LE SYNDROME CARDIO-RENAL DE TYPE I
RAPPELS SUR LE CŒUR ET L’INSUFFISANCE CARDIAQUE
Anatomie du cœur Le cœur est un muscle creux (poids 270 g chez l’adulte), à contraction rythmique dont la fonction est d’assurer la progression du sang à l’intérieur des vaisseaux. Le cœur est situé dans le thorax entre les deux poumons, il repose sur le diaphragme dans le médiastin antérieur, derrière le sternum et en avant de la colonne vertébrale [17]. 8 Figure 1 : Forme générale et orientation du cœur [18] Le cœur a la forme d’une pyramide triangulaire dont le grand axe est oblique à gauche, en avant et en bas. On lui décrit : 3 faces séparées par 3 bords, une base, un apex [19]. Sa coloration est rougeâtre ; il est recouvert de plages graisseuses plus ou moins importantes, prédominant au niveau des sillons [20]. Figure 2 : Face antérieure du cœur [18] 9 Le cœur est divisé en 4 cavités par une cloison verticale et une cloison horizontale. Il comprend 2 cavités supérieures (les oreillettes) et 2 cavités inférieures (les ventricules). Les deux oreillettes sont séparées par le septum inter auriculaire (cloison entre les 2 oreillettes). Les deux ventricules sont séparés par le septum inter ventriculaire (SIV). Les oreillettes communiquent aux ventricules par les orifices auriculo-ventriculaires [17]. La paroi cardiaque est divisée en 3 couches : l’endocarde, le myocarde et le péricarde. Sa vascularisation est assurée par les artères coronaires droite et gauche qui naissent au niveau du sinus de Vasalva. Elles sont les premières branches de l’aorte et forment autour du cœur 2 couronnes [21]. B. Physiologie du cœur [22] Le cœur est une pompe volumétrique, dont la fonction est d’éjecter le sang dans la petite et la grande circulation. Le retour veineux est favorisé par la fonction cardiaque et l’effet concomitant de la respiration, de l’activité musculaire et de la gravité [22]. 1. Le cycle de la mécanique cardiaque La fréquence cardiaque au repos est de 60 à 80 battements par minute, pour un débit de 4,5 à 5 litres de sang par minute. Chacun de ses battements entraîne une séquence d’événements collectivement appelés la révolution cardiaque. Celle-ci consiste en trois étapes majeures : la systole auriculaire, la systole ventriculaire et la diastole. – Au cours de la systole auriculaire, les oreillettes se contractent et éjectent du sang vers les ventricules (remplissage actif). Une fois le sang expulsé des oreillettes, les valves auriculo-ventriculaires se ferment. Le sang continue tout de même à affluer dans les oreillettes. Ceci évite un reflux du sang vers les oreillettes. La fermeture de ces valves produit le son familier du battement du cœur. 10 – La systole ventriculaire implique la contraction des ventricules, expulsant le sang vers le système circulatoire. En fait, dans un premier temps, très bref, les valvules sigmoïdes sont fermées. Dès que la pression à l’intérieur des ventricules dépasse la pression artérielle, les valvules sigmoïdes s’ouvrent. Une fois le sang expulsé, les deux valves sigmoïdes (la valve pulmonaire à droite et la valve aortique à gauche) se ferment. Ainsi le sang ne reflue pas vers les ventricules. La fermeture des valvules sigmoïdes produit un deuxième bruit cardiaque plus aigu que le premier. La pression sanguine augmente. – Enfin, la diastole est la relaxation de toutes les parties du cœur, permettant le remplissage (passif) des ventricules (plus de 80 % du remplissage dans les conditions usuelles), par les oreillettes droite et gauche et depuis les veines caves et pulmonaires. Les oreillettes se remplissent doucement et le sang s’écoule dans les ventricules. Le cœur au repos passe 1/3 du temps en systole et 2/3 en diastole
Le système nerveux extrinsèque et intrinsèque
Le cœur est doué d’un automatisme nerveux permettant le fonctionnement spontané du cœur suivant une fréquence cardiaque. Cet automatisme est sous la dépendance du système nerveux intrinsèque du cœur. L’ensemble de l’automatisme cardiaque est modulé par le système nerveux extrinsèque du cœur (système sympathique et parasympathique). Le système parasympathique a pour médiateur nerveux le X (nerf pneumogastrique) et pour médiateur biochimique l’acétyl choline. Le X est la voie afférente du centre cardio inhibiteur bulbaire. Le parasympathique par son action sur le myocarde entraîne un effet chronotrope négatif (bradycardisant) ; un effet inotrope négatif (diminution contractilité du cœur) ; un effet dromotrope négatif 11 (diminution de la conduction cardiaque) ; un effet bathmotrope négatif (diminution de l’excitabilité du myocarde). Le système sympathique a pour médiateur neurologique le système sympathique (premiers ganglions sympathiques cervicaux para vertébraux) et le ganglion stellaire de la moelle. Les fibres post ganglionnaires se distribuent sur l’ensemble du myocarde. Le système sympathique est la voie efférente du centre bulbaire cardio excitateur. Le médiateur biochimique est la noradrénaline circulante (synthétisée par les fibres post ganglionnaires).
Le débit cardiaque (Qc)
C’est la quantité de sang éjecté par le ventricule en une minute. Normalement le ventricule droit (VD) et le ventricule gauche (VG) ont le même débit. Au repos le débit cardiaque se situe entre 4 à 5 litres / minute. Il peut être calculé par la formule suivante : Débit cardiaque = fréquence cardiaque x volume d’éjection systolique L’index cardiaque (IC) tient compte de la surface corporelle. C’est la quantité de sang éjecté en une minute par mètre de surface corporelle. IC. = QC / Surface corporel Au repos l’index cardiaque se situe entre 2,5 et 4 litres / minute / m2 de surface corporelle Le débit cardiaque peut augmenter de 5 à 6 fois par la pratique d’un effort chez le sujet sain.
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