Caractérisation du rôle du gène Pfnhe dans la diminution de la sensibilité des souches de Plasmodium falciparum à la quinine dans trois localités au Mali.

Caractérisation du rôle du gène Pfnhe dans la diminution de la sensibilité des souches de Plasmodium falciparum à la quinine dans trois localités au Mali.

Le mécanisme de la baisse de la sensibilité des souches de Plasmodium falciparum à la quinine est inconnu. Des études effectuées sur différentes souches de laboratoires ont impliqué certaines régions chromosomiques notamment le polymorphisme au sein du gène Pfnhe (Plasmodium falciparum Sodium- hydrogen exchanger) qui se trouve sur le chromosome 13. Le but de l’étude était de mieux comprendre l’implication de la forme ms4760-1 du gène Pfnhe dans la baisse de la sensibilité à la quinine. Pour ce faire, une analyse du polymorphisme de ms4760 du gène Pfnhe en relation avec d’une part la chloroquinorésistance et d’autre part avec les taux d’utilisation des sels de quinine a été faite à Kollé, Bandiagara et Faladié, trois localités du Mali. Le polymorphisme de ms4760 du gène Pfnhe a été déterminé par la technique de double PCR à partir de l’ADN extrait de 358 papiers confettis. Le niveau d’utilisation de la quinine a été déterminé dans chaque zone par la proportion du nombre d’épisodes de paludisme traités avec les sels de quinine. Les résultats moléculaires n’ont pas montré une corrélation entre la chloroquinorésistance et le taux de prévalence de ms4760-1 qui a été respectivement de 18.2%, 24.8% et 41.2% à Kollé, Bandiagara et Faladié. L’évolution de la prévalence de la forme ms4760-1 associée à la baisse de sensibilité de P. falciparum à la quinine est en relation avec le niveau d’utilisation des sels de quinine qui ont été respectivement de 12.4% (n=890), 40% (n=2246) et 91% (n=1374) à Kollé, Bandiagara et Faladié Ces données appuient le rôle d’acteur de Pfnhe dans la résistance de P. falciparum à la quinine. Des études additionnelles pourraient aider à mieux caractériser le mécanisme moléculaire de cette résistance. Mots clés : Plasmodium falciparum, Quinine, résistance, Pfnhe, ms4760-1.

Le paludisme représente la plus grande endémie parasitaire avec 2 à 3 milliards d’individus exposés, soit 34% de la population mondiale. Le nombre de cas clinique est estimé entre 300 et 500 millions (dont 90% en Afrique subsaharienne) et la mortalité annuelle entre 1,5 à 2,7 millions [1]. Ces données sont revues à la hausse ces dernières années avec 515 millions d’épisodes cliniques annuels dont 70% en Afrique [2]. En Afrique, 10% de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans est directement lié au paludisme [1, 4, 5]. Au Mali, le paludisme représente la première cause de morbidité avec 15,6% et de mortalité de plus de 13% tout âge confondu [6]. Le contrôle de ce fléau mondial se heurte d’une part à une mauvaise prise en charge des cas et d’autre part à l’extension de la résistance des anophèles et des plasmodies (particulièrement Plasmodium falciparum) respectivement aux insecticides et aux antipaludiques d’usage [3,7]. La résistance de Plasmodium falciparum aux molécules antipaludiques est un des problèmes les plus inquiétants en santé publique et il a été observé depuis ces dernières décennies des échecs thérapeutiques confirmés par des études cliniques. Depuis les années 1950 – 60, des cas d’inefficacité du proguanil et de la pyriméthamine sur les souches de Plasmodium vivax et de Plasmodium falciparum étaient déjà signalés en Asie, en Amérique et en Afrique [8]. La chloroquine, qui était très efficace il y a 50 ans devient de plus en plus inefficace dans diverses parties du monde avec des taux d’échecs thérapeutiques remarquablement croissants au fil des années. Quand à la quinine elle reste la principale molécule efficace en Afrique pour le traitement des cas de paludisme graves et compliqués. Cependant, certaines études ont rapporté des cas d’échecs cliniques après traitements à la quinine en Asie et en Amérique du sud [9,10, 11, 12].

Définition du paludisme

Maladie parasitaire, le paludisme est une protozoose encore appelée malaria, elle est transmise par la piqûre infestante d’un vecteur hématophage qui est la femelle d’un moustique du genre Anophèles et qui est hématophage. L’agent pathogène est un protozoaire du genre Plasmodium, famille des Plasmodidae, ordre des Eucoccididae, classe des Sporozoidae, phylum des Apicomplexa et sous le règne des Protistes [25]. On connaît quatre espèces de Plasmodium inféodées à l’homme : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae (qui parasite exceptionnellement les grand singes africains). Le paludisme peut survenir dans la plus part des régions tropicales et subtropicales de la planète (figure 1) avec 2 à 3 milliards de la population exposée et provoquant jusqu’à 2,7 millions de mort par an, le plus souvent des enfants en Afrique au sud du Sahara. Supportant 70% de cette incidence, l’Afrique reste de loin le continent le plus touché [28].

Le Plasmodium est un parasite intracellulaire obligatoire dont le cycle, complexe, intervient chez deux hôtes (cycle digène). Le parasite est transmis à l’homme lors de la piqûre de la femelle de l’anophèle elle même infectée au préalable lors de son repas sanguin chez un homme infecté. II.A.2.1- Chez l’homme C’est chez l’homme que se déroule le cycle asexué (encore appelé schizogonie) du Plasmodium. Cette phase se déroule en deux étapes : – Cycle exoérythrocytaire où les sporozoïtes sont injectés lors du repas sanguin par l’Anophèle femelle infectée. Les sporozoïtes vont migrer en une demi-heure jusqu’au foie et pénétrer dans les hépatocytes où ils prennent le nom de cryptozoïte. Au bout d’une semaine et après plusieurs cycles de division apparaissent les schizontes hépatiques ou ″corps bleu″ contenant des milliers de noyaux. L’éclatement de ce ″corps bleu″ libère de nombreux mérozoïtes dans la circulation sanguine dit ″mérozoïtes de première génération″.

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