Utilisation des extraits végétaux contre les ravageurs des cultures

L’optimisation de la régulation des ravageurs du gombo (Abelmoschus esculentus Malvacée) dans un système « push-pull assisté »

Synthèse Bibliographique

Aperçu sur l’usage des pesticides : Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année les produits chimiques sont à l’origine de plusieurs cas d’intoxication (40.000 personnes) et provoquent des séquelles chez environ 2.000.000 de personnes. Selon Belpomme (2007), l’utilisation massive de certains pesticides a provoqué un « désastre sanitaire » aux Antilles françaises. Le rapport vise en particulier le chlordécone, un insecticide organochloré utilisé pour lutter contre le charançon du bananier et dont la rémanence dans l’environnement et la toxicité sont très grandes. Les études de Michel (2010) au Sénégal ont montré que beaucoup de pesticides chimiques ont été identifiés aussi bien dans la matrice des légumes que celle des fruits à des concentrations très élevées de l’ordre de 5000 fois la limite maximale de résidus admise. Des analyses en laboratoire menées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) révèlent que sur 500 échantillons de fruits et légumes (comprenant des pommes, fraises, framboises, laitue romaine, poivrons verts, tomates et pommes de terre) testés par le MAPAQ en 2004-2005, 33% contenaient des résidus de pesticides agricoles. Au total, 219 produits chimiques différents y ont été détectés, et dans 1.5% des cas, les concentrations étaient supérieures aux normes permises, soit un taux 6 fois plus élevé que dans le reste du Canada (Gorse et Dion, 2007). Le rapport de la Direction Générale de la Santé et de la Consommation de la Commission Européenne (2004) révèle une hausse du pourcentage des aliments (fruits et légumes, céréales, aliments pour bébé) contaminés par des résidus de pesticides. En ce qui concerne les produits frais, ce sont près de 47% des aliments consommés en Europe qui contiennent des résidus de pesticides, contre 42% en 2003. Selon l’Institut français de l’environnement (Ifen, 2006), des résidus de pesticides sont en effet maintenant présents dans 96% des rivières françaises et dans 61% des nappes souterraines (contre respectivement 75% et 57% en 2002).

Utilisation des extraits végétaux contre les ravageurs des cultures 

L’utilisation d’extraits végétaux contre les ravageurs des cultures constitue aussi une option prometteuse dans le cadre d’une lutte raisonnée. D’après les études de Sharma (2005), cité par Akourki (2009), les extraits de neem ont montré une efficacité importante vis à vis de Bemisia tabaci et H. armigera. Selon Toufique (2001), des feuilles fraiches de Bossia senegalensis, Ocimum basilicum, Ocimum gratissimum et Cymbopogon giganteus se sont avérées efficaces sur les insectes des graines en stockage. Il en est de même pour les résultats de Cissokho, 4 (2010) qui ont montré une protection efficace du maïs contre Sitophilus zeamais par utilisation du broyat des rafles d’épis de maïs. Selon SOLSOLOY & SOLSOLOY (1997), une formulation de CE obtenue à partir de l’huile de Jatropha curcas pure a contrôlé les adultes de Sitophilus zeamais et de Callosobruchus chinensis. D’après Katouné et al. (2011) l’huile de Jatropha a montré un effet significatif réel vis-à-vis des ravageurs du niébé. André et al. (2005) ont montré que, les extraits de neem ont démontré leur efficacité dans le contrôle de plus de 400 espèces d’arthropodes nuisibles et certaines maladies des plantes. Photo 1: Extrait d’huile de neem. (Cliché H.I. Katouné 2011)

Utilisation des plantes pièges dans la gestion des ravageurs 

Cas du Pois d’angole Le Pois d’angole (Cajanus cajan), appelé pigeon pea en anglais est un arbrisseau appartenant à la famille des Fabacées. Comme toutes les légumineuses, le pois d’angole joue un rôle très important dans la fixation de l’azote. D’où l’enrichissement du sol en azote. Il est cultivé pour ses gousses et son feuillage est utilisé comme fourrage (Mémento de l’agronome, 2003). Le pois d’angole est aussi reconnu en tant que plante piège pour ses effets attractifs sur les populations d’insectes ravageurs des cultures. Des études réalisées par Maâzou, (2008) sur la station de recherche de l’Institut national de recherche agronomique du Niger (INRAN) à Konni (Niger), complétées par des observations ponctuelles à Sadoré (Niger) et Nobéré (Burkina), ont mis en évidence le potentiel du pois d’angole implanté en bordure de parcelle pour la régulation des populations de noctuelle de la tomate (H. armigera), particulièrement sur gombo. Aussi, des études récentes au Kenya cité par Siaka (2010) ont montré le potentiel 5 sur la réduction d’oviposition de H. armigera sur le gombo par plantation de pois d’angole précoce comme plante piège. Photo 2: Plants de pois d’angole. (Cliché H.I. Katouné, 2011)

Aperçu sur le gombo

Selon le Mémento de l’agronome (2003), le gombo (Abelmoschus esculentus Malvacée) est en Afrique de l’Ouest la deuxième production légumière après la tomate. Selon FAOSTAT (2008), la production mondiale est estimée à 4.892.054 et 4.912.835 tonnes respectivement en 2003 et en 2004. L’Inde est le premier pays producteur mondial avec 3.550.000 tonnes en 2004, soit 72% de la production totale. Le légume est nutritif, diététique et riche en vitamine A, en calcium (950mg) et en phosphore (56mg), en glucides (7-8%) présents sous forme de mucilage, en magnésium (43 mg pour 100 g) et peu de potassium ((Elattir et al. 2003 ; Siaka, 2010). Le gombo est cultivé essentiellement pour ses fruits contenant un liquide gélatineux appelé mucilage. Il est consommé cru, cuit et parfois sous forme déshydratée. Il contient beaucoup de fibres alimentaires solubles, reconnues pour leurs effets bénéfiques sur le cholestérol (Liman Katiella, 2008). Dans le contexte africain, le gombo est le plus préféré des légumes villageois en raison de sa nature robuste, les fibres alimentaires et les semences distinctes avec des protéines équilibrées en acides aminés lysine et tryptophane (Kumar et al. 2010). La figure1 illustre sa production dans quelques pays de l’Afrique de lOuest. 6 Figure1 : Production de gombo dans quelques pays Africain (Kumar et al 2010). 1.5. Aperçu sur les ravageurs du gombo : D’après (Romain, H. 2001 ; cité par Siaka, S. 2010) les ravageurs du gombo appartiennent à l’ordre des Coléoptères, des Lépidoptères, des Homoptères, des Hémiptères, et des Orthoptères. Les attaques dues à ces ravageurs contribuent également à la réduction de sa production. Brévaut et al. (2003) cité par Akourki (2009), ont montré qu’en zone de savanes d’Afrique centrale, la noctuelle H. armigera est un ravageur majeur du cotonnier et des cultures maraîchères notamment la tomate et le gombo. La grande faculté migratrice du papillon, sa considérable fécondité, son extrême polyphagie contribuent à faire de cet insecte un ravageur dangereux (Appert et Deuse, 1988). Selon Kranthi et al. 1996, cité par Guiniane, N. 2010, H. armigera a occasionné pendant la campagne agricole 1996/97, sur la tomate, des pertes estimées à 300 millions de dollars en Inde et 35 millions de dollars en Australie. Selon Bordat et Arvanitakis, 2004, les adultes d’H. armigera mesurent 35mm d’envergure. Le mâle est de couleur brun clair, et la femelle plus verdâtre. La femelle pond ses œufs isolés sur les feuilles à la partie supérieure de la plante. Les chenilles sont de couleur variable allant du brun au vert. Mais dans tous les cas, elles possèdent deux lignes plus foncées sur les cotés et la partie ventrale plus claire. La nymphose a lieu à faible profondeur dans le sol où tout simplement dans le fruit attaqué. Les larves s’attaquent aux feuilles, fleurs et fruits. A coté de ce ravageur, on peut citer Earias biplaga Walker (Noctuidae). Il s’attaque aux fruits dont elle consomme l’intérieur. Outre ces lépidoptères, on trouve des coléoptères, des Homoptères, des Hémiptères et des Orthoptères (tableau1).

Table des matières

Introduction
I. Synthèse Bibliographique
1.1. Aperçu sur l’usage des pesticides
1.2. Utilisation des extraits végétaux contre les ravageurs des cultures
1.3. Utilisation des plantes pièges dans la gestion des ravageurs Cas du Pois d’angole
1.4. Aperçu sur le gombo
1.5. Aperçu sur les ravageurs du gombo
II. Matériel et Méthodes
2.1. Matériel
2.1.1. Matériel biologique
2.1.2. Matériel technique
2.2. Méthodes
2.2.1. Dispositif expérimental
2.2.2. Formulation du produit de traitement
2.2.3. Pratiques culturales
2.2.4. Observations
2.2.5. Analyse des données
III. Résultats
3.1. Effet des traitements sur le nombre de jassides
3.2. Le nombre d’aleurode observé sur T1 selon les niveaux
3.3. Le nombre d’aleurode observé sur T2 selon les niveaux
3.4. Effet des traitements sur le nombre d’araignées
3.5. Nombre de fruits obtenu selon les traitements
3.6. Taux d’attaque sur les fruits selon les traitements
IV. Discussion
Conclusion et perspectives de recherche
Références bibliographique

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