Renforcements de capabilités des personnes en situation de handicap

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Le handicap et l’exclusion sociale

Pour toute une série de raisons historiques, un grand nombre de personnes handicapées ont connu l’isolement social et économique. Cependant, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la ségrégation des personnes handicapées du reste de la population, et l’opinion selon laquelle «les handicapés» ont besoin de soins, de philanthropie et de charité, sont des idées dont on s’écarte lentement, mais sûrement. Les personnes porteuses de handicap font de plus en plus valoir leur droit à ne pas être exclues de la vie active, mais à être intégrées et traitées de manière équitable par rapport aux membres valides de la société, y compris le droit de prendre une part active à la vie économique du pays.
Les personnes handicapées devraient faire partie intégrante de la population active parce que la possibilité de trouver un emploi rémunéré à la pleine mesure de leurs capacités représente pour elles une solution économiquement valable, au lieu de vivre de l’aide sociale. Mais elles devraient avant tout s’intégrer à l’existence normale de la population active et, par là, participer à la vie du pays parce que c’est la bonne solution, du point de vue éthique et du point de vue moral.
Que les personnes handicapées sont des êtres humains — au même titre que les autres et généralement encore plus. L’effort quotidien qu’il leur faut faire pour surmonter leurs infirmités et le traitement discriminatoire dont elles font régulièrement l’objet marquent généralement leur personnalité de traits particuliers dont les signes les plus évidents sont la force de caractère et la persévérance dont elles font preuve, leur largeur d’esprit et leur grande patience devant l’incompréhension et l’intolérance. Cependant, cela ne doit pas nous faire oublier qu’en tant que sujets de droit elles jouissent de toutes les facultés et prérogatives juridiques inhérentes à la personne humaine et sont en outre titulaires de droits spécifiques. En bref, les personnes handicapées ont, en tant que personnes, le droit de vivre avec nous et comme nous.

Des modèles théoriques pour penser le handicap

Le handicap en tant que tel, son étymologie, sa définition

« Hand in cap »: littéralement, « la main dans le chapeau ». A l’origine, si on s’attache à la sémantique du mot, le terme « handicapé » n’était pas associé à ceux qui avaient quelque chose en moins, mais bien plutôt à ceux dont les performances dépassaient celles des autres, ceux qui étaient hors-norme. Ce terme anglais a été employé dans le domaine du jeu à partir du XVIème siècle, et il est rattaché à la notion d’égalité des chances et donc de hasard de jeu, d’égalité de droit à gagner. En effet, sur les champs de courses, handicaper un concurrent plus fort que les autres, c’est diminuer ses chances de succès en le chargeant au départ d’un poids supplémentaire, ou en l’obligeant à parcourir une distance plus longue, pour égaliser les chances de tous les partants. Les paris se font donc au hasard, l’issue de la course étant incertaine. Autant mettre alors tous les noms des chevaux au fond d’un chapeau et tirer au sort le nom du futur vainqueur…

Le handicap comme stigmate (E. Goffman)

Erving GOFFMAN est un sociologue canadien né en 1922 et mort en 1982, enseignant à l’université de Californie de Berkeley puis à l’Université de Pennsylvanie. En 1968, Pierre Bourdieu fait publier son œuvre en français aux Éditions de Minuit.
Erving Goffman appartient à l’Ecole de Chicago. Il s’écarte des méthodes dites quantitatives et statistiques pour privilégier l’observation participante. Ainsi pour Asiles il consacre deux années à étudier un asile.
Il prend part au courant de l’ethnométhodologie et de l’interactionnisme symbolique (même s’il a toujours refusé sa filiation avec cette dernière). Il étudie sociologiquement des rencontres (ou « interactions ») sociales et publiques à partir de signes externes (parole, geste, posture) et il identifie des « rites d’interactions » dont le but est d’informer sur la position et les intentions des individus dans une situation donnée. Pour lui, l’interaction sociale est guidée par le souci de ne pas perdre la face. La notion d’interaction prend une place très importante dans son œuvre.
Il se centre non sur l’individu, mais sur l’interaction, et use de métaphores parmi lesquelles la métaphore théâtrale. Ainsi, dans La présentation de soi (la mise en scène de la vie quotidienne, tome 1), il présente les personnes en interaction comme des acteurs qui mènent une représentation. Dans Les Rites d’interaction, il parle de métaphore du rituel pour rendre compte des rencontres face à face. En 1974, il publie Les Cadres de l’expérience, qui s’inspirent de la métaphore cinématographique. La vie est, selon lui, composée de multiples constructions de la réalité, des cadrages, qui s’articulent les uns aux autres.

Structure et Fonction dans la société primitive : Radcliffe-Brown

Structure sociale

Les relations sociales dont le réseau continu constitue la structure sociale, ne sont pas des conjonctions fortuites d’individus, mais sont déterminées par le processus social. Toute relation de ce genre implique que la conduite des personnes dans leurs interactions réciproques obéisse à des normes, à des règles ou à des modèles.
Ainsi, dans toute relation à l’intérieur d’une structure sociale, une personne sait que les autres attendent d’elle un comportement déterminé par ces modèles, et en retour elle attend des autres, qu’ils se comportent à son égard, de la même façon. Habituellement, on désigne sous le nom d’institutions, les normes établies dans une forme particulière de la vie sociale, normes de conduite établies et reconnues comme telles par un groupe ou une classe sociale distincte. Les institutions désignent un genre ou un type définis de relations et d’infractions sociales. Ainsi, dans une société donnée, localement définie, on constate qu’il existe des règles, que cette société accepte, et qui définissent la façon dont un homme doit se conduire envers sa femme et ses enfants.
Pour cette raison, la relation des institutions à la structure sociale est double : d’une part, il y a la structure sociale (la famille dans notre exemple) qui est constituée par les relations dont les institutions fournissent les normes ; d’autre part, il y a le groupe (dans notre exemple, la société locale) dans lequel la norme est établie par le fait qu’unanimement le groupe la reconnaît comme définissant un comportement pertinent. Si le terme d’institution signifie la mise en ordre, par une société, des interactions des individus dans les relations sociales, les institutions ont une double relation avec la structure, d’une part avec le groupe ou la classe, dont on peut dire qu’ils sont des institutions, d’autre part avec les relations intérieures au système structural auquel les normes s’appliquent.
Dans un système social, il peut y avoir des institutions qui établissent des normes de comportement pour un roi, pour des juges dans l’accomplissement des devoirs de leur charge, pour des policiers, pour des pères de famille, etc., et également des normes de comportement pour des individus qui entrent accidentellement en contact les uns avec les autres dans la vie sociale.

Table des matières

Introduction
Première Partie : Cadrage contextuel, conceptuel et méthodologique
Chapitre I : Etats des lieux du CNFPPSH
Section 1 : Présentation du CNFPPSH d’Ampandrianomby
I : Mission et Attribution
II : Formations dispensées
III : Formation de proximité
IV : Production
V : Service médicosocial
Chapitre II : Repères théorico-conceptuels
Section 1 : Conceptualisation
I : Définitions des mots clés
II : Modèle théorique pour penser le Handicap
Section 2 : Problématisation et Reformulation des hypothèses
Chapitre III : Méthodologie de recherche
Section 1 : Technique de recherche
I : La recherche documentaire
II : Questionnaire
III : Echantillonnage
IV : Interview
V : Observation direct
Deuxième Partie : Application des choix théoriques sur le terrain
Chapitre IV : Aspect essentiel du problème du CNFPPSH
Section 1 : L’absence et l’instabilité d’emploi auprès des PSH
I : Les principaux comportements du rejet dans le monde du travail
II : Le handicap et justice social : problème de discrimination
Section 2 : L’absence d’une cohésion social
I : L’aspect relationnel du handicap
II : Le handicap et les attitudes de la société
Chapitre V: Présentation et interprétation des résultats
I : Résultats en rapport avec la situation sociodémographique et économique
II : Résultats en rapport avec la situation socioéducatif
Troisièmes Partie : Approche prospective de la résolution de la problématique
Chapitre VI : Analyse, bilan et discussion
Section 1 : Analyse de la situation
I : Les rapports avec la famille
II : Les divers comportements engendrés par le handicap
Section II : Bilan et discussion
I : La manière dont on envisage le handicap
II : Les caractères des personnes handicape
Chapitre VII : Recommandation du travailleur social
Section I : Politique et Action en faveur des personne handicapes
I : La prévention en matière du handicap
II : La politique du handicap
Section II : La place des personnes handicape dans la communauté
I : Intégration scolaire et éducation spécialisé
II : Renforcements de capabilités des personnes en situation de handicap
Conclusion

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