Description générale de Blé
Tout au long de leur cycle de développement, les plantes sont exposées aux fluctuations de leur environnement sans pouvoir s’y soustraire. Les céréales, une source importante alimentaire, sont considérablement affectées par des stress biotiques tels que les insectes nuisibles, les virus et les champignons, et par des stress abiotiques, tels que le stress hydrique, le stress salin, le froid, le stress oxydatif et les UV (Tester, 2005). Parmi ces céréales, Le blé occupe la première place pour la production mondiale et la deuxième après le riz, comme source de nourriture pour les populations humaines, il assure 15% de ses besoins énergétiques (Bajji, 1999). La production nationale est faible et ne permet de satisfaire qu’environ 35 % des besoins d’une population de plus en plus croissante (Bedrani, 2001 ; Hervieu et al., 2006). Les processus impliqués dans l’élaboration du rendement d’une culture sont influencés non seulement par des facteurs génétiques mais aussi sous l’intervention des facteurs environnementaux (Monneveux, 1997). Dans les régions méditerranéennes, la sécheresse et la salinité constituent des stress abiotiques limitant sérieusement la productivité des espèces cultivées (Radhouane, 2008 ; Benmahioul et al., 2009). La salinisation est le processus majeur de la dégradation des terres. En moyenne, le monde perd dix hectares de terres cultivables par minute, dont 3 hectares à cause de la salinisation (IPTRID, 2006). 10 à 15% des surfaces irriguées soit (20 à 30 millions d’hectares) souffrent, à des degrés divers, de problèmes de salinisation (Mermoud, 2006). En Afrique, près de 40 Million hectares sont affectés par la salinisation, soit près de 2% de la surface totale (IPTRID, 2006). Les sols salins sont très répandus à la surface du globe, leur salinité constitue l’un des principaux problèmes du développement agricole (Beldjoudi et al., 2002).
En Algérie, la sécheresse constitue l’un des facteurs contribuant à la salinisation des sols. En effet, dans les zones semi-arides, les faibles précipitations et la montée de la température engendrent l’accroissement de l’évaporation et provoquent ainsi la remontée des sels vers la rhizosphère. Le phénomène s’accentue d’avantage, suite à la pratique de l’irrigation où les eaux contiennent souvent des teneurs en sels jugées élevées. Les effets des sels, notamment le NaCl dépendent de sa concentration au niveau du milieu de culture et de l’époque de sa déclaration. Néanmoins, les réactions vis-à-vis de ce facteur restent intimement liées à la nature des espèces, voir même de la variété (Kadri et al., 2009). Concilier le développement des activités humaines et le respect de l’environnement est un enjeu majeur. La pollution en métaux lourds est aussi une préoccupation majeure pour l’agriculture, menaçant également la santé humaine. Jusqu’à présent, la plupart des travaux se sont concentrés soit sur l’étude de la salinité, soit sur le stress abiotique des métaux lourds. La prise encompte tardive des conséquences engendrées par certaines activités humaines a conduit à l’accumulation de substances toxiques, perturbant les équilibres fragiles de nombreux écosystèmes. Depuis le début de la révolution industrielle, la pollution de l’environnement, y compris le sol, est accélérée de façon spectaculaire (Yanai et al., 2006).
Les activités urbaines, industrielles et agricoles sont responsables d’une contamination croissante des sols et de l’eau par les ions métalliques. Les plantes sont directement exposées à ces éléments dont le potentiel toxique est indéniable. Les problèmes liés aux rejets des métaux lourds dans l’environnement et à leur transfert potentiel vers les organismes vivants, sont certainement les plus préoccupants (Kabata-Pendias et al., 2007). A ce jour, aucune fonction métabolique connue ne requiert à certains métaux lourds, qui présentent une importante toxicité, même à faible dose, pour les animaux et les plantes (Remon, 2006). Leur accumulation dans les différents compartiments des écosystèmes, notamment les plantes, génère par conséquent un risque non négligeable pour les équilibres écologiques et la santé publique. Les études se penchant sur des plantes d’importance économique soumises à des stress salins et à des métaux lourds sont encore rares. Pour cela, au cours de ce travail de thèse, nous avons choisi d’étudier, dans un premier temps, les effets de deux stress abiotiques séparément : Le stress salin (NaCl) et le Zinc sur deux variétés locales de blé dur ‘GTA dur’ et ‘Semito’ très consommées en Algérie. Dont, notre premier objectif était de mieux comprendre la réponse des plantules des céréales aux stress causés. Dans un second temps, nous nous sommes intéressés à un cas particulier et peu étudié qui est l’atténuation de stress salin par le Zinc. De ce fait, nous avons tenté d’appliquer aux cultures des plantes des céréales soumises au stress salin, le Zinc, comme un moyen de remédiation et de lutte contre le stress oxydatif engendré par la salinité. Ainsi, notre objectif a été d’évaluer l’effet du Zinc sur quelques marqueurs du stress oxydant, sur l’amélioration des réponses enzymatiques et de la croissance des plantes des deux variétés exposées au stress causé.