Description botanique et répartition géographique de Cassia sieberiana

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ACTIVITE ANTIPROLIFERATIVE

Nous avons ensuite déterminé à partir des concentrations suivantes : 25, 30 et 50 µg de cassia sieberiana à 1% DMSO, l’effet sur la prolifération de la lignée cancéreuse HeLa. Le DMSO à 1% a été utilisé comme le témoin positif de prolifération. Cette cinétique de prolifération a été mesurée à l’IncuCyte sur une durée de 7 jours.

DISCUSSION

Le cancer représente un problème majeur de santé publique dans le monde entier, mais surtout dans les pays en voie de développement. Dans le monde, environ 500 000 nouveaux cas de cancer du col sont diagnostiqués et 275 000 décès par cancer du col se produisent chaque année, ce qui en fait le deuxième cancer féminin le plus fréquent [63]. L’efficacité des outils thérapeutiques actuellement utilisés dans le traitement de ces cancers reste relative sans compter les nombreux effets secondaires induit par leur emploi, d’où la nécessité de développer de nouvelles alternatives thérapeutiques. De très nombreux bio-essais sur les propriétés cytotoxiques et antitumorales des composés naturels ont été conduite à partir d’extraits végétaux. Dans tous les cas, les résultats restent variables en fonction des concentrations testées et de l’origine des lignées cellulaires sur lesquelles sont réalisés les tests. Ces essais ont néanmoins permis d’isoler et d’identifier de nombreux composés responsables d’activités biologiques sur des lignées cancéreuses, tels que les alcaloïdes, les flavonoïdes, les tanins, les saponosides… [6, 64]. Les résultats du test de cytotoxicité ont permis de mettre en évidence le potentiel toxique des extraits provenant de cassia sieberiana sur la lignée HeLa. Nous avons observé à partir des extraits de racines de Cassia sieberiana, un fort pouvoir cytotoxique avec une CI50 égale à 20,95 µg/ml. Il est à souligner que cette activité cytotoxique et antiproliférative sur la lignée HeLa a été mise en évidence pour la première fois dans ces travaux. Une discussion est proposée ci-après sur les composés potentiellement responsables de ces activités. Par rapport à la cytotoxicité, cette activité pourrait être due à la présence de tanins, de dérivés anthracéniques et de flavonoïdes bien que des travaux antérieurs avaient mis en évidence ces derniers dans les racines de cassia sieberiana [6]. En effet, les flavonoïdes sont généralement cytotoxiques, mais cette cytotoxicité dépend d’une part de leur glycosylation éventuelle et d’autre part de leur degré de méthoxylation. Cependant, en in-vitro la glycosylation des flavonoïdes bloquerait leur entrée dans les cellules cancéreuses pouvant diminuer considérablement leur activité [65]. Parmi les flavonoïdes les plus actifs sur les cellules tumorales, nous citons la quercétine et la catéchine. La quercétine prévient la cancérogenèse, surtout le cancer de la peau et du colon. La présence de 20 % de quercétine dans l’alimentation chez les animaux diminue le cancer du côlon et y prévient l’apparition des cryptes anormales. Le mécanisme suggéré est que la quercétine joue le rôle d’un antagoniste des topoisomérases I et II produites par les cellules tumorales. La catéchine, quant à elle, est un inhibiteur de certaines réactions d’oxydation donnant un ADN anormal, elle inhibe surtout la formation du 8-hydroxydesoxyguanosine (8-OHDG), un marqueur des dommages oxydatifs de l’ADN. La catéchine a été démontrée comme étant plus active que la vitamine E sur les radicaux libres. Elle est très abondante dans le thé sous forme d’épigallocatéchingallate (EGCG) [66, 67]. En plus, les flavonoïdes pourraient aussi intervenir en bloquant le cycle cellulaire par suppression de la synthèse des kinases impliquées dans la transition entre les phases G2 et M de ce cycle [68]. Notre étude a évalué l’activité antiproliférative des extraits éthanolique de Cassia sieberiana plante de la famille des Caesalpiniaceae sur la prolifération de cellules cancéreuses du col de l’utérus en lignée continue (HeLa) d’intérêt. Après 24 h d’incubation, les cellules cancéreuses du col de l’utérus sont mises en contact avec différentes concentrations d’extraits (25; 30; 50 µg/ml). L’activité antiproliférative est ensuite déterminée après 6-7 jours d’incubation à IncuCyte. En effet, la présence de tanins dans les extraits pourrait expliquer ce phénomène observé. Plusieurs études ont montré que les tanins induisent une apoptose sur des lignées cancéreuses. D’autres auteurs ont pu démontrer que les tanins entrainent également une inhibition empêchant toute prolifération cellulaire sur différentes lignées cellulaires : HL.60 (leucémie promyélocytaire humaine), SK-HEP-1 (adénocarcinome) et sur la lignée des cellules lymphocytaires humaines [69, 70]. Ces résultats suggèrent que l’extrait des racines de Cassia sieberiana pourrait avoir une activité antitumorale, ce qui explique en partie l’utilisation sûre de la plante par les populations locales qui l’utilisent dans la gestion traditionnelle du cancer du col de l’utérus.

CONCLUSION

Dans le monde, environ 500 000 nouveaux cas de cancer du col utérin sont diagnostiqués et 275.000 décès par cancer du col utérin se produisent chaque année, ce qui en fait le deuxième cancer féminin le plus fréquent. En Afrique sub-saharienne, il est le plus fréquent des cancers chez la femme avec plus de 75 000 nouveaux cas et plus de 50 000 décès par ans. Les plantes médicinales restent toujours la source fiable des principes actifs connus par leurs propriétés thérapeutiques. Ces dix dernières années, les produits naturels d’origine végétale ont été au centre des préoccupations en tant que source principale de nouveaux composés bioactifs plus sûrs et plus efficaces dotés de propriétés antitumorales. Ainsi, plusieurs molécules anticancéreuses provenant de plantes médicinales ont été développées par de grandes firmes pharmaceutiques (par exemple : la vinblastine et la vincristine de Catharantus roseus, le paclitaxel de Taxus brevifolia). Pour cette étude, les recherches de l’activité biologique (cytotoxique et antiproliférative) de C. sieberiana sur la lignée cancéreuse HeLa, ont été menées pour fournir des preuves scientifiques de son efficacité et utilisation continue dans la prise en charge ethno-thérapeutique du cancer du col de l’utérus dans nos pays. Le matériel végétal, utilisé est constitué de poudre de racines de Cassia sieberiana. Les racines, récoltées à Enampore (Région de Ziguinchor), ont été identifiées au Laboratoire de Pharmacognosie et Botanique de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie (Dakar). Après séchage, les racines sont réduites en poudre à l’aide d’un broyeur. Le matériel d’étude biologique est la lignée cellulaire HeLa ATCC Wt-Pharma fourni par le laboratoire de radiobiologie cellulaire et moléculaire, EMR3738, Faculté de Médecine Lyon-Sud (Lyon, France).

Table des matières

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTOLOGIE
ANNEE 2018
THESE
ET D’ODONTO – STOMATOLOGIE
DECANAT & DIRECTION
ANNEE UNIVERSITAIRE 2017–2018
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. GENERALITES SUR LES CANCERS
I.1. Définitions
I.2. Epidémiologie des cancers
I.3. Causes et facteurs de risque des cancers
I.3.1. Causes des cancers
I.3.2. Facteurs de risque des cancers
I.4. Biologie des cancers
I.4.1. Cycle cellulaire et dérèglements associés au cancer
I.4.2. Formations des cellules cancéreuses.
I.4.3. Evolution du cancer
I.4.3.1. L’initiation tumorale
I.4.3.2. La promotion tumorale
I.4.3.3. La progression tumorale
I.4.3.3.1. Anomalie à l’origine des cancers
I.4.3.3.2. Implantation de la maladie
I.5. Prise en charge des cancers
I.5.1. La chirurgie
I.5.2. La radiothérapie
I.5.3. La chimiothérapie
I.5.4. L’hormonothérapie
I.5.5. Les thérapies ciblées
II. GENERALITES SUR CASSIA SIEBERIANA DC (CAESALPINIACEAE)
II.1. Description botanique et répartition géographique de Cassia sieberiana
II.2. Travaux réalisés sur la chimie
II.3. Travaux sur la pharmacologie
II.3.1. Emplois traditionnels des différentes parties de la plante
II.3.1.1. Les racines
II.3.1.2. Les feuilles
II.3.1.3. Les rameaux feuillés
II.3.1.4. Les écorces de tiges
II.3.2. Propriétés pharmacologiques
II.3.2.1. Activité antibactérienne
II.3.2.2. Activité antivirale
II.3.2.3. Activité anticoccidienne
II.3.2.4. Activité anthelminthique
II.3.2.5. Activité spasmolytique
II.3.2.6. Activités antalgique et anti-inflammatoire
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
I. OBJECTIFS DE L’ETUDE
II. CADRE D’ETUDE
III. MATERIELS ET METHODES
III.1. Matériel de l’étude
III.1.1. Matériel végétal
III.1.2. Matériel d’étude photochimique
III.1.3. Matériel d’étude biologique
III.1.3.1. Lignées cellulaires et milieux de culture
III.1.3.2. Matériel de laboratoire
III.1.3.3. Solvants et réactifs
III.2. Méthode d’étude
III.2.1. Méthode d’étude phytochimique
III.2.1.1. Extraction : Obtention de l’extrait éthanolique
III.2.2. Méthode d’étude biologique
III.2.2.1. Culture cellulaire
III.2.2.2. Test de cytotoxicité utilisant le CCK-8
III.2.2.3. Test de prolifération cellulaire à IncucyteR
RESULTATS
I. RENDEMENT D’EXTRACTION
II. CYTOTOXICITE IN VITRO DE L’EXTRAIT
II.1. Détermination des densités Optiques moyennes
II.2. Calculs de la CI50
III. ACTIVITE ANTIPROLIFERATIVE
COMMENTAIRE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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