Biodiversité de l’entomofaune, caractérisation des principaux ravageurs et essais de lutte
Caractérisation biométrique des feuilles
Pin d’Alep Les échantillons des aiguilles de pin d’Alep ont fait l’objet de mesure. Au niveau de l’arbre échantillonné des trois pinèdes étudiées à travers l’examen des rameaux feuillés qui ont été échantillonnées d’une façon aléatoire. Ces échantillons ont été conservés immédiatement au frais dans le laboratoire puis, 300 aiguilles issues des trois pinèdes ont été sélectionnées au hasard pour les mesures (longueur et largeur), à l’aide d’un pied à coulisse électronique.
Chêne vert
Dans le cas des feuilles du chêne vert, un total de1050 feuilles de chêne vert issues des trois forêts ont été directement conservée au laboratoire, puis classées selon leur état sanitaire (feuilles saintes, attaquées, présentent des galles, attaquées avec des galles), puis mesurées (longueur, largeur). La surface foliaire a été calculée par la formule de Moneville (1944). SF: Surface foliaire. Ln: Longueur d’une feuille de chêne vert mesurée. Lr: Largeur d’une feuille de chêne vert mesurée. Matériel et Méthodes
Biodiversité de l’entomofaune et caractérisation des principaux ravageurs
Au cours de la période d’étude, la biodiversité de l’entomofaune associées aux trois forêts mixte de pin d’Alep et de chêne vert, a été menée essentiellement à partir des captures faites au moyen de différents types de pièges adaptés à chaque strate (micro-habitat) :
Au niveau de la litière (pédofaune épigé)
Le piégeage a été effectué par l’utilisation de pièges d’interception ou pots Barber. Ces derniers occupent une grande place dans l’étude quantitative des différentes caractéristiques du peuplement animal (Mathey et al., 1984). Les pièges sont enfouis jusqu’au bord supérieur de façon à créer un puits dans lequel les insectes marcheurs vont choir. Une plaque (pierre, tuile ou écorce), disposée à un centimètre au-dessus du bord supérieur du piège, protège de l’eau de pluie. Ces pièges ont été rendus attractifs par l’addition de 4cl de l’eau vinaigrée et du sel (conservateur). En plus, des pièges colorés en aluminium ont été utilisés. D’un volume de ½ litre, les pièges ont été peints grâce à la bombe (couleur jaune et blanc), remplis de 4cl de vinaigre et du sel pour un plus long délai de conservation. Chaque couleur de piège apportant un cortège d’espèces et des variations différentes d’abondance et de diversité. Dans chaque site 10 récipients séparés les uns aux autres d’une distance de 3m (Bonneau, 2008).
Au niveau du tronc
Concernant la biodiversité de l’entomofaune au niveau du tronc, elle a été réalisée directement par un examen visuel, nous avons recherché les insectes au niveau du tronc et sous les écorces des troncs.
Au niveau de la cime
Des pièges aériens ont été réalisés à partir d’une bouteille en plastique dans laquelle une fenêtre de pénétration des insectes a été aménagée (Colas, 1974). Le piège remplis avec l’eau vinaigrée et de sel est suspendu sur une branche maîtresse à une hauteur variante entre 1,5 et 2 m suivant la topographie du site ou bien fixé au tronc à 1,5 m du sol et exposé au soleil. Ce type de piège est efficace pour capturer les Hyménoptères, les Diptères et les Lépidoptères, (Nichan et al., 2013). Les pièges de nombre de 6 pour chaque site ont été visités deux fois par mois. Concernant les zoocécidies, il suffit de prospecter et d’observer attentivement les arbres pour détecter et récolter de nombreuses galles de formes et tailles différentes (Pujade-Villar Matériel et Méthodes 33 et al., 2010). Le travail consiste à des observations de toutes les parties de la cime de chêne vert.
Au niveau du fruit (appareil reproducteur : cône ou gland)
L’examen des cônes a permis de prélever toutes les espèces qui se trouvent à l’intérieur des cônes pour permettre une évaluation qualitative et quantitative de cette communauté. La dissection des glands récoltés a permis d’évaluer le taux d’infestation et de déterminer les différents types de larves de Carpophage.
Conservation et identification
Touts les insectes ont été prélevés à l’aide d’une pince souple et séparés selon leur ordre et conservés immédiatement dans des tubes à essai et des tubes épindorff pour les insectes de petite taille, contenant de l’alcool éthylique à 70 % (Fig. 13). Chaque tube contient une étiquette avec un code correspondant qui mentionne la date de récolte, le nom de la forêt et le type de piège et l’ordre. L’identification des espèces se fait au niveau de laboratoire à l’aide d’une loupe binoculaire et d’un stéréoscope. Figure 13: Exemple d’échantillon après le tri et exemples de 5 tubes à essai représentant la collection avec des étiquettes contenants la date de sortie/site et Ordre.
Étude synécologique
Pour évaluer nos résultats de l’entomofaune, nous avons calculé plusieurs indices écologiques de composition et de structure.
Indices écologiques de composition Matériel et Méthodes Richesse spécifique
Selon Ramade (1984), la richesse totale ou spécifique (S) d’une biocénose correspond à la totalité des espèces qui la compose dans les sites d’étude. Dans notre cas, la richesse saisonnière représente la richesse moyenne (s) Abondance relative des espèces L’abondance relative des espèces, exprimée en pourcentage, est le nombre d’individus de cette espèce par rapport au nombre totale d’individus (Grall et Hily, 2003) dans le but de connaître l’importance de chaque peuplement : Na : Nombre d’individus d’une espèce N : Nombre totale d’individus recensés Selon la classification de Ramade (1984) : – Une espèce est dominante si Ar > 5 – Une espèce est influente si 2< Ar < 5 – Une espèce est résidente si Ar <2 Fréquence relative des espèces C’est le rapport entre le nombre de prélèvements où se trouve une espèce sur le nombre totale des prélèvements effectués. Pi : Le nombre de prélèvement où se trouve l’espèce i. P : Le nombre de prélèvement totaux effectués. Selon la classification de Ramade(1984) : – F ≥ 50% espèces constantes – 25% ≤ F ≤ 49% espèces accessoires – 10% ≤ F ≤ 24% espèces accidentelles – F < 10% espèces sporadiques.
Indices écologiques de structure Diversité spécifique
Le degré d’organisation de tout peuplement se traduit par un certain spectre de fréquence de l’espèce la plus rare et de celle la plus abondante. Du point de vue écologique la diversité spécifique s’explique par la répartition inégale des individus entre les espèces. Selon Ramade (1984), l’indice de Shannon-Weaver (H’) permet de calculer la diversité spécifique, cet indice s’exprime en bits par individu (Binary digit). Q : Nombre totale d’individus. Qi : Nombre d’individus de l’espèce i. Une valeur élevée de cet indice correspond à un peuplement riche en espèces dont la distribution d’abondance est équilibrée. A l’inverse, une valeur faible correspond soit à un peuplement caractérisé par un petit nombre d’espèces pour un grand nombre d’individus, soit à un peuplement dans lequel il y a une espèce dominante (Pedel et Fabri, 2012). La diversité varie en fonction de la richesse du peuplement et de la distribution d’abondance des espèces de ce dernier. Plus la richesse est élevée, plus la distribution d’abondance est équilibrée, plus la diversité est forte. Les fortes valeurs de H’ traduisent généralement un degré élevé de complexité et de maturité d’un peuplement et, par là même, la complexité des facteurs mis en jeu dans l’environnement (Benyacoub, 1993). La diversité maximale d’un peuplement H’ Hmax se calcule comme suit : H’ max = log2(S) S : Richesse spécifique de l’échantillon. Matériel et Méthodes 36 Équitabilité L’indice de Shannon-Weaver est complété par l’indice de l’équitabilité qui est le rapport de la diversité spécifique à la diversité maximale (Ponel et Moragues, 1983), représenté par la formule suivante : E : Equitabilité H’ : Indice de Shannon-Weaver S : Richesse spécifique Quand E est proche de 1, la diversité observée est proche de la diversité maximale. Elle traduit alors une distribution d’abondance proche de l’équilibre. A l’inverse, quand E est proche de 0, la diversité observée est faible et illustre une distribution d’abondance fortement hiérarchisée qui est le reflet d’un environnement simple, contraignant, dans lequel peu de facteurs structurent le peuplement (Benyacoub, 1993). 2.3.7. Calasse trophique Au cours de notre inventaire, les espèces identifiées ont été classées selon leur régime alimentaire des formes adultes ou larvaires, afin de déterminer le rôle joué par chaque espèce. La détermination du régime alimentaire se fait à l’aide d’une synthèse bibliographique réalisée par Lindroth (1974).
Diagnostique de l’état de santé
Examen de la cime
Défoliation C’est le phénomène de perte éventuelle de feuillage dans la partie fonctionnelle du houppier. L’effet de la défoliation a été étudié sur les arbres mesurés. Le degré de défoliation a été évalué visuellement en s’appuyant sur le volume des aiguilles perdues par rapport aux aiguilles attachées sur les rameaux (Arnaldo et al. (2010). Les différentes notes ainsi obtenues sont regroupées en 4 grandes classes (Tab. 7)
1. Présentation de la région et forêts étudiées |