Méthode d’évaluation de l’impact des composants de construction sur la performance globale d’un bâtiment tout au long de son cycle de vie
Appréciation du risque
« L’appréciation du risque est le processus global d’identification, d’analyse et d’évaluation du risque » [AFNOR, 2010]. Elle constitue la démarche opérationnelle du management des risques.
Identifier les aléas et les risques associés
« Processus de recherche, de reconnaissance et de description des risques, l’identification des risques comprend l’identification des sources de risque, des événements, de leurs causes et de leurs conséquences potentielles. » [AFNOR, 2010] L’identification est une étape incontournable, où les risques sont identifiés et décrits. Cette étape doit permettre de recenser l’ensemble des sources de risque (aléas) (sous contrôle ou non de l’organisme) et les risques qui en découlent, i.e. les domaines d’impact des risques, ainsi que les événements ayant une influence sur l’atteinte des objectifs (positifs ou négatifs), leurs causes et conséquences potentielles. La description du risque doit être la plus exhaustive possible, afin de laisser le moins de risques non identifiés et pouvoir par la suite les analyser. L’utilisation d’outils et de techniques d’identification des aléas et des risques doit être adaptée aux objectifs et aptitudes de l’organisme, ainsi qu’aux risques qui le menacent. L’identification des aléas et des risques se fait avec les personnes possédant les connaissances et l’expérience adéquates (des experts, …), afin que les informations recueil lies soient pertinentes et à jour
Analyser le risque
« Processus mis en œuvre pour comprendre la nature d’un risque et pour déterminer le niveau de risque » [AFNOR, 2010] L’analyse est une étape de compréhension du risque. Les risques sont ici analysés, a fin de récolter les données permettant ultérieurement d’évaluer et de traiter le risque. Elle peut être plus ou moins fine selon la finalité de l’analyse, et les informations, ressources et/ou données disponibles pour la mener à bien. En outre, elle peut être qualitative, semi-quantitative, quantitative, ou une combinaison des trois. Ainsi, lors de cette étape, des critères (vraisemblance, exposition, …), caractérisant les risques, sont estimés et par conséquent le niveau de risque l’est également. Une hiérarchisation des risques peut alors être entreprise lors de cette étape.
Évaluer le risque
« Processus de comparaison des résultats de l’analyse du risque avec les critères de risque afin de déterminer si le risque et/ou son importance sont acceptables ou tolérables » [AFNOR, 2010] Le danger, la cible, la menace et la maîtrise sont des données généralement connues et quantifiables permettant d’évaluer le risque. Pour déterminer la valeur d’un risque, des critères de risque « termes de référence vis-à-vis desquels l’importance d’un risque est évaluée » [AFNOR, 2010] sont définis. L’évaluation est l’étape de comparaison du niveau de risque (déterminé pendant l’analyse du risque) aux critères d’acceptation, autrement dit à la limite d’acceptabilité (déterminée au préalable de l’analyse du risque), tout en respectant les obligations légales et réglementaires. La limite d’acceptabilité est « la frontière […] entre une zone dite « de risques inacceptables » et une zone dite « de risques acceptables » » [Le Ray, 2012]. Ainsi, cette limite permet de déterminer les risques à traiter. Ils devront impérativement être ramenés en deçà de la limite. Cette limite est cependant souvent propre à chacun. Il est donc important et nécessaire que la limite fixée, le soit le plus objectivement possible et partagée par l’ensemble des acteurs participant à la gestion du risque, afin d’aboutir à un management du risque le plus performant et objectif qui soit [AFNOR, 2010]. Ainsi, l’évaluation permet d’aider à la prise de décision concernant le traitement ou non des risques et la hiérarchisation de la mise en œuvre. Le traitement du risque étant un « Processus destiné à modifier un risque » [AFNOR, 2010]. Il permet d’atteindre un niveau de risque résiduel acceptable. Ce niveau est atteint par un processus itératif. En effet, une fois le traitement du risque effectué, il convient de vérifier si 36 les risques résiduels atteignent le niveau souhaité, dans le cas contraire, un nouveau traitement du risque doit être mis en place et ainsi de suite jusqu’à atteinte du niveau de risque résiduel défini. Le traitement permet la mise en place de moyens de : a. Prévention Prévenir le risque revient à prendre des mesures limitant la vraisemblance du risque. Autrement dit, la prévention permet de diminuer l’occurrence d’un événement redouté, donc d’éviter que l’événement ne se produise. b. Protection Se protéger du risque permet de prendre des mesures limitant l’exposition. Il s’agit donc de prendre des dispositions qui limiteront l’impact du risque, donc de rendre l’événement redouté le moins néfaste possible pour le système. En outre, l’évaluation peut conduire à analyser certains risques de manière plus approfondie. III. Direction choisie pour répondre à la problématique Après avoir défini les concepts et présenté l’appréciation du risque, le choix, dans le cadre de cette thèse, s’est porté sur une matrice que nous appellerons matrice ‘aléa/impact’, afin de s’intéresser à l’impact de l’aléa et de son risque associé sur la performance globale. Ainsi en connaissant les aléas, il est alors possible par la suite d’avoir une action en amont, à la source des risques et pas seulement lorsque le risque est survenu et qu’il est déjà trop tard. En outre nous choisissons de nous situer à un niveau 3, puisque c’est le niveau qui permet d’estimer des échelles quantitatives de conséquences possibles. En effet, nous avons fait ce choix notamment après un certain nombre de réflexions et d’échanges en collaboration avec Claude8 qui nous a notamment mentionné les travaux de Beaudouin et Munier (2009) précisant que les méthodes de type AMDEC se basent sur des métriques de niveau 1 ou 2 ne parviennent pas à notamment intégrer une vue probabiliste du monde, ni à obtenir des évaluations correctes des risques, ainsi que les travaux de Cox (2008) et Munier et Dehouck (2011) remettant en cause l’utilisation des matrices ‘conséquence/probabilité’. En outre dans le cadre de nos travaux de recherche, l’identification et l’analyse sont les étapes de l’appréciation du risque qui nous intéressent. En effet, avant de chercher à évaluer le risque, il est nécessaire d’identifier d’une part les risques et notamment de connaitre les aléas qui les déclenchent et d’autre part d’analyser l’impact de ces derniers sur la performance globale du bâtiment, avant de chercher à évaluer les risques au regard de critères qui n’ont pas encore été définis par la communauté des acteurs de la construction.
Introduction |