LE MONASTÈRE D’AMBOHIMANJAKARANO MAHITSY
Les caractéristiques du monastère d’Ambohimanjakarano
Chaque ordre possède ses propres caractéristiques qui le lui distinguent des autres. Pour le cas d’Ambohimanjakarano, les moines ont voulu un monastère authentique adapté à la culture malgache, un monastère qui respecte à la fois la règle de Saint Benoit et de la civilisation malgache.
Les fonctions du monastère
Historique du monastère d’Ambohimanjakarano Mahitsy
Les démarches pour obtenir l’autorisation de création Le premier monastère catholique ouvrit sa porte en 1934, ce fut le monastère bénédictin situé à Ambositra. La demande de création se multiplia en 1951. Le Mgr Troyes vicaire apostolique de Fianarantsoa avait écrit une lettre au Père Abbé Placide, le prieur du monastère de Kep en France. Il avait demandé la création d’un autre monastère au sein de son vicariat. En 1953, d’autres demandes de création parvinrent au Père abbé Denis qui succéda au Père Placide. La demande avait été rédigée par l’épiscopat malgache dirigé par Mgr Troyes et Mgr Sastre. Ils pouvaient convaincre le Père Denis pour qu’il vienne jusque là. Il y a des élèves à vocation moine. Le 11 février 1954, il arriva à Madagascar avec le représentant de l’épiscopat malgache. La discussion tourna autour de l’emplacement du futur monastère. Le 22 mars 1954, le chapitre conventionnel donna son approbation à la fondation. Les équipes fondatrices réunies à Vanves ont préparé déjà leur voyage à Madagascar 5 . Concernant la nécessité, le monastère de Mahitsy fut fondé suite à l’encouragement du Pape Pie XI de fonder des monastères en terre de mission. En 1954, le Père Denis envoya 4 moines à Madagascar suite à la demande des Evêques et selon le souhait des bénédictines d’Ambositra. Il avait signifié la possibilité de choisir librement l’emplacement du futur monastère. Sur les quatre 5 Interview auprès des moines 6 endroits ayant été proposées, l’unanimité se faisait sur le site actuel. La situation en altitude, assez loin de la capitale nationale et l’accessibilité en voiture furent les principaux facteurs de ce choix.
Les séjours à Ambohitraivo
Pendant 18 mois, les fondateurs furent logés par le collège Saint Michel qui leur prêtait une maison des colonies de vacances. Les séjours avaient été favorisés par: -le problème de la communication. Dès leur arrivée, ils ne comprenaient ni la langue malgache ni les coutumes. Leurs premières tâches étaient l’apprentissage de la vie et de la tradition malgache. -La reconnaissance du milieu naturel afin de choisir les types d’activités qui leur conviennent pour satisfaire leurs besoins nutritionnels et vestimentaires. Ainsi les moines se sont d’abord servis de l’argent qu’ils ont apporté de la France mais la somme ne leur suffi pas. 3- Le déplacement à Ambohimanjakarano Autrefois, la colline où se localise le monastère était une zone couverte d’herbes et de forêt. Après de longues périodes de défrichement et de travail de terrassement, la construction des dortoirs et de l’église furent achevés en 1956. Pour les restes du bâtiment la construction provisoire aura duré 35 ans. Le monastère porte le nom de Masina Maria en l’honneur de l’année de centenaire des apparitions de la Vierge à Lourdes d’où le nom de Masina Maria d’Ambohimanjakarano.
L’évolution des membres du monastère
Les premières années, beaucoup sont entrés mais très peu sont restés. Les trois premiers frères émirent leurs premiers vœux en 1957, et leurs vœux solennels en 1961. Ils furent ordonnés prêtre en 1963. Il faut pourtant reconnaître que le nombre des moines est resté longtemps très modeste, tournant autour de 23 dont 2 étrangers, 21 Malgaches, formés de huit pères et de 15 frères.
Les activités des moines
Comme il est inscrit dans la règle de Saint Benoît, le fondateur de l’ordre bénédictin, les moines doivent travailler pour satisfaire leurs besoins nutritionnels et pour gagner de l’argent nécessaire à l’achat des outils employés au sein du monastère. Les moines d’Ambohimanjakarano ont tenté plusieurs activités comme les vaches laitières mais la seul qui semble efficace est l’élevage avicole. C Les programmes journaliers et hebdomadaires des moines. 7 1- Les programmes journaliers Les journées des moines sont régies en fonction de ce que Saint Benoît appelle « œuvre de Dieu ». C’est la liturgie des heures qui, trois fois par jour, rassemble la communauté pour prier en commun à partir des psaumes et de la bible. Les trois offices se présentent comme suit : à six heures du matin le vigile, à midi les laudes et à dix neuf heure trente minutes du soir les vêpres. Les autres temps libres sont consacrés au travail et à l’étude. Le petit déjeûner a lieu à sept heures du matin, le déjeûner à midi trente et le dîner à dix huit heures et demi du soir 2- Le programme hebdomadaire des moines Il est organisé de la manière suivante : -à six heures du matin : la prière des moines -de sept heures à dix heures après le déjeûner les moines se mettent au travail. -à dix heures la messe avec la population locale -à midi la prière des moines. -à midi et quinze minutes-le déjeûner. -à partir de quatorze heures, temps libre pour chaque moine 6 . D- Les conditions pour devenir moine 1- les exigences destinées aux jeunes hommes Les jeunes hommes qui veulent s’intégrer dans la communauté bénédictine Mahitsy doivent remplir les conditions suivantes : âgés au moins de vingt ans, mûrs moralement et ayant un niveau de classes terminales. 2- les étapes des vœux Les jeunes hommes commencent leur vie monastique comme postulat, un simple observateur de la vie des moines. Ils deviennent novices au bout d’un an avant de prononcer les vœux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté qui les engagent définitivement. Ils sont alors nommés profès. Au cours de ces trois étapes, l’analyse de la bible et de la théologie sont obligatoires. Photo nº1 : Les bâtiments au sein du monastère Cliché des moines juillet 2008 Il s’agit ici d’une photo de la composition du monastère. Dans la partie gauche en haut, nous avons une vue d’ensemble des bâtiments au sein du monastère. A droite en haut, le cloître un lieu de concentration. A gauche en bas une vue lointaine du cloître, à sa droite le chœur, un lieu de prière journalière pour les moines II- La composition du monastère Le plan d’un monastère varie selon les ordres et les siècles. Un monastère comporte : une église, un dortoir, un réfectoire, une cuisine, des jardins un cloitre, une bibliothèque et la salle capitulaire (cf. photo n°1). A-L’église Elle comporte plusieurs espaces. Le sanctuaire est ainsi réservé à l’autel et aux prêtres qui officient. En avant, et dépassant parfois la nef, les moines de chœur prennent place sur deux rangées de siège car les offices sont marquées par l’alternance à deux chœurs d’où le nom de chœur liturgique donné à cette partie de l’église, bien qu’elle ne corresponde pas toujours parfaitement au chœur architectural. Dans la nef enfin, une partie est réservée aux convers et une autre aux visiteurs et à la population locale. B- Le cloître Il fait souvent l’objet d’un travail d’une architecture de haute valeur. C’est un ensemble propice à la prière, à la méditation ou à la promenade. Il s’agit d’un circuit fermé en pierres, ouvert sur un jardin central généralement carré, en forme d’arches à colonnes souvent décorées par des chapiteaux. C-La salle capitulaire Elle est un lieu de décision. Les moines s’y réunissent pour discuter un chapitre de la règle de Saint Benoît, pour y avouer leurs fautes et pour y résoudre les problèmes administratifs. D- Le dortoir Par souci pratique, le dortoir communique toujours avec l’église de l’abbatiale à laquelle il est perpendiculaire. De cette manière, les moines qui doivent se rendre à l’office sept fois par jour réduisent le chemin à parcourir entre le lit et l’autel. Le dortoir initialement collectif s’est parfois transformé en confortables cellules individuelles, suite à des relâchements de la discipline. E- Le réfectoire. Il comprend une chaire souvent intégrée au mur où un moine lit des textes sacrés durant le repas. F- L’hôtellerie Dans la pure tradition bénédictine, l’hôtellerie accueille chaque année une centaine de visiteurs, des pèlerins et des gens qui font des colloques.
INTRODUCTION GENERALE |