PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET STRATEGIES DE PERENNISATION

PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET STRATEGIES DE PERENNISATION

 Des spécificités régionales pour un Pôle territoire d’émergence

Fatick, territoire historique du Sine et région à fortes potentialités halieutiques La région de Fatick correspond historiquement au royaume du Sine et à une partie du Saloum. Après l’indépendance, Fatick était une entité de l’ex région du Sine-Saloum. En 1984, la région de Fatick est créée par la loi 84-22 du 22 février 1984, consacrant la division de la région du Sine-Saloum en deux entités territoriales, Kaolack et Fatick. Elle a ensuite subi un nouveau découpage administratif introduit par la loi n° 2008-14 du 18 mars 2008 qui a créé la région de Kaffrine par décret n°2008-1025 du 10 septembre 2008 qui abroge toutes les dispositions antérieures et autres contraires qui fixent les limites territoriales de Fatick. Ainsi la région est limitée au Nord et Nord Est par les régions de Thiès, de Diourbel et Louga ; au Sud par la Gambie ; à l’Est par la région de Kaolack et à l’Ouest par l’océan atlantique. La région de Fatick couvre une superficie de 6.685 km²contre 7535 Km² avant découpage ; sa population est de 714.389 habitants (source : ANSD/RGPHAE, 2013) soit une densité de 107 habitants au km². Fatick est la deuxième région densément plus peuplée après Kaolack. 105 Carte 6 : Carte administrative de la région de Fatick La région de Fatick comprend plusieurs écosystèmes. On y rencontre un écosystème de type sahélien dans le département de Gossas. Dans la frange occidentale de la région, notamment dans la commune de Palmarin et dans l’arrondissement de Niodior, c’est un écosystème côtier et insulaire qui s’y trouve. Si l’on y ajoute, l’écosystème estuaire avec les mangroves et les palétuviers de Toubacouta, et le type soudanien dans la partie continentale du département de Foundiougne, Fatick présente un environnement spécifique avec des enjeux économiques et écologiques à saisir pour un développement endogène durable. Les défis à relever portent surtout sur la préservation et la restauration de cet environnement avec ces écosystèmes intégrés et variés qui baignent dans un climat tropical semi-aride avec deux sous-régimes climatiques caractéristiques de la région, le régime sahélien et le régime soudanien. Les vents sont les alizés maritimes, les alizés continentaux 106 (ou harmattan) et la mousson. Quant aux températures, il a été noté des moyennes annuelles minimales qui oscillent entre 21°C et un peu plus de 24°C alors que les températures moyennes annuelles maximales oscillent entre 35°C et un peu plus de 36°C. De mars à juin, elles peuvent atteindre des moyennes mensuelles maximales allant jusqu’à 40°C. Sur le plan des ressources pédologiques, le territoire régional est marqué par la présence de trois types de sol, les sols de mangrove observés dans les iles et les estuaires, les sols halomorphes salins et salins acidifiés appelés « tannes », et les sols hydromorphes. Au niveau des ressources hydrographiques, on note la présence des eaux superficielles et des eaux souterraines. La région est traversée par plusieurs cours d’eau pérennes parmi lesquels on peut citer le Saloum (120 Km), le Sine (30 Km), le Bandiala, le Soundougou, le Nianing-Bolong et le Diomboss. La région abrite des cours d’eau temporaires constitués de mares et de marigots dont le Faoye, le Ndangane, le Ndiosmone et le Mbissel. Pour les nappes phréatiques, on peut citer la maestrichtienne, le paléocène, l’éocène et le continental terminal. Elles sont de qualité variable selon les localités. Sur le plan des ressources forestières, la région compte 14 forêts couvrant une superficie de 87 577 ha soit un taux de classement d’environ 13%. Pour les ressources fauniques, la région regorge d’une faune abondante et diversifiée (faune terrestre, avifaune sédentaire et avifaune migratrice). Cette importante présence d’oiseaux est favorisée par la présence d’écosystèmes et d’un climat très favorable à ces espèces. En effet, la présence de zones humides dans la partie Sud-Est, avec de nombreux massifs forestiers dont le parc national du Delta du Saloum, et une importante mangrove offrent un habitat sécurisant à cette faune composée de phacochères, gangas, pigeons, tourterelles, pintades, francolins, lièvres, lamantins, lamantins bossus, dauphins, tortues, crustacés (langoustes, crevettes et stomapodes). En conclusion, on peut dire que la région de Fatick, territoire historique du royaume du Sine, regorge de ressources naturelles importantes. Le tourisme y est florissant avec ses sites balnéaires ; la production halieutique est aussi importante. Les ressources hydrographiques, pédologiques, forestières et fauniques avec un écosystème favorable, prouvent une attractivité territoriale qui demande à être exploitée, mais avec des défis important pour la préservation de notre environnement. C’est là un enjeu 107 économique et écologique important à saisir pour la part contributive de cette région à un développement durable du Pôle territoire Sine Saloum.

Région de Kaffrine, capitale du Ndoucoumane, et force du bassin agricole du Sine Saloum

Située au centre du Sénégal, dans le bassin arachidier, la région de Kaffrine couvre une superficie de 11 181 km2, soit 5,7% du territoire national. Ancien département de la région de Kaolack, Kaffrine est érigée en région par la loi 2008-14 du 18 mars 2008. Elle compte quatre (04) départements, Kaffrine, Koungheul, Malème Hoddar et Birkélane, neuf (09) arrondissements que sont Katakel, Gniby, Ida Mouride, Missira Wadène, Lour Escale, Mabo, Keur Mbouki, Darou Minam II et Sagna et 33 communes. Carte 7 : Carte administrative de la région de Kaffrine 

Situation éco-géographique de la région

L’analyse des caractéristiques de la région a permis de distinguer trois zones écogéographiques. Il s’agit de la zone Ferlo, de la zone centre ou vieux bassin arachidier et de la 108 zone sud. Chacune de ces zones possède des particularités physiques sur lesquelles reposent des activités économiques dont la valorisation peut être une contribution de la région pour propulser le développement économique du Pôle territoire Sine Saloum. Tableau 3: Caractéristiques de la zone Ferlo et de la zone centre Caractéristiques Zone Ferlo Zone centre Zone sud Localisation au nord de la région Bandede terre parallèle aux 2 principales voies de communication (RN et voie ferrée) Au sud de la région Pluviométrie 500 à 700 mm 700 à 800 mm 800mm à 90 mm Sols Sols ferrugineux tropicaux et très peu fertilessols hydromorphes Sols ferrugineuxtropicaux; sols hydromorphes sols ferrugineux tropicaux; Sols hydromorphes Végétation Savane arbustive Savane arborée parsemée de forêts résiduelles appelées forêt du rail Savane arborée Economie Agropastoralisme Association agriculture/élevage/maraichage ; centre urbains, pôle administratif Polyculture: Arachide, céréales, Maraichage Source : Rapport Conseil des Ministres décentralisé, Kaffrine, 15 Avril 2015 II.2.3. Région de Kaolack : carrefour et lieu d’échanges commerciaux en pleine expansion Située entre 14°30’ et 16°30’ de longitude ouest et 13°30’ et 14°30 de latitude nord. La région de Kaolack couvre une superficie de 4927 km2 soit environ 4 % du territoire national. Elle est à cheval sur la zone sahélienne sud et la zone soudanienne Nord. Le relief est généralement plat. Sur le plan administratif, avec le nouveau découpage, consacré par la loi 2008-14 du 10 septembre 2008 qui a créé la région de Kaffrine, la région de Kaolack, située au cœur du bassin arachidier, est limitée au nord et à l’ouest par la région de Fatick, à l’est par la nouvelle région de Kaffrine, nord-est par la région de Diourbel et au sud par la République de Gambie. Rappelons que c’est en 1984 que l’ex-région du Sine Saloum, scindée en deux, a donné naissance aux régions de Fatick et de Kaolack. A la réforme administrative de 2002, la région comptait 42 collectivités locales (31 communautés rurales, 10 communes et 1 région). 109 Carte 8 : Carte administrative de la région de Kaolack Elle est aujourd’hui subdivisée en 03 départements, Kaolack, Nioro du Rip et Guinguénéo, 8 arrondissements que sont Gandiaye, Koumbal, Ouadiour, Ndiédieng, Ngothie, Mbadakhoune, Nguélou et Paoskoto et compte 41 communes (10 anciennes communes et 31 nouvelles communes ex communautés rurales) suite à la réforme de l’Acte III de la décentralisation qui a consacré la communalisation intégrale (voir loi N° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales). 110 Sa position géographique lui procure des conditions climatiques relativement favorables avec la diversité des écosystèmes naturels. De type soudano-sahélien, le climat de la région se caractérise par des températures moyennes élevées d’Avril à Juillet, une saison sèche de Novembre à Juin- Juillet et une courte saison des pluies de Juin-Juillet à Octobre. Les précipitations se situent en moyenne entre 800 et 900 mm par an. Le réseau hydrographique est composé d’eaux de surface, le fleuve Saloum et les deux affluents du fleuve Gambie (Baobolong Minimimiyang Bolong) et des eaux souteraines. Sur le plan pédologique, la région présente trois types de sols : les sols tropicaux ferrugineux, les sols hydromorphes, les sols halomorphes. La végétation est très variée, comprenant une savane arbustive au nord et une savane au faciès boisé vers le sud et le sud-est. La faune est composée d’animaux sauvages à plumes (terrestres et aquatiques) et à poils. D’un point de vue éco-géographique, la zone peut être subdivisée en deux entités : o la sous-zone du vieux bassin arachidier couvrant les ¾ du département de Kaolack. Elle concentre les 2/3 de la population de la région et possède 6 forêts classées sur le 10 que compte la région. Une longue pratique de la monoculture de l’arachide, l’avancée des tannes et la production du charbon ont contribué à la destruction du couvert végétal et à l’appauvrissement des sols. o la sous-zone de polyculture, s’étendant sur le département de Nioro et les parties méridionales du département de Kaolack. Elle possède 4 forêts classées. Plusieurs spéculations agricoles y sont cultivées; elle constitue en outre une zone de pâturage pour le bétail. Les défis de Kaolack se situent au niveau de la restauration de son environnement menacé par la remontée du sel occasionnant une avancée des « tannes » et la dégradation de la biodiversité. Bien mises en valeur, ses potentialités basées sur les échanges commerciaux, du fait de sa position de carrefour, son port et ses fortes productions agricoles dues à la bonne maîtrise des techniques agricoles, Kaolack peut être la locomotive du Pôle territoire Sine Saloum. 

Le Pôle territoire Sine Saloum : une dynamique démographique à fortes potentialités jeunes

La population résidente de la Région Sine Saloum s’estimait, d’après le recensement de 1976, à 1006158 habitants. En 2014, cette population résidente comptait 2316173 habitants, soit une augmentation de 1 310 015 habitants en l’espace de trois décennies, avec un taux d’accroissement moyen annuel de 3%. C’est cela qui justifie l’augmentation assez importante de la population dans cette période. La population résidente, terme usité par les services de l’ANSD, signifie la population qui réside vraiment dans la localité (hors immigration) ; n’y sont pas comptés les saisonniers par exemple. Dans l’ensemble, la région de Kaolack compte 42% de la population totale du Pôle territoire Sine Saloum contre 31% pour la région de Fatick et 25% pour la région de Kaffrine avec respectivement des taux d’accroissement de 3,1%, 3,2 et 3,7. En observant le tableau ci dessous, nous notons une évolution de la population globalement et même pour chaque région prise isolément même si les taux d’accroissement évoluent en dents de scie. Ainsi de 1988 à 2013, on assiste à une baisse régulière du taux d’accroissement dans des proportions légèrement différentes dans les trois régions ; cela est dû à la maitrise de la natalité avec le taux de couverture contraceptive qui a connu une progression de 3,2 sur la période sous revue . 

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE : LA PERENNISATION DES PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL
II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE LE POLE TERRITOIRE SINE SALOUM : UN BASSIN AGRICOLE ET HALIEUTIQUE
CHAPITRE 1. DIMENSIONS HISTORIQUES ET ADMINISTRATIVES
CHAPITRE 2. DIMENSIONS PHYSIQUES ET DEMOGRAPHIQUES DU POLE TERRITOIRE
SINE SALOUM
DEUXIEME PARTIE FACTEURS D’ATTRACTIVITE ET DE COMPETITIVITE DU POLE TERRITOIRE SINE SALOUM
CHAPITRE 3. DIMENSIONS SOCIALES ET CULTURELLES DANS LE POLE TERRITOIRE
SINE SALOUM
CHAPITRE 4 : DIMENSIONS ECONOMIQUES ET ENVIRONNEMENTALES
CHAPITRE 5 : GOUVERNANCE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
CONCLUSION
TROISIEME PARTIE PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT
TERRITORIAL : QUELS IMPACTS DANS LE PÔLE TERRITOIRE SINE SALOUM ?
INTRODUCTION
CHAPITRE 6 : PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL DE L’ETAT
CHAPITRE 7 : PROJETS ET PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT LOCAL
CHAPITRE 8 : PROJETS ET PROGRAMMES DE GOUVERNANCE COMMUNAUTAIRE
CONCLUSION
QUATRIEME PARTIE LES DEFIS DE LA PERENNISATION DES PROJETS ET
PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE 9 : GOUVERNANCE EFFICIENTE DES PROJETS, GAGE DE PERENNISATION
CHAPITRE 10 : LA PERENNISATION POUR UNE EMERGENCE ECONOMIQUE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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