Analyse de l’usage des antibiotiques dans les élevages modernes de poules pondeuses
Contraintes zootechniques de l’aviculture au Sénégal
Plusieurs facteurs limitent la production avicole. Il s’agit entre autres des facteurs zootechniques, nutritionnels, techniques et pathologiques. Les contraintes relevées, incluent les maladies (67,8 pour cent), la méconnaissance des techniques d’élevage (14,4 pour cent), 10 les prédateurs (12,3 pour cent) et dans une moindre mesure, le faible potentiel génétique des volailles locales (5,5 pour cent) Les reproducteurs Dans la production des poussins d’un jour, le choix des reproducteurs est un élément important à considérer. Ce choix doit porter sur des reproducteurs sains issus des élevages indemnes de maladies réputées légalement contagieuses et sous contrôle d’un vétérinaire agréé. De plus, ces reproducteurs doivent avoir des performances garanties et satisfaire l’attente des industriels (exemple croissance rapide) Les couvoirs L’entretien régulier des incubateurs et le choix des œufs permettraient également d’éviter les maladies transmissibles (salmonelloses) et d’avoir des poussins vigoureux et viables. Cependant, la production de poussins cent pour cent sénégalais est faible par rapport au nombre total de poussins mis en place. En effet les reproducteurs élevés au Sénégal ne sont pas nombreux. Les accouveurs sont obligés d’importer des œufs à couver.
Contraintes liées à l’approvisionnement en intrants
Les volailles sont de grandes consommatrices de céréales dont le pays est déficitaire. Et de plus ces intrants sont très chers et le marché national ne permet pas de satisfaire la demande des industries qui fabriquent l’aliment au Sénégal .Ces derniers sont obligés de faire recours à l’importation de ses céréales. Il existe aussi une sérieuse concurrence homme-animal pour les céréales vivrières. C’est donc dire que la jeune industrie de l’alimentation animale est confrontée en permanence à des problèmes d’approvisionnement en céréales. Plus encore, une proportion importante de matières premières entrant dans la fabrication des aliments des volailles est importée. Ceci constitue à coup sûr une entrave au développement de l’aviculture qui ne peut vivre qu’à partir du « dehors », sauf dans le cas d’une intégration économique sous régionale forte. Aussi on ne peut pas avoir d’aviculture intensive sans agriculture permettant de briser l’économie de subsistance. L’agriculture intensive permettrait certainement au paysan sénégalais d’approvisionner le marché de céréales pour la consommation humaine, et d’en fournir suffisamment à l’industrie animale. 11 I.3.2. Contraintes économiques Au Sénégal les contraintes économiques sont surtout liées à la cherté de matières premières comme les OAC, le maïs pour la fabrication de l’aliment, le bâtiment… Elles se caractérisent aussi par la concurrence déloyale, le poids de la fiscalité, les difficultés de commercialisation des produits avicoles et les problèmes de financement du secteur.
concurrence déloyale
Au Sénégal la concurrence est due aux grands accouveurs qui commencent à monopoliser le marché .Autrement dit ils sont des producteurs de poussins, d’aliments, et matériels avicoles, mais aussi ils vendent des poulets de chairs et des œufs à des prix inférieurs à celui du marché. Ceux-ci constituent une véritable entrave dans l’élevage avicole au sénégalais pour les petits aviculteurs. Il y a aussi de la concurrence due à l’ouverture du marché aux puissants occidentaux et marocains. Il faut aussi rappeler que le Sénégal est membre fondateur de l’UEMOA, membre de la CEDEAO et de l’OMC, il ne peut donc pas arrêter de façon définitive les importations de produits avicoles. Une fois que des pays exportateurs de ces produits vers le Sénégal, pourront démontrer qu’ils sont indemnes de l’IAHP, ils exigeront naturellement que la suspension sénégalaise soit levée et même, des nationaux qui s’activent à ces échanges commerciaux peuvent être à l’origine d’une telle demande. Il faut donc s’attendre à ce que cette suspension soit tôt ou tard levée, et chercher des solutions pour atténuer les effets de cette Levée. La levée de la suspension va certainement entraîner la reprise des importations de carcasses découpées de poulets congelés essentiellement, celles des œufs n’étant pas pour le moment concernées. Ces produits importés arriveront au Sénégal avec un coût de revient faible, par rapport au coût de production des produits des volailles locales, indexé aux coûts des matières premières. La majorité des consommateurs va se retourner vers ces produits Importés. Deux cas de figures sont possibles: selon que la mesure soit brusque, c’est-à-dire surprenant les producteurs; ou qu’elle soit préparée, donnant du temps aux acteurs (pouvoirs publics, producteurs) de se concerter et de décider d’une position idoine.
Contraintes sanitaires
Les contraintes sanitaires sont constituées par : Les facteurs chimiques Les facteurs chimiques qui peuvent être d’origine soit exogène comme les gaz de la pollution provenant des usines ou des véhicules soit endogène qui proviennent des animaux eux-mêmes ou résultant de la dégradation de la litière (NH3, CO2, H2S) (AHAMET, 2004). Ces facteurs chimiques associés aux facteurs physiques, favorisent l’apparition de nombreuses pathologies aviaires. Les facteurs pathologiques Les pathologies les plus rencontrées en aviculture au Sénégal sont principalement d’origine parasitaire ou infectieuse. o Maladies parasitaires : elles sont les plus nombreuses et responsables de la mortalité ou du retard de croissance dans les élevages. Ce sont par exemple les coccidioses aviaires, l’ascaridiose, le téniasis o Maladies infectieuses : elles rassemblent les maladies bactériennes et virales. Les maladies bactériennes : il s’agit du choléra aviaire, des colibacilloses, des salmonelloses et des mycoplasmes. Quant aux maladies virales, elles sont les plus redoutables du fait de l’absence d’un traitement spécifique une fois déclarée. Les plus rencontrées sont la Maladie de Gumboro, la Maladie de Newcastle, la Variole aviaire, la Bronchite infectieuse et la Maladie de Marek. Pour combattre ces différentes maladies et rendre plus performantes leurs exploitations avicoles, les éleveurs font recours aux mesures de la biosécurité et à l’utilisation des antibiotiques.
MESURES DE BIOSECURITE ET PRATIQUE DE L’ANTIBIOTHERAPIE EN AVICULTURE.
Mesures de biosécurité
L’hygiène est le support de l’élevage moderne, aujourd’hui ce principe est toujours vérifié. Les mesures de biosécurité destinées à réduire l’exposition des animaux aux agents pathogènes peuvent conduire à des modalités d’élevage (claustration, séparation des classes d’animaux). Associées à une bonne conduite d’élevage, elles peuvent contribuer à la réduction de l’utilisation des antibiotiques (AFSSA, 2006).
Définition, principes et objectifs
La biosécurité est l’ensemble des pratiques et des mesures mises en œuvre pour prévenir l’introduction, le maintien et la dissémination d’agents pathogènes dans un pays, une région, une exploitation et/ou un élevage. Elle est basée sur une approche stratégique et intégrée visant à analyser et à gérer les risques pesant sur la santé des animaux. Toutefois, l’application de ce concept doit obéir à une démarche logique qui tient compte de l’absence du risque «Zéro». La biosécurité se base sur deux principes fondamentaux (Figure 3) • l’interdiction de l’introduction des agents pathogènes dans l’élevage: la «bio-exclusion» (isolement). • la prévention de la diffusion des maladies déjà présentes dans l’élevage: le «bioconfinement»
INTRODUCTION |