Anophelisme au niveau des caniveaux ouverts

Anophelisme au niveau des caniveaux
ouverts

HYPOTHÈSE DE TRAVAIL ET JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE

Les moustiques exploitent presque tous les types d’habitats aquatiques pour la reproduction. La production d’Anophèles autour des populations humaines repose sur i) l’existence de gîtes larvaires naturels ou artificiels potentiellement favorables aux Anophèles et ii) la productivité de ces gîtes. Les paramètres physico-chimiques de ces habitats sont des facteurs importants pour la survie et le développement des moustiques. En milieu urbain et dans les zones sèches, il y a priori très peu de gîtes de reproduction et leur identification peut permettre un traitement ciblé avec des larvicides et réduire ainsi la population de moustiques. Ces gîtes sont classiquement des mares et des champs irrigués où l’eau est stagnante. Toutefois, ce type de gîte n’est pas retrouvé dans le milieu urbain dense. La rareté des mares naturelles en centre ville pose donc la question des lieux de reproduction des vecteurs du paludisme dans un espace urbain normalement peu propice à la prolifération des Anophèles. Cette question est d’actualité à Niamey car malgré l’absence, de mares permanentes en centre ville de nombreux cas de paludisme sont notifiés dans les structures sanitaires et des Anophèles peuvent être capturés tout au long de l’année au niveau des quartiers centraux de la ville. Incidemment, des études récentes font état de l’adaptation de larves d’Anophèles dans des eaux usées des grandes villes dans les canaux de drainage à ciel ouvert où l’eau est peu polluée. Ainsi, le développement de larves d’Anophèles pourrait être assuré à Niamey dans les caniveaux ouverts mais mal entretenus qui quadrillent la ville. Le travail présenté ici repose sur cette hypothèse de travail.

LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE

Objectif principal Etudier les conditions de survie et de développement des larves d’Anophèles dans un environnement urbain dégradé et contaminé comme celui constitué par les eaux usées des caniveaux ouverts de la communauté urbaine de Niamey et étudier la résistance des moustiques aux insecticides. 2. Objectifs spécifiques • Identifier les habitats de reproduction des larves d’Anophèles au niveau de la ville de Niamey ; • Comparer le développement des larves retrouvées dans différents types d’environnement comme les caniveaux, les mares naturelles ; • Etudier la sensibilité aux insecticides après émergence des larves collectées ; • Etudier le Test moléculaire pour corréler le test OMS au test Kdr.

DESCRIPTION DE LA ZONE D’ÉTUDE 

Situation géographique Tous nos échantillons ont été prélevés dans La ville de Niamey, capitale du Niger, située dans la partie Sud-Ouest du pays. Sa position géographique est de 13°30’N de latitude; 02°08’E de longitude; et de 216 m d’Altitude 

Caractéristiques climatiques 

Les précipitations

La ville de Niamey appartient à la zone sahélo soudanienne caractérisée par une pluviométrie annuelle comprise entre 400 et 600 mm, répartie sur 3 à 4 mois avec un maximum en août. La pluviométrie se caractérise par des grandes variabilités dans l’espace et dans le temps d’une année à l’autre et selon les périodes humides ou sèches. Outre les faibles quantités précipitées, cette zone est caractérisée par l’irrégularité de la pluviométrie dans le temps. En effet, une année sur trois est déficitaire de 30 à 50% par rapport à la moyenne interannuelle, et même pendant une année globalement “ normale ” sur l’ensemble de la zone, 40 à 50% des stations reçoivent des pluies inférieures à la moyenne (DMN, 2005).

La température

La température moyenne varie d’environ 30°C en Novembre à 24°C en janvier. Dans la région, on a relevé des températures inférieures à 15°C en janvier et des températures d’environ 38°C en Novembre 2010 (DMN, 2005).

L’humidité relative et l’évapotranspiration

La région de Niamey est caractérisée par une hygrométrie moyenne qui varie de 26 % à 62 %. I.3. Réseau hydrographique Le fleuve Niger constitue le seul point d’eau naturel permanent de la zone de Niamey, mais il existe de nombreuses dépressions disséminées qui se transforment en mares temporaires au cours de la saison des pluies et qui persistent pendant le début de la saison sèche, constituant ainsi des gîtes potentiels de moustiques 7 à 8 mois par an. En plus du fleuve, les différents points susceptibles d’être des gîtes de ponte des moustiques se présentent comme suit: – des mares formées dans les dépressions du sol qui accumulent l’eau de pluie; leur nombre et leur superficie diminuent au fur et à mesure que la saison sèche avance; de telle sorte qu’elles disparaissent complètement avant la saison des pluies suivante. – une mare pérenne, en plein centre de Niamey qui est alimentée par deux sources et dotée d’une riche végétation aquatique, elle s’écoule vers le fleuve à travers le centre ville; 5 – les fosses d’emprunt de terre pour fabriquer des briques atteignant la nappe phréatique et qui sont fréquemment pérennes, en particulier sur la rive droite du fleuve (Niamey rive droite); – les périmètres rizicoles irrigués le long du fleuve qui sont implantés de part et d’autre de la ville. Ils sont mis en eau de janvier à avril et d’août à octobre (DMN, 2005). A Niamey, l’étiage du fleuve se situe en mai-juin du fait de l’éloignement de ses sources en Guinée. Cet étiage se confond avec le début de la saison des pluies et n’entraîne pas de période supplémentaire de transmission du paludisme, contrairement à d’autres régions d’Afrique de l’Ouest. I1 en est de même des deux périodes de mise en eau des rizières qui ont lieu, pour la première en saison froide, et, pour la seconde, au moment des fortes eaux (Source: DMN, 2005).

GENERALITES SUR LES ANOPHELES

Il existe 484 espèces d’Anophèles (Harbach, 2004), mais seulement une soixantaine assure, avec plus ou moins d’efficacité, la transmission des plasmodies humaines. Les Anophèles ont également une importance en santé humaine par la transmission de la filaire de Bancroft, Wuchereria Bancrofti et d’arbovirus. II.1. Position systématique La classification des Anophèles est établie selon les caractères des adultes. La longueur de l’antenne est le premier caractère utilisé, ainsi que celui de la fente ptilinale qui indique le mode de sortie (Rodhain et Perez, 2001). La position systématique de l’Anophèles est la suivante: Embranchement : Arthropodes Classe : Insectes Sous- classe : PTERYGOTES Ordre : Diptères Famille : Culicidae Sous-famille : Anophelinae Genre : Anopheles II.2. Morphologie L’œuf: ovalaire aux extrémités relativement pointues et relevées vers le haut (forme de canoé) muni de flotteurs latéraux pleins d’air; ces œufs se disposent les uns par rapport aux autres de façon à former, à la surface de l’eau, par le jeu des forces de surface, des figures géométriques en étoile. 6 La larve: Siphon respiratoire absent; soies palmées et plaques tergales chitinisées présentes sur les segments abdominaux. La Nymphe: C’est une pulpe mobile en forme de virgule vivant dans l’eau qui ne se nourrit pas. Elle est formée d’un céphalothorax globuleux sur lequel s’insèrent 2 trompettes respiratoires courtes, d’un abdomen dont le VIIIème segment porte 2 palettes natatoires au fur et à mesure que s’approche la fin du stade nymphal, la morphologie de l’adulte contenu dans l’exuvie devient de plus en plus visible par transparence; l’augmentation de la pression interne entraîne un déchirement médio-dorsal de la cuticule du céphalo-thorax, émettant l’émergence de l’imago. La dépouille nymphale va servir de radeau jusqu’ au durcissement complet de l’adulte (Jacob, Arheart, 1992). L’Imago: Le corps est composé de 3 parties : la tête: Portant les organes sensoriels et la trompe, le thorax ou sont fixés les organes de locomotion (trois paires de pattes articulées et une paire d’ailes longues et étroites, elles sont formées par deux membranes accolées soutenues par des nervures longitudinales (nervures costales, sous-costale, radiales médianes cubitales anales) et transverse (humérale, radiomediane, médio-cubitale). Ces nervures sont garnies d’écailles colorées, plumeuses ou squameuse dont la disposition sert en taxonomie) et l’abdomen: Composé de 10 segments dont 8 seulement sont visibles extérieurement, armé à son extrémité distale de pièces génitales avec 2 spermathèques chez la femelle, entièrement (ou presque) dépourvues d’écailles. Les palpes sont aussi longs que la trompe dans les deux sexes. Plusieurs facteurs permettent de distinguer les Anophèles des autres culicinae voir tableau 1 (Pierre et Vincent, 2009.

Table des matières

INTRODUCTION
I. HYPOTHÈSE DE TRAVAIL ET JUSTIFICATION DE LA RECHERCHE
II. LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
II.1. Objectif principal
II.2. Objectifs spécifiques
CHAPITRE I: REVUE DE LA LITTÉRATURE
I.1 DESCRIPTION DE LA ZONE D’ÉTUDE
I.1.1 Situation géographique
I.1.2. Caractéristiques climatiques
I.1.2.1Les précipitations
I.1.2.2 La température
I.1.2.3 L’humidité relative et l’évapotranspiration
I.1.3 Réseau hydrographique
I.2. GENERALITES SUR LES ANOPHELES05
I.2.1 Position systématique
I.2.2 Morphologie
I.2.3 Biologie et reproductio
I.2.3.1 La reproduction
I.2.3.2. Biologie
I.2.3.3 Facteurs favorisant le cycle de reproduction
I.2.3.3.1 La température
I.2.3.3.2 L’altitude
I.2.3.3.3 L’humidité relative de l’air
I.2.3.3.4 Le pH
I.2.3.3.5 Le vent
I.2.3.3.6. La teneur en oxygène
I.3. DISTRIBUTION DES ESPECES D’ANOPHELE AU NIGER
I.4. LES GITES LARVAIRES
I.4 .1. Caractéristiques générales
I.5 LES METHODES DE LUTTE CONTRE LES ANOPHELE
I.5.1 la lutte contre les adultes
I.5.1.1 La lutte mécanique
I.5.1.2 La lutte chimique
I.5.1.2.1 Prévention des piqûres par utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide (MII)
I.5.1.2.2 Pulvérisations intra domiciliaires d’insecticides à effet rémanent
I.5.2 La lutte contre les anophèles au stade larvaire
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
II.1. LES SITES D’ÉTUDE
II.2 Caractéristiques des sites d’étude
II.3 Collecte
II.4 L’élevage
II.4.1 l’insectarium
II.4.2 L’élevage des insectes
II.5. Les tests biologiques de sensibilité aux insecticides
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 RESULTATS
III.1.1 Les larves collectées
III.1.2 Résultats globaux
III.1.3 Variations des effectifs de larves collectées en fonction de la saison
III.1.4 Variations des effectifs de larves collectées en fonction du lieu de collecte
III.1.5 Variation des effectifs de larves collectées selon le type de quartier à Niamey
III.1.6 Résultats aux tests de sensibilité aux insecticides
III.1.2.1 Test OMS
III.1.2.2 Résistance knock-down (Kdr)
III.2 DISCUSSION
III.1.Variations spatiales et saisonnières
III.2 Complexe d’espèce
III.3. Résistances
III.4. Résistance knock-down (Kdr)
CONCLUSION ET PERSPECTIVE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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