l’activité antimicrobienne de deux plantes de la
pharmacopée africaine
Jatropha chevalieri
. Localisation géographique C’est une plante vivace (la durée de vie est de 40 à 50 ans) et non comestible. Des formes fossiles datant de l’ère tertiaire auraient été découvertes au Pérou. L’espèce est originaire d’Amérique centrale ou Mexique et connait une large distribution. Elle est bien connue dans plusieurs régions du monde. En Afrique son introduction s’est faite d’abord au Cap-Vert et en Guinée Bissau par les navigateurs portugais depuis le 16 -ème siècle. Par la suite, la culture de la plante a été répandue sur tout le continent pour répondre à la demande énergétique des pays occidentaux. Son aire de distribution naturelle se situe principalement dans les zones arides et semi-arides mais on la rencontre également dans les régions tropicales humides (Scmelzer.,1908).
Etude botanique
J. chevalieri appartient à la famille des Euphorbiaceae. C’est un arbuste monoïque caducifolié, plus ou moins succulent, pouvant atteindre 1 mètre de haut, les rameaux sont striés longitudinalement et glabres. Les feuilles sont alternes ; les stipules sont divisées en segments filiformes ; le pétiole mesure 3 à 7 centimètres de long et est glabre ; le limbe à contour largement ovale est constitué de 5 lobes jusqu’au milieu, il mesure 6 à 12 centimètres de long avec une base profondément cordée. Les lobes sont ovales et présentent 5 à 8 dents pointues et sinueuses. L’inflorescence se caractérise par un corymbe terminal, avec une fleur femelle solitaire à l’extrémité de chaque axe principal. Les fleurs mâles sont en cumules latérales ; le pédoncule atteignant 3 cm de long, glabre ; les bractées sont lancéolées, l’apex est acuminé, à dents terminées par une glande. Les fleurs sont unisexuées, régulières et mesurent 5 mères. Le pédicelle est court ; les sépales sont fusionnés à la base et mesurent 2 à 3 millimètres de long. Les pétales sont légèrement plus longs que les sépales, l’apex arrondi de couleur jaune verdâtre avec un disque charnu. Les fleurs mâles sont à 8 étamines, avec des filets partiellement fusionnés. Les fleurs femelles sont à ovaire supère avec 3 styles, fusionnés à la base et des stigmates bilobés. Le fruit est une capsule plus ou moins charnue à sèche, largement ellipsoïde, atteignant 1,5 cm de long, faiblement trilobée, déhiscente en méricarpes bivalves, contenant généralement 3 graines (Scmelzer G H,1908). 12 (Scmelzer G H,1908) Figure 5 : Image des feuilles et des fruits de J chevalieri
Composition chimique
Le latex de Jatropha chevalieri contient des oligopeptides cycliques, les chevaliérines A, B et C. La chevaliérine A a montré une faible activité contre Plasmodium falciparum. Jatropha chevalieri est toxique pour les herbivores. (Scmelzer G H,1908)
Autres activités de J. chevalieri
Au Sénégal, les feuilles et le latex, auxquels on prête des vertus hémostatiques, sont appliqués directement sur les blessures pour arrêter le saignement. Le latex est aussi appliqué localement pour soigner les oreillons. L’extrait de racine se prend pour traiter les complications de la syphilis et de la lèpre. Au Niger, l’huile des graines grillées s’applique sur les furoncles et les abcès. La poudre de graines 13 mélangée à de la graisse de lézard en massage sur la peau sert à traiter les douleurs de la rate. Les feuilles sont utilisées pour appliquer le henné sur la peau. En médecine traditionnelle les feuilles sont utilisées comme cicatrisant après pulvérisation, les racines sont utilisées dans le traitement des dermatoses et comme cicatrisant(Fall M S, 2017). 14
Généralités sur les souches bactériennes
Historique En 1885, Escherich décrivait Bacterium coli commune, un microorganisme commensal du colon. En 1894, ce même auteur retrouva cette bactérie, dans des cas d’infection urinaire. Le nom Escherichia coli fut proposé par Castellani et Chalmers en 1919. Un ensemble considérable de travaux de génie génétique et de biologie moléculaire a été entrepris sur une même souche d’Escherichia coli et les résultats en ont été souvent extrapolés (un peu abusivement) à l’ensemble des Entérobactéries et même au monde bactérien tout entier(Grimont P A D, 1987).
Caractères morphologiques
Escherichia coli est un bacille à gram négatif de mobilité péritriche capsulé ou non et non sporulé. (LBV-Le Dantec) Figure 6 : E coli au microscope optique après coloration de Gram
Taxonomie
Escerichia coli est une espèce qui appartient à l’ordre des Enterobacteriales, à la famille des Enterobacteriacea, au genre Escherichia(Fabre et al., 2010). Caractères biochimiques Les caractères biochimiques permettant l’identification des souches de E. colisont les suivants : la fermentation du glucose avec souvent production de gaz et sans production d’acétone, l’absence d’ utilisation du citrate en milieu de Simmons, l’absence de production d’enzymes extracellulaires (protéases, DNases, lipases), la non production d’H₂ S(hydrogène sulfuré), l’absence d’ hydrolysent de l’ urée, la non désamination du tryptophane ou la phénylalanine, la fermentation I’ arabinose, le mannose, le mannitol, et le maltose, mais non l’ inositol, et la positivité du test à l’ ONPG(Orthonitrophényl-beta-galactoside). Ces caractéristiques n’ont rien d’absolu puisque des plasmides métaboliques peuvent permettre aux souches d’ E. coil de produire de l’H₂ S, d’utiliser le citrate, ou d’hydrolyser l’ urée(Grimont P A D, 1987). Caractères antigéniques La structure du lipopolysaccharide (LPS) de E. coli est plus diverse que celle du LPS de Salmonella. Au total, 171 antigènes 0 ont été décrits. De nombreuses réactions croisées existent entre ces antigènes. Les antigènes de surface K étaient antérieurement classes en L (protéiques), A (capsule polysaccharidique) et B (polysaccharide non séparable de l’antigène O). La catégorie B a été supprimée car il s’agit probablement d’une extériorisation de l’antigène somatique. La catégorie L correspond en faire des pili ou fimbriae et a été reclassée en antigènes F (fimbriae). Les antigènes K ne comprennent maintenant que l’ancienne catégorie A. Environ 80 antigènes K sont connus. Les antigènes H (flagellaires) sont au nombre de 56. IIs sont assez difficiles à mettre en évidence car les souches d’E. coil sont souvent peu mobiles. Les antigènes F comprennent, par exemple, les 16 adhésines fimbriae responsables de l’hémagglutination mannose sensible, F1 (pili de type 1), et les adhésines fimbriales responsables de l’hémagglutination mannose-résistante, F2 (facteur CFA I), F3 (facteur CFA II), F4 (anciennement K88) et F5 (anciennement K99) (Grimont P A D, 1987). II.1.6. Pathogénicité Escherichia coli est impliqué dans une large gamme d’infections chez l’homme. Quatre pathovars principaux sont caractérisés ici. Les souches capables de coloniser les muqueuses sans invasion tissulaire, les souches capables de coloniser les muqueuses et de donner lieu à une intoxication systémique, les souches envahissant les muqueuses après pénétration dans les cellules épithéliales et les souches donnant lieu une suppuration massive et/ou à une dissémination systémique, avec des localisations parenchymateuses secondaires. II est étonnant que les membres d’une seule espèce bactrienne aient été capables d’acquérir des caractères génétiques, leur permettant d’appartenir chacun de ces quatre pathovars (Laurichesse et al., 1994). II.1.7. Profil de sensibilité aux antibiotiques E. coli est une bactérie appartenant au groupe 1 des Entérobactéries. Ce groupe est caractérisé par la sensibilité à toutes les bêtalactamines sauf les pénicillines G et M. Cependant on note d’autres phénotypes différents du celui sensibles : Le phénotype céphalosporinase qui se caractérise par une baisse légère de la sensibilité aux céphalosporines. Le phénotype pénicillinase qui est la résistance la plus répandue caractérisé par une résistance aux bêtalactamines. Le phénotype pénicillinase plus céphalosporinase plus rare se caractérise par une résistance aux bêtalactamines, amoxicilline plus l’acide clavulanique, et céphalosporines de première génération. Cependant les C3G gardent leur activité
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