CHECKLIST ET IDENTIFICATION DES IMPACTS :
Le checklist et l’identification doivent être abordés afin de pouvoir cibler les impacts potentiels aussi bien négatifs que positifs par rapport à la gestion du bassin versant d’Andasy et suite à la mise en place de la microcentrale hydroélectrique. Concernant les impacts sur l’environnement physique, les plus marquants sont ceux qui portent préjudice sur le sol, l’eau, l’atmosphère ainsi que les nuisances par les bruits.
Impacts sur l’environnement physique :
Pour ce qui est d’impact sur le sol, il provient de diverses origines mais les principales menaces sont surtout les activités anthropiques. On peut en citer, par exemple, la culture sur défriche et sur brulis, le défrichage lui-même, le labour ainsi que le sarclage des terrains pour la culture de manioc ou Manihot esculanta et de gingembre ou Zingiber officinale ainsi que le terrassement pour construire et pour la préparation des cannes à sucre avant la distillation proprement dite. D’ailleurs, après broyage de la canne à sucre, le trou n’est pas restitué et il va piéger de l’eau rendant le sol plus mol et érodable lors du ruissellement. Outre cela, viennent s’y ajoutent également le déracinement des arbres et le glissement des bois de construction pour s’échapper du transport difficile à cause des reliefs très accidentés. « De plus, sans les racines des arbres, le sol devient moins stable ce qui, encore une fois, augmente les risques d’érosion et de glissements de terrain » (Bastien, 2011). L’endurcissement ou le compactage du sol est un phénomène résultant de la culture sur défriche et sur brulis ou le tavy. Non seulement, il entraîne la disparition des couverts végétaux mais le pire ce qu’il est favorable à l’érosion et le lessivage par la pluie du sol qui, à son tour, sera appauvri en nutriments. « Il est certain que la disparition du couvert végétal, en particulier des arbres, contribue à l’érosion au lessivage des sols (++) et à l’apparition de latérites (sols très appauvris) (+) qui sont des sols ferrugineux, couvrant une grande partie de la zone tropicale humide » (Lisan, 2004). La pente, avec l’action de la pluie qui ruisselle après quelques minutes seulement, vient ensuite comme facteur aggravant la situation car quel que soit le degré ou le pourcentage de celle-ci, l’eau agit toujours en entraînant tous les particules que contient le sol. Des recherches conduites aux Comores ont montrées que « des sols ferralitiques, très évolués » sont « naturellement sensibles à l’érosion ainsi que l’intensification des cultures vivrières sur des terrains à forte pente, sans techniques ni pratiques de lutte antiérosive adéquates » empire ce phénomène (Mahamoudou et al, 2011). En outre, « la déforestation qui y est associée entraîne un assèchement du sol et augmente les risques d’érosion par le vent et la pluie, particulièrement dans les zones de fortes pentes » (Ema et Econ, 2005 ; Bastien, 2011). Les photos n°15 à 24 qui suivent illustrent tout ce que l’on vient de d’énoncer précédemment.
Impact sur l’eau :
En parlant d’impact sur l’eau, ce sont les pollutions, causées par les cendres suite à la culture sur brulis, par les particules et les boues ainsi que par les sédiments suite à la dégradation des troncs d’arbre putréfiés dans le cours d’eau, qui constituent les principaux problèmes. La perturbation des sédiments et des boues, par le renversement des pierres lors de la chasse aux crustacées (Figure n°25), contribue aussi à la souillure de la rivière. L’orpaillage est non plus à ne pas marginaliser puisque des études antérieures ont démontrées que cette activité se pratique illicitement dans le corridor de la NAP COFAV. La Banque Mondiale ou BM a révélé que « l’exploitation minière illicite (…), cette pratique est à l’origine de la perturbation et de la dégradation de l’écosystème du Corridor » dont le milieu aquatique évidemment (BM, 2010). La photo n°25 ci en bas éclaircit et confirme les affirmations venant d’être données. Les principaux ennemis de la couche d’ozone sont surtout les gaz à effet de serre ou GES responsables du changement climatique. Dans le bassin versant d’Andasy, les GES prennent leurs origines de la déforestation, de la culture sur brulis ainsi que des feux de végétation lors de la collecte de miel et les bois de chauffage pratiqués par les ménages. Parmi ces gaz, ce sont le monoxyde et le dioxyde d’azote (CO, CO2) qui émanent directement du fumé suite à la Heureusement, dans la composante 4 du projet « Paysage durable dans l’Est de Madagascar- PGES », l’un des enjeux environnementaux est de « réduire les émissions de GES dues à la déforestation des forêts naturelles par une gestion efficace des forêts, en collaboration avec les groupes communautaires locaux » (MEEF, 2016). La Commune Rurale de Tolongoina devance à cet enjeu car elle dispose déjà de la microcentrale hydroélectrique, mise en place dans le cadre du projet rHYviere et gérée par la société SM3E, qui est opérationnelle depuis trois ans et en attente d’inauguration actuellement. De tel projet e contribue certainement à la réduction des émissions de GES puisque, même si ce n’est pas la totalité, une part de la population aura accès à l’électricité et changera de comportement vis-à- vis la dépendance aux ressources naturelles. « De plus, l’utilisation des énergies renouvelables aura aussi des impacts positifs sur la santé au sein des foyers qui seront à l’abri des fumées issues de feux de bois et du charbon » (MEEF, 2016). Les deux photos n°26 et 27 ci-après représentent en quelque sorte certaines origines des émissions de gaz à effet de serre au sein du bassin versant d’Andasy.