PLACE DES MICROALGUES DANS L’ELEVAGE LARVAIRE DES CREVETTES PENEIDES
Rappel bibliographique
Les éléments biologiques Les diatomées a) Caractères généraux D’après les travaux de CHUK (1989), les Diatomées sont des algues unicellulaires à squelette ou enveloppe siliceuse dont la taille est comprise entre 2-400 µ. Elles se rencontrent dans différents types de milieu, en particulier, le milieu aquatique. La plupart des diatomées marines sont benthiques vivant le long du littoral et les formes planctoniques sont relativement peu nombreuses CHUK (1989). Les diatomées peuvent être rencontrées dans les mers froides, tempérées, tropicales et subtropicales où elles forment des éléments essentiels du phytoplancton marin. Pouvant vivre à l’état isolé ou en colonies, les diatomées peuvent supporter de grande variation de salinité si bien qu’on peut les rencontrer dans de l’eau douce, saumâtre et salée CHUK (1989). Figure 4 : Chaetoceros gracilis (Observé au microscope électronique) (Source : Stony Brook University) 14 b) Bioécologie Les diatomées tolèrent une large gamme de variation de température et de salinité. La température optimale varie entre 15 à 30°C. Pour la salinité, la valeur optimale est comprise entre 28 à 35 %O CHUK (1989). CHUK (1989) a observé que certaines diatomées sont ombrophiles bien que la majorité d’entre elles vivent en surface. Suivant leur comportement vis-à-vis de la lumière et de la profondeur, on peut les classer en deux groupes à savoir : – Les diatomées benthiques littorales vivant à l’état isolé ou en colonies et, – Les diatomées planctoniques, néritiques ou eupélagiques. c) Nutrition Selon CHUK (1989), pour entretenir leur croissance, les diatomées qui sont des êtres autotrophes ont besoin d’éléments minéraux tels que : le calcuim, le potassuim, le magnésuim, l’azote, le phosphate, le nitrate, la silice, l’iode, et de la lumière solaire pour réaliser la photosynthèse. Certaines diatomées ont des chromatophores incolores TREGOUBOFF.G et ROSE (1963), ce qui lance l’hypothèse d’une nutrition mixotrophe ou dans certains cas saprophyte. d) Multiplication D’après les travaux de CHUK (1989), les diatomées se multiplient de plusieurs manières, mais on distingue : – La division binaire : qui consiste en une division mitotique du noyau. – La formation d’endospores : cette forme de reproduction est rencontrée chez les diatomées centriques. Les endospores se distinguent de la cellule végétative par condensation de leur cytoplasme avec la formation d’une forte membrane et l’existence à la surface de celle-ci de prolongements ramifiés. Après un certain temps, les endospores vont donner lieu à des cellules végétatives normales. – L’auxosporulation : qui se caractérise par le rejet des valves de leurs fistules et par une augmentation du cytoplasme. A la suite d’un processus sexué ou asexué, les 15 fistules se reforment. La division binaire semble être un prélude indispensable à l’auxosporulation. Figure 4 : Cycle de développement des diatomées Figure 5 : Un modèle de cycle de développement des diatomées (Source : Stony Brook University) – La formation de microspores (microsporulation) : C’est un processus de multiplication sexuée connu chez les diatomées centriques. f) Taxonomie De formes et de structures diverses, les diatomées sont extrêmement nombreuses et comportent plusieurs milliers d’espèces. L’espèce qui a fait l’objet de la présente recherche a été classée par CHUK. H (1989) comme suit : Domaine : Eucaryota Sous règne : Chromobiota Phylum : Ochrophyta Sous embranchement : Diatomeae Classe : Ciscinodiscophycidae Division de la cellule végétative Cellule initiale Cellule végétative normale Fécondation Auxospore Méiose Dimension de la cellulaire fertile DIPLOIDE HAPLOIDE 16 Super classe : Chaetocerotophycidae Sous classe : Chaetocerotophycidaea Ordre : Chaetocerotales Famille : Chaetocerotoceae Genre : Chaetoceros Espèce : Chaetoceros gracilis
Les crevettes pénéides
L’industrie aquacole malgache est largement dominée par l’élevage de crevettes royales tigrées d’espèce Penaeus monodon. Cette dernière présente une couleur de carapace alternée de bleue, noire et jaune. Le choix porté sur l’élevage de cette espèce s’explique par sa performance de croissance rapide qui atteint la taille commerciale de 36g ANONYME (1998). a) Identification systématique John Christ Fabricius a découvert cette espèce pour la première fois en 1798 qu’il a appelé Peaneus fabricius. L’appellation de Peaneus monodon a été adoptée à partir de l’année 1988. Sa position systématique se présente comme suit : Embranchement : Arthropodes Sous embranchement : Crustacés Classe : Malacostracés Sous classe : Eucaride Ordre : Décapode Sous ordre : Natantia Super famille : Penoidae Famille : Penaidae Genre : Penaeus Espèce : Penaeus monodon 17 b) Cycle biologique Figure 6 : Cycle de développement de crevettes pénéides (Source : htt : //www.FAO.org) Le cycle biologique des crevettes pénéides comporte plusieurs phases : – La phase de reproduction, – La phase de développement larvaire, – La phase juvénile et, – La phase adulte. c) Alimentation Le régime alimentaire diffère suivant la phase de croissance. Les adultes et les juvéniles sont carnivores et administrent des nourritures plus variées. La larve nauplien se nourrit de sa réserve de vitelline, la larve zoé se nourrit de phytoplancton jusqu’au stade zoé 3 à partir duquel le régime alimentaire évolue progressivement vers un régime carnivore à base de larves d’Artemia pour les larves mysis et les postlarves. d) Elevage L’élevage comporte 3 passages obligatoires : 18 • Le passage à l’écloserie Dans l’écloserie, la reproduction se fait à partir des géniteurs sélectionnés pour donner lieu à des larves nauplii qui vont évoluer en larves zoé, mysis et postlarves. Au stade postlarves âgé de 15 jours, les postlarves peuvent être transférées directement dans l’étang de grossissement après passage facultatif dans une nurserie où ils subissent une acclimatation. Pendant leur stade de développement larvaire, les larves sont très sensibles à des infections et maladies diverses. En général, le taux de survie des individus à l’écloserie varie de 0 à 90% BARNABE (1991). Plusieurs techniques ont été adoptées en écloserie suivant la taille de l’exploitation. On distingue : – La technique de l’eau verte : ce sont des installations de taille moyenne utilisant de grands bassins avec de faible densité de la population. Dans de telle écloserie, les larves de crevettes sont nourries par efflorescence algale avec un taux de survie de 40% RAKOTOARIMINO (2006). – La technique « Galveston » : c’est une écloserie industrielle à grande échelle faisant appel à un environnement fermé et étroitement contrôlé. Les larves sont élevées dans de grands bassins de 15 à 30 m3 , à de forte densité de la population. Dans de telle écloserie, le taux de survie varie de 0 et 80% pour une valeur moyenne de 50% RANDRIAMIARISOA (Communication personnelle). – La technique d’écloserie dans de bacs d’artémia de 1,4 m3 : les larves sont nourries avec une association de granulés et d’algues unicellulaires à base de diatomées. Cette technique d’élevage larvaire est adopté par la société OSO-Farming, où l’on enregistre un taux de survie pouvant aller jusqu’à 90%. Il est à noter que l’utilisation de produits chimiques et d’antibiotiques, est formellement déconseillée car ils se transmettent aux larves de crevettes.
PARTIE I : CADRE GENERAL DE L’ETUDE. |