SEROPREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE DE LA PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE

SEROPREVALENCE ET FACTEURS DE RISQUE DE LA PERIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE

Importance économique

L’élevage bovin est l’une des principales activités agricoles du Burkina Faso. En effet, l’espèce bovine est le quatrième pourvoyeur de devises après l’or, le coton et le sésame (INSD, 2010 ; FAO, 2019a). A ce titre, il occupe une place non négligeable dans l’économie du Burkina Faso. En effet, il représente 36 à 40% de la valeur ajoutée agricole (FAO, 2018). Un rapport de la FAO en 2019 estimait la contribution monétaire de l’élevage bovin entre 71 et 115 millions de USD, soit entre 9,7 et 15,7% du PIB de la filière (FAO, 2019a). En termes d’effectifs, les bovins constituent la troisième espèce exportée avec une part moyenne d’environ 22% après les ovins (26%) et les caprins (32%) (FAO, 2019b). Figure 2: Courbe d’exportations de bovins (en milliers de têtes) du Burkina Faso de 2010 à 2014 (INSD, 2018) 2. Systèmes d’élevage bovin au Burkina Faso Un système peut se définir comme l’ensemble des techniques et pratiques mises en œuvre par une communauté pour faire exploiter dans un espace donné, les ressources végétales par les animaux en tenant compte de ses objectifs et de ses contraintes (LHOSTE et al.,1993). Au Burkina Faso, se trouvent essentiellement trois systèmes d’élevage bovin dont le système extensif, le système semi-intensif et le système intensif. Ces systèmes occupent respectivement 87%, 11% et 2% de l’effectif total des bovins (figure3). 290 300 310 320 330 340 350 360 370 380 2010 2011 2012 2013 2014 Effectif (en millier) Année 8 Figure 3: Proportion des différents systèmes d’élevage au Burkina Faso (FAO, 2019a) 

Système extensif

C’est le plus ancien des systèmes et il occupe 87% de l’effectif total des bovins. Il paraît actuellement le moins adéquat face à l’évolution des ressources naturelles. Il consiste à conduire les troupeaux à la recherche du pâturage une ou deux fois par jour. Ce système est caractéristique des zones à pluviosité faible. Le coût de production est bas, le contrôle de la santé animale n’est pas assuré. Le risque de contamination des maladies est élevé. La production dans ce système d’élevage est très peu améliorée et le contrôle des animaux inefficace (LAKOANDE, 2002). La complémentation alimentaire est souvent absente, sauf en cas de crise aiguë pour soutenir les animaux affaiblis. La protection sanitaire se résume aux vaccinations obligatoires pour une fraction du troupeau et à quelques soins en cas de maladie déclarée. Le système extensif d’élevage bovin (souvent associé à l’élevage d’ovins et de caprins) comprend le type pastoral (transhumance) et le type agro-pastoral (sédentaire) (FAO, 2019a).

Système d’élevage extensif de type pastoral

Il se subdivise en deux modes. Le mode pastoral à grande transhumance où les troupeaux se déplacent très souvent en groupe (figure 4) sur des centaines de kilomètres voir au-delà des frontières nationales. Ce mouvement permet de bénéficier des ressources fourragères et des ressources en eau. Ce sous-système intéresse 16,5% du cheptel bovin national (MRAH/PNUD, 2012). Le mode pastoral à petite transhumance est interne et se fait entre les régions du pays. Les animaux restent loin de la base pendant une période assez longue souvent en saison pluvieuse du fait de l’inaccessibilité des zones de pâturage (MRAH, 2014). Afin de faciliter le mouvement des animaux, des axes de transhumance régis par des conventions sous-régionales ont été identifiés et balisés (figure 5). Figure 4: Troupeau bovin avec un berger lors de la transhumance à l’Est du Burkina Faso (CIRAD, 2018) 10 Figure 5: Axes de transhumance interne du Burkina Faso (FAO, 2018)

Système d’élevage extensif de type agro-pastoral

C’est un sous-système dans lequel les animaux se déplacent sur une distance qui ne dépasse pas une journée de marche de l’aire de repos. On y distingue le système agro-pastoral pratiqué par les pasteurs sédentarisés ayant adopté l’agriculture et le système agro-pastoral villageois pratiqué par les agriculteurs devenus propriétaires d’animaux (MRAH, 2014). Ce système est le mode d’élevage bovin le plus dominant. Il regroupe environ 80 à 86% du cheptel bovin et 85% des ménages d’éleveurs bovins. Les bovins disposent d’un enclos en bois ou en banco afin de pouvoir collecter le fumier. Dans ce système, les animaux reviennent sur l’aire de repos ; ce qui facilite la gestion de la santé des animaux. Cependant, les propriétaires d’animaux investissent peu de moyens en intrants (zootechniques et vétérinaires), et en suivi sanitaire. 

Système intensif

Les élevages intensifs (améliorés) ne concernent qu’environ 2% des effectifs et sont pratiqués par différents types d’éleveurs, y compris les ménages voulant capitaliser des revenus issus d’autres sources, les fonctionnaires en service ou à la retraite, des commerçants, des jeunes éleveurs voulant moderniser l’installation familiale et/ou ayant pris la mesure des potentialités de la filière lait en milieu périurbain (MRAH, 2014). Ce système est en plein essor et est utilisé de plus en plus pour la rentabilisation des élevages bovins. Il consiste à garder les animaux claustrés ce qui nécessite une complémentation indispensable. Dans ce type, le contrôle de la santé des animaux est bien assuré, les risques de contamination des maladies sont faibles mais leur propagation est forte ; l’organisation de l’élevage est d’un niveau jugé bon avec un contrôle efficace des animaux nourris selon les besoins de l’éleveur. Ce système est généralement celui d’un élevage moderne, impliquant des charges élevées du fait des coûts d’alimentation et de locaux et des frais d’établissement (LANKOANDE, 2002). Le système intensif regroupe l’embouche commerciale en expansion dans certaines localités jouxtant les grands marchés d’exportation et les abattoirs de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ainsi que les élevages spécialisés laitiers occasionnellement mixtes, lorsqu’il s’agit de valoriser les jeunes mâles et les rebus de sélection pour la viande (FAO, 2019a). 2.3. Système semi-intensif Il occupe 11% de l’effectif total des bovins. C’est une combinaison des deux systèmes sus décrits. Il est de plus en plus utilisé dans les élevages périurbains et le risque de contamination est moins fort (LANKOANDE, 2002). Dans ce système, les éleveurs investissent des moyens plus conséquents en intrants (zootechniques et vétérinaires), infrastructures (habitat en matériaux durables), main d’œuvre, et un suivi sanitaire plus ou moins rigoureux, ce qui permet aux animaux de mieux extérioriser leurs performances. 12 Au Burkina Faso, on note l’existence de tous ces systèmes sur toute l’étendue du territoire avec une nette variation des proportions entre ces systèmes (figure 6). Le système d’élevage extensif de type agro-pastoral reste dominant. Le système d’élevage extensif de type pastoral tend à disparaître dans certaines régions (Centre, Centre-Est, Centre-Nord) au profit du système semi intensif. Le système intensif lui, est en plein essor que dans les grandes régions que sont les HautsBassins et le Centre.

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre 1 : Généralités sur l’élevage bovin au Burkina Faso
1. Importance de l’élevage bovin au Burkina Faso
1.1. Importance numérique
1.2. Importance sociale et culturelle
1.3. Importance économique
2. Systèmes d’élevage bovin au Burkina Faso
2.1. Système extensif
2.1.1. Le système d’élevage extensif de type pastoral
2.1.2. Le système d’élevage extensif de type agro-pastoral .
2.2. Système intensif.
2.3. Système semi-intensif
3. Principales races bovines rencontrées au Burkina Faso
3.1. Races bovines locales
3.1.1. Le zébu Peulh Soudanais
3.1.2. Le zébu Azawak
3.1.3. Le zébu Goudali
3.1.4. Zébu Maure
3.1.5. Zébu M’Bororo
3.1.6. Le taurin Baoulé
3.2. Races bovines importées
3.2.1. Races importées sous forme d’animaux vivants sur pieds
3.2.2. Races importées sous forme de semences animales
3.3. Les métisse
3.3.1. Le Méré
3.3.2. Le Lobi-Gouin
4. Principales contraintes au développement de l’élevage bovin au Burkina Faso
4.1. Contraintes alimentaires
4.2. Contraintes techniques
4.3. Contraintes économiques
4.4. Contraintes politiques et sociales
4.5. Contraintes sanitaires
Chapitre 2 : Généralités sur la péripneumonie contagieuse bovine
1. Définition- synonymie
2. Historique
3. Répartition géographique de la PPCB
4. Espèces affectées
5. Importance
6. Etiologie
6.1. Morphologie
6.2. Propriétés biologiques
6.4.1. Pouvoir pathogène
6.4.2. Pouvoir antigénique
6.4.3. Pouvoir immunogène
6.4.4. Pouvoir allergène
7. Pathogénie
8. Etude clinique
8.1. Incubation
8.2. Signes cliniques
8.2.1. Forme hyper-aiguë
8.2.2. Forme aiguë
8.2.3. Formes subaiguë et chronique
8.3. Lésions
8.3.1. Lésions macroscopiques
8.3.2. Lésions microscopiques
9. Epidémiologie de la PPCB en Afrique
9.1. Epidémiologie descriptive
9.2. Epidémiologie analytique
9.2.1. Sources de l’infection
9.2.2. Réceptivité
9.2.3. Mode de transmission
9.3. Epidémiologie synthétique
10. Diagnostic et lutte contre la péripneumonie contagieuse bovine
10.1. Diagnostic
10.1.1. Diagnostic clinique et lésionnel
10.1.2. Diagnostic différentiel
10.1.3. Diagnostic de laboratoire
10.2. Lutte
10.2.1. Traitement
10.2.2. Prophylaxie
10.2.3. Etat des lieux de la lutte contre la PPCB au Burkina Faso
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre 1 : Matériel et méthodes
1. Période et zone d’étude
2. Matériel et méthodes
2.1. Matériel
2.1.1. Matériel de terrain
2.1.2. Matériel de laboratoire
2.2. Méthodes
2.2.1. Echantillonnage
2.2.2. Collecte des données sur le terrain
3. Analyse de laboratoire
4. Analyse statistique
Chapitre 2 : Résultats, discussion et recommandation
1. Résultats
1.1. Séroprévalence de la PPCB en 2018
1.1.1.Prévalence globale
1.1.2.Séroprévalence selon la région
1.1.3.Séroprévalence selon la strate
1.2. Facteurs associés à l’infection chez les bovins
2. Discussion
2.1. Méthodologie
2.2. Résultats
3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Webographie

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