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INTRODUCTION
La malnutrition est un fléau qui affecte toutes les couches de la population, en particulier celles des pays en voie de développement. Elle se présente sous deux grandes formes : la malnutrition carentielle (malnutrition chronique, malnutrition aigüe, carences en micronutriments) et la malnutrition par excès (surpoids, obésité). Chez l’enfant, la malnutrition affecte le développement individuel (cognitif, psychomoteur, social et émotionnel) et réduit les capacités d’apprentissage et les performances scolaires. Elle entraine ainsi des conséquences au niveau socioéconomique à long terme (faible productivité, faibles revenus …) avec une forte incidence sur la mortalité, particulièrement celle des enfants de moins de 5 ans [9].
Dans les pays en voie de développement, 32% des enfants de moins de 5 ans accusent un retard de croissance en raison de la malnutrition chronique dont 46% en Asie du Sud contre 38% en Afrique Sub-saharienne et 25% au Moyen Orient et en Afrique du Nord [6].
La malnutrition est un véritable problème de santé publique et surtout un problème de développement. Au Sénégal, plusieurs études confirment la précarité de la situation alimentaire ainsi que la dégradation de l’état nutritionnel des enfants. La prévalence de la malnutrition chronique, par exemple, a légèrement augmenté ces dernières années passant de 13% en 2014 à 17% en 2017 et est au-dessus de la norme des 10% de l’OMS. Quant à celle de la malnutrition aiguë, elle reste assez élevée : un taux national de 9% avec des pics dans les régions de Matam (15%), de Louga (13,8%) et de Fatick (12,6%). Ce qui est largement au-dessus de la recommandation de moins 5% de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) [40].
La malnutrition carentielle serait associée d’une manière directe ou indirecte à un tiers des décès d’enfants dans le pays, contre 45% de ces décès au niveau mondial. Par ailleurs, les conséquences économiques de la malnutrition représentent des pertes annuelles équivalant à 11% du produit intérieur brut (PIB) en Afrique et en Asie, selon le « Rapport mondial sur la nutrition2016» [1].
Ainsi, il sera question dans notre étude d’évaluer la prévalence de la malnutrition dans ses différentes formes chez les enfants de 6 à 30 mois, reçus à l’unité de vaccination du centre hospitalier Roi Baudouin de Guédiawaye. Elle s’articulera autour de deux grandes parties : la première partie sera consacrée aux rappels sur les généralités sur la malnutrition carentielle et sur le programme élargi de vaccination et la deuxième partie comportera le travail personnel.
Evaluation de l’état nutritionnel
Définition
L’état nutritionnel se traduit comme étant l’état physiologique d’un individu, défini par la relation entre l’apport et les besoins en nutriments et par la capacité de l’organisme à digérer, à absorber et à utiliser ces nutriments [35]. Un déséquilibre entre les apports et les besoins en nutriments, entraîne des états pathologiques tels que les malnutritions.
Selon l’OMS, la malnutrition est un état pathologique résultant de l’insuffisance ou des excès relatifs ou absolus d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement, ou qu’il ne soit décelable que par les analyses biologiques, anthropométriques ou physiologiques [22].
On distingue deux grands types de malnutrition qui sont :
– Les malnutritions par excès dues à un apport alimentaire excessif responsable de l’obésité
– Les malnutritions par carence : ces types de malnutrition constituent le risque nutritionnel majeur des populations des pays en développement. Les carences les plus importantes dans le monde concernent les malnutritions protéino-énergétiques (MPE), les carences en fer, en vitamine A et en vitamine C [43].
Méthodes d’évaluation de l’état nutritionnel
Le but de l’évaluation de l’état nutritionnel est de préciser l’adéquation des apports aux besoins nutritionnels, les réserves de l’organisme et les fonctions métaboliques et immunologiques [18].
Pour permettre cette évaluation, différentes méthodes sont utilisées.
Méthodes directes
L’examen clinique
C’est une méthode simple, pratique et peu coûteuse, permettant de rechercher la présence d’altérations qui peuvent être liées à l’état nutritionnel. Il commence par une appréciation globale de l’état général de l’enfant, qui peut être bon, moyen ou mauvais.
Néanmoins, les signes cliniques sont assez subjectifs et certains n’apparaissent qu’en cas de malnutrition grave.
Le rapport du Comité OMS d’experts sur l’appréciation médicale de l’état de nutrition, a proposé de classer les signes fréquemment retrouvés dans les enquêtes nutritionnelles en 3 groupes :
– Groupe 1 : Signes reconnus importants pour l’appréciation de l’état nutritionnel, traduisant avec une forte probabilité la carence d’un ou de plusieurs nutriments
– Groupe 2 : Signes à étudier à fond, car pouvant avoir d’autres causes en dehors de la malnutrition
– Groupe 3 : Signes sans rapport avec l’état de nutrition, posant parfois un problème de diagnostic différentiel.
L’ordre dans lequel on recherche ces signes est celui adopté par le Comité OMS d’experts.
Sur le plan pratique, on limite les signes recherchés à ceux qui sont jugés essentiels. La MPE et les anémies nutritionnelles étant les formes de malnutrition les plus couramment rencontrées, l’examen recherchera les signes qu’on peut leur rattacher.
Cependant, il faut garder à l’esprit que la plupart des signes cliniques ne sont pas spécifiques ; mais, surtout s’il existe d’autres signes apparentés, les éléments relevés peuvent constituer de bons indices pour des recherches plus approfondies. Chaque signe n’est pas rattaché à une carence déterminée mais on peut regrouper certains de ces signes pour constituer un tableau évocateur d’un trouble nutritionnel particulier. Chaque fois que les conditions le permettent, le diagnostic sera étayé à l’aide des autres moyens de détermination du bilan nutritionnel.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE.
I. Evaluation de l’état nutritionnel.
1. Définition.
2. Méthodes d’évaluation de l’état nutritionnel
2.1. Méthodes directes
2.1.1. L’examen clinique
2.1.2. Mesures et indices anthropométriques.
2.1.3. Examens biologiques
2.1.4. Enquêtes de consommation alimentaire
2.2. Méthodes indirectes.
II. La malnutrition carentielle
1. Epidémiologie
1.1. Epidémiologie descriptive
1.2. Epidémiologie analytique.
1.2.1. Les causes structurelles.
1.2.2. Les causes sous-jacentes
1.2.3. Les causes immédiates
2. Classification de la malnutrition
2.1. Classification selon l’OMS.
2.2. Classification selon le périmètre brachial
2.3. La classification de Kanawati et Mc Laren
3. Formes cliniques
3.1. Le Kwashiorkor.
3.2. Le marasme
3.3. La forme mixte : kwashiorkor marasmique
3.4. Les complications.
III. Programme élargi de vaccination
1. Définition
2. Historique du PEV.
2.1. Dans le monde
2.2. Au Sénégal.
3. Les maladies cibles du PEV
4. Calendrier vaccinal au Sénégal.
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. Objectifs.
1. Objectif général.
2. Objectifs spécifiques
II. CADRE D’ETUDE
III.MATERIELS ET METHODES
1. Type et durée d’étude.
2. Population d’étude
3. Critères d’inclusion.
4. Critères de non inclusion
5. Taille de l’échantillon.
6. Paramètres étudiés
7. Recueil des données
8. Saisie et analyse des données.
9. Aspects éthiques et réglementaires.
IV. RESULTATS
1. Analyse descriptive.
1.1. Caractéristiques sociodémographiques.
1.1.1. Répartition selon l’âge
1.1.2. Répartition selon la tranche d’âge
1.1.3. Répartition selon le sexe
1.1.4. Répartition selon le nombre d’enfant de la mère.
1.1.5. Répartition selon l’espace inter génésique
1.1.6. Répartition selon la position dans la fratrie..
1.1.7. Répartition selon l’adresse
1.2. Données sur les parents.
1.2.1. Répartition selon le statut matrimonial de la mère.
1.2.2. Répartition selon le niveau d’instruction de la mère
1.2.3. Répartition selon l’activité génératrice de revenus.
1.3. Répartition selon la taille du ménage.
1.4. Caractéristiques de l’enfant
1.4.1. Répartition selon le poids en kilogrammes.
1.4.2. Répartition selon la taille en centimètres
1.4.3. Répartition selon le périmètre brachial en millimètres.
1.4.4. Répartition selon le type de malnutrition
1.5. Répartition selon l’alimentation
1.5.1. Répartition selon l’allaitement
1.5.2. Répartition selon la diversification alimentaire
1.5.3. Répartition selon le sevrage
1.5.4. Répartition selon la consommation de lait maternisé
1.5.5. Répartition selon la consommation de lait en poudre de la boutique
1.5.6. Répartition selon la consommation de lait de vache pur non pasteurisé
1.5.7. Répartition selon la consommation de lait caillé de vache.
1.5.8. Répartition selon la prise de « tokhantal »
1.5.9. Répartition selon la consommation de céréales (Sorgho, mil, maïs).
1.5.10. Répartition selon la consommation de légumes.
1.5.11. Répartition selon la consommation de Fruits
1.5.12. Répartition selon la consommation des légumineuses/noix
1.5.13. Répartition selon la consommation de racines/tubercules
1.5.14. Répartition selon la consommation de viande/abats/volaille
1.5.15. Répartition selon la consommation de poisson/fruits de mer.
1.5.16. Répartition selon la consommation de lait et autres produits laitiers.
1.5.17. Répartition selon la consommation d’huile/gras/beurre
1.5.18. Répartition selon la consommation de condiments/épices
1.5.19. Répartition selon la consommation de sucre ou produits sucrés
1.5.20. Répartition selon la consommation de « seppi »
1.5.21. Répartition selon le nombre de repas par jour
1.6. Répartition selon la survenue de maladies au cours des 15 derniers Précédents l’enquête.
1.7. Répartition selon les pratiques d’hygiène de la mère
1.8. Répartition selon le statut vaccinal
2. RESULTATS ANALYTIQUES
2.1. Facteurs associés à la malnutrition
2.1.1. Répartition de la malnutrition selon les caractéristiques sociodémographiques
2.1.1.1. Répartition de la malnutrition selon les tranches d’âge des enfants
2.1.1.2. Répartition des types de malnutrition selon le sexe de l’enfant
2.1.1.3. Répartition des types de malnutrition selon le nombre d’enfant mère
2.1.1.4. Répartition des types de malnutrition selon l’espace inter génésique
2.1.1.5. Répartition des types de malnutrition selon la position dans la fratrie
2.1.2. Répartition de la malnutrition selon les données sur la mère
2.1.2.1. Répartition des types de malnutrition selon le statut matrimonial mère
2.1.2.2. Répartition des types de malnutrition selon l’instruction
2.1.2.3. Répartition des types de malnutrition selon l’activité génératrice revenus
2.1.3. Répartition de la malnutrition selon les données de la taille du ménage
2.1.4. Répartition de la malnutrition selon l’alimentation
2.1.4.1. Répartition des types de malnutrition selon l’allaitement, diversification et le sevrage
2.1.4.2. Répartition des types de malnutrition selon la consommation différents types de lait et le «thokantal ».
2.1.4.3. Répartition des types de malnutrition selon la consommation céréales, fruits et légumes
2.1.4.4. Répartition des types de malnutrition selon la consommation de viande, poisson, lait autres produits laitiers
2.1.4.5. Répartition des types de malnutrition selon la consommation d’huile/Gras/Beurre
2.1.5. Répartition des types de malnutrition selon les maladies au cours derniers jours
2.1.6. Répartition de la malnutrition selon la fréquence des repas
2.1.7. Répartition des types de malnutrition selon l’hygiène
2.2. Synthèse des facteurs associés aux malnutritions
2.2.1. Les facteurs associés à la malnutrition aiguë globale
2.2.2. Les facteurs associés à la malnutrition chronique globale
2.2.3. Les facteurs associés à l’insuffisance pondérale globale
V. DISCUSSION
1. Malnutrition et variables sociodémographiques de l’enfant
1.1. Malnutrition et âge
1.2. Malnutrition et sexe
1.3. Malnutrition et espace inter génésique
1.4. Malnutrition et position dans la fratrie
2. Malnutrition et données maternelles
2.1. Malnutrition et statut matrimonial
2.2. Malnutrition et niveau d’instruction
2.3. Malnutrition et activité génératrice de revenus
3. Malnutrition et taille du ménage
4. Malnutrition et conduite de l’alimentation
4.1. Allaitement, diversification et sevrage
4.2. Malnutrition et alimentation complémentaire
5. Malnutrition et maladies au cours des 15 derniers jours
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE