Étude de l`activité analgésique périphérique de l`extrait HTTEX
Selon les observations physiques, dans la médecine arabe Avicenne (980 – 1038) ‚ la douleur est un signe qui correspond à un changement des états humoraux. Tandis qu’à l’époque du moyen-âge, elle est considérée comme une punition divine (RIBAU C. et DUCHANGE N.‚ 2003). De nos jours‚ la douleur est considérée comme un des signes majeurs d’une maladie. Elle constitue un signal d’alerte, une des raisons les plus fréquentes pour lesquelles les patients ont besoin d’une assistance médicale (DEBRIL J., 2012).La douleur est une sensation pénible ressentie dans une partie du corps et perçue par le cerveau (CORBINAU J. P., 2012). L’IASP définit la douleur comme une «expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle, ou décrite en termes évoquant une telle lésion». Elle est propre pour chaque individu (RIOULT B. et SERVILLAT T., 2009) ; et intègre une dimension sensorielle (nociception), une dimension affective et émotionnelle (UVMAF, 2011 – 2012). La perception de la douleur est influencée en grande partie par le vécu de la personne: une même lésion subie à des périodes différentes de la vie engendrera un ressenti qui ne sera pas forcément le même entre ces deux moments. Le niveau de compréhension et de connaissance du fonctionnement de la douleur‚ l’état psychique et social ainsi que la culture influencent également la perception de la douleur (DEBRIL J., 2012).
La douleur comprend 3 composantes : la composante sensori-discriminative, la composante affectivo-emotionnelle et comportementale, enfin la composante cognitive. La composante sensori-discriminative permet de décoder la qualité de la douleur, son intensité, sa durée et sa localisation. Ensuite, la composante affectivo-emotionnelle et comportementale de la douleur est le responsable de la sensation désagréable de la douleur : l’anxiété‚ l’angoisse‚ la réaction de fuite dont l’aspect comportemental englobe les manifestations diverses telles que la réaction d’évitement et la tentative de soulager la douleur. Enfin, l’aspect cognitif de la douleur qui dépend de la connaissance et de l’interprétation individuelle, il fait référence au passé ; dans ce cas, l’histoire de vie de la personne entre en jeux (BERNARD C.‚ 2004 ; LUIS DEGALDO O., 2006 ; SAULEAU P.‚ 2008).
La douleur aigue est un symptôme‚ c’est une douleur de courte durée, elle est brusque et engendrée par un excès de nociception ; elle est liée à un traumatisme ou à une anxiété. Une inflammation locale peut l’intensifier à la suite de la sensibilisation périphérique des nocicepteurs. Dans ce cas, elle joue un rôle de signal qui permet à l’organisme d’anticiper les dangers, et peut être soulagée par les analgésiques courants. Tandis que la douleur est chronique lorsqu’elle persiste plus de 3 à 6 mois. Dans ce cas, elle ne constitue plus un signal d’alarme‚ elle est inutile et devient elle-même une maladie. Elle est engendrée par un excès de nociception ou une lésion neurologique qui entraine des conséquences sur l’état physique‚ psychologique ou relationnelle de la personne ; telles qu’une dépression‚ une anxiété ou un trouble du sommeil (FONZO-CHRISTE C.‚ 2006 ; SALEAU P.‚ 2008 ; DEBRIL J., 2012). Par contre, la douleur nociceptive est une pathologie générée par une lésion ou une réaction inflammatoire au niveau périphérique qui peut être somatique ou viscérale. A Madagascar‚ une enquête menée auprès du centre hospitalier CHUJRA a montré que parmi le 98 patients algiques‚ la douleur de type nociceptif était la plus rencontrée (RAKOTOARISOA R. et coll., 2014). Quant à la douleur neuropathique‚ elle est due au dysfonctionnement du système nerveux périphérique ou central. Elle est caractérisée par de nombreux symptômes comme l’allodynie‚ l’hyperalgésie. Enfin‚ la douleur psychogène est due à une fonction anormale du contrôle central qui se manifeste lors d’une décompensation psychologique comme l’anxiété, une dépression ou une névrose (SPINEWINE A.‚ 2005; ALIGNE B.‚ 2012 ; CORBINAU J. P.‚ 2012 ; SUZIE C. et Le BRETON C.‚ 2013).
Les terminaisons nerveuses à l’ origine de sensations douloureuses sont appelées des nocicepteurs. Ils se trouvent dans les tissus cutanés, les muscles striés, les muscles lisses (viscères, vaisseaux), les articulations et les parties osseuses (PAYEN J. F., 2012). Ils sont beaucoup plus nombreux dans la partie cutanée et se présentent sous 2 formes: les mécano nocicepteurs unimodaux et les nocicepteurs polymodaux ; tandis qu’ils sont peu nombreux au niveau des articulations, les viscères, les tendons ; c’est pour cela que la perception de la douleur est mal identifiée dans ces zones. nocicepteurs unimodaux répondent au stimulus mécanique intense sur la peau, comme les piqûres, le pincement et la coupure, ces nocicepteurs sont associés à des fibres Aδ. Les nocicepteurs polymodaux sont des récepteurs qui répondent aux stimuli thermique et mécanique intense, mais aussi à des stimuli chimiques algogènes libérés au cours d’une lésion cellulaire. Ces nocicepteurs sont liés à des fibres C (UVMaf, 2011 – 2012 ; PAYEN J. F., 2012). Les messages nociceptifs sont véhiculés par ces différentes fibres jusqu’à la corne postérieure de la moelle épinière (UVMaf, 2011 – 2012). La vitesse de transmission des fibres Aδ est rapide, tandis que celle des fibres C est lente (UVMaf, 2011 – 2012). Les fibres Aδ sont des fibres myélinisées de moyen calibre, et leur vitesse de conduction est de 4 à 30 m/s. Tandis que les fibres C sont des fibres amyélinisées, très fines, et conduisent les influx nerveux à une vitesse de 0,5 à 2,5 m/s (PAYEN J. F., 2012 ; UMFT, 2014 – 2015).