NEMATODES PARASITES DES MUGILADE DES ESTUAIRES
Intensité moyenne
Anisakis sp.
L’intensité moyenne d’Anisakis sp. varie également suivant l’hôte et la localité. Ainsi, chez L. grandisquamis, ce paramètre écologique est plus élevé au Saloum qu’en Casamance ou au Sénégal. Chez M. bananensis, M. cephalus et M. curema, l’intensité moyenne d’Anisakis sp. obtenue dans l’estuaire du Saloum est inférieure à celle enregistrée dans le Sénégal. Chez L. grandisquamis, cette intensité moyenne ne connaît pas de variation saisonnière en Casamance où elle est égale à 1 quelle que soit la saison. Dans l’estuaire du Sénégal, elle est aussi égale à 1 en saison des pluies. La valeur enregistrée de ce paramètre au Saloum est de 1,5 ± 0,71 donc supérieure à celle obtenue dans les estuaires de la Casamance ou du Sénégal, mais la différence n’est pas significative (p = 0,670) (Figure 29). L’intensité parasitaire d’Anisakis sp. enregistrée chez M. bananensis varie suivant la localité. En effet, celle obtenue dans l’estuaire du Sénégal est significativement supérieure à celle enregistrée au Saloum (p = 0,000). En outre, au Saloum, la valeur de ce paramètre écologique est plus élevée en saison sèche (1,33 ± 0,5) qu’en saison des pluies (1,25 ± 0,45) avec une différence non significative (p = 0,717) (Figure 29). Comme pour la prévalence, nous constatons chez M. cephalus une intensité parasitaire plus élevée dans l’estuaire du fleuve Sénégal que dans l’estuaire du fleuve Saloum (p = 0,000). Ce constat reste également valable quelle que soit la saison. En saison des pluies, l’intensité moyenne d’Anisakis sp. (1,6 ± 0,71) est sensiblement égale à celle enregistrée en saison sèche (1,58 ± 0,64) au Saloum (p = 0,033). En revanche, dans l’estuaire du fleuve Sénégal, cette intensité est significativement plus importante en saison des pluies (3,09 ± 1,92) qu’en saison sèche (2,38 ± 1,5) (p = 0,038) (Figure 29). Dans l’estuaire du Saloum, chez M. curema, l’intensité moyenne d’Anisakis sp. suit la même tendance que la prévalence: elle est plus importante en saison des pluies (1,4 ± 0,97) qu’en saison sèche (1,16 ± 0,37), mais la différence n’est pas significative (p = 0,705). Au Sénégal, la valeur de ce paramètre enregistrée en saison sèche (1,64 ± 1,03) est supérieure à celle obtenue dans le Saloum quelle que soit la saison, mais la différence n’est pas significative (p = 0,122) (Figure 29). 93 Figure 29. Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de L. grandisquamis, M. bananensis, M. cephalus et M. curema. * = différence significative 0 0,5 1 1,5 2 2,5 Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de L. grandisquamis 0 0,5 1 1,5 2 2,5 SP SS SS SP Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de L. grandisquamis 0 1 2 3 4 5 Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. bananensis 0 1 2 3 4 5 SS SP SS SS Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. bananensis 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. cephalus 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 SP SS SP SS Saloum* Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. cephalus 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. curema 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 SP SS SS Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne d’Anisakis sp. parasite de M. curema
Contracaecum sp.
L’intensité moyenne de Contracaecum sp. chez L. dumerili au Saloum est significativement supérieure à celle obtenue en Casamance ou au Sénégal (p = 0,000). En Casamance, elle est plus élevée en saison des pluies (5 ± 0) qu’en saison sèche (3,33 ± 3,21), avec une différence non significative (p = 1). Dans l’estuaire du Sénégal, l’intensité parasitaire obtenue en saison sèche (10,25 ± 7,08) est supérieure à celle notée en saison des pluies (9,5 ± 10,61), mais la différence n’est pas significative (p = 0,893) (Figure 30). Celle notée chez L. falcipinnis est significativement plus élevée dans le Saloum que dans l’estuaire du Sénégal (p = 0,000). Sa valeur obtenue en saison sèche est supérieure à celle notée en saison des pluies quelle que soit la localité. En effet dans le delta du Saloum, l’intensité moyenne est de 10,47 ± 17,96 en saison des pluies et de 56,52 ± 69,1 en saison sèche (p = 0,000) tandis que dans l’estuaire du Sénégal, elle est de 2 ± 1,73 en saison des pluies et de 4,79 ± 6,68 en saison sèche. Du fait du faible nombre d’individus parasités de L. falcipinnis en provenance de l’estuaire du fleuve Sénégal, le test de Wilcoxon n’a pas pu être fait (Figure 30). Contrairement à ce qui a été noté chez L. dumerili et L. falcipinnis, l’intensité moyenne obtenue chez L. grandisquamis en Casamance (18 ± 9,54) est significativement supérieure à celle obtenue au Saloum (4,52 ± 3,82) (p = 0,012) (Figure 30). 95 Figure 30. Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. dumerili, L. falcipinnis et L. grandisquamis. * = différence significative 0 20 40 60 80 100 Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. dumerili 0 20 40 60 80 100 SP SS SS SP SS Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. dumerili 0 20 40 60 80 100 120 Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. falcipinnis 0 20 40 60 80 100 120 140 SP SS SP SS Saloum* Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. falcipinnis 0 5 10 15 20 25 30 Casamance Saloum Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. grandisquamis 0 5 10 15 20 25 30 SS SS Casamance Saloum Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de L. grandisquamis 96 L’intensité moyenne de Contracaecum sp. obtenue chez M. bananensis ne varie pas de manière significative suivant la localité (p = 0,432). Elle est de 26 ± 0 en saison sèche en Casamance, de 10,6 ± 14,06 et 11,89 ± 9,44 respectivement en saison des pluies et en saison sèche dans le Saloum et de 20,8 ± 20,7 en saison sèche dans le fleuve Sénégal. Dans le delta du Saloum, la variation de l’intensité parasitaire suivant la saison n’est pas significative (p = 0,1897) (Figure 31). Chez M. cephalus, l’intensité parasitaire notée dans le delta du Saloum (10,02 ± 14,06) est significativement supérieure à celle enregistrée dans l’estuaire du fleuve Sénégal (5,61 ± 6,79) (p = 0,001). Elle est également plus élevée en saison sèche qu’en saison des pluies quelle que soit la localité. En effet, dans l’estuaire du fleuve Saloum, elle est de 12,48 ± 15,65 vers en saison sèche et de 3,09 ± 1,81 vers en saison des pluies, avec une différence significative (p = 0,000). Au niveau de l’estuaire du fleuve Sénégal, la charge parasitaire est de 3,5 ± 2,78 vers en saison des pluies et de 5,93 ± 7,16 en saison sèche (p = 0,633) (Figure 31). L’intensité parasitaire moyenne chez M. curema en provenance du delta du Saloum (20,51 ± 48,99) est supérieure à celle notée dans l’estuaire du fleuve Sénégal (1 ± 0). Dans ce dernier milieu, du fait qu’il n’y a qu’un seul individu parasité, le test de Wilcoxon n’a pas pu être réalisé pour comparer les intensités moyennes suivant la localité. Cependant, ce paramètre écologique est plus élevé en saison sèche (21,75 ± 52,91) qu’en saison des pluies (13,45 ± 10,03) au Saloum, avec une différence non significative (W = 713 ; p-value = 0,4327), tandis qu’il est encore plus faible dans l’estuaire du Sénégal en saison sèche (Figure 31).
Cucullanus djilorensis n. sp.
L’intensité moyenne de Cucullanus djilorensis est de 1,92 ± 1. Ce parasite a infesté l’intestin de l’hôte à différents niveaux : intestin antérieur, moyen et postérieur (Figure 32). 97 Figure 31. Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. bananensis, M. cephalus et M. curema. * = différence significative Figure 32. Intensité moyenne de Cucullanus djilorensis n. sp. parasite de M. curema 0 10 20 30 40 50 Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité Intenité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. bananensis 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 SS SP SS SS Casamance Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. bananensis 0 5 10 15 20 25 30 Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité* Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. cephalus 0 5 10 15 20 25 30 SP SS SP SS Saloum* Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. cephalus 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Saloum Sénégal Intensité moyenne Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. curema 0 10 20 30 40 50 60 70 80 SP SS SS Saloum Sénégal Intensité moyenne Saison/Localité Intensité moyenne de Contracaecum sp. parasite de M. curema 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 SS Intensité moyenne Saison Intensité moyenne de Cucullanus djilorensis parasite de M. curema
Indice de dominance
Les valeurs de dominance des espèces parasites obtenues dans les populations-hôtes des différentes localités montrent que, dans les estuaires de la Casamance et du Saloum, Contracaecum sp. domine largement les autres nématodes présents alors que dans l’estuaire du Sénégal, c’est Anisakis sp. qui est fortement dominant sur Contracaecum sp. (Tableau 15). D’une manière générale, dans l’estuaire de la Casamance, en saison sèche, et dans celui du Saloum, quelle que soit la saison, les valeurs de dominance de Contracaecum sp. sont supérieures à celles d’Anisakis sp. En revanche, dans l’estuaire du Sénégal, le parasite dominant est Anisakis sp quelle que soit la saison (Tableau 16). En effet dans l’estuaire de la Casamance, L. dumerili est parasité par Contracaecum sp. toute l’année, L. grandisquamis et M. bananensis abritent uniquement des larves d’Anisakis sp. en saison des pluies. En saison sèche, les deux parasites sont présents dans ces hôtes avec une prédominance de Contracaecum sp. (Tableau 16). Dans l’estuaire du Saloum, L. dumerili rencontré seulement en saison sèche n’héberge que des larves de Contracaecum sp., L. falcipinnis se trouve infesté par Contracaecum sp. toute l’année. Dans la population de L. grandisquamis échantillonné en saison sèche, les larves du dit parasite sont dominantes. Elles le sont également toute l’année dans les populations de Mugil sauf chez M. cephalus où les larves d’Anisakis sp. sont légèrement dominantes en saison des pluies (Tableau 16). Dans l’estuaire du Sénégal, L. dumerili et L. falcipinnis sont seulement parasité par Contracaecum sp. toute l’année. L. grandisquamis est uniquement infesté par Anisakis sp. en saison des pluies. Quant aux populations de Mugil, elles se trouvent parasitées par les deux types de parasites, mais c’est Anisakis sp. qui possède les valeurs les plus élevées de l’indice de dominance (Tableau 16).
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