ASPECTS IMMUNOLOGIQUES DE LA GROSSESSE
COMPOSANTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE
ORGANES DU SYSTEME IMMUNITAIRE
Les organes ou tissus lymphoïdes sont disséminés dans l’organisme et répartis en deux principaux groupes. Il s’agit : – d’organes lymphoïdes primaires ou centraux constitués par la moelle osseuse et le thymus, ce sont des sites de naissance et de maturation des cellules immunitaires; – d’organes lymphoïdes secondaires ou périphériques regroupant les ganglions ou nœuds lymphatiques, la rate et les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses. Ces organes lymphoïdes secondaires représentent les sites d’initiation des réponses immunitaires adaptatives (45). Chaque organe lymphoïde possède une structure particulière qui lui permet de jouer convenablement son rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. Les cellules immuno-compétentes circulent au sein et entre ces organes via le sang et la lymphe (72, 121).
CELLULES IMMUNITAIRES
Les cellules immunitaires sont classiquement réparties en deux groupes: cellules de l’immunité innée et de l’immunité adaptative. Cette répartition est illustrée au niveau de la Figure 1. Les cellules de l’immunité innée – polynucléaires: neutrophiles, basophiles et éosinophiles ; – cellules dendritiques ; – monocytes-macrophages ; – mastocytes ; – lymphocytes NK Les cellules de l’immunité adaptative – lymphocytes B; – lymphocytes T. L’immunité naturelle ou innée fait interagir des structures moléculaires communes de nombreux microorganismes avec des molécules complémentaires préformées de l’hôte (en solution ou la surface de cellule) pour déclencher un signal de « danger » conduisant à l’exclusion du pathogène. C’est une réponse spontanée qui repose sur la distinction globale du soi et du non-soi grâce à des récepteurs appelés PRRs, exprimés par les cellules immunitaires innées et interagissant avec des motifs appelés PAMPs et DAMPs. La réponse immunitaire adaptative ou acquise est caractérisée par un ensemble de molécules de structure extrêmement diversifiée. Elle est spécifique à l’antigène, implique l’intervention des lymphocytes T et B, et permet l’installation d’une mémoire immunitaire. Elle repose sur une distinction très fine du non-soi ou soi modifié, et apparaît plus tardivement (60) 5 Les lymphocytes B naissent et subissent leur maturation au niveau de la moelle osseuse. Ce sont des cellules capables de se différencier en plasmocytes pour produire des anticorps. Elles ont à leur surface des récepteurs spécifiques appelés BCR qui leurs permettent de reconnaitre des antigènes natifs. Ces récepteurs sont des IgM et/ou des IgD de surface, spécifiques d’épitopes antigéniques (60) . Les lymphocytes T peuvent être répartis en deux grands groupes selon l’expression des molécules co-réceptrices CD4 et CD8. Il s’agit des cellules TCD4+ ou lymphocytes helper (Th) et des lymphocytes TCD8+ ou cellules T cytotoxiques (CTL). Ces lymphocytes T reconnaissent des épitopes peptidiques associés aux molécules HLA qui sont présentées par les cellules présentatrices d’antigènes (CPA). Figure 1: Répartition des cellules immunocompétentes dans les deux branches (85) fonctionnelles du système immunitaire (30) Les cytokines permettent à ces différentes cellules d’avoir une liaison entre elles par contact direct ou à distance. La réaction spontanée et coordonnée observée entre ces cellules et leurs molécules secrétées constitue la réponse immunitaire. Cellules de l’immunité innée Mo -Mac Cellule NK Cellule dendritique Mastocyte Polynucléaires
DEROULEMENT DE LA REPONSE IMMUNITAIRE
La réponse immunitaire se déclenche parce que le système immunitaire reçoit des signaux de «danger». En effet, les cellules immunitaires innées capables de reconnaître des PAMPs et DAMPs grâce à leurs PRRs, vont alerter les lymphocytes T et B. La réponse immunitaire ne doit pas se déclencher en présence d’antigènes du soi et en absence de signal de danger (Figure 2). Lorsqu’un agent pathogène réussit à déjouer les défenses naturelles non spécifiques que sont les barrières cutanées ou muqueuses et les mécanismes de phagocytose naturelle, l’immunité adaptative est alors activée au niveau des tissus lymphoïdes secondaires, en particulier dans la rate, les ganglions lymphatiques ou les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses. Deux situations sont fréquemment observées. L’antigène peut activer directement le BCR des lymphocytes B qui activés, vont devenir des plasmocytes sécrétant des anticorps de type IgM. Ces anticorps agissent principalement en activant le système du complément pour détruire l’antigène. Il s’agit d’une réponse adaptative primaire. L’antigène sera par la suite présenté aux cellules T par les CPA. En effet, sous l’influence de signaux inflammatoires locaux, les CPA activeront les deux grandes catégories lymphocytes T effecteurs: les CTL dirigées surtout contre les cellules infectées et les cellules cancéreuses (70). Les cellules Th jouent un rôle clé dans la coordination de l’immunité humorale ou cellulaire et qui induiront chez les lymphocytes B une différenciation en plasmocytes qui sécrètent d’importantes quantités d’anticorps de type IgG, IgA ou IgE et une formation de cellules mémoires. 7 La maturation des cellules mémoires sera observée au bout de 4 à 6 mois après le contact avec l’antigène (Figure 2).
INTRODUCTION |