IMPACT DE LA QUALITÉ DES EAUX D’IRRIGATION SUR L’ACTIVITÉ MICROBIENNE DU SOL : CAS DES NIAYES DE PIKINE.

IMPACT DE LA QUALITÉ DES EAUX D’IRRIGATION SUR L’ACTIVITÉ MICROBIENNE DU SOL : CAS DES NIAYES DE PIKINE.

L’agriculture péri urbaine constitue une activité économique très importante dans la plu part des grandes villes d’Afrique de l’Ouest. Elle est, cependant, confrontée à un problème d’espace nécessaire à sa survie. À Dakar, au niveau de la zone des Niayes de Pikine, ce problème est accentué par la forte pression démographique associée à un taux d’urbanisation élevé. Cette situation a entraîné l’introduction de nouvelles pratiques culturales comme l’intensification et l’utilisation des eaux résiduaires pour irriguer les cultures. Ces pratiques culturales ont des impacts environnementaux principalement sur le sol et son fonctionnement micro biologique. Ces impacts, jusque-là, peu ou pas connus ont été l’objet de notre étude. Aucune variation significative n’a été observée entre les différents types de sols étudiés aussi bien pour la densité microbienne que pour l’activité enzymatique globale. Par contre pour la minéralisation du carbone, les sols irrigués avec les eaux usées et eaux de céanes ont montré des valeurs significativement plus élevées que celles qui sont obtenues au niveau des sols irrigués avec les eaux de mélange. Les variations de la densité et de l’activité microbiennes semblent surtout lier aux caractéristiques du sol notamment à sa teneur en carbone, azote et phosphore. Ces variations pourraient également être expliquées par l’acidification du sol et la richesse des eaux d’irrigation en nutriments qui empêche les micro-organismes naturels de fonctionner correctement.

La relation eau-agriculture est très complexe aussi bien sur les aspects de quantité que de qualité en particulier dans le secteur de l’agriculture péri-urbaine. Cette dernière est définie comme celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production (Fleury et Donadieu, 1997). Son rôle a toujours été de satisfaire les besoins alimentaires de la ville voisine, elle jouait également un rôle dans la gestion environnementale des effluents urbains (Fournier et al., 2002). Mais de plus en plus, « les espaces qui lui sont réservés ne constituant plus que la réserve foncière en attente d’urbanisation » (Fournier et al., 2002), l’agriculture urbaine et périurbaine continue de se faufiler dans les interstices et les espaces non occupés (S. T. Fall et A. S. Fall, 2000).

La zone des Niayes, principal site de l’agriculture péri-urbaine à Dakar, est confrontée, en plus d’un taux d’urbanisation élevé de 4 %, à l’ensablement des cuvettes entraînant la réduction des surfaces cultivables. Les producteurs confrontés au problème d’espace ont opté, afin d’améliorer les rendements, pour l’intensification ; 84 % des producteurs exploitent moins de 0,5 hectare (Diao, 2004). Cela entraîne des dommages très importants au niveau de l’environnement avec l’usage massif de pesticides mais aussi le pompage excessif, des ressources en eaux souterraines, qui favorise l’intrusion de l’eau de mer dans les nappes. La conséquence de cette surexploitation des ressources en eaux souterraines est la salinisation avec la remontée du biseau salé à certains endroits et le rabattement de la nappe en profondeur rendant l’eau impropre à une exploitation pour les activités agricoles.

LES EAUX D’IRRIGATION

Les méthodes utilisées pour déterminer la qualité de l’eau relèvent souvent de la chimie. Parmi les indicateurs chimiques de la qualité de l’eau, on peut citer les mesures de l’acidité, de la salinité, des diverses formes d’oxygène, de phosphore, d’azote, de pesticides et de métaux lourds. Les indicateurs chimiques ne représentent cependant qu’un moyen d’évaluer la qualité de l’eau. On est de plus en plus conscient de la nécessité d’aborder l’évaluation de la qualité de l’eau d’une façon plus globale, en examinant toutes les propriétés d’un plan d’eau, tant sur le plan physique et chimique que sur le plan biologique et écologique. Par exemple la détermination de la santé d’une communauté biologique qui vit dans un plan d’eau peut constituer une mesure indirecte de la chimie de l’eau ; par conséquent, aucune mesure seule ne peut garantir la qualité des eaux de surface (Chambers et al., 2000).

En arrivant au sol, l’eau de pluie s’évapore, s’infiltre ou ruisselle et rejoint les cours d’eau. La part prise par chaque processus dépend de la température, de la nature du sol, notamment de sa perméabilité (Miquel, 2003). L’importance du ruissellement est une variable déterminante car au cours de son parcours au sol, l’eau se charge de divers résidus et polluants sous formes particulaires, qui vont modifier sa composition. En hydrologie urbaine, on appelle eau pluviale, l’eau de pluie récupérée après ruissellement (Miquel, 2003). Les particules qui chargent l’eau de pluie, au cours de son parcours vers son exutoire, vont générer des matières en suspension qui augmentent la turbidité de l’eau. Ainsi 75 % à 85 % de la pollution contenue dans l’eau pluviale sont imputables au ruissellement (Miquel, 2003) source majeure de matières en suspension. Ce qui fait que plus de 90 % de la pollution sont sous forme solide, et non sous forme dissoute. Des polluants métalliques, notamment le plomb et le zinc (issus des toitures) sont également rencontrés dans les eaux de ruissellement qui deviennent ainsi toxiques ; une toxicité, particulièrement, aggravée par le ruissellement des eaux sur les chaussées.

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