Généralités sur la teigne de crucifères, Plutella xylostella

Evaluation de l’impact d’un traitement optimisé à base de Bacillus thuringiensis/ Azadirachta indica sur le ravageur du chou

Généralités sur la teigne de crucifères, Plutella xylostella

Systématique Communément appelé « teigne des Crucifères », l’espèce P. xylostella a été décrite pour la première fois par le Suédois Carl Von Linné en 1758. Il cause d’importants dégâts dans les cultures des crucifères notamment les choux (genre Brassica).Ce lépidoptère cosmopolite est considéré comme le plus grand ravageur des cultures de choux et autres brassicacées (TALEKAR & SHELTON, 1993). L’espèce P. xylostella appartient au règne animal et sa position systématique est la suivante : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Famille : Plutellidea Genre : Plutella Espèce : xylostella 2. Biologie et éthologie de Plutella xylostella La teigne est cosmopolite, vit sur tous les crucifères adventices et cultivés et est présente sur tous les cinq continents (Talekar & Shelton, 1993 ; Vandenberg et al., 1998). Le cycle de vie de la teigne des crucifères se déroule en quatre stades successifs: l’œuf, les stades larvaires, la nymphe et l’adulte. Le stade œuf : l’œuf elliptique est de petite taille, environ 0,125 mm, ovale allongé et aplati sur la face en contact avec la feuille (TALEKAR & SHELTON, 1993). Sa coloration est jaune pale qui devient de plus en plus foncée à l’approche de l’éclosion. Ils sont généralement déposés sur la face inférieure des feuilles dont ils se détachent facilement (BALACHOWSKY & MESNIL 1936). figure 1 : Photo 1 œufs P. xylostella (Dominique Bordat) 4 Le stade L 1 la chenille est mineuse de petite taille, de couleur blanchâtre éclot trois jours après ponte (POUMEROL, 1997). Invisible à l’œil nu, la larve rentre dans l’épiderme foliaire où elle creuse une galerie allongée (BOURDOUXHE, 1982), laissant apparaitre des taches blanches en forme de virgule (TALEKAR & SHELTON, 1993). Ce stade dure 3 à 4 jours selon BIROT (1998). Le stade L 2 mesurant 2 à 2,5 mm et mène une vie aérienne. Elle se reconnait par sa capsule céphalique noire et son corps jaune ivoire (TALEKAR & SHELTON, 1993 ; BOMPARD, 2009). Le state L 2 dure 3 jours à 25°c (GRUARIN, 1998).La larve se nourrit de limbes et laisse apparaitre sur les feuilles des taches translucides appelés fenêtres (BALACHOWSKY & MESNIL 1936) figure 2: Photo 2 chenille L2 P. xylostella (YACINE Dieng) _ Le stade L 3 la larve mesure 3 à 6mm devient verte et la capsule céphalique est beige ; elle plus vorace et cause les plus importants dégâts sur les choux. Le développement se déroule en 2 jours à 25°c (BIROT, 1998). _ Le stade L4 qui est le dernier stade dure 3 à 4 jours, et la larve de couleur verte pâle à grisâtre mesure 12mm avec une largue capsule céphalique de couleur beige. Le corps est allongée et aminci aux deux extrémités, c’est à ce state qu’apparait le dimorphisme sexuel : les males ont deux taches blanches visibles par transparence sur la face dorsale et correspondant aux testicules (NGOUEMBE, 1990 ; LUI & TABASHNIK, 1997 ; BOMPARD, 2009). figure 3 : Photo 3 chenille L4 P. xylotella sur chou (Dominique Bordat) Le stade nymphal la chenille se transforme en pré-nymphe puis en nymphe, perd sa peau et reste attachée à la queue de sa nymphe. La chrysalide mesure 8 mm est logée dans un cocon translucide fusiforme, entouré d’une maille lâche de soie de couleur vert clair ou jaunâtre devient brun foncé à l’approche de l’émergence (BALACHOWSKY, 1966 ; TALEKAR & SHELTON 1993 ; POUMEROL, 1997). figure 4: Photo 4 nymphe de P. xylostella 5 L’adulte est un petit papillon brun mesurant environ 15 mm, de couleur brune et argenté, avec une bande longitudinale blanche ondulée sur le dos visible au repos (BALACHOWSKY, 1996 ; COLLINGWOOD et al, 1984). La tête est rougeâtre et les antennes striées de noires et de blanches sont dirigées vers l’avant (BALACHOWOOD, 1996). Les adultes sont nectarivores, présentent une activité de vol plus intense au coucher du soleil (HARCOURT, 1986), leur espérance de vie est entre 14 à 21 jours (GRUARIN, 1998). figure 5: Photo 5 P. xylostella adulte 3. Le cycle de vie La température et la qualité de la nourriture jouent un rôle important dans la durée de vie P. xylostella, le nombre de génération varie d’une région à l’autre et au sien d’une même région et dépend des conditions climatiques (BALACHOWSKY, 1966). Dans les conditions environnementales, certaines pondent dés le premier jour de l’émergence et d’autres ont tendance à l’étaler dans le temps (PICHON, 1999). Dans les régions tropicales le nombre de génération est de 14 par an (CHELLIAH & SINIVASSAN 1986) et dans les régions tempérées de 3 à 4 par an (HARDY, 1938). 4. Accouplement Les adultes s’accouplent à l’émergence au moment du crépuscule (POELKING 1990), ils font dos à dos et le mâle peut s’accoupler trois fois alors que la femelle le fait une fois dans sa vie (BALACHOWSKY, 1966).La ponte débute immédiatement après accouplement et dépend de la nourriture larvaire, de la température ou de la densité des populations (GUILLOUX, 2000). La femelle pond en moyenne 160 œufs en petits groupes d’une dizaine d’unités ou isolés sur la feuille (BORDAT, non publié). Le comportement de ponte varié selon les populations et en fonction des conditions environnementales. Certaines pondent dés le premier jour de l’émergence d’autres ont tendance à l’étaler dans le temps (PICHON, 1999). 5. Migration et Répartition L’espèce se rencontre sur tous les continents (VANDENBERG et al., 1998), il est cosmopolite et suit le développement du chou à travers dans le monde (SOW, 2007). Ce ci grâce à sa grande capacité de migration qui influe sur sa répartition géographique (PICHON, 1999). IL peut parcourir 3000 km d’un trait à l’aide du vent (CHU, 1986 ; HUART, 1995) en raison de 10000 km par jour (BRETHERTON, 1982 ; OOI, 1986 ; HUART 1995). Il serait originaire de l’Est du bassin méditerranéen (TALEKAR & SELTON, 1993). En Afrique elle a été décrite pour la première fois en Gambie en 1880 (NGOUMBE, 1990). 6. Les méthodes de lutte Plusieurs méthodes de lutte sont utilisées contre la teigne des crucifères, il s’agit de l’utilisation des produits naturels, de microbes, des phéromones sexuelles, d’antagonistes naturels, des pesticides chimiques, etc. 6 Les traitements chimiques sont les plus utilisés dans le monde. Plusieurs produits ont vu le jour parmi ceux-ci les composés minéraux (arsenicaux et fluorures), des fumigants (avec ajouts d’huile et d’hydrocarbure) et quelques produits végétaux : extraits de tabac (nicotine), de débris (roténone) ou de pyrèthres (pyréthrines) (HUCKETT, 1934 ; WALKER, 1934). Ensuite ils sont remplacés par des produits de synthèses d’une efficacité supérieure parmi lesquels on peut citer le DDT rapidement suivi du Lindane et autres organochlorés, puis des organophosphorés (GREAVES, SLADE, 1945 ; HARCOURT & CASS, 1955). Au Sénégal, les pyréthrinoïdes de synthèse et les organophosphorés sont les traitements chimiques les plus utilisés (SY-SALL, 2005). 7. Conséquences des traitements chimiques La teigne des crucifères provoque beaucoup de dégâts sur les crucifères, plusieurs moyens de lutte sont mis en place mais le ravageur trouve toujours un moyen de s’adapter grâce à la présence d’un gène autosomal récessif (TALEKAR & SHELTON, 1993). L’espèce est très résistante. C’est en 1957 que les chercheurs ont vu pour la première fois des P. xylostella résistants au DDT et à L HCH (HENDERSON,1957). Des études faites par (GUILLOUX, 2000) montrent que dans 14 pays P. xylostella résiste à 51 insecticides. II. Les plantes hôtes Les Brassicacae comprennent un nombre important d’espèce dans le monde, environ 3000. Elles sont très importantes dans l’hémisphère Nord (GUIGNARD, 1998), c’est des plantes herbacées rarement ligneuses. En 1954, le recensement de la flore du Sénégal indique la présence de 3 espèces de Brassicacea. Actuellement de nombreuses espèces sont cultivées dans les Niayes il s’agit du chou pommé, du radis, et du navet. Le chou est une Brassicacea riche en Na, K, O, Ca et acide folique (Ndiaye, 1995), il a des vertus antiscorbutiques, antitoxiques et cicatrisantes (Mességué, 1972) et est utilisé contre diverses maladies. Appartenant à la famille des Crucifères, le chou contient des métabolites secondaires, des glucosinolates.

Table des matières

Introduction
Chapitre I. Synthèse bibliographique
I. Généralités sur la teigne de crucifères, Plutella xylostella
1. Systématique
2. Biologie et éthologie de Plutella xylostella
3. Le cycle de vie
4. Accouplement
5. Migration et Répartition
6. Les méthodes de lutte
7. Conséquences des traitements chimiques
II. Les plantes hôtes
III. Les autres ravageurs
IV. La faune auxiliaire P. xylostella
V. Présentation des pesticides
1. Biobit (Bacillus thuringiensis)
1.1.Mode d’action
2.Neem (Azadirechta indica)
2.1. Mode d’action
2.2Efficacité
Chapitre II Matériel et méthodes
I. Cadre
II. Matériel
1. Sur le terrain
2. Au laboratoire
III. Méthodologie
1. Champ et protocole expérimental
2. Méthode d’échantillonnage
3.Les méthodes de traitement
4. Analyse des données
Chapitre III Résultats
1. Les donnés climatiques
2. Effet du traitement alterné biobit/neem sur les ravageurs du chou
2.1. Effet du traitement alterné biobit/neem sur P.xylostella
2.2 Effet du traitement alterné biobit/neem sur A. gossygii.
3. Effet du traitement alterné biobit/neem sur les parasitoïdes de P. xylostella
3.1 Effet du traitement alterné biobit/neem sur O. sokolowskii (Kurdjumov)
3.2 Effet du traitement alterné biobit/neem sur Cotesia plutellae (Kurdjumov)
4. Effet du traitement alterné biobit/neem sur le poids brut
Chapitre IV Discussion
Conclusion et Perspectives
Références Bibliographiques

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