CADRE GEOGRAPHIQUE ET CONTEXTE GEOLOGIQUE DES SECTEURS ETUDIES
Extrait de la carte topographique de Bakel montrant les limites de la zone de prospection de Gabou : les points rouges indiquent les stations d’observations réalisées dans le cadre de la présente étude alors que les polygones noirs (Gabou,Kadiel) indiquent les permis d’exploration du B.R.G.M. et des anomalies détectées. bandes parallèles séparées par des plaines alluviales assez larges. Le réseau hydrographique est dendritique et assez dense. Le tracé des principaux marigots est déterminé par l’orientation des collines ; les directions des marigots secondaires recoupent pour l’essentiel les directions géographiques et géologiques régionales. Cette situation était donc favorable pour la mise en œuvre d’une géochimie en Stream-sédiment. C’est celui du Sénégal oriental, de type Sahélo-soudanien. Il possède une longue saison sèche qui s’étend d’octobre à juin et une saison de pluie de courte durée située généralement entre juillet à septembre. Un vent continental (harmattan) souffle généralement au mois de mars et provoque une élévation de température dans la région. Les températures minimales de l’ordre de 15°C sont généralement enregistrées pendant les mois de décembre et janvier. Du mois de mars au mois de mai, les températures dépassent souvent 45°C. Les travaux de prospection sur la zone de Gabou se sont déroulés en saison sèche et sur une période allant de novembre 1976 à avril 1977.
La chaine des Mauritanides est longue de plus de 2000Km. Elle est constituée de formations précambriennes et paléozoïques déformées et métamorphisées (cf.fig.2) au cours des orogenèses panafricaines et hercynienne (Lille, 1967 ; Lécorché, 1980 ; Le Page 1983 ; Dia, 1984 ; Villeneuve et Dallmeyer, 1987 ; Lécorché et al, 1989). D’orientation subméridienne, la chaine des Mauritanides borde à l’ouest, le craton ouest africain et le bassin de Taoudéni (cf.fig.2). Cette chaine disparait à l’ouest sous les formations sédimentaires des bassins côtiers du Sahara occidental, de la Mauritanie et du Sénégal. L’interprétation des données isotopiques 40Ar/39Ar amène Dallmeyer et Villeneuve (1987), à évoquer la présence de deux événements panafricains. Ces datations sont complétées par Dallmeyer et Lécorché (1990) qui suggèrent des évènements structurants d’âge panafricain mais également hercynien dans les Mauritanides au Sénégal.
Domaine autochtone à parautochtone
Il comprend des unités géologiques situées au front des chevauchements externes de la chaine. Ces unités sont interprétées comme appartenant au remplissage sédimentaire du bassin de Taoudéni (cf.fig.2), plus ou moins affecté par la mise en place des nappes associées à la structuration des Mauritanides. Ce domaine comprend plusieurs groupes dont : Le domaine parautochtone est séparé du domaine autochtone par un chevauchement d’échelle régionale qui s’étend d’Aikoun au nord (confluence de la Falémé et du fleuve Sénégal) à la Guinée au sud. Il est constitué par des roches charriées vers l’est, qui sont pour la plupart en contact tectonique. Il comprend plusieurs groupes parmi lesquels on peut citer: D’un point de vue structural, ces unités sont caractérisées par une schistosité pénétrative, un bas degré de métamorphisme (schiste vert) et un mouvement principal vers l’est et le sud-est. Le complexe des nappes de Bakel est constitué Les travaux de prospection se feront principalement dans les zones de Gabou et de Diabal du complexe des nappes de Bakel au détriment des autres groupes de ce complexe.
Gabou se trouve à 40Km de Kidira, sur la piste Kidira-Bakel. Le Groupe de Gabou affleure largement entre les villages de Gabou et de Sarré, de part et d’autre de la route Bakel-Kidira, où il constitue une unité orientée NE-SW large d’une dizaine de kilomètres (cf. fig.4a). Cette unité se poursuit jusqu’au fleuve Sénégal au nord-est et disparaît au sud-ouest sous les formations cénozoïques du bassin côtier. Au sud-ouest de Gabou (Pasmi, 2010), un affleurement permet d’observer les roches basiques foliées (métabasaltes et métagabbros), verdâtres, recoupées par des veines asbéstiformes (actinotes /trémolite) orientées N 150. Ces veines ont souvent été observées toujours avec la même orientation. L’ouverture de ces veines est contemporaine d’une phase de déformation se traduisant par le développement de plis tardifs, de direction axiale NE-SW, associés à une schistosité de type plan axial à pendage moyen de 40 à 50° vers le NW.