Contribution à l’inventaire des mousses dans le bassin versant du lac Tonga
Les grands ensembles géologiques de la petite Kabylie
Le socle Kabyle
Il forme un ensemble charrié sur des terrains mésozoiques et cénozoiques. Il comporte à sa base des gneiss à intercalations de marbre et d’amphibolites. Cet ensemble de base est surmonté par des gneiss œillés, des schistes et micaschistes. Dans la partie septentrionale de Collo, aux environs de Tamanart, affleure un socle composé de kinzigites et de lherzolites serpentinisées ; ce socle est isolé du reste par le bassin de Collo – Oued Zhour (fig. 3). Le socle Kabyle était probablement émergé durant tout le secondaire et jusqu’à l’oligocène terminal. En effet les dépôts de l’oligo-miocène Kabyle (Durand-Delga, 1969 ; Bouillin et al, 1973) reposent directement sur le socle par l’intermédiaire d’un niveau conglomératique et des grés micacés daté de l’oligocène terminal. Au-dessus se mettent en place des formations tectono- sédimentaires à débris de flyschs (maurétanien et massylien), ce sont les olistostromes décrits pour la première fois en Algérie par (Durand-Delga, 1969) au Sud du Chenoua à l’Ouest d’Alger puis en petite Kabylie par (Bouillin et Raoult, 1971).
L’oligo-miocène et les olistostromes
L’oligo-miocène kabyle (OMK)
Il constitue la couverture sédimentaire transgressive du socle de la petite Kabylie. C’est une formation détritique qui comporte trois termes lithologiques. Un conglomérat discordant sur le socle à la base ; des grés micacés à débris de socle associés à des perlites micacées et des silexites au sommet.
Les Olistostromes
En petite Kabylie les olistostromes ont été décrit pour la première fois par (Bouillin, Raoult, 1971). Ces formations téctonosédimentaires, constituées de flyschs massyliens et Chapitre I Cadre géologique 8 maurétaniens, reposent sur l’oligo-miocène kabyle et des passées de grés micacés semblables à ceux de l’OMK peuvent se retrouver intercalées entre les flyschs.
La dorsale kabyle ou chaîne calcaire
La chaîne (dorsale) calcaire constitue la couverture méridionale du socle Kabyle, elle marque la limite entre ce dernier au Nord et les zones telliennes au Sud. Raoult, 1974, distingue trois domaines paléogéographiques qui sont du nord au sud, la dorsale interne, la dorsale médiane et la dorsale externe. Ces domaines ont un début d’histoire comparable, tout au moins jusqu’au Crétacé moyen (Lahondère, 1987) avec, un épisode continental qui s’achève durant le Trias avec des dépôts de grés et de conglomérats. Ils se traduisent durant le Lias inférieur par une sédimentation calcaire puis par des marno-calcaires colorés à céphalopodes au Lias supérieur (Lahondère, 1987), suivi d’une période à sédimentation condensée et lacuneuse allant du Dogger au Néocomien. Du barrémien à l’Albien les dépôts deviennent exceptionnels, c’est à ce moment que ces trois domaines vont se différencier nettement. Cette chaîne calcaire n’affleure pas dans le secteur d’étude, 1- La dorsale interne, caractérisée par une série complète allant du Permo-Trias au Néocomien. 2- La dorsale médiane, qui associe des termes du Permo-Trias, au Lias, du Crétacé inférieur et surtout des marnes du Crétacé supérieur au Lutétien inférieur. 3- La dorsale externe, caractérisée par des formations détritiques du Crétacé supérieur et de l’éocène inférieur.
Domaine des flyschs
Deux types de séries de flyschs sont connus depuis les travaux de Glangeaud, (1933) (flyschs Albo-Aptien et flyschs de Guerrouch). Des travaux ultérieurs ont permis de définir deux grands types de flyschs :
Le flysch maurétanien
Il comporte de bas en haut les formations de calcaires fins du thitonique-néocomien, un flysch argilo-gréseux de l’albien moyen, des microbrèches à ciment calcaire d’âge cénomanien, des conglomérats datés depuis le sénonien supérieur jusqu’au paléocène, des calcaires microbréchiques du paléocène au lutétien supérieur.
Le flysch massylien
Bouillin et al., (1971), montrent que le flysch massylien comporte de bas en haut: une série de quartzites associés à des argiles du crétacé inférieur, suivie d’une série de phtanites du néocomien et une série de microbrèches à ciment pélitique du crétacé supérieur et enfin, une série de calcaires à calpionelles du néocomien.
Le Numidien
Le numidien occupe la position structurale la plus haute dans l’édifice structural de la région et comportent de bas en haut : Des argiles dites « argiles sous numidiennes » de couleur verte, rouge ou violacée à Tubotomaculum, des grés à grains de quartz hétérométriques et à dragées de quartz, des argiles à silexites ou encore « argiles supranumidiennes.
Les séries Telliennes
Les séries telliennes ont été découpées par les phases tectoniques tertiaires en trois grandes unités (Vila, 1980). Elles sont caractérisées par d’épaisses formations à dominante marneuse qui seraient issues du sillon tellien. On distingue les unités suivantes : Les unités ultratelliennes, dont les formations typiques du crétacé inférieur sont constituées par des marno- calcaires du néocomien au Lutétien. Les unités telliennes sensu stricto, avec un crétacé inférieur plus ou moins riche en dépôts terrigènes et où les intercalations des faciès néritiques restent modérées du crétacé supérieur à l’éocéne. Les unités péni- telliennes et les unités méridionales à Nummulites, elles sont caractérisées par la prépondérance des faciès néritiques du crétacé supérieur à l’éocène. Ces séries montrent de grandes affinités avec celles de leurs avants- pays méridionaux (le sillon des Sellaoua, les unités sud- sétifiennes et le môle néritique constantinois).
Le miocène post-nappes
Le miocène post-nappe est caractérisé par deux cycles sédimentaires : – Un premier cycle, constitué de marnes grises ou bleues, transgressives sur les formations précédentes ; – un deuxième cycle dont l’épaisseur ne dépasse pas les 50 m, comprenant essentiellement des grés provenant de la destruction du numidien. Chapitre I Cadre géologique 10 En 1979, Bouillin, propose une structuration de la Kabylie de Collo en trois compartiments : Un compartiment Nord-inférieur, constitué par l’empilement de nappes (flysch maurétanien, massylien et tellien) sous le socle kabyle (fenêtre des Beni-Touffout) Un compartiment Nord-supérieur, comprenant le socle recouvert en discordance par l’oligo-miocène kabyle et surmonté lui-même successivement par des olistostromes, des formations telliennes et des nappes de flyschs du crétacé-paléogène. Vient ensuite le numidien et enfin le miocène poste-nappe discordant sur l’ensemble. Un compartiment structural Sud qui regroupe les formations numidiennes ainsi que des nappes de flyschs maurétanien et massylien superposées aux unités telliennes.
Magmatisme Oligocène-Quaternaire de la marge algérienne
Un volcanisme est bien développé au centre de l’Algérie et à l’Ouest (Oranais), postérieurement aux évènements alpins. Il est de nature calco-alcaline, souvent associé à des granitoïdes de même âge. A l’Est, c’est à dire en Algérie nord-orientale (Bejaïa – Amizour, El Aouana, région de Collo, Filfila et Cap de Fer), existe une nette prédominance des roches plutoniques (granitoïdes et diorites) sur les roches volcaniques andésites, dacites et rhyolites (Arafa,2007). MP GN USK Unité de socle s.s Miocène post-nappes Nappe numidienne Granite miocène UB : Unité Bougaroun UB.F : Unité des Beni-Ferguène Unité infra-kabyle Fig. 3. Situation du massif de Petite Kabylie dans le domaine interne maghrébin. Au Cap Djenat à l’Est d’Alger (Raymond, 1976), se mettent en place des basaltes tholeïtiques, des andésites et des dacitoïdes, ainsi que des intrusions plutoniques représentées par des microgranites et granodiorites à biotites plus ou moins amphiboles (Belanteur, 1989). Dans l’Ouest Algérois, à Ténès et Hadjout (Hernandez et Lepvrier, 1979 ; Aït Hammou, 1987), les laves sont essentiellement des andésites, dacites et rhyolites d’affinité calcoalcaline. Plus à l’Ouest, les laves miocène de l’Oranais (Megarsti, 1985) correspondent à des rhyolites, andésites et dacites, à tendance calco-alcaline. Elles sont associées à des basaltes alcalins plio-quaternaires. Selon les données géochronologiques disponibles, l’ensemble de ce magmatisme calco-alcalin semble être le résultat de deux périodes d’activités, l’une aux environs de 22 Ma, et l’autre entre 16 et 13 Ma.
– Les unités du socle kabyle S.l
Le socle de petite Kabylie a fait l’objet de deux monographies régionales, (Roubault, 1934 et Durand Delga, 1955). Les travaux de Roubault, (1934) ont porté sur la transversale de Collo. Ceux de Durand Delga, 1955 ont été consacrés à la partie occidentale et méridionale du socle (région de Texenna, Sidi Merouane, Moule Ed Demamen). Ces travaux révèlent la superposition de trois ensembles d’unités principales.
Les unités supérieurs ou unités de socle s.s
Ce sont les unités les plus hautes de l’édifice alpin. Elles sont constituées par les mêmes unités lithologiques de Grande Kabylie et le massif d’Alger (Mahdjoub, 1981 ; Saad Allah, 1981).
Les parties centrale et orientale de l’édifice supérieur
D’après Mahdjoub (1991), cette partie montre la superposition de trois ensembles lithologiques. Un ensemble inférieur paragneïssique, parfois migmatitique, formant le cœur d’une structure antiforme EW. Ces paragneïss sont surmontés par une alternance de métapélites et de roches carbonatées (bancs de marbres interstratifiés dans les micaschistes). Ces séries sont largement intrudées par des granites orthogneïssifiés (granites à grains fin à moyen, lames granitiques à grands cristaux de feldspaths potassiques et orthogneïss oeillés). Un ensemble intermédiaire constitué par une alternance de grés-quartzites et de métapélites renfermant des lentilles de marbres. Enfin, un ensemble supérieur, constitué de schistes noirs graphiteux, séricitoschistes et chloritoschistes. Le passage de l’ensemble intermédiaire à l’ensemble supérieur est marqué par les lames d’orthogneiss oeillés (orthogneiss de Skikda à l’Est et orthogneiss de Sidi Mezghiche au sud du massif, Boukaoud, 2007).
La partie occidentale de Texenna
Elle est caractérisée par la série Khondalito-Kinzigitique de Texenna chevauchant les unités infra-kabyles (Djellit, 1987). Cet ensemble granulitique est surmonté par des schistes noirs, puis par le paléozoïque du massif de Beni Affeur.
Les unités des Beni-Ferguene (Oued Zhour)
L’édifice des Beni-ferguène s’étend entre la région de Sidi Abd El Aziz et Beni Bel Aïd à l’Ouest et la région de Kerkera (Sud de Collo) à l’Est. Cet ensemble montre de haut en bas l’empilement de plusieurs sous-unités probablement alpines (Fig .4). La sous-unité supérieure paragneissique (micaschistes feldspathiques ou gneiss fin), recoupée par des sils d’amphibolites. La sous-unité intermédiaire métapélitique dans laquelle s’intercalent des lames d’épaisseur plurimétrique d’orthogneiss oeillés (dalles d’orthogneiss) et de granite à sillimanite. La sous unité inférieure formée par alternance de métapélites claires, de métapélites sombres, lentilles de pyroxénites et granite à grain fin orthogneissifiés et à couronne de grenat. Cet édifice est chevauché au Sud par l’édifice supérieur (unité de socle s.s) et recouvert au Nord par les formations nummidiennes, l’OMK et les olistostromes de flyschs. Le pluton granitique de Beni Touffout traverse l’ensemble des formations de cet édiffice. Une des particularités de cet édifice réside dans la superposition de deux métamorphismes M1 (BP) et M2 (HP), où on note un remplacement des paragénèses minérales de BP par des paragénèses minérales de HP. (Andalousite Disthène). (Mahdjoub, 1991). Dans cet édifice, comme dans l’édifice supérieur (unité de socle s.s) deux déformations majeures superposées (D1 et D2) ont été mises en évidence : D1, de direction NW associée au métamorphisme synschisteux M1 à (BP) est synchrone à la mise en place des granites tardi-hercynien (intrusif dans les deux édifices). D2, de direction subméridienne prédomine dans les unités de Beni-ferguène, où elle s’accompagne d’un métamorphisme de faciès amphibolites de type Barrovien M2 (HP). On note que l’intensité de déformation D2 est variable d’une sous-unité à une autre.
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