Gestion intégrée des ravageurs du chou dans les Niayes de Sangalkam
Généralités sur les bios pesticides
Biobit (Bacillus thuringiensis): Le Bt est le bio pesticide le plus utilisé dans le monde. Il représente en effet à lui seul 90 % du marché mondial des biopesticides. Le premier produit commercial contenant du Bt a été lancé en France dès 1938 (Nester et al, 2002).
Mode d’action du Bacillus thuringiensis
Les produits contiennent une matière active constituée de cristaux protéiques ainsi que de spores. La contamination se fait par ingestion du cristal, entrainant la désintégration du cristal en présence d’un pH stomacal alcalin; Libération des protoxines qui sont transformées par des enzymes (les protéases) en toxines;Fixation des toxines au niveau des cellules stomacalesHypertrophie et éclatement des cellules affectées causant la perforation de la paroi du tube digestif. Ainsi le passage du suc digestif dans la cavité générale de l’insecte provoque un mouvement inverse pour l’hémolymphe entrainant la mort de l’insecte par inanition ou par septicémie.
Efficacité et impact du Bacillus thuringiensis
L’activité toxique des spores et des cristaux dépend de la biologie et physiologie de l’insecte et des facteurs environnementaux L’importante variabilité de l’efficacité en fonction de l’espèce cible. Pour ce qui est des produits biologiques, et plus particulièrement ceux à base de Bt, d’innombrables études toxicologiques et écotoxicologiques ont été réalisées. Joung et Côté (2000), ont montré qu’une exposition à d’importantes doses de Bt, que ce soit par ingestion ou pa r inhalation, n’a pas d’impact sur la santé humaine. Le cas d es oiseaux, consommateurs des chenilles susceptibles d’avoir ingéré du Bt, a ét é étudié à p lusieurs reprises. Ainsi, au cours d’une de leurs expériences, Sopuck et al. (2002) n’ont pas constaté de différences dans le nombre de couvées entre une parcelle traitée au Bt et une parcelle témoin. Cependant on note un développement de résistance chez certains ravageurs tel que Plutella xyostella. La persistance du Bt sur les feuilles, et donc son ingestion potentielle par les larves, semblent principalement influencées par trois facteurs : le lessivage, les rayons ultra-violets (UV) et l’espèce du végétal. Le lessivage par la pluie et le vent provoque des pertes importantes de spores et de toxines épandues, qui se retrouvent alors dans le sol. Ceci explique en partie pourquoi les traitements doivent avoir lieu préférentiellement par temps 8 sec. Les rayons UV, combinés à d’autres facteurs, détruisent quant à eux les spores (Leong et al, 1980), les toxines étant d’après Glare et O’Callaghan (2000) moins sensibles au rayonnement. Les produits à base de Bt sont donc plus ou moins rapidement dégradés dans la nature, en fonction de leur formulation et des conditions du milieu.
Neem (Azadirachtine)
Depuis plus d’une trentaine d’années, les effets anti parasitaires des extraits de graines de Neem (Azadirachta indica) ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques à travers le monde. Ces extraits ont démontré leur efficacité dans le contrôle de plus de 400 espèces d’arthropodes nuisibles et certaines maladies des plantes. Au Canada, ces extraits furent testés efficaces en serre et en champs dans le domaine de l’horticulture et de la foresterie.
Mode d’action de l’ Azadirachtine
La matière active principale, l’azadirachtine, provient du neem, un arbre tropical. Elle est au moins partiellement diffusée dans la plante avec le flux de sève (action partiellement systémique), et elle peut transiter de la face supérieure des feuilles vers leur face inférieure en traversant la feuille elle-même (diffusion translaminaire). Le Neem-Azal possède un effet coupe-faim et il inhibe la mue des larves, ce qui provoque la mort des insectes en quelques jours. Chez les insectes adultes, le Neem-Azal provoque des troubles de la fécondité : le nombre d’œufs diminue fortement et l’expansion des populations est freinée d’autant Cette propriété est surtout importante dans les cas d’attaques de pucerons. Les extraits des graines de neem, Azadirachta indica A. Juss (Meliaceae), renferment un mélange de plus de 100 composés (Addea-Mensah 1998). Parmi ceux-ci, l’azadirachtine (C35H14O16) serait l’un des bio-insecticides les plus importants (Mordue et Blackwell 1993; Schmutterer 1990; Zongo et al. 1993.
Efficacité et impact de l’Azadirachtine
La détermination de la teneur en azadirachtine ne semble cependant pas suffire, à elle seule, à expliquer les propriétés insecticides d’un cocktail de substances pouvant agir en synergie ou en antagonisme. Certains ont démontré que ce n’est pas seulement l’azadirachtine qui est responsable de la mortalité des insectes testés, mais bien un mélange de plusieurs substances présentes dans l’extrait (Mordue et Blackwell 1993; Schmutterer 1990. L’effet du Neem-Azal est moins frappant que celui des insecticides de contact à action rapide et avec lesquels on voit par exemple relativement vite que les pucerons sont morts. Le Neem-Azal ménage bien 9 les auxiliaires, il peut être utilisé en même temps qu’Aphidius, Amblyseius ou Aphidoletes. Si on utilise des punaises prédatrices Macrolophus, les traitements doivent être faits au printemps quand les populations d’auxiliaires sont encore simples et se limiter à 1 ou 2 applications.
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