Généralités sur la culture de pomme de terre

Généralités sur la culture de pomme de terre

Origine, historique et répartition géographique : La zone originelle de la pomme de terre se trouve sur les hauts plateaux de la Cordillère des Andes, près du Lac Titicaca, à environ 3 800 m au-dessus du niveau de la mer, à la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Elle y était déjà cultivée il y a 9 000 ans (Rousselle et al, 1996).
Elle fut découverte par les conquistadors espagnols lors de leur invasion du Nouveau monde à partir de 1530. Une des premières descriptions de la pomme de terre fut donnée par un soldat prénommé Pero Cieza de León, qui, dans la description de ses déplacements de la Colombie à la Bolivie parlent des habitudes alimentaires des populations du Lac Titicaca (Rousselle et al,1996). L’introduction de cette plante en Europe se fit à la fin du XVIème siècle par l’Espagne vers 1570 et par les Iles Britanniques entre 1588 et 1593. Elle voyagea à travers l’Europe sous forme de présents exotiques, pris place dans les jardins botaniques et parvint dans les Indes et en Asie par l’intermédiaire des marins la consommant (Rousselle et al, 1996).
Mais c’est seulement dans les années 1770, lors des périodes de famine en Europe que cette plante prit toute son importance et commença à être cultivée à grande échelle pour devenir une culture de base au XIXème siècle (Faostat, 2008).
Taxonomie et Position systématique : La pomme de terre (Solanum tuberosum.L) est une dicotylédone appartenant à la famille des Solanacées (Rousselle et al, 1996). Selon Pursglov (1977), cette famille comprendrait 75 genres et plus de 2000 espèces.
La pomme de terre Solanum tuberosum L. a été décrite par Linné en 1753. Elle partage le genre Solanum avec au moins 1 000 autres espèces, dont la tomate. Ce genre ne compte qu’un petit dixième de Solanacées tubéreuses, réparties en 2000 espèces, entre autres, Solanum brevicaule (Bitter), Solanum Juzepczukii (Bit), Solanum stenotum (Juz. et Bit), Solanum curtilobum (Juz. et Bit) (Rousselle et al, 1996).

Importances de la pomme de terre

Importance économique : La pomme de terre est un légume qui occupe le cinquième rang mondial de l’alimentation humaine. Elle fournit au moins 12 vitamines et sels minéraux. Elle est par exemple très riche en vitamine C mais à une teneur assez significative en protéines, hydrates de carbone et fer.
Elle a une excellente valeur nutritive comparée aux céréales de grande culture. La pomme de terre est l’une des plus importantes et des plus populaires cultures à travers le monde, elle est cultivée dans quelques 130 pays. La production mondiale actuelle est d’environ 314 millions de tonnes de tubercules frais pour une superficie cultivée de 19,2 millions d’hectares (Faostat, 2008). Selon la campagne internationale de la pomme de terre (CIP), la production de pomme de terre dans les pays en développement est en expansion depuis la fin des années 1990: augmentation de 4,5% de la production annuelle de tubercules et de 2,4% de la superficie ensemencée. Elle est accompagnée d’une baisse du taux de croissance des superficies en maïs, en blé et en riz, particulièrement en Asie. L’augmentation des zones irriguées est le principal facteur de cette expansion (CIP, 2015).
En Afrique, la pomme de terre est surtout considérée comme un légume saisonnier de valeur supérieure très apprécié dans les centres urbains où les habitudes alimentaires sont plus fortement influencées par l’Europe que dans les zones rurales. Sa consommation dans les pays subsahariens est estimée à : 10 kg/personne/an dans les pays de l’Afrique de l’Est et 30 kg / personne/an en Afrique Australe (CIP, 2015). Au Sénégal, la pomme de terre est l’un des produits agricoles les plus importants, tant par sa production que par sa consommation. Elle représente 10% environ de la production nationale de légume et près de 50% des importations. La production nationale est estimée à 7 029 tonnes, tandis que les importations sont de 26 769 tonnes (CIP, 2015). La production de la pomme de terre se situe entre le mois de janvier et le mois de mai. Selon Seck & Mbaye (2005), la majorité de la production est réalisée dans les régions de Dakar (24%) ; Thiès (62%) ; Louga (11,5%) et St Louis (1,77%).
Valeurs nutritionnelles : Il est vrai que la pomme de terre représente une bonne source d’énergie grâce à l’amidon renfermé dans son tubercule, elle contient environ 90 kcals pour 100 g. En comparaison à d’autres céréales, elle est peu calorique (100 et 250 Kcal pour le pain, les pâtes, le riz). La valeur nutritive de la pomme de terre est alors modifiée à cause de l’ajout par exemple, d’huile ou de crème lors des préparations(Rousselle et al, 1996).
La pomme de terre de conservation qui est la plus consommée renferme globalement 78 % d’eau pour 22% de matière riche.

Description botanique et morphologique

Les différentes espèces et variétés de pomme de terre ont des caractéristiques botaniques différentes. C’est pour cela qu’il est important de bien connaître les différentes parties de la plante. Racines : La pomme de terre forme des racines à partir des nœuds situés sur la partie basse de la tige. Les racines servent à l’absorption de l’eau et des nutriments. Elle forme également des stolons qui sont des rameaux souterrains avec croissance plagiotrope et dont les extrémités se développent en tubercules. Les stolons et les tubercules sont des organes souterrains avec, la capacité de formation de chlorophylle sous l’influence de la lumière (Nyabyenda, 2005). En comparaison avec d’autres cultures, le système racinaire de la pomme de terre est chétif. Tiges : Lorsque la plante germe à partir de graine, elle ne forme qu’une seule tige principale, tandis que celle qui germe à partir du tubercule peut en produire plusieurs. Les tiges latérales se ramifient sur les tiges principales. En coupe transversale, les tiges sont rondes à anguleuses. Sur les bords se forment souvent des ailes ou des côtes. La couleur de la tige est généralement verte mais il arrive qu’elle soit rouge-brun ou pourpre. Les tiges portent les feuilles, les bourgeons auxiliaires des feuilles peuvent se développer et former des tiges latérales, des stolons, des inflorescences ou même des tubercules aériens. Le nombre de tige peut varier de 1 à 10 ont un port érigé au début, puis deviennent étalés par la suite (Sawyer, 1972).
Feuilles : Les feuilles sont alternes, disposées sur la tige en suivant une phyllotaxie spiralée avec une spirale génératrice tournant le plus souvent dans le sens senestre. Le port de la feuille, qui dépend de son angle d’insertion sur la tige, est un caractère variétal relativement stable. Dans toutes les parties vertes de la pomme de terre et principalement les feuilles, il y’ a présence de glycoalcaloïde toxique comme la Solanine (Rousselle et al, 1996).
Les feuilles sont normalement «composées», c’est-à-dire d’une nervure centrale «rachis» et de plusieurs folioles. Chaque rachis peut comporter plusieurs paires de folioles, plus une foliole terminale (Sawyer, 1972).
Inflorescences et fructifications : Les fleurs regroupées en cyme sont rarement fructifères, toutefois l’abondance de la fructification dépend de la variété. Les fleurs sont généralement de couleur blanche, rose, bleue ou lilas violacé. En général les variétés à peau blanche ont des fleurs blanches, tandis que les variétés à peau colorée ont des fleurs colorées (Nyabyenda, 2005). Ces fleurs donnent des fruits en forme de baie contenant des graines plates et blanchâtre, chaque baie peut contenir plusieurs dizaines de graines. Les graines de la pomme de terre ne sont utilisées qu’en amélioration génétique afin d’obtenir de nouvelles variétés.

Bio-écologie

Reproduction : La pomme de terre est une plante herbacée vivace (de par ses tubercules se développant à l’extrémité de ses tiges souterraines), mais on la cultive généralement annuellement (Rolot et al, 2002). Les tiges de section irrégulière sont présentes au nombre de 2 à 10, parfois plus. Celles-ci sont au départ dressées mais peuvent développer un port partiellement ou totalement rampant avec l’âge. Elles portent des feuilles composées de 3 à 5 paires de folioles qui selon leur aspect et leur coloration caractérisent les différentes variétés. Les fleurs, groupées en inflorescence cymeuse, apportent également des informations sur les variétés de par leur couleur, la forme de la corolle ou du stigmate ou encore certaines anomalies au niveau des étamines. Ces fleurs sont généralement autogames mais souvent stériles. Elles sont pentamères et produisent des baies vertes ou brunes violacées, jaunissant à maturité et fournissant à leur tour des graines.
Celles-ci sont peu utilisées pour la reproduction de pommes de terre par graines mais sont indispensables pour la sélection amélioratrice (Rousselle et al, 1996).
Le système souterrain est composé de racines fines, du tubercule-mère desséché, de tiges souterraines et de tubercules. Les tiges souterraines sont également appelées stolons ou rhizomes, elles sont courtes et leurs extrémités forment des tubercules. Ces organes portent les réserves nécessaires à la formation d’une nouvelle plante. En effet, la pomme de terre se reproduit principalement par multiplication végétative par le biais de ses tubercules.
L’ensemble des plantes provenant d’un même tubercule est un clone (Soltner, 2005). Les tubercules peuvent posséder des formes, une texture de peau, un grain et une couleur de chair différents. Il s’agit encore de caractères propres à identifier les variétés. La matière sèche produite par la plante y est stockée à hauteur de 75% à 85%. Le bourgeon terminal (bgt) appelé «couronne» se trouve à l’extrémité apicale du tubercule tandis que « l’ombilic », c’est-à-dire le point d’attache du stolon (st), est situé à l’extrémité opposée (talon). Les bourgeons axillaires sont nommés «yeux» et sont disposés sur tout le tubercule (Rousselle et al, 1996).

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Présentation de l’Agence Nationale d’Insertion et de Développement Agricole (ANIDA) 
I.1.1 Historique, missions et objectifs
I.1.2 Domaines d’activités
I.1.3 Principales réalisations et perspectives
I.2.Généralités sur la culture de pomme de terre 
I.2.1. Origine, historique et répartition géographique
I.2.2. Taxonomie et Position systématique
I.2.3. Description botanique et morphologique
a. Racines
b. Tiges
c. Feuilles
d. Inflorescences et fructifications
e. Tubercules
I.2.4. Biologie et reproduction
I.2.4.1. Reproduction
I.2.4.2. Exigences climatiques
I.2.4.3. Variétés
I.2.5. Importances de la pomme de terre
I.2.5.1. Importance économique
I.2.5. 2. Valeurs nutritionnelles
I.2.6. Généralités sur les bioagresseurs de la culture de pomme de terre
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Présentation de la zone d’étude 
II.2. Matériel et méthodes 
II.2.1. Matériel biologique
II.2.2. Autres matériels
II.3. Méthodes 
II.3.1. Pré-germination
II.3.2. Dispositif d’essai
II.3.3. Conduite de la culture
II.3.4. Observations et mesures
II.3.5 Récolte
II.3.6. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Observations agronomiques 
III.1.1Taux de germination
a. Comparaison de la précocité des modes de plantation
III.1.2. Nombre moyen de plants avec poussées latérales
III.2. Observations entomologiques et phytopathologiques
III.2.1. Les jassides : Jacobiasca lybica
III.2.2. Pucerons
III.2.3 : Incidence de Phthorimaea operculella sur la pomme de terre
III.2.4. Sévérité de Phthorimaea operculella sur la pomme de terre
III.3. Rendement 
III.3.1. Les pourritures
III.3.2. Les grenailles
III.3.3. Les verdissements
III.4. DISCUSSION
CONCLUSION 

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