Les minéralisations non aurifères
Le domaine archéen possède l’essentiel des réserves géologiques de fer du Craton Ouest africain avec d’importants gisements de type quartzites ferrifères. Il contient des gîtes de chrome (Guinée, Sierra Leone, Liberia) et de Ni-Co associés aux «ceintures de roches vertes» et/ou à des complexes basiques ultrabasiques stratifiés. Enfin, diverses occurrences de Pb, Mo et Sn sont présentes.
Le domaine éburnéen est pauvre en quartzites ferrifères (Tagini, 1971) et présente une large gamme de métaux exprimés. Il contient en particulier des gisements de Mn, Fe, Zn et Cu, portés principalement par les formations métasédimentaires de l’ensemble B1.
L’ensemble B2 renferme essentiellement des minéralisations associées à des complexes basiques-ultrabasiques : Fe, Ti, V à Tin Edia au Burkina-Faso (Neyberg et al, 1980), Ni-Co à Bonga et Dablo au Burkina Faso (Ouedraogo, 1987), Ni-Pt de Kadiolo au Mali (Bassot et al, 1981), Cr de Wemelhoro au nord de la Côte d’Ivoire (Regnoult, 1980).
Les minéralisations aurifères
Concernant le cycle métallogénique éburnéen, riche en or et en métaux de base, Milési.et al. (1992) distinguent 3 phases métallogéniques de l’or en relation avec l’évolution tectonique Éburnéenne. Deux périodes métallogéniques majeures découlent de ces trois phases : la première correspondrait à des minéralisations contemporaines du dépôt des ensembles B1 et B2 et se déroulerait sur un intervalle de 40 Ma.
La deuxième correspondrait à des minéralisations discordantes en relation avec les accidents cisaillants. Les déformations transcurrentes tardi-orogéniques D2 et D3 sont associées à des phases de granitisation.
Les minéralisations aurifères du protérozoïque inférieur sont réparties en différents types de gisements liés à différentes périodes métallogéniques .
Milési et al, en (1986) classent les gisements aurifères en 7 types en se basant sur la nature des roches encaissantes, les structures, la géométrie des corps minéralisés et les paragenèses qui sont : Type 1: minéralisations aurifères associées à des sulfures, et encaissées dans les turbidites tourmalinisées (Loulo, Mali);
Type 2: minéralisations à sulfures disséminés encaissées dans des roches volcaniques ou plutoniques (Yaouré, Côte d’Ivoire; Syama, Mali);
Type 3: conglomérats aurifères (district de Tarkwa, Ghana); Type 4: minéralisations discordantes à arsénopyrite aurifère (Ashanti, Ghana; Leube et al. 1990) ce type de gisement est économiquement rentable.
Type 5: minéralisations quartzeuses discordantes à or natif et sulfures polymétalliques (Poura, Burkina Faso; Kalana, Mali et Sabodala au Sénégal); Type 6: placers alluviaux et éluviaux (partout dans le Craton Ouest Africain) ; Type 7: gîtes latéritiques (Ity, Côte d’Ivoire).
Milési et al, (1989) considèrent que les gisements de type 4 et 5 sont formés de minéralisations aurifères discordantes et les gisements de type 6 et 7 sont considérés comme secondaires.
Les altérations hydrothermales
Plusieurs types d’altérations ont été décrits dans le secteur (Barry, 2011). Il s’agit essentiellement de la carbonatation liée à l’albitisation, la chloritisation rencontrée dans la plupart des sondages antérieurs, la séricitisation rencontrée dans les parties profondes des trous de sondage et enfin la silicification. Les études métallogéniques réalisées dans cette partie du Groupe de Mako indiquent d’une manière très nette la présence de minéralisations sulfurées représentées par la pyrite, l’arsénopyrite et la chalcopyrite à l’intérieur desquelles l’or se trouve généralement disséminé. Par ailleurs, l’oxydation se caractérise par la présence d’oxyde de fer qui affecte la plupart des formations superficielles.
Les différentes lithologies
Les granites : On les retrouve dans les parties NW et SE du secteur. Ce sont des affleurements massifs décamétriques de texture grenue, de couleur leucocrate (granite de Bouroum-bouroum). Les minéraux caractéristiques sont : quartz, feldspaths alcalins, les plagioclases, les amphiboles et les biotites. Ils sont recoupés par des veines quartz et par des altérations de types séricites, kaolinites et limonites.Altérés ils forment une couche d’arène granitique très épaisse.
Les granodiorites : On les trouve dans tous le secteur étudié. On distingue plusieurs faciès de compositions minéralogiques différentes qui se présentent souvent sous forme de blocs métrique à décamétrique. Ces roches leucocrates de couleur rose claire avec une texture grenue sont constituées essentiellement de quartz, feldspaths alcalins, plagioclases, amphiboles et la plupart des roches sont riches en sulfures. Elles sont souvent affectés par des altérations de types kaolinites ou sericites. Dans la partie SW on trouve des granodiorites avec des enclaves de roches basiques (granodiorites de Diakhali), dans le SE et au centre du secteur on rencontre des granodiorites avec beaucoup de sulfures.
Les filons de quartz : Ils sont orientés N-S ou NE-SW. Ces directions sont également celles des structures majeures qui affectent les formations. Ils sont relativement abondants et sont accompagnés d’importants débris de démantèlements. Ils sont constitués de grains fins de quartz blanc laiteux, blanc rose et noir fumée. Parfois on les retrouve à proximité des dykes dolérites. Rhyodacites : On les trouve au centre du secteur souvent en blocs métriques à décamétriques. Ce sont des roches volcaniques acides (équivalents volcaniques des granodiorites), constituées de quartz, d’orthoses, de phénocristaux de plagioclases et de micas noirs ; tous ces minéraux sont noyés dans une matrice aphanitique. Par endroit on observe des contacts rectilignes entre les rhyodacites et les volcanosédiments.
Les dykes : Les Dolérites : Le secteur étudié est marqué par plusieurs affleurements de dykes dolérites orientés NNE à NE. Les roches sont débitées en blocs sub-arrondis. Ce sont des roches hypovolcaniques de texture microgrenue, les minéraux caractéristiques sont les plagioclases, les pyroxènes et d’amphiboles de types secondaires d’où leur couleur verte.
Les Rhyolites : On les trouve souvent à proximité des dykes de dolérites avec la même orientation que ces derniers. Ce sont des roches magmatiques effusives (équivalent volcanique des granites), riche en verre de teinte claire à microlites et phénocristaux rares. On y observe avec beaucoup d’injection de fluides hydrothermaux.
Gabbros : Ils se présentent sous forme de collines ou buttes. Ce sont des roches plutoniques basiques, constitués de pyroxènes, de plagioclases, d’amphiboles secondaires et présentent beaucoup de sulfures. Ils sont souvent affectés par des veines quartz. Les roches montrent une coloration verte due à la présence ‘amphiboles secondaires et de la chlorite. On y trouve plusieurs
variétés de gabbros : les gabbros avec phénocristaux de plagioclases, dans la partie SE, des gabbros avec des débris de roches acides et des gabbros avec des baguettes de pyroxènes. On observe par endroit des contacts entre les gabbros et les volcano-sédiments.
Les schistes : Ils représentent le seul faciès sédimentaire du secteur et affleurent généralement au niveau des cours d’eau et dans les endroits affectés par les phénomènes d’érosion. Les schistes contiennent du quartz et des plagioclases; de petits cubes de pyrite sont souvent visibles. Ils sont débités en plaquettes de tailles millimétrique à centimétrique. Lorsqu’ils sont altérés la roche prend une couleur blanche grisâtre ou verte jaunâtre.
Les volcano-sédiments : Ils sont de couleur noire brunâtre à texture souvent fine noyée dans une matrice gréseuse. Ils sont le plus souvent affectés par des stratifications, des schistosités, des plis et des fractures. Ils sont également intrudés par des veines de quartz.
La géochimie sol et termitière
La géochimie sol et celle termitière occupent une place de choix dans la prospection minière. Ces deux étapes successives sont essentielles voire indispensables ; La géochimie sol consiste à prélever des échantillons de sol en surface tandis que le prélèvement se fait sur des termitières en géochimie termitière.
L’échantillonnage en géochimie sol s’effectue selon les différentes étapes suivantes : l’identification de l’anomalie principale par une géochimie régionale à maille large (généralement 400 m x 100m) ;
la définition d’une grille d’échantillonnage (maille serrée 200m x 50 m, 100 m x 50 m etc…) à partir d’une ligne de référence parallèle à la direction des structures et des lignes traverses orthogonales à cette direction. Les points d’échantillonnage correspondent aux nœuds de la grille.
le prélèvement d’un échantillon de sol pesant 3 Kg sur chaque point à 40 cm de profondeur (horizon B). Les prélèvements sont ensuite conditionnés dans des sacs avec des étiquettes comportant leur description, leur numéro et les coordonnées GPS de leur point de prélèvement. La géochimie termitière obéit au même principe cependant, l’échantillon de 3 Kg est prélevé par rainurage et homogénéisation à la base, au sommet et sur quatre autres côtés d’une termitière. Ces échantillons sol et termitière sont envoyés par la suite au laboratoire pour analyse. Dans ce lot d’échantillons, sont insérés des échantillons de contrôle (standards, blanks et duplicates) dont la teneur en or est déjà connue. Cela permet de vérifier la fiabilité des résultats du laboratoire.
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1ERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE1 : GENERALITES
I. –CONTEXTE GEOLOGIQUE
1-Le Craton Ouest Africain
2- La Boutonnière de Kédougou-Kéniéba (BKK)
2-1 Contexte lithologique de la boutonnière de Kédougou- Kéniéba
2 1a- Le Groupe de Mako
2 1b- Le Groupe de Dialé-Daléma
2 2- Contexte structural de la boutonnière
II. –LES MINERALISATIONS DU CRATON OUEST AFRICAIN
1- Les minéralisations non aurifères
2- Les minéralisations aurifères
3- Les minéralisations aurifères de la BKK
5- Conclusion partielle
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU PERMIS DE SOUNKOUNKOU
1- Contexte géographique et géomorphologique
2- Contexte lithologique du permis de Sounkounkou
3- Contexte structural du secteur de Sounkounkou
4- Le régolite du secteur
5- Les altérations hydrothermales
6- CONCLUSION PARTIELLE
2EME PARTIE : CARTOGRAPHIE REGOLITIQUE, LITHOLOGIQUE ET STRUCTURALE DU SECTEUR SOUNKOUNKOU OUEST
CHAPITRE1 : Objectif, Méthodologie et Matériel utilisé
1- Objectif
2- Méthodologie
3- Matériel utilisé
CHAPITRE2 : CARTOGRAPHIE REGOLITIQUE
1- Etude régolitique
1-1-1. Le régime latéritique
1-1-2. Le régime érosionnel
1-1-3. Le régime dépositionnel
1-1-4. Le régime cours d’eau
2- Carte régolitique
CHAPITRE3 : ETUDE LITHOLOGIQUE
1- Les différentes lithologies
1 1- Les granites
1 2- Les granodiorites
1 3- Les filons de quartz
1 4- Rhyodacites
1 5- Les dykes
1 6- Gabbros
CHAPITRE4 : ETUDE STRUCTURALE
1- La cartographie aeromagnetique
2- Cartographie structurale
2 1- Introduction
2 2- Les structures cassantes
2 2 1-Les fractures
2 2 2-Les failles
2 2 3-Les veines et veinules
2 3- Les structures ductiles
2 3 1- Schistosités S1
2 3 2- Les linéations
2 4 3-Les plis et microplis
2 5- Les contacts mésurés
3- Carte litho-structurale interprétative
4- Conclusion partielle
TROISIEME PARTIE : ETUDE DE LA MINERALISATION AURIFERE
CHAPITRE1 : LES MINERALISATIONS AURIFERE
1- La géochimie sol et termitière
1 1- But et principe
1 2- Résultats et interprétations
CHAPITRE 2 : MODELE DE MINERALISATION
CONCLUSIONS GENERALES ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES