Cas basés sur les évènements de Kere

Cas basés sur les évènements de Kere

Dans cette dernière section, nous parlerons des résultats de l’analyse composite. Cette dernière est basée sur les évènements de Kere s’abattant sur le district d’Ambovombe Androy. On exposera de ce fait l’état moyen des anomalies de la TSM gouvernant le sud et le sud-ouest de Madagascar. Une question se pose : est-ce que la baisse de la température de la surface de la mer autour des régions sud-ouest et sud de Madagascar déclenche vraiment des déficits de précipitations dans les quatre districts de la région Androy ? Pour répondre à cette question, nous allons prendre l’année 1994. Cette période est caractérisée par de fortes anomalies de la TSM (Chapitre 5 dans le sous-chapitre V.2). De la connaissance des anomalies qui ont eu lieu, et compte tenu des analyses préétablies dans le chapitre 6, on analysera l’état des indices de précipitations normalisés de chaque district de la région Androy.

Les années suivantes sont répertoriées comme des années où l’on observe le kere dans le district d’Ambovombe : 1985-1986, 1991-1992, 2003, 2006 et 2014. La période d’occurrence de ces kere est très variable. En effet, Raholijao (2009) énonce qu’El Niño n’explique pas toutes les sècheresses dans la région Androy, car on observe qu’il n’y a pas de famine dans beaucoup de périodes de survenues d’El Niño, quelle que soit leur intensité. Ainsi, la plupart des kere ont été précédées ou coïncident avec l’occurrence d’El Niño d’intensité faible ou modérée et rarement forte ou très forte. Cette citation nous incite à retenir les années précédemment citées afin d’élaborer une analyse composite de la température de la surface de la mer. L’analyse est faite pendant les saisons où l’on a trouvé le plus de corrélation entre TSM et IPS, c’est-à-dire en avril- mai-juin (AMJ) et en avril-mai-juin-juillet (AMJJ).

Les résultats obtenus vont permettre de reconnaitre le champ d’anomalie de la TSM qui domine dans la partie sud de Madagascar pendant les évènements de kere. Pour la TSM au cours AMJ (avril-mai-juin) (Figure 64-a), on remarque des anomalies négatives de la TSM dans les cellules d’upwelling au sud de Beloha et de Taolagnaro, au sud du district de Tsihombe, dans la zone du courant côtier. On note des anomalies variant de : -0,58°C à -0,4°C dans la zone d’upwelling au sud de Beloha, -0,5°C à -0,2°C au sud du district de Tsihombe jusqu’ à la cellule d’upwelling au sud de Taolagnaro, -0,2°C à -0,5°C dans la zone du courant côtier. En effet, ces anomalies négatives suggèrent que la TSM pendant les années de kere est inférieure à la normale. C’est-à-dire que les évènements de kere sont associés à une baisse de la TSM dans les zones citées précédemment. Entre 26,3°S et 28°S, la TSM reste sensiblement proche de la normale de la saison.

Compte tenu de l’analyse basée sur les épisodes de Kere, des anomalies négatives de la TSM sont détectées durant l’Asotry (en AMJ et en AMJJ) dans les cellules d’upwelling au sud de Beloha et de Taolagnaro, au sud du district de Tsihombe, dans la zone du courant côtier. Sur ce, on peut avancer l’hypothèse que : à part le phénomène El Niño qui provoque des sècheresses, la diminution par rapport à la normale de la TSM dans les cellules d’upwelling au sud de Beloha et de Taolagnaro, au sud du district de Tsihombe, dans la zone du courant côtier durant l’Asotry tend leur influence sur la variabilité des précipitations. C’est-à-dire que la diminution de la TSM dans les zones d’upwelling au sud de Beloha et de Taolagnaro, celle au sud du district de Tsihombe et celle dans la zone du courant côtier durant l’Asotry mènent à des déficits de précipitations causant des sécheresses induisant à son tour à des famines.

Cas basés sur le période de 1994 :

Comme énoncé dans le chapitre 5 section V.2.2 et V.3.2, l’année 1994 a été retenue. Elle est marquée par une forte baisse de la TSM dans la zone d’upwelling et dans la zone du courant côtier. Mais avant de passer à l’analyse de la réponse de l’IPS-3 et IPS-4 face à la variabilité de la TSM, un état de connaissance des champs d’anomalies de la TSM au cours de 1994 est d’une importance capitale. La partie sud-ouest et sud de Madagascar est dominée par un champ d’anomalies négatives. On assiste à une baisse de la TSM à partir de mars-avril-mai. On note les valeurs suivantes sur chaque zone clé : Durant l’Asotry, des champs d’anomalies négatives de la TSM persistent sur toute la zone sud- ouest et sud de Madagascar. L’intensité des anomalies sur chaque zone clé change par rapport à la saison précédente (MAM). On remarque les gammes d’anomalies suivantes .

Analyse de la variation de l’IPS-3 et IPS-4 de chaque district pour le cas d’anomalie du champ de la TSM en 1994

On constate la baisse de la TSM entre (22°S à 24°S ; 42°E à 43°E) en mars-avril-mai. Durant l’Asotry, les cadres clés suivantes sont caractérisées par la diminution de la TSM par rapport à la normale : entre (22°S à 24°S ; 42°E à 43°E), entre (26°S à 27°S ; 43°E à 47°E), dans la zone d’upwelling au sud du district de Beloha et de Taolagnaro. D’après les hypothèses qu’on a avancées dans les analyses composites basées sur les périodes excédentaires et déficitaires, la précipitation de décembre-janvier-février de 1994-1995 devrait être inférieure à la normale. D’après les observations des courbes de variabilité de l’IPS-3 du district de Bekily dans la figure 46-a, on note un IPS-3 de -1,14. Donc on peut conclure que la baisse de la TSM par rapport à la normale a des effets sur la précipitation relevée au cours de l’Asara.

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