Parmi les médiateurs de la douleur, le système bradykinine apparaît comme le maillon chimique essentiel de l’activation des nocicepteurs ; il induit une cascade d’effets (NAVEZ et al, 2001) (figure 3) Libération des autres médiateurs et des prostaglandines ; Augmentation de la perméabilité vasculaire ; Vasodilatation et chimiotactisme leucocytaire ; Hyperalgésie périphérique ; Le message nociceptif résulte de la stimulation des terminaisons libres amyéliniques très nombreuses « 200/cm2 », arborisées dans les tissus cutanés, musculaires et dans les parois viscérales. Le message est ensuite véhiculé jusqu’à la corne postérieure de la moelle par les fibres myéliniques Aδ et amyélinique C. Les nocicepteurs mécaniques sont reliés aux fibres Aδ, leur champ récepteur est étroit et répondent à des stimulations douloureuses mais également à des influx non nocifs. La fréquence des décharges augmente quand les stimulations sont répétées. Les récepteurs silencieux reliés aux fibres C sont sensibles seulement aux stimulations chimiques. Leur stimulation est différée, mais peut durer plusieurs heures ; ils créent des signaux à long terme (MULLER et al, 2000). 38 Libération des substances algogènes et des prostaglandines Augmentation de la perméabilité vasculaire Chimiotactisme leucocytaire Hyperalgésie périphérique Vasodilatation Figure 3 : Evénements cellulaires et tissulaires succédant la sensibilisation des nocicepteurs Sensibilisation des nocicepteurs..
Intégration de la douleur au niveau médullaire
De nombreuses structures cérébrales sont impliquées dans le traitement du message nociceptif et dans son devenir éventuel en tant que douleur. Chacune des structures concernées, en interaction avec les autres, possède une fonction spécifique en termes d’analyses et d’intégration, et participe à ce titre à l’une ou à l’autre des composantes de l’expérience douloureuse. Les informations véhiculées par les faisceaux spinaux ascendants se projettent sur : Les noyaux du thalamus postérieur qui renvoient l’information vers le cortex somato-sensoriel. Ces structures interviennent dans le codage, l’identification et la localisation du stimulus nociceptif. La substance réticulée et les noyaux du thalamus médian qui redistribuent l’information vers des structures telles que le cortex cingulaire et l’insula qui jouent un rôle dans l’attention, la mise en alerte et les émotions, vers le tronc cérébral qui active les réactions au stress, et vers le cortex frontal qui contrôle le comportement (MULLER et SCHWETTA, 2000). Toutes les fibres sensitives de provenance variée « peau, muscle, viscères » convergent sur les neurones spinothalamiques de la corne postérieure. Le cortex pariétal possède une somatotopie topographique très précise pour la peau et les articulations, mais beaucoup plus imprécise pour les muscles et les vaisseaux et pratiquement absente pour les viscères. Les stimulations nociceptives reçues par le thalamus peuvent être à l’origine d’une réaction neurovégétative de défense avec des troubles vasomoteurs, hypersécrétion glandulaire et accélération du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire (BOURAOUI, 1997).
Réflexe d’axone et libération des neuropeptides
Au niveau de la corne dorsale, les fibres Aδ et C activées libèrent dans l’espace synaptique des tachykinines « la substance P, les neurokinines A et B, la Calcitonine Gene-Related Peptides (CGRP) » et des acides aminés excitateurs « acide glutamique, aspartate ». La substance P et le glutamate semblent jouer un rôle nociceptif jusqu’aux couches profondes (figure 4), point de départ du faisceau spinothalamique (NAVEZ et al, 2001). A côté des substances algogénes classiques, les peptides du système nerveux périphérique contribuent à la douleur inflammatoire et neurogène. Ces peptides agissent plutôt comme neuromodulateurs de la transmission nociceptive. Les corps neuronaux des fibres nociceptives situées dans le ganglion rachidien postérieur synthétisent la substance P, la CGRP et la neurokinine A qui sont transportées, soit vers la moelle, soit vers la périphérie. Ces peptides s’élèvent en périphérie provoquant vasodilatation, extravasation, dégranulation mastocytaire et libération des substances algogènes (Figure 4), (NAVEZ et al, 2001).
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