Description des PNN et lymphocytes en fonction des globules blancs
Les fièvres prolongées posent jusqu’à l’heure actuelle des problèmes d’ordre nosologique étant donné la diversité des définitions qu’elles ont suscitées. En dépit des différents outils diagnostiques, la fièvre prolongée représente dans la pratique médicale un véritable challenge pour tout médecin. Plusieurs études réalisées jusqu’à ce jour n’ont toujours pas réussi à établir une stratégie commune dans la démarche diagnostique. Nous avons mené une étude transversale, descriptive et analytique, au service de Médecine Interne de l’HALD qui a permis de colliger 102 cas de fièvre prolongée sur une période de 13 mois.
DONNEES SOCIOPROFESSIONNELLES
Notre étude, effectuée sur une population de 102 patients, met en évidence une légère prédominance du genre masculin avec 54 hommes pour 48 femmes, soit un sex-ratio F/M de 0,89. Cette prédominance est également retrouvée dans une étude menée en Turquie par Saltoglu avec une nette supériorité masculine à 70%[49]. Par ailleurs, le genre féminin l’emportait dans la plupart des études retrouvées, notamment dans celles de Ergonul [19] et Maamar [37]ont colligé respectivement 51%, 55% de femmes. Notons que dans notre étude, nous n’avons pas observé une nette influence du genre sur le diagnostic retenu.La quasi-totalité des études menées notamment en Turquie [49], en Roumanie [3] et au Maroc [37], s’accorde à reconnaître que l’adulte jeune est le plus touché par les FP. Notre série a retrouvé un âge médian à 41 ans avec des extrêmes de 16 et 90 ans. La tranche d’âge 30-39 ans était la plus représentée avec 25,49%. Ces résultats sont superposables à ceux obtenus lors des études sus-citées. Saltoglu [49] a retrouvé un age médian de 38,5 ans ; Baicus [3] 43 ans et Maamar [37] 41 ans. Les patients âgés de 52 ans et plus ont été plus affectés par les cancers solides. A contrario, les infections et les hémopathies ont été plus retrouvés chez des patients jeunes (36 ans et moins).
ANTECEDENTS ET TERRAINS
Dans notre étude, plus de la moitié des patients vivaient dans un milieu urbain (57%). Ceci pourrait être dû à la proximité et l’accessibilité des centres médicaux dans les zones urbaines. Plus de la moitié des patients ayant des hémopathies habitaient dans un milieu rural (57%). Ce qui laisse entrevoir le rôle probable de certains facteurs étiologiques tels que les pesticides dont les populations rurales sont beaucoup plus exposées. Nous avons retrouvé 15% de patients tabagiques et 11% de patients hypertendus. Ces résultats, pourraient ne pas être en relation direct avec l’étiologie des FP. En effet, il pourrait simplement s’agir d’un mode de vie plus répandu en ce qui concerne le tabac et d’une tare en nette augmentation dans nos contrées en ce qui concerne l’HTA. Par ailleurs, nous tenons à signaler le rôle hautement carcinogène du tabac bien connu dans plusieurs types de cancers. Ving cinq pour cent des patients de notre série atteints d’une néoplasie étaient tabagiques. Dans notre étude, 2% étaient infectés par le VIH. Des chiffres plus élevés ont été notés par Andronikof [2]. Dans les 2 cas colligés, il s’agissait de patients admis aux stades d’affections oppurtunistes à type de lymphomes. Contrairement à l’étude menée par Andronikof [2] chez qui l’étiologie de FP la plus retrouvée, chez les personnes vivant avec le VIH, était la tuberculose.
CONSULTATIONS ET TRAITEMENTS ANTERIEURS
Dans les études menées par Saltoglu [49] et Stamadis [57] 100% des patients avaient consulté avant leur admission dans divers centres de santé. Aucune mention n’a été faite quant à la consultation chez des tradipraticiens. Le traitement de première intention, dans ses 2 groupes, était pour la plupart, des antibiotiques Notons que la moitié de notre population (54%) n’avait pas consulté au préalable. Chez les 46% ayant consulté, la majorité s’était dirigée vers des tradipraticiens. Tous avaient consommé des médicaments traditionnels. Ceci pourrait s’expliquer par l’importance des croyances et des coutumes de nos régions et par la difficulté d’accès des structures hospitalières.Les AINS et les antalgiques, suivis par les antibiotiques, étaient les traitements de choix des divers prescripteurs avant l’admission dans notre série. Par ailleurs, notre étude a montré une consommation très importante des AINS par les patients ayant une hémopathie maligne (80%). Ceci peut être dû à la double action antipyrétique et antalgique des AINS pouvant pousser les praticiens à les prescrire devant une poussée fébrile importante et des douleurs souvent au premier plan. De plus, ces traitements anti inflammatoires peuvent retarder le diagnostic, parfois aggraver le tableau clinique, lorsqu’ils sont mal indiqués notamment dans les processus infectieux. De même, les antibiotiques peuvent abâtardir un tableau infectieux, et rendre difficile l’identification du germe responsable.