EVALUATION DE LA METHODE FAMACHA POUR LE DIAGNOSTIC DE L’ANEMIE CLINIQUE

EVALUATION DE LA METHODE FAMACHA POUR LE DIAGNOSTIC DE L’ANEMIE CLINIQUE

Contraintes institutionnelles, politiques et juridiques

Les plus importantes sont : – la faible structuration et professionnalisation des acteurs ; – la faiblesse du financement du sous-secteur de l’élevage : Malgré son importance socio-économique, le sous-secteur de l’élevage bénéficie d’une très faible part des investissements publics. Celle-ci est estimée à 11,3% des dépenses d’investissement de l’Etat au cours de la période 1995-2006 (MRA/PNDE 2010). Par rapport au secteur primaire, il ne reçoit que 2 à 11% du budget que l’Etat alloue à ce secteur, loin derrière les secteurs de la production végétale (36 à 50%), de l’eau et de l’aménagement hydro agricole (18 à 38%) et de l’environnement (6 à 26%). Quant au budget du ministère, il est en moyenne de 2,265 milliards par an sur la période 1998- 2009 avec une variation très forte d’une année à l’autre (MRA/PNDE, 2010). – La faiblesse en matière de planification : Le ministère chargé de l’élevage est limité par de faibles capacités, tant en matière de planification que de mise en œuvre des programmes. Ceci résulte de ressources humaines insuffisantes ou incomplètes en termes de certaines qualifications comme les économistes, la faiblesse d’informations statistiques précises et détaillées, et de ressources financières très faibles. Cette situation se traduit par une insuffisance de continuité et de cohérence d’un programme à l’autre et même quelques fois, par l’expérimentation de solutions peu adaptées au contexte des éleveurs ruraux. – Les impacts négatifs des politiques sur la compétitivité des produits animaux : Au titre de la valorisation des productions animales, la faible compétitivité des produits animaux constitue une contrainte majeure. – Les difficultés liées à la faible application des textes au niveau national et sous régional : Au niveau de la sous-région ouest africaine, les engagements pris par les Etats tardent à se traduire par des actes concrets en matière de mise en œuvre de politique agricole et d’élevage. 

Contraintes socio-économiques

Malgré son importance dans le quotidien des populations, l’élevage reste tributaire des contraintes sociales et économiques suivantes : – l’insécurité foncière : La pérennité des systèmes de production est compromise en raison de l’accroissement des compétitions et des pressions exercées sur les ressources naturelles, la réduction drastique des espaces pâturables, la disparition de zones stratégiques (bas-fonds, bourgoutières, etc) essentielles au pastoralisme. – l’occupation des zones spécifiquement et juridiquement dédiées au pastoralisme ; – l’analphabétisme des éleveurs : Les faibles taux d’instruction et d’alphabétisation sont préjudiciables à l’adoption de technologies améliorées et constituent un handicap pour le développement. 4. Contraintes environnementales Pays sahélien, le Burkina Faso est très exposé aux impacts négatifs des changements climatiques. Le Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) à la variabilité et aux changements climatiques indique que, dans le domaine de l’élevage, l’impact de l’augmentation de la température et de la diminution de la pluviosité va se traduire surtout par (CONEDD, 2006): – une réduction drastique et la dégradation des pâturages ; – un déficit du bilan pastoral et alimentaire ; – une aggravation des conditions d’abreuvement du bétail. Il en résultera une baisse de la productivité animale et un déficit d’approvisionnement sur l’ensemble des produits d’élevage (MRA, 2005). L’élevage est identifié comme l’un des secteurs les plus vulnérables à la variabilité et aux changements climatiques dans le document du PANA (MECV 2007, cité par MRA/PAPISE 2010). 19 5. Contraintes sanitaires Malgré les importants résultats enregistrés dans le domaine de la santé animale, les maladies animales continuent d’être une contrainte pour la productivité du cheptel et le développement de l’élevage au Burkina Faso. La principale cause de morbidité chez les petits ruminants est la pasteurellose. Le pic des cas de morbidité dûe à cette maladie a été atteint en 2008 (MRA, 2015). Les pasteurelloses et la peste des petits ruminants sont les principales causes de mortalité d’ovins et de caprins au cours de ces dernières années (figure 6). En 2012, il y a eu l’apparition de la clavelée qui a occasionné des pertes d’environ 312 petits ruminants et c’est au Sahel, au Centre-Ouest, au Plateau Central et à l’Est que ces mortalités ont été les plus importantes (MRA, 2015). Figure 6: Principales causes de mortalité chez les petits ruminants Source : MRA, 2015 Les vaccinations contre le charbon symptomatique et le charbon bactérien sont peu effectuées et en général, les éleveurs ne font vacciner leurs animaux que lorsqu’il y’a des mortalités importantes (MRA, 2015). Cependant, le nombre d’animaux vaccinés augmente chaque année comme l’illustre le tableau IV.  En termes de déparasitage, les effectifs d’animaux déparasités sont en croissance mais reste relativement faible. La nécessité du déparasitage des animaux est bien perçue par les éleveurs mais ils sont confrontés aux problèmes ci-après : – la faible accessibilité aux antiparasitaires recommandés ; – le faible niveau d’équipement des producteurs en matériel de déparasitage ; Ainsi, il ressort que l’élevage au Burkina Faso, bien qu’il soit très important pour l’économie nationale, est soumis à de nombreuses contraintes qui ralentissent son épanouissement. En parlant des contraintes sanitaires, l’un des problèmes majeurs des ovins au Burkina Faso est le parasitisme gastro intestinaux, en occurrence les strongles digestifs. Ceux-ci entrainent de nombreuses pertes dans les élevages. Dans, le chapitre 2, nous présentons un résumé de l’étude des strongyloses gastrointestinales.

Généralités

Les strongyloses gastro-intestinales des ruminants sont des helminthoses digestives dues à la présence et au développement de Nématodes Strongylidea dans la paroi ou dans la lumière de la caillette, de l’intestin grêle et/ou du gros intestin (Chartier et al., 2000 ; Lefèvre et al., 2003). Ce sont des maladies saisonnières, évoluant le plus généralement pendant la période de pâture, et se traduisant essentiellement soit par des troubles gastro-entériques avec diarrhée rebelle, soit par l’évolution d’un syndrome anémique (Bussieras et Chermette, 1995). Les strongyloses gastro-intestinales revêtent une grande importance économique car elles causent de fortes baisses de production, des retards de croissance chez les agneaux, et obligent la mise en œuvre de mesures de prophylaxie couteuses (traitements systématiques). Ce sont des maladies cosmopolites connues dans toutes les régions d’élevage, mais particulièrement dans les zones à climat humide, les zones marécageuses et boueuses (Bussieras et Chermette, 1995 ; Chartier et al., 2000, Lefèvre et al., 2003).

Strongles gastro-intestinaux des ovins

Classification Les strongles sont des parasites appartenant à l’embranchement des Nématodes. Ces Nématodes sont des vers cylindriques, non segmentés, pseudo-coelomates. Ils ont un tube digestif complet avec les deux sexes bien séparés. Il comporte 2 classes : les Secernentea et les Adénophorea (Bussieras et Chermette, 1995). En matière de strongylose gastro-intestinaux, les différentes espèces en cause appartiennent à 3 principales familles, faisant toutes parties de l’ordre des Strongylidea et de la classe des Secernentea (Chartier et al., 2000). Le tableau V donne la classification des parasites responsables des principales strongyloses chez les ovins.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Généralités sur l’élevage ovin au Burkina Fas
I. Caractéristiques de l’élevage ovin au Burkina Faso
1. Systèmes d’élevage des ovins
1.1. Système traditionnel
1.1.1. La transhumance
1.1.2. Le sédentarisme
1.1.3. Le nomadisme
1.2. Système moderne
2. Principales races ovines au Burkina Faso
3. Répartition du cheptel ovin au BF
II. Importance et potentialités de l’élevage au Burkina Faso
III. Contraintes de l’élevage au Burkina Faso
1. Contraintes techniques
1.1. Contraintes alimentaires
1.2. Contraintes génétiques
1.3. Contraintes commerciales
2. Contraintes institutionnelles, politiques et juridiques
3. Contraintes socio-économiques
4. Contraintes environnementales
5. Contraintes sanitaires
Chapitre II : Strongyloses gastro-intestinales chez les ovins
I. Généralités
II. Strongles gastro-intestinaux des ovins
1. Classification
2. Description des parasites
3. Biologie et cycle évolutif
III. Epidémiologie
1. Sources de parasites
2. Mode d’infestation
3. Résistance des parasites
4. Facteurs de réceptivité et de sensibilité
5. Causes favorisantes
IV. Aspects cliniques et lésionnels
1. Pathogénie
2. Symptômes
3. Lésions
V. Diagnostic des parasitoses gastro-intestinales des ovins
1. Diagnostic de terrain
1.1. Diagnostic épidémio-clinique
1.2. « Dag scoring »
1.3. Gain moyen quotidien (GMQ)
2. Diagnostic de laboratoire
2.1. Méthodes directes : la coprologie
2.2.1. Examen coproscopique
2.1.1.1. Méthodes de coprologie qualitative
2.1.1.1.1. Sédimentation
2.1.1.1.2. Flottation
2.1.1.2. Méthodes de coprologie quantitative
2.2.2. Coproculture
2.2. Méthodes indirectes
2.2.1. Dosages sériques
2.2.2. Diagnostic immunologique
3. Diagnostic nécropsique
VI. Lutte contre les strongles gastro-intestinaux des ovins
1. Principe de la lutte
2. Lutte moderne
2.1. Principaux anthelminthiques utilisés
2.2. Résistances de strongles aux anthelminthiques utilisés
3. Lutte traditionnelle
4. Prévention agronomique
Chapitre III : Diagnostic de l’anémie clinique due aux parasites gastro-intestinaux par la méthode FAMACHA
I. Généralités
II. Contexte nécessitant son application
1. Conditions climatiques
2. Espèces
III. Application
1. Evaluation clinique
2. Instruction d’utilisation de la table FAMACHA
3. Corrélation entre la note FAMACHA et l’hématocrite
4. Conduite à tenir
5. Avantages et inconvénients de la méthode FAMACHA
5.1. Avantages
5.2. Inconvénients
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
Chapitre I : MATERIEL ET METHODE
I. Zone d’étude
II. Matériel
1. Matériel biologique
2. Matériel de pesée
3. Matériel de prélèvement des fèces et du sang
4. Matériel et réactifs de laboratoire
4.1. Matériel de coprologie
4.2. Matériel du score FAMACHA
4.3. Matériel pour l’hématocrite
III. Méthodologie
1. Expérimentation sur les animaux
1.1. Echantillonnage et Choix des animaux
1.2. Protocole expérimental
2. Technique de pesée des animaux
3. Technique de coprologie
4. Technique de FAMACHA
5. Technique de l’hématocrite
IV. Traitement des données
Chapitre II : RESULTATS
1. OPG et Hématocrite
2. Score FAMACHA
3. Coefficient de corrélation de Pearson
4. Détermination de la sensibilité et de la spécificité de la méthode FAMACHA
Chapitre III : Discussion et recommandations
I. Discussion
1. Elément de méthodologie
2. Paramètres phénotypiques
3. Score FAMACHA
4. Corrélations
5. Sensibilité et spécificité
II. Recommandations et Perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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