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USAGES TRADITIONNELLES
Racines : elles sont utilisées chez les wolof-sérères contre les maladies vénériennes comme la syphilis et la blennorragie mais aussi dans les cas d’empoisonnement et d’indigestion en association avec Borreria verticillata, Euphorbia balsamifera, Prosopis africana, Leptadenia hastata, Sterospermum kunthianum (Kerharo et Adam, 1974). Les décoctions des racines sont utilisées comme ténifuge et leurs poudres dans les pathologies de la cornée (Neuwinger, 1997). Selon Depommier (1988), les racines astringentes prises en décoction soigne la diarrhée et est utilisée dans le traitement des hémorroïdes.
Ecorces du tronc : elles sont connues pour leur vertu antalgique. Elles sont associées quelques fois à celles de Lannea acida dans ce but. Elles sont utilisées également chez les enfants rachitiques, anorexiques et atteints de kwashiorkor en décoction en association avec les écorces de Sterculia setigera, d’Acacia macrostachya et d’Acacia albida. Chez les Peuhls et les Toucouleurs, en plus des indications antalgiques, la poudre d’écorce est aussi utilisée en usage interne pour les hémorragies post-partum (Kerharo et Adams, 1974). Les extraits des écorces du tronc possèdent également les indications suivantes :
le macéré est utilisé contre les gargouillements du ventre ;
le décocté est utilisé contre les maux de ventre en association généralement avec les écorces du tronc de Lannea acida. Les femmes du Tibesti au Tchad utilisent les écorces du tronc pour préparer des parfums (Burkill, 1997).
Bois
Le pouvoir calorifique de ce dernier atteint près de 4900 kcal/kg (Depommier, 1988). Il est très apprécié comme bois de feu par les populations rurales. Il est également utilisé comme bois d’œuvre et sert à la construction de haies mortes. D’après Sanogo et al. (2003), c’est la meilleure espèce de haies vives pour les paysans de la région du Kaolack (Sénégal).
Feuilles
Les feuilles de Z. mauritiana sont utilisées dans l’alimentation de l’Homme et des animaux. Les jeunes feuilles sont utilisées en période de disette par les populations (Danthu et al., 2002). Elles sont aussi consommées comme légumes, en soupe ou dans le couscous (Depommier, 1988). Les jeunes feuilles constituent également un excellent fourrage pour les petits ruminants pendant la saison sèche où le tapis herbacé est rare.
Autres usages
Les racines, les feuilles et l’écorce sont utilisées dans le traitement des maladies gastriques et le paludisme (Dao, 1993). Les feuilles et l’écorce renferment respectivement 2 à 7 % de tanin et sont mélangées à d’autres sources de tanin pour le traitement des cuirs (Ganaba, 2005). La racine est utilisée contre la syphilis et la blennorragie. Le fruit est recommandé selon Kaboré (2002) pour le traitement des affections inflammatoires de la gorge, des voies respiratoires, des inflammations intestinales et urinaires ainsi que la constipation.
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUE
Effet anticancéreux
Le fruit de Zizyphus mauritiana a des propriétés anticancéreuses (Tahergorabi et al., 2015). Les polysaccharides de Z. mauritiana ont des activités de type prébiotique en modulant positivement le microbiote intestinal et en affectant certaines voies métaboliques contribuant à la santé de l’hôte. Ces polysaccharides restaurent le profil du microbiote intestinal modifié par AOM/DSS, indiquant le potentiel prébiotique pour la prévention et le traitement du cancer colorectal (Ji et al., 2020).
Effet antioxydant
L’extrait aqueux du fruit de Z. mauritiana peut prévenir la toxicité cellulaire induite par le ter-butyle hydro peroxyde en améliorant l’activité antioxydant dans les cellules et leur milieu (fibroblastes) (Arab et al., 2019). Ils peuvent se comporter comme des piégeurs des radicaux libres par les interventions directes sur les molécules pro-oxydantes ou indirectement, en chélatant les métaux de transition, empêchant ainsi la réaction de Fenton (Dione, 2021).
Effet antihypertenseur
L’extrait de Z. mauritiana a un effet bénéfique sur hypertension artériel chez le rat. Les effets antihypertenseurs de Z. mauritiana sont médiés par les composés polaires contenus dans ses fractions actives polaires (Kamkar-Del et al., 2019).
Effet neurologique et neuropsychique
La Co-administration d’extrait hydro alcoolique (EHA) avec la phénitoïne et le phénobarbitone potentialise l’effet contre l’épilepsie induit par l’électrochoc (Pahuja et al., 2011). L’EHA de Z. mauritiana diminue l’activité du cholinestérase, améliore l’effet anticonvulsivant et la fonction cognitive (Pahuja et al., 2011). Le prétraitement par l’oléamide protège contre une augmentation de la latence à la marche et une modification du comportement par injection de scopolamine. L’oléamide de Z. mauritiana peut avoir un effet anti oxydatif dans l’action de chimio prévention de la maladie d’Alzheimer (Heo et al., 2003). Le jujuboside A inhibe le signal excitateur induit par le glutamate au niveau de l’hippocampe (Shou et al., 2002). Une supplémentation en extrait de Z. mauritiana protège les neurones d’une atteinte par ischémie (effet SOD et une réduction de la peroxydation lipidique) dans la région hippocampique CA1. L’extrait aqueux de Z. mauritiana induit un effet antioxydant protecteur au niveau des astrocytes.
L’extrait de Z. mauritiana augmente les neuroblastes immuns réactifs dans le gyrus denté. La supplémentation en jujubier permet d’accroître la plasticité de l’hippocampe chez les souris d’âge moyen (Hwang et al., 2011). Une forte dose de jujuboside A inhibe l’hyperactivité de l’aire hippocampique CA1 (Shou et al., 2002).
Effet anti-inflammatoire
L’extrait standardise de fruit de Z. mauritiana agit par une immunomodulation de l’inflammation au niveau des cytokines pro inflammatoires dans les macrophages (Chen et al., 2014). La graine de Z. mauritiana inhibe l’inflammation cutanée chez des souris (Al-Reza et al., 2010). Lors d’une inflammation du côlon, les polysaccharides du Z. mauritiana élaborent une barrière protéinique fonctionnelle. Cet effet passe par l’activation de la protéine kinase (Yue et al., 2014).
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. PRESENTATION DE ZIZYPHUS MAURITIANA (RHAMNACEES)
I.1 SYNONYMES ET DENOMINATIONS VERNACULAIRES
I.1.1 Synonymes
I.1.2 Dénominations particulières
I.2 ETUDE TAXONOMIQUE
I.2.1 Position systématique
I.2.2 Description botanique
I.3 HABITAT ET REPARTITION GEOGRAPHIQUE
I.4 CHIMIE
I.5 USAGES TRADITIONNELLES
I.6 PROPRIETES PHARMACOLOGIQUE
I.6.1 Effet anticancéreux
I.6.2 Effet antioxydant
I.6.3 Effet antihypertenseur
I.6.4 Effet neurologique et neuropsychique
I.6.5 Effet anti-inflammatoire
I.6.6 Effet digestive
I.6.7 Effet hépato protecteur
I.6.8 Effet cardiovasculaire
I.6.9 Effet sur la pilosité
I.6.10 Effet immunologique
I.7 TOXICITE
II. RAPPELS SUR LES POLYPHENOLS
II.1 GENERALITES
II.2 PRINCIPAUX POLYPHENOLS
II.2.1 Flavonoïdes
II.2.1.1 Définition
II.2.1.2 Classification des flavonoïdes
II.2.2 Tanins
II.2.2.1 Définition
II.2.2.2 Classification des tanins
II.2.3 Anthocyanes
II.2.4 Autres types de polyphénols
II.2.4.1 Acides phénoliques (C6-C1 ou C6-C3)
II.2.4.2 Stilbènes (C6-C2-C6)
II.2.4.3 Coumarines C6-C3
II.3 BIOSYNTHESE DES POLYPHENOLS
II.3.1 Voie de l’acide shikimique
II.3.2 Voie de l’acétate/malonate
II.4 EFFETS BIOLOGIQUES POLYPHENOLS
II.5 METHODES D’ETUDES
II.5.1 Dosage des polyphénols totaux
II.5.2 Dosage des flavonoïdes
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. MATERIEL ET METHODES
I.1 MATERIEL ET REACTIFS
I.1.1 Matériel végétal
I.1.2 Matériel de laboratoire
I.1.3 Réactifs
I.2 METHODES D’ETUDES
I.2.1 Obtention de l’extrait hydro-éthanolique (E H E)
I.2.2 Obtention des fractions à partir des écorces de tronc
I.2.3 Screening phytochimique
I.2.4. Dosage des polyphénols totaux
I.2.5 Dosage des flavonoïdes
II. RESULTATS
II.1RENDEMENTS
II.1.1 Extrait hydro-éthanolique
II.1.2 Fractions
II.2 SCREENING CHIMIQUE
II.3 DOSAGES DES POLYPHENOLS TOTAUX
II.4 DOSAGES DES FLAVONOIDES
III. DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES