Impact des pesticides sur la santé et l’environnement
Les problèmes liés aux pesticides ont trait d’une part à leur utilisation en grosses quantités et d’autre part à leur toxicité (Servais, 2000). Les risques pour la santé humaine peuvent survenir à la suite d’une exposition directe aux molécules (chez les maraîchers par exemple) ou indirecte due à la présence de quantités résiduelles de pesticides dans les produits agricoles (COM, 2002). Cette exposition indirecte peut aussi se faire via la (LMR, DJA, CMA)4 de concentration ont été fixées pour l’eau de boissons (OMS, 1994) et pour les denrées alimentaires par le comité mixte de la FAO/OMS (codex alimentaruis de la FAO/OMS). Dans tous les cas de figures, les pesticides présentent des risques pour la santé humaine animale avec des impacts immédiats ou à long terme, variables dans la nature et l’intensité des préjudices portés (Kersanté, 2003). L’intoxication aiguë ou à court terme se produit immédiatement après une forte exposition aux toxiques. Pour les populations exposées, les risques sanitaires sont de nature cancérigène, affectant la reproduction (malformation congénitale, stérilité), le développement ou sont d’ordre neurologique (déficience mentale). Les effets chroniques sont également susceptibles de compromettre la santé des populations exposées. Ils sont notamment liés à la bioaccumulation et à la persistance de centaines substances (organochlorés) et à leurs effets irréversibles comme la cancérogénicité, la mutagénicité, la génotoxicité ou à leurs effets néfastes sur le système immunitaire ou endocrinien des mammifères, des poissons ou des oiseaux. Plusieurs cas d’intoxication ont été décrits dans la littérature scientifique (Ramade, 1991 ; PAN 2003). Des enquêtes menées dans la zone des Niayes, dénombrent prés 25% d’individus ayant été victimes d’intoxication (Cissé, 2001). Plusieurs auteurs ont montré que les pesticides peuvent être aussi bien toxiques pour l’homme, les animaux et les plantes (Martins et al, 2003 ; Sunderram et al, 1992).
Impact des pesticides sur l’environnement
L’utilisation abusive des pesticides dans la zone des Niayes de Dakar conduit à la dégradation des écosystèmes en particulier par la pollution des eaux et des sols. Plusieurs travaux mettent en évidence la pollution des eaux de surfaces et des eaux souterraines. En effet, lors des traitements phytosanitaires, une bonne partie des pesticides se dépose sur le sol. Les produits chimiques peuvent être ensuite soumis à des processus de transport, liés principalement à l’écoulement des eaux. Ces processus de transport en surface (ruissellement) ou en profondeur (lixiviation) entraînent la pollution des eaux. La zone des Niayes de Dakar caractérisée par des sols très sableux, les produits chimiques ont tendance à supérieures aux normes de références admises par l’OMS (1994), qui sont de 0.1 µg.l-1 pour l’eau de boisson. Les concentrations moyennes de résidus dans la nappe en particulier pour les organophosphorés (malathion, chlopyrifos-méthyle et chlopyrifos-éthyle) sont souvent 30 à 700 fois supérieures à la norme. Toutefois, la présence de ces produits à durée de vie très courte dans les milieux, traduit une pollution ponctuelle de la nappe phréatique consécutive à une utilisation répétée de ces substances (Diao, 2004). Pour les organochlorés, des études ont montré des teneurs atteignant des seuils élevés au niveau de la nappe (endosulfan, lindane). La contamination des sols par les organochlorés est très importante notamment par le DDT et ses dérivés, l’heptaclhlore, l’endrine le HCH, etc (Cissé, 2001). Ce qui est inquiétant dans la mesure où ces pesticides sont caractérisés par leur stabilité dans les milieux et par conséquent sont capables d’entretenir une pollution permanente de la nappe et des sols.
Devenir des pesticides dans les sols
Le caractère polluant des pesticides est étroitement liée à leur dynamique dans le sol. Ainsi pour un xénobotique agricole donné, le sol est le compartiment obligatoire précédant son transfert vers les zones aquatiques connexes (eaux de surface, eaux souterraines). Il occupe une position centrale dans régulation de la pollution par son double rôle d’épuration et de stockage des polluants (Barriuso, 1996 ; Kersanté, 2003). Le comportement des pesticides dans le sol dépend de quatre groupes de facteurs : les quantités appliquées au départ, les caractéristiques propres aux molécules (solubilité, toxicité…), les propriétés physico-chimiques et de la qualité du sol (teneur en MO, structure et texture,…) mais aussi du fonctionnement du milieu avec ses facteurs environnementaux tels : le climat, les pratiques agricoles, la pluviométrie et l’activité biologique (Coast, 1991 ; Lompo, 2004). est liée à la multiplicité de processus interconnectés et à la diversité des molécules utilisées. Après l’épandage sur les sols agricoles, une partie des pesticides rejoint l’atmosphère par volatilisation (émission des composés les plus volatils), les eaux de surfaces par ruissellement superficiel, ou encore les eaux souterraines par lixiviation (entraînement en profondeur). Une autre partie va subir des processus de photodécomposition sous l’action des rayons solaires. Tandis que la majeure partie des produits phytosanitaires séjourne dans le sol (INRA, 2000 ; Kersanté, 2003). Dès leur arrivée au sol, les pesticides se distribuent dans les phases liquide- solide -gaz selon leur constante d’équilibre d’adsorption, de désorption et de volatilisation (figure 5). Les processus qui vont conditionner le devenir des pesticides dans le sol et dans les eaux .