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Mise en relation des spéculations par une approche systémique
Le logiciel MARKOV renseigne sur les relations qui peuvent exister entre les différentes spéculations. Il sert de guide pour savoir si un produit peut être traité comme une filière ou un système. Bien qu’actuellement l’intégration du monde rural au marché soit devenue une priorité, il ne faut cependant pas sortir du fait que certaines spéculations ne peuvent s’acquitter de leur interdépendance vis-à-vis d’autres cultures, sous peine de ne jamais aboutir aux objectifs fixés et même de détruire l’avenir des autres cultures. C’est pourquoi certains programmes et projets de développement, mettant sur le devant la « filière », échouent.
Relation des spéculations entre elles
Ces 20 spéculations sont en relation directe selon le graphe obtenu à partir de l’insertion de données dans le logiciel MARKOV
Les flèches reliant une spéculation à une autre représentent la relation de dépendance entre elles. Cette relation peut être expliquée par l’affectation de ressources d’une spéculation à une autre. Une perturbation sur une culture entraînera donc une réaction à la chaîne. Cependant, ce ne sont pas toutes les spéculations d’après le graphe qui partagent le même destin, quelques unes ne sont en relation avec les autres. On peut noter que la Salade, le Concombre sortent du lot. Elles peuvent donc être traitées indépendamment ; leur destin n’a d’impact sur aucune culture. Ce sont donc des produits qui peuvent faire l’objet d’une approche filière vue leur capacité à s’autofinancer. Pour la spéculation ACT ou Activités secondaires qui est aussi isolée, au lieu de financer l‘agriculture ou l’élevage, les ressources qui en sont issues sont destinées à d’autre satisfaction ou besoins du ménage : besoins physiologiques, scolarité, JIRAMA…
Typologie de l’exploitation
Le choix de la culture en question s’est porté sur le Poireau du fait que, 96% de la population étudiée pratique la culture. La typologie peut alors être obtenue grâce au choix de la spéculation « Poireau » comme tête du système ou sommet départ. 6 types d’exploitation ont été enfin retenus, à savoir :
– Type 1 : Poireau – Tisam
– Type 2 : Poireau – Bœuf
– Type 3 : Poireau – Tisam – Riz
– Type 4 : Poireau – Tisam – Bœuf
– Type 5 : Poireau – Bœuf – Riz
– Type 6 : Poireau – Tisam – Riz – Bœuf
Le graphe représente le chemin emprunté par chaque spéculation pour arriver à former une typologie.
Chaque type va être mis à analysé afin d’apprécier son évolution, de sa phase initiale jusqu’à sa phase de saturation, tout en soulignant l’inter connexité des spéculations qui sont comprises dans chaque type d’exploitation.
Type 1 : POIREAU – TISAM
C’est la typologie la plus exploitée au niveau de la commune car elle concerne les 20,79% des producteurs de Poireau dans la commune d’Alasora.
Connexité
Les spéculations Poireau et Tisam sont fortement corrélées. Le graphe de connexité suivant fait apparaître que ces dernières se financent mutuellement. C’est grâce au financement apporté par le Poireau que le Tisam pourra survivre, vice et versa. La majorité des exploitants cultivent ces 2 spéculations sur la même terre, utilisent une même quantité d’engrais.
La flèche fait apparaître donc cette relation de dépendance de l’une envers l’autre, la chaîne ne saurait être brisée sous peine de détruire les 2 spéculations.
Itérations parcourues avant stabilité
Ce système évolue aussi dans le temps. Une prospection du présent vers un futur proche permettrait de savoir après combien d’année le système arrivera à sa stabilité. Arrivé à ce point, le système poursuivra une ligne constante. 3 itérations seront donc nécessaires pour arriver à ce stade dont les schémas retracés en figure 12.
On en déduit, à partir de ces itérations une expression numérique donnée par le tableau n°03
– Ce tableau renseigne sur les probabilités que les ressources issues de la spéculation Poireau peuvent être affectées à la même activité et à la spéculation Tisam au fil des années. On voit bien que la probabilité pour que le Poireau finance le Tisam est plus grande que la probabilité pour qu’elle affecte ses ressources dans son propre développement.
– Quant à la culture de Tisam, celle-ci va affecter la majeure partie de ses ressources à son propre développement jusqu’à la troisième année et consacre le reste au Poireau.
– Étant donné que la spéculation en abscisse soit comprise dans le système où la spéculation en ordonnée est la tête, la probabilité est bien distincte sur le schéma. On voit nettement que les cultures sont interdépendantes l’une envers l’autre.
Evolution de la production
La figure ci après renseigne sur l’évolution de la production de la spéculation tête (Poireau) dans le temps. On note que la culture commence à stagner au bout de la 3ème année pour ne croître que faiblement après.
Ces croissances numériques permettront de dégager par la suite la production annuelle, mais aussi, et la plus importante, la capacité limite de production du Poireau, pour ce premier type de production.
Capacité limite de production
Le tableau suivant représente les productions respectives des 3 itérations parcourues avant saturation du système ainsi que leur croissance. La capacité limite est obtenue en année 3
On voit par la suite qu’à partir de la 3ème année avec la production de 3187 kg, le taux de croissance commence à s’aligner sur un même chiffre. Alors que la quantité moyenne produite a été de 1 654 kg à la première année, la capacité limite représente presque le double de son état initial, l’idéal serait donc de changer de politique de production à partir de ce point.
Type 2 : POIREAU – BŒUF
Ce deuxième type concerne les 14,42% des exploitants dans la commune d’Alasora qui représente le troisième type le plus exploité.
Connexité
Le graphe ci après fait montrer l’inter relation qu’il y a entre les spéculations Poireau et Bœuf et qui fait sortir leur réciprocité.
Fig14 : Graphe relatif à la connexité
Source : Auteur
Comme pour le premier type, cette relation de dépendance entre les deux unités de spéculation est surtout justifiée par l’affectation de ressources de l’une vers l’autre. La flèche à double sens témoigne de l’affectation de ressources du Poireau vers le Bœuf et de ce dernier vers le Poireau.
Itérations parcourues avant stabilité
Le système atteindra sa maturité après 4 itérations dont les graphes sont montrés sur la page de gauche. On en déduit alors que, les ressources obtenues de la culture de Poireau sont en grandes parties consacrées à l’élevage de bovin. A son tour, ce dernier affecte presque également ses ressources pour son propre développement et à celui de la culture tête. A la 4ème itération, la spéculation Poireau consacre un peu plus ses ressources pour son devenir mais en affecte toujours autant vers l’élevage bovin. Quant à ce dernier, ses ressources lui sont, en grande partie, affectées.
Le tableau suivant donne les indications des schémas ci présentés et fait apparaître le taux de probabilité auquel la spéculation Poireau puisse financer son développement et celui de la spéculation Bœuf.
On constate d’après ce tableau qu’il y a plus de probabilité pour que les ressources de l’exploitation soient consacrées au Bœuf à la première année. Cependant, cette probabilité diminue à la dernière itération au profit de la spéculation tête. Et une fois de plus, ce tableau montre l’importance de l’une des spéculations sur l’autre.
Evolution de la production
Le graphe renseigne sur la croissance de la production dans le temps à partir de sa phase initiale, de sa phase de transition jusqu’à sa phase de saturation.
Les tendances temporelles de la production sont alors évoquées. 4 itérations suffisent pour que le système soit saturé. On remarque que la pente se stabilise, en effet à partir de la 4ème année.
Capacité limite de production du type 2
Le tableau ci après va permettre de dégager la capacité limite de production.
La capacité limite de production est de 3 607 kg. Le tableau fait apparaître la 5ème année juste pour prouver la saturation du système. En effet, la différence entre la production de la 4ème année à la 3ème est de 357 alors que celle de la 5ème à la 4ème est de 199. La différence entre les pentes justifie donc cette saturation. Selon les ressources affectées, la production croîtra jusqu’à la 4ème année et n’augmentera plus significativement.
Type 3 : POIREAU – TISAM – RIZ
Ce type de culture concerne les 21,4% des exploitants dans la commune d’Alasora, qui représente le deuxième type le plus important après le type «poi-tis ».
Connexité
Voici le graphe relatif à la connexité du système, montrant l’affectation des ressources de l’une des trois spéculations aux deux autres jusqu’à la stabilité du système.
Les trois spéculations sont en inter-connexité de par leur affectation réciproque de ressources ; ce qui est prouvé par les flèches à double sens.
Itérations parcourues avant stabilité
Quant à son évolution, ce système atteindra sa stabilité en 3 itérations dont voici le résumé par les graphes de la figure 18.
Ce qui est intéressant, c’est de voir, à partir de celles-ci qu’il existe plus de probabilité pour que les ressources issues du Poireau soient affectées au Tisam pour son propre financement ou de celui de la spéculation Riz. Il y a plus de chance aussi que la spéculation Tisam soit comprise dans le système et peu importe la tête de celui-ci.
En trois itérations il y aura évolution mais, les ressources affectées à chacune des spéculations auront augmentées mais conservent toujours les mêmes proportions qu’à sa phase initiale. Le tableau suivant fera apparaître clairement l’évolution de ce système.
En 3 itérations, la probabilité n’a pas changé significativement ; ce qui démontre l’importance de la spéculation Tisam dans l’exploitation. En effet, plus de 50% des ressources du Poireau sont affectées à la spéculation Tisam. Les 50% restants sont partagés pour les 2 spéculations restantes dont la tête du système et le Riz. Pour cette exploitation, le Tisam demeure primordial.
Evolution de la production
La figure 19 ci après montre l’évolution de la production de Poireau.
La figure fait apparaître clairement à partir de la 3ème année, une tendance constante de la production, et ceci dans le temps.
Capacité limite de production du type 3
Il n’est pas difficile en effet de s’apercevoir qu’à partir de la 3ème itération, la production se stabilise. Aussi, la capacité limite sera atteinte à ce point. Le tableau 09 montre le récapitulatif de la production de la situation initiale jusqu’à la dernière itération qui est :
Tableau 08 : Production par itération Poi-Tis-Riz
La capacité limite de production de poireau est de 3 221,58 kg. La production des prochaines années ne s’éloignera pas de cette quantité.
Type 4 : POIREAU – TISAM – BŒUF
Ce type 4 concerne les 13,9 % de la population étudiée dans la commune d’Alasora. Sa situation se présente ainsi :
Connexité
La figure relative à la connexité du système montre l’affectation des ressources sur les 3 spéculations composant le système.
Fig20 : Graphe relatif à la connexité
Source : Auteur
Conformément aux types présentés, le système présente des spéculations qui sont interdépendantes les unes des autres.
Itérations parcourues avant stabilité
Ces spéculations évoluent ensemble indéfiniment mais cependant atteignent leur maturité en six années, dont les itérations parcourues jusqu’à la saturation du système sont présentées sur la figure 21.
Une fois de plus, pour les six itérations, les probabilités sont les même pour que les ressources provenant de la spéculation Poireau soient affectées à la spéculation Tisam et l’élevage de Bœuf. Cependant, elles apparaissent plus grandes que celles consacrées à l’autofinancement. Néanmoins en 6 itérations le système va évoluer et on remarquera que, le financement pour la culture Tisam aura augmenté mais ; il évolue avec celui de la spéculation Bœuf.
La culture de Tisam affecte, quant à elle la plus grande partie de ses ressources à l’augmentation du troupeau et partage le restant à son autofinancement et au financement en ressources de la culture Poireau. Il en est de même cas pour l’élevage de bœuf avec la culture de Tisam.
Cette situation aura bien changée en 6 itérations car ces deux spéculations vont consacrer la grande partie de leurs ressources à leur auto financement ; ce qui est le cas de la culture Tisam ; mais elle va augmenter les moyens à affecter pour l’élevage. Cette dernière augmentera aussi plus de ressources à son développement tout en consacrant plus de financement vers la culture Tisam. Le tableau 9 va servir de résumé montrant la probabilité à laquelle la spéculation tête va affecter ses ressources vers la culture de Tisam et l’élevage de Bœuf et vers elle-même pour les 6 itérations.
Table des matières
INTRODUCTION
I – METHODOLOGIE
1.1. Etude exploratoire
1.1.1. Elaboration protocole de recherche
1.1.2.Recherches bibliographiques
1.1.3. Elaboration questionnaire
1.2. Travaux de reconnaissance
1.3. Enquêtes formelles
1.4. Traitement de données
1.4.1. Saisie et apurement
1.4.2. Traitement proprement dit
1.4.2.1. Détermination de la potentialité agricole
1.4.2.2. Mise en évidence de l’inter connectivité des spéculations
a. Obtention des données de base
b. Insertion des données de base dans le logiciel Markov
1.4.2.3. Evaluation financière
a. Calcul
b. Interprétation des valeurs
1.5. Difficultés rencontrées
II – RESULTATS
2.1. Matrice BCG
2.2. Mise en relation des speculations par une approche systémique
2.2.1. Relation des spéculations entre elles
2.2.2. Typologie de l’exploitation
2.2.2.1. Type 1 : POIREAU – TISAM
a. Connexité
b. Itérations parcourues avant stabilité
c. Evolution de la production
d. Capacité limite de production
2.2.2.2. Type 2 : POIREAU – BOEUF
a. Connexité
b. Itérations parcourues avant stabilité
c. Evolution de la production
d. Capacité limite de production du type 2
2.2.2.3. Type 3 : POIREAU – TISAM – RIZ
a. Connexité
b. Itérations parcourues avant stabilité
c. Evolution de la production
d. Capacité limite de production du type 3
2.2.2.4. Type 4 : POIREAU – TISAM – BOEUF
a. Connexité
b. Itérations parcourues avant stabilité
c. Evolution de la production :
d. Capacité limite de production du Type 4
2.2.2.5. Type 5 : POIREAU – BOEUF – RIZ
a. Connexité
b. Itérations parcourues
c. Evolution de la production
d. Capacité limite de production du Type 5
2.2.2.6. Type 6 : POIREAU – TISAM – RIZ – BOEUF
a. Connexité
b. Itérations parcourues
c. Evolution de la production
d. Capacité limite de production du type 6
2.3. Evaluation financière
2.3.1. Type1-Poireau-Tisam
2.3.1.1. Formation de revenu
2.3.1.2. Situation économique
2.3.1.3. Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité
2.3.2. Type 2-Poireau-Boeuf
2.3.2.1. Formation de revenu
2.3.2.2. Situation économique
2.3.2.3.Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité interne
2.3.3. Type 3-Poireau-Tisam-Riz
2.3.3.1. Formation de revenu
2.3.3.2. Situation économique
2.3.3.3. Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité interne
2.3.4. Type 4-Poireau-Tisam-Boeuf
2.3.4.1. Formation de revenu
2.3.4.2. Situation économique
2.3.4.3. Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité interne
2.3.5. Type 5-Poireau-Boeuf-Riz
2.3.5.1. Formation de revenu
2.3.5.2. Situation économique
2.3.5.3. Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité interne
2.3.6. Type 6-Poireau-Tisam-Riz-Boeuf
2.3.6.1. Formation de revenu
2.3.6.2. Situation économique
2.3.6.3. Rentabilité des investissements
a. Valeur actuelle nette
b. Taux de rentabilité interne
III – DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
3.1. Potentialité agricole
3.2. Capacité limite de production
3.3. Typologie de l’exploitation :
3.3.1. Poireau – Tisam
3.3.2. Poireau – Boeuf
3.3.3. Poireau – Tisam – Riz
3.3.4. Poireau – Tisam – Boeuf
3.3.5. Poireau – Boeuf – Riz
3.3.6. Poireau – Boeuf – Riz – Tisam
3.4. Recommandations générales
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES