EVALUATION DE LA PRODUCTIVITE ET DES PARAMETRES BIOCHIMIQUES DES BOVINS METIS
LA PRODUCTIVITE BOVINE
Physiologie de la reproduction
La puberté La puberté correspond à la période physiologique au cours de laquelle apparaissent, chez l’animal, des caractéristiques qui le rendent apte à se reproduire. Chez le mâle, elle débute entre 9 et 12 mois (Hagen et Gayrard, 2005). Chez la femelle, elle coïncide avec l’apparition des chaleurs (Sauveroche et Wagner, 1993) et est un phénomène progressif se situant entre 6 et 18 mois (Hagen et Gayrard, 2005). L’âge de la puberté peut être corrélé à la croissance ainsi qu’à l’alimentation des animaux par une puberté plus précoce chez les vaches à croissance plus rapide (Thiombiano, 1989 cité par Sauveroche et Wagner, 1993). Le cycle sexuel Il comporte trois composantes : comportementale, ovarienne et hormonale. Composante comportementale : le cycle œstral La durée du cycle œstral est définie comme le délai entre deux œstrus consécutifs. Elle est de 18 à 24 jours, soit 21 jours en moyenne. Classiquement le cycle est divisé en 4 phases successives (Hagen et al., 2000 ; Hagen et Gayrard, 2005) : le prœstrus dure 3 jours et correspond à la croissance terminale des follicules. l’œstrus dure 12 à 24 heures et correspond à la période d’acceptation du mâle. le métœstrus (2 jours) : mise en place du corps jaune. le diœstrus (15 jours) : période de maturation et de régression du corps jaune. Composante morphologique ovarienne : phases folliculaire et lutéale Les variations morphologiques ovariennes se caractérisent par la succession : d’une phase folliculaire (proestrus et œstrus) conduisant à l’ovulation, d’une phase lutéale (métoestrus et dioestrus) (Hagen et al., 2000). Composante hormonale Les principales hormones impliquées dans le cycle œstral sont les hormones ovariennes dont la plupart sont des stéroïdes essentiellement représentées par les œstrogènes et la progestérone et les hormones d’origine hypophysaire telles que la FSH (Follicular Stimulating Hormone) et la LH (Luteinising Hormone). 9 Le début de la lactation est assuré en partie par l’axe hypothalamo-hypophysaire et la prolactine qui déclenche la sécrétion lactée inhibée lors de la gestation. La vache présente une période d’anœstrus de durée variable allant de 60 à 120 jours ou davantage selon la race, la lactation, l’alimentation (Sauveroche et Wagner, 1993).
Notion de fertilité et fécondité
Beaucoup d’études accordent les fortes pertes économiques de reproduction du bétail, aux principaux facteurs d’infertilité à savoir l’âge au premier vêlage avancé, un intervalle entre vêlages prolongé, une vie productrice courte, une mortalité élevée chez les veaux. Vandeplassche (1985) définit la fertilité comme l’expression de la combinaison des capacités reproductives des taureaux et des vaches. Ce qui correspond chez la femelle à la capacité de produire des ovocytes fécondables et du sperme fécondant chez le mâle. Elle résulte à la fois de la constitution congénitale et des facteurs ambiants. Quant à la fécondité, elle caractérise l’aptitude d’une femelle à mener à terme une gestation, dans les délais requis. Elle comprend le temps perdu pour mauvaise fertilité, le délai de mise à la reproduction, la durée de gestation et la survie du nouveau-né.
Paramètres de reproduction
Durant la vie reproductive d’une vache, le nombre de veaux produits est d’un extrême capital sur le plan de la productivité du troupeau. Les facteurs intervenant dans cette productivité sont, sur le plan des problèmes de reproduction, l’âge du premier vêlage, l’intervalle entre les vêlages, la durée de la gestation etc. Ces différents problèmes sont peu connus chez les animaux métis ; pour cela nous essayerons d’étudier certains de ces paramètres tels que l’âge au premier vêlage et l’intervalle entre les vêlages.
Age au premier vêlage
C’est un paramètre non négligeable car un vêlage précoce allonge la vie productive. Il peut largement être corrélé au poids des génisses (Denis 1971b ; Denis et Thiongane, 1973 ; Thiongane et Denis, 1974). Chez les femelles Gobra en élevage traditionnel, le premier vêlage est obtenu entre 4 à 5 ans (Denis et Thiongane, 1973 ; Thiongane et Denis, 1974 ; Sawadogo, 1998) ; en station, il a été évalué à environ 3 ans 9 mois (Denis, 1971b ; Denis et Thiongane, 1973 ; Thiongane et Denis, 1974). Chez les Ndamas, cet âge au premier vêlage est estimé à 4 ans et demi dans le milieu 10 traditionnel contre 3 ans et demi en station (Sauveroche, et al., 1993 ; Hoste et al., 1988) ; ce qui traduit une absence de précocité sexuelle chez les vaches locales.
Intervalle vêlage-vêlage
Il s’agit de la période qui sépare deux vêlages consécutifs ; c’est la somme de la durée de la période de gestation, relativement constante et de la durée de l’intervalle vêlageconception (Vandeplassche, 1985), c’est ce deuxième intervalle qui est surtout responsable de l’essentiel de la variation constatée (Denis, 1971a). L’importance économique de la variation de l’intervalle entre vêlages est très évidente chez les bovins à viande surtout la valeur du veau. Mais les vaches à production laitière fortement prolongée, et ayant des intervalles entre vêlages très supérieurs à l’optimum de 13 mois, peuvent être économiquement plus rentables (Vandeplassche, 1985). L’intervalle entre vêlages est fortement influencé par la durée et le rang de lactation, la race et l’alimentation. Au Sénégal, il est estimé entre 15,5 et 22 mois en élevage traditionnel (Denis, 1971a ; Denis et Thiongane, 1973 ; Thiongane et Denis, 1974 ; Thiongane, 1982 ; Sawadogo, 1998). II.4. Paramètres de production Les ressources génétiques animales utilisées pour la production alimentaire et l’agriculture sont diverses et variées. Plusieurs paramètres de production existent (viande, lait, fumier, traction, les cuirs et peaux etc.), cependant, nous nous proposons d’étudier la production laitière bovine qui est l’un des objectifs majeurs de l’IA (Broutin et Diokhané, 2000). Production laitière La production nationale de lait estimée à 180,9 millions de litres (PNDE, 2011), provient essentiellement des bovins (78 %) ; les caprins et les ovins fournissent le reste (DIREL, 2008). Chez la vache, cette production laitière croît quotidiennement du vêlage au pic de lactation, vers 6 à 8 semaines post-partum. Elle augmente au cours des lactations successives jusqu’à la 4ème voire 5ème lactation et se maintient à ce plafond jusqu’à la 7 ème, 8ème (Vandeplassche, 1985). Généralement le veau prélève plus de 50% de la production effective (Diop, 1996). Toutefois, la réussite de l’élevage ne pourrait se faire sans la gestion et le suivi de la nutrition et la santé des animaux, d’où le recours fréquent aux méthodes biochimiques.
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