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Corps étranger œsophagien
Sa symptomatologie clinique est dominée chez l’adulte par une douleur et une dysphagie d’apparition brutale lors de l’ingestion du corps étranger. La douleur initiale sus-sternale plus rarement rétro sternale ou épigastrique n’a en règle générale qu’une valeur localisatrice du siège ; mais son aggravation lors de la déglutition est assez suggestive. La dysphagie varie avec le volume obstructif du corps étranger et l’intensité du spasme surajouté. La symptomatologie est beaucoup plus trompeuse chez l’enfant, avec un minimum de troubles : hypersalivation, régurgitation et parfois très peu ou pas de gêne du transit œsophagien. Le diagnostic n’est posé que si l’on assiste à l’incident où est soupçonné devant la disparition d’un objet à la portée de l’enfant. Des Signes cliniques bruyants et graves peuvent révéler un corps étranger soupçonné devant une odynophagie, des douleurs intenses irradiant dans le thorax ou le dos accompagnées de fièvre. L’examen clinique débute par un examen de la cavité buco-pharyngé à la recherche d’une arête de poisson figée dans une loge amygdalienne, ou la base de langue, à la recherche également d’une plaie de la muqueuse pharyngée. La palpation du cou s’attachera à dépister un emphysème sous-cutané révélateur d’une perforation œsophagienne.
Paraclinique
On y a recours en cas de suspicion de corps étranger hypo pharyngé ou aéro-digestif inférieur, quand le degré d’urgence le permet. Deux examens ont un intérêt pratique ; l’examen radiologique et l’examen endoscopique.*
L’examen radiologique
Il peut fournir des renseignements utiles si la technique est rigoureuse.
La radioscopie
Elle peut, dans les cas de corps étrangers au niveau des voies respiratoires inférieures, apporter des renseignements d’ordre cinétique telle la diminution de l’ampliation d’un hémithorax ou l’hypocinésie d’une coupole diaphragmatique ; elle peut également avoir des signes indirects. Parfois elle permet de situer un corps étranger radio- opaque. Mais cet examen est imprécis et ne permet pas une analyse détaillée des signes.
La radiographie
• Technique
Selon les cas, il s’agira d’une radiographie standard du cou ou des poumons. On demandera des clichés de face puis de profil du cou ou des clichés de face puis de profil des poumons, en inspiration et en expiration. La radiographie après préparation (transit abrité œsophagien, Bronchographie-Iipioidé) n’est plus d’usage car elle retarde, gène l’extraction et présente un risque en cas de perforation méconnue.
• Résultats
Lorsque le corps étranger est radio-opaque. Il y a rarement un doute diagnostique. En effet, la radiographie permettra de préciser le siège du corps étranger, son unicité ou sa multiplicité, ses dimensions et son éventuelle mobilité (à rechercher sur des clichés successifs). Les clichées de profil permettront de savoir s’il s’agit d’un corps étranger œsophagien qui, lui se projette plus en arrière, en avant des corps vertébraux. Malheureusement tous les corps étrangers ne sont pas radio-opaques. S’il s’agit de corps étrangers bronchiques, il faut rechercher des signes indirects de l’obstruction aérienne tels :
La déviation du médiastin d’un côté ;
– Un emphysème localisé ou diffus : mis en évidence sur les clichés en expiration, sous la forme d’une hyperclarté refoulant les zones saines.
– Une atélectasie : opacité dense, rétractile, intéressant un lobe ou tout un poumon, avec pincement des espaces intercostaux et attraction de la coupole diaphragmatique homolatérale ;
– Tout simplement une différence de tonalité entre les deux champs pulmonaires. Mais ces signes indirects n’ont de réelle valeur que rapporté aux tableaux cliniques. Enfin, la radiographie peut être normale surtout quand le patient est vu tôt. Une suspicion clinique devra donc toujours conduire à l’exploration endoscopique.
L’examen endoscopique
C’est l’examen essentiel, indispensable et d’intérêt double car à la fois diagnostique et thérapeutique. En effet, il constitue :
– Le dernier élément de l’enquête étiologique,
– Et le premier temps du traitement du corps étranger qu’il soit radio-opaque ou radio-transparent.
Il s’agira selon les cas d’une pharyngoscopie, d’une laryngo-trachéo-bronchoscopie ou d’une œsophagoscopie.
ASPECT THERAPEUTIQUE
Tout corps étranger de la sphère ORL doit être extrait dans les meilleurs délais et les meilleures conditions, en raison de sa gravité manifeste ou potentielle. Pour cette extraction, plusieurs moyens thérapeutiques sont disponibles selon la localisation du corps étranger. [6]
Extraction au fauteuil
Lavage évacuateur
Il est indiqué en cas de corps étranger du conduit auditif extrême mousse, de petite dimension et non enclavé. Il s’effectue avec un énéma ou plus simplement une poire de caoutchouc en utilisant de l’eau à 37 °C. Tout en tirant le pavillon de l’oreille en haut et en arrière pour le maintenir en rectitude, dirigeant vers la paroi supérieure du conduit le jet d’eau qui se réfléchira sur le tympan et refoulera le corps étranger. Un aide prend soin de placer sous l’oreille un bac échancré (haricot). S’il s’agit d’un insecte vivant, il doit être préalablement tué en remplissant le conduit avec de l’alcool à 60°, mais jamais d’alcool à 90°, ni d’éther, ni d’insecticide. Ce lavage comporte un risque de perforation tympanique quand il est effectué sur un tympan fragile ou un risque d’otite chronique s’il est effectué sur une perforation tympanique sèche.
Extraction à la micro-pince
Les indications de ce moyen thérapeutique sont : les corps étrangers des fosses nasales, les corps étrangers du conduit auditif externe et les corps étrangers oropharyngés. Les instrumentations utilisées sont simples mais doivent être appropriées à chaque cas : crochets, curettes mousses ou micro pinces. Chez l’adulte, l’extraction faite sous un bon éclairage avec des manœuvres douces se fait sans anesthésie en cas de corps étranger auriculaire ou oropharyngé ; mais en cas de corps étranger narinaire la pratique d’une anesthésie locale à la xylocaïne naphtazoline facilitera l’extraction car elle rétracte considérablement la muqueuse nasale. Chez l’enfant, l’extraction sous anesthésie générale est conseillée afin d’éviter les risques de lésions iatrogènes. La technique consiste à introduire le crochet ou la curette mousse en arrière du corps étranger et chercher par petits mouvements, à l’extraire, parfois après l’avoir désenclavé. La pince ou micro-pince sera utilisée si l’on peut faire une prise solide et si la forme du corps étranger s’y prête.
Extraction endoscopique
Cette méthode thérapeutique s’applique aux corps étrangers de l’hypo pharynx, des voies respiratoires inférieures et de l’œsophage. Ainsi selon la localisation du corps étranger, il s’agira d’une hypopharyngoscopie, d’une laryngo-trachéo-bronchoscopie ou d’une œsophagoscopie.
Le matériel endoscopique
Il se compose :
– D’une table d’endoscopie qui est telle une table opératoire orientable et munie d’une têtière :
– D’un matériel d’anesthésie permettant de prodiguer une anesthésie par inhalation de gaz anesthésiques ;
– D’un pool instrumental comportant :
Un générateur de froide ;
Un chariot avec tout le matériel d’endoscopie proprement dit
D’un monitoring ventilatoire ;
D’un négatoscope et un tableau mural rappelant la topographie bronchoscopique des bronches et la taille des endoscopes à utiliser selon l’âge.
Les endoscopes
Les laryngoscopes
Ils comportent une manche et une spatule munie d’un dispositif d’éclairage proximal issu d’une source de lumière froide. Il en existe différentes tailles en fonction de l’âge du patient.
Les bronchoscopes
Ce sont des tubes creux métalliques cylindriques ou cylindre — coniques, rectilignes de diamètre et de longueur variables. Les bronchoscopes actuelles disposent d’un meilleur éclairage et permettent une anesthésie générale per opératoire.
Les œsophagoscopes
Il s’agit de tubes métalliques ou plastiques, rectilignes. Ils sont de diamètre et de longueur variables choisis en fonction essentiellement de l’âge du patient.
Les fibroscopes
Qu’ils soient bronchiques ou œsophagiens ; leur utilisation pour l’extraction endoscopique est limitée.
Les optiques
Il s’agit de systèmes grossissants qui ont remarquablement amélioré l’image du corps étranger. Ces optiques peuvent être rigides ou souples, de longueur et de calibre variables, utilisables dans le tube rigide ou fixé à la pince.
Les pinces
Elles sont variées dans leur dimension, leur longueur et leur forme (mors à griffes, à dents de brochet ». À noyaux ; à épingles, à double cuillère.
Autres instruments
• Le matériel d’aspiration
– Des pinces porte-coton ;
– S’il s’agit d’un corps étranger au niveau des voies respiratoires inférieures, prévoir en plus un pulvérisateur d’anesthésique local et garder à portée de main le matériel de trachéotomie.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPEL ANATOMIQUE
1. L’oreille externe
2. Les fosses nasales
3. Le pharynx
4. Le larynx
5. Trachée et bronches
II. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE
1. Physiologie de l’audition
2. Physiologie des fosses nasales
3. Physiologie du larynx
4. Physiologie de la déglutition et situation des fausses routes alimentaires
5. Conséquences de la présence d’un corps étranger dans les voies respiratoires
6. Conséquences d’un corps étranger du conduit auditif externe
7. Conséquences d’un corps étranger oesophagien
III. DIAGNOSTIQUE DES CORPS ETRANGERS EN ORL
1. La symptomatologie clinique
1.1. Corps étrangers du conduit auditif externe
1.2. Corps étrangers des fosses nasales
1.3. Corps étrangers du pharynx
1.4. Corps étrangers laryngo-trachéo-bronchique
1.5. Corps étrangers oesophagien
2. Paraclinique
2.1. L’examen radiologique
2.2. L’examen endoscopique
IV. ASPECT THERAPEUTIQUE
1. Extraction au fauteuil
1.1. Lavage évacuateur
1.2. Extraction à la micro-pince
2. Extraction endoscopique
2.1. Le matériel endoscopique
2.2. L’équipe endoscopique
2.3. L’extraction endoscopique
3. L’anesthésie
4. Extraction chirurgicale
DEUXIÈME PARTIE
I. OBJECTIFS
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
II. MÉTHODOLOGIE
1. Cadre de l’étude
1.1. Présentation physique de la région de Saint louis
1.2. Présentation administrative de la région de Saint-Louis
2. Cadre de l’exercice
2.1. Centre Hospitalier Régional de Saint Louis (CHRSL)
2.2. Service d’ORL
III. PATIENTS ET METHODES
1. Type et période d’étude
2. Population d’étude
3. Critères d’inclusion et de non inclusion
4. Collecte des données et paramètres étudiés
5. Analyse des données
IV. RESULTATS
1. Epidémiologie
1.1. Fréquence
1.2. Année de consultation
1.3. Age
1.4. Sexe
1.5. Adresse
1.6. Délai de consultation
2. Clinique
2.1. Siège du corps étranger
2.2. Nature des corps étrangers
3. Aspect thérapeutique
4. Évolution
DISCUSSION
I. ASPECT EPIDEMIOLOGIQUE
1. Fréquence
2. Age
3. Sexe
4. Délai de consultation
II. ASPECT CLINIQUE
1. Siège du corps étranger
2. Nature des corps étrangers
III. ASPECT THERAPEUTIQUE
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES