PLACE ET PREROGATIVES DE LA PHARMACIE A L’HOPITAL

PLACE ET PREROGATIVES DE LA PHARMACIE A L’HOPITAL

PREPARATOIRE EN PHARMACIE HOSPITALIERE

Le Service de la Pharmacie Hospitalière

La pharmacie de l’hôpital est considérée comme un service médico-technique de par sa composante médico-pharmaceutique (dispensation et analyse pharmaceutique), et sa composante de production (pharmacotechnie). C’est un service de soutien aux activités thérapeutiques, de diagnostics et de prévention. Gérée par un pharmacien, elle est placée administrativement « sous l’autorité directe du directeur de l’hôpital » [38]. La pharmacie de l’hôpital, comme ce fut historiquement le cas, n’est plus une entité isolée au sein de l’hôpital, mais s’articule autour des pôles de gestion de l’hôpital et se situe fonctionnellement dans une position transversale entre les unités de soins, et les services non médicaux de l’hôpital, notamment ceux qualifiés d’administratif, de financier et de technique via le pôle des affaires administratives.

Dans un contexte d’évolution rapide et de changements profonds du paysage hospitalier, la pharmacie hospitalière a connu au cours de ces vingt dernières années des mutations majeures qui ont mis en avant les qualités professionnelles du pharmacien hospitalier dans toutes leurs dimensions, et en ont élargi les missions et les responsabilités, plaçant la pharmacie à l’interface des services cliniques et administratifs de l’hôpital. Ce sont celles du pharmacien spécialiste du médicament, du scientifique, de l’acteur de santé publique, de gestionnaire et celle de référent en assurance qualité.

Les Principales Activités de la Pharmacie Hospitalière

Selon la taille des structures et leur plateau technique, les activités de la pharmacie vont s’accentuer sur un ou plusieurs des domaines suivants: 6 – Répertorier les besoins en médicaments et autres produits pharmaceutiques: Ce répertoire doit être renouvelé, adapté et analysé chaque année pour adapter les commandes en médicaments; aux besoins. – Sélectionner les médicaments et autres produits disponibles et nécessaires au fonctionnement de tous les services. Elle va de pair avec le répertoire des besoins mais est plus spécifique et prend en compte les capacités financières de l’hôpital.

Cette sélection se fait en étroite collaboration entre les médecins, les pharmaciens et le service financier; – Approvisionner tous les services en produits de santé. Dans ce domaine, le pharmacien doit bien connaitre les services et la justification de leur demande afin de bien moduler les flux. Un mauvais approvisionnement peut entraîner surtout avant l’arrivée de nouvelles commandes des ruptures; – Assurer la suivie de l’utilisation des produits pharmaceutiques achetés. Cette activité implique une collaboration étroite avec les utilisateurs (infirmiers) qui doivent suivre les recommandations des pharmaciens en termes de remplissage des outils de suivi de la consommation parfois au lit du malade.

Cependant, cette activité est souvent difficile à mettre en œuvre surtout au Sénégal car elle constitue souvent des tâches considérées comme secondaires par les médecins et infirmiers. Le pharmacien doit donc faire preuve de beaucoup de pédagogie pour les mettre en œuvre; – Développer la pharmacie oncologique : garantir des préparations cytostatiques de qualité grâce à un logiciel de prescription/préparation (CYPRO) et prodiguer des informations sur l’activité et la bonne utilisation de ces médicaments ; – Développer la pharmacie clinique : dans une équipe pluri professionnelle, utiliser le jugement, les connaissances pharmaceutiques et biomédicales du pharmacien dans le but d’améliorer l’efficacité, la sécurité, l’économie et la précision selon lesquelles les médicaments doivent être utilisés dans le traitement des patients ; 7 – Dispenser des médicaments aux malades de l‘hôpital dans le cadre de l’initiative de Bamako (IB) ; – La réalisation de préparations médicamenteuses. Cette réalisation des préparations médicamenteuses regroupe plusieurs types de médicaments avec pour chacun une définition bien précise.

DEFINITION DES PREPARATIONS MEDICAMENTEUSES REALISEES AU NIVEAU D’UNE PUI

Les Préparations Officinales

Ce sont des médicaments inscrits à la Pharmacopée ou au formulaire national et qui sont désignés par leur appellation telle qu’elle figure dans ces ouvrages. Ces médicaments peuvent être préparés à l’officine ou à la pharmacie hospitalière, à l’avance, ou être livrés en vrac par l’industrie pharmaceutique. Il convient de rappeler que l’article 569 du Code de la Santé Publique (C.S.P.) fait obligation au Pharmacien de tenir dans son officine les préparations stables décrites par la pharmacopée. Selon ce même article « les Médicaments officinaux instables doivent pouvoir être préparés en cas de besoin »..

Le Pharmacien exerçant dans une pharmacie hospitalière a plusieurs possibilités. Il peut préparer lui-même ses médicaments officinaux ; il peut les acheter en vrac dans l’industrie et procéder lui-même au conditionnement ; il peut enfin les acheter déjà conditionnés en vue de la vente, c’est le cas notamment des produits officinaux divisés. Aucune disposition du code n’impose an pharmacien d’effectuer le contrôle de ses médicaments officinaux. Toutefois, l’article 569 du C.S.P. précise que les médicaments officinaux « doivent présenter les caractéristiques indiquées au Codex»..

Un pharmacien pourrait être poursuivi pour le seul motif qu’il détient un produit officinal non conforme aux exigences de la pharmacopée. De même, la délivrance par un Pharmacien d’un produit officinal non conforme à toutes les caractéristiques de la Pharmacopée, est par elle-même délictueuse. C’est pourquoi, il est recommandé au Pharmacien hospitalier de choisir son fournisseur en matières premières, de telle manière qu’il puisse garantir la conformité des produits à la Pharmacopée. Mais, il peut se produire des incidents de manutention ou d’étiquetage au cours des répartitions et des transvasements.

Ainsi, pour éviter les erreurs aux conséquences tragiques, il est capital que le Pharmacien contrôle au moins l’identité de ce qu’il reçoit [2]. Dans ce but, il doit s’être exercé à ce qu’on appelle les « reconnaissances ». Celles-ci consistent à faire la diagnose d’un produit par l’examen de ses caractères organoleptiques : aspect couleur, saveur et en utilisant quelques essais physiques très simples: solubilité dans l’eau, essai à la flamme d’une allumette, etc. [2]. Il doit d’autre part, pouvoir mettre en œuvre des méthodes de diagnoses chimiques rapides qui font appel à un matériel limité [2]. II.2.Les Préparations Magistrales [27] Ce sont des médicaments préparés extemporanément à l’officine ou à la pharmacie hospitalière, en exécution d’une ordonnance émanant d’un praticien qualifié qui en précise la formule détaillée.

La réalisation des préparations magistrales fait partie des activités dites obligatoires de toute pharmacie à usage intérieur. Suite à la demande formulée par le prescripteur, le pharmacien doit répondre en fonction de: – L’intérêt thérapeutique et pratique (existence éventuelle d’interaction entre les composants, disponibilité d’autres produits similaires) ; 9 – La faisabilité technique (locaux, équipements, compétence des professionnels, protocole de fabrication, matière première disponible, etc.).

Le processus de préparation (magistrale et officinale) comprend plusieurs étapes successives résumables comme suit (figure 1). – La transmission de la prescription médicale initiale (manuelle ou informatisée); – La validation pharmaceutique de la prescription, et si besoin l’élaboration d’une étude de faisabilité de la préparation ; – L’étape de pré-production (la formulation, l’édition de la fiche de préparation/fabrication, l’étiquetage) ; – L’étape de production/fabrication, le contrôle de qualité et contrôle produit (par exemple, les contrôles physico-chimiques et/ou microbiologiques, les contrôles réglementaires) ; – La libération et l’étiquetage de la préparation et/ou du lot préparé ; – La dispensation et/ou stockage de la préparation en vue de son administration au patient, et son enregistrement sur un registre spécifique (ordonnancier papier ou informatique).