Dessiner des plans en bâtiment
Dresser les plans de sa future maison, ou de l’extension qui la rendra plus confortable, ne serait-ce que pour exposer très précisément son idée à l’architecte qui réalisera le projet définitif… c’est un cas de figure des plus courants. QCad s’avère un outil tout à fait qualifié pour ce genre de travail.Exposer ses idées à l’architecte ou à l’entrepreneur suppose que l’on parle le même langage professionnel que lui. Or, si les règles de dessin technique formulées dans les premiers chapitres se réfèrent au dessin industriel de mécanique, elles s’appliquent dans leur principe tout aussi bien au dessin en bâtiment (ou dessin d’architecture, les deux appellations seront employées indifféremment), exception faite pour certaines désignations de vues, épaisseurs de traits et autres données spécifiques à ce domaine d’application. Même s’il s’agit pour l’essentiel de différences de jargon, il importe d’utiliser les termes convenables ainsi que les méthodes particulières de représentation. Il est cependant hors de propos de donner un cours d’architecture, ou de couvrir tous les aspects du dessin en bâtiment, qui s’intéresse aussi bien au gros oeuvre, à la charpente et à la plomberie qu’à l’implantation électrique ou à l’assainissement ; le but de cet ouvrage tend seulement à la maîtrise de QCad à travers diverses applications. Dans un premier temps, nous découvrirons dans ce chapitre les différences terminologiques puis les spécificités du dessin d’architecture, ombre portée et perspective conique, et enfin nous dresserons un plan de maison. Il n’y a pas, dans QCad, de fonctionnalités particulières adaptées à ce genre de travail. Il s’agit donc, comme précédemment, de mettre en application les méthodes décrites.
Renforcement et fantaisie
Le type de trait et son épaisseur sont codifiés et correspondent à ceux du dessin mécanique avec, en supplément, l’épaississement de trois types de traits qui seront différenciés du type de base par l’adjectif « renforcé ». Voir la partie I de la figure 5-1. Il s’agit des traits : continu fort, utilisé pour les arêtes vues, qui est doublé du trait continu renforcé, utilisé pour le contour des sections (coupes) ; interrompu fin qui se double d’un interrompu renforcé, tous deux utilisés pour les mêmes arêtes et contours cachés. Attention à n’utiliser qu’un seul type sur un même dessin ; mixte fort, utilisé pour délimiter la trace des plans de référence, ou signaler des surfaces spéciales.Une police d’écriture ou de caractères est un ensemble de glyphes (représentation graphique) constituant la totalité des signes d’écriture d’une même famille, déclinée en différents corps (dimensions, donnée en points), graisse (épaisseur) et genre (romain droit, italique). Une fonte est un ensemble de caractères d’un même corps, d’une même graisse et d’un même genre, issu d’une police donnée. L’écriture normalisée de dessin technique s’apparente à une fonte de la famille des linéales, autrement appelées « grotesques » ou « antiques », dont la caractéristique principale est d’être sans empattement (la petite base horizontale à la base du fût des caractères matérialisant la ligne de pied) et d’un dessin simplifié. Les polices sans serif les plus utilisées se nomment : Arial, Helvetica, Univers, Verdana. Parmi les plus proches de l’écriture bâton à la plume tubulaire se trouvent : VGA Rounded, Arial Rounded, Tubular, etc.
Fontes de caractères fantaisie
La norme NF E 04-505 définit l’écriture de dessin tant dans la forme des caractères (les glyphes) que dans leurs dimensions. La fonte employée peut s’apparenter à un sans serif droit informatique, pour rester au plus près de l’écriture bâton qui se traçait autrefois à l’aide d’un trace-lettres et d’une plume tubulaire à réservoir, supplantée par les stylographes du genre Rotring. Toutefois, est-ce dû à l’aspect artistique du dessin d’architecture ? La norme se laisse déborder par une certaine fantaisie, certes non débridée : le dessin doit rester lisible et homogène. La partie II de la figure 5-1 propose un échantillon de fontes couramment admises, disponibles en lettres transfert, et au format True Type ou Post- Script sur matériel informatique. QCad et AutoCAD disposent de leurs propres polices beaucoup moins affriolantes ; il faudra s’en satisfaire.Dans un dessin technique, une vue désigne, rappelons-le, l’image de la projection orthogonale d’un objet sur un plan parallèle à la face projetée. Se reporter au paragraphe Disposition des vues du chapitre 1 si nécessaire. Le principe adopté en dessin d’architecture est identique à celui déjà décrit à propos du dessin en mécanique, avec des différences portant sur le nom des vues. Ainsi, à la vue de face de la pièce mécanique correspond la « façade principale » de la maison, à la vue de droite le « pignon droit », à la vue de gauche le « pignon gauche » et à la vue arrière la « façade arrière ». La disposition est alors celle de la figure 5-2, conforme à ce que nous connaissons.