PLACE DU SCANNER ABDOMINAL DANS
LES COMPLICATIONS DE LA MALADIE DE CROHN
ASPECTS SCANNOGRAPHIQUES
Atteinte murale
Epaississement pariétal
Un épaississement de la paroi digestive était retrouvé chez 122 patients (97.6%). Il était multifocal chez 40 patients et localisé chez 82 patients. Il a intéressé la dernière anse iléale dans 69 cas (30.4%) suivi par les lésions iléales segmentaires (21.8%) et celles du colon transverse (8.8%). Les topographies de l’épaississement pariétal sont détaillées dans le tableau III. Tableau III : Topographie de l’atteinte murale au scanner. Topographie Nombre Pourcentage (%) Dernière anse iléale 69 35.8% Iléale segmentaire 42 21.8% Colon transverse 17 8.8% Colon gauche 14 7.3% Colon droit 11 5.7% Rectale 10 5.2% Caecale 8 4.1% Duodénale 6 3.1% Jéjunale 5 2.6% Sigmoïdienne 5 2.6% Anale 2 1% Gastrique 2 1% Œsophagienne 2 1 % TOTAL 193 100% 9 TDM abdominale après injection de PDC iodé au temps portal, (A) et (B) en coupe axiale, (C) en reconstruction sagittale et (D) en reconstruction coronale, chez une patiente de 64 ans suivie pour MC depuis 12 ans et reçue pour douleur abdominale, montrant un épaississement pariétal de topographie : œsophagienne, pylorique, colique droite et grêlique (flèche) avec un épanchement liquidien de faible abondance au niveau de la fosse iliaque droite (FID) (tête de flèche). Figure 3 : Epaississement pariétal.
Rehaussement pariétal
Un rehaussement de la paroi digestive a été retrouvé chez 103 patients (82.4%). Un rehaussement muqueux ou stratifié était retrouvé chez 65 patients (52%). Un rehaussement transpariétal homogène non spécifique était retrouvé chez 38 patients (30.4%). Figure 4 : Répartition des patients en fonction du type de rehaussement pariétal. 52% 30,4% 17,6% Rehaussement muqueux ou stratifié Rehaussement transpariétal Absence de rehaussement 11 TDM abdominale avec opacification haute au Mannitol, après injection de PDC iodé au temps portal, en coupe axiale, chez une patiente de 53 ans suivie pour MC depuis 10 ans et reçue pour douleur abdominale et diarrhée, montrant un rehaussement muqueux de l’iléon. Figure 5 : Rehaussement muqueux. TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, en coupe axiale, chez une patiente de 46 ans suivie pour MC depuis 7 ans et reçue pour douleur abdominale, montrant un rehaussement transmural du colon gauche (flèche). Figure 6 : Rehaussement transmural.
Atteinte extra-murale
Une sclérolipomatose a été notée chez 81 patients (64.8%). La figure 5 montre la répartition des anomalies extramurales. Figure 7 : Répartition des anomalies extramurales objectivées au scanner. 81 62 57 28 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Sclérolipomatose Densification de la graisse mésentérique Signe de peigne Adénomégalies TDM abdominale avec opacification haute au Mannitol, après injection de PDC iodé au temps portal, en coupe axiale, chez une patiente de 46 ans suivie pour MC depuis 7 ans et reçue pour douleur abdominale, montrant une réaction sclérolipomateuse avec hypertrophie de la graisse mésentérique écartant les anses digestives (flèche). Figure 8 : Sclérolipomatose. TDM abdominale avec opacification haute au Mannitol, après injection de PDC iodé au temps portal, en coupe axiale, chez un patient de 32 ans suivi pour MC depuis 3 ans et reçu pour douleur abdominale et fièvre, montrant une augmentation diffuse de la densité du tissu graisseux péri pariétal (flèche). Figure 9 : Densification de la graisse mésentérique. 15 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, en reconstruction coronale MIP, chez une patiente de 38 ans suivie pour MC depuis 3 ans et reçue pour douleur abdominale, montrant une hyperhémie mésentérique périentérique et une dilatation des vaisseaux droits réalisant le «signe de peigne» (flèche). Figure 10 : Signe du peigne. 16 TDM abdominale avec opacification haute au Mannitol, après injection de PDC iodé au temps portal, en reconstruction coronale, chez un patient de 39 ans suivi pour MC depuis 3 ans et reçu pour douleur abdominale, montrant des ganglions et des adénomégalies mésentériques (flèche). Figure 11 : Adénomégalies mésentériques.
Complications
Les complications étaient rapportées chez 52 patients (41.6% des cas).
Abcès
Les abcès étaient trouvés chez 16 patients (12.8%). Ils siégeaient au niveau de la cavité abdominale dans 43.5% des cas. La répartition des abcès selon leur siège est détaillée dans le tableau IV. Tableau IV : Répartition des abcès selon le siège. Siège de l’abcès Nombre de cas Pourcentage (%) Intra-abdominal FID 9 90% 43.5% FIG 1 10% Pelvien Pré-sacré 1 20% Péri-anal 3 60% 21.7% Paroi vésicale 1 20% Juxta-pariétal Muscle psoas 3 37.5% 34.8% Paroi abdominale antérieure 3 37.5% Muscles fessiers 1 12.5% Muscles Para-vertébraux 1 12.5% TOTAL 23 100% 18 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) en coupe axiale, (B) en reconstruction coronale et (C) en reconstruction sagittale, chez un patient de 39 ans suivi pour MC depuis 3 ans et reçu pour douleur abdominale, montrant une collection au niveau de la FID (flèche) adossée à la paroi de la dernière anse et s’étendant au muscle transverse droit. Figure 12 : Abcès de la FID. A B C 19 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) et (B) en coupe axiale, (C) en reconstruction coronale et (D) en reconstruction sagittale, chez un patient de 34 ans suivi pour MC depuis 5 ans et reçu pour douleur abdominale et fièvre, montrant une collection hydroaérique du muscle psoas droit étendue au chef iliaque (flèche). Figure 13 : Abcès du muscle psoas droit. C D A B 20 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) et (B) en coupe axiale et (C) en reconstruction sagittale, chez un patient de 32 ans suivi pour MC depuis 3 ans et reçu pour douleur abdominale et fièvre, montrant une volumineuse collection pelvienne bilobée à contenu hydro-aérique (flèche). Figure 14 : Abcès pelvien. B A C
Fistules
Les fistules ont été trouvées chez 21 patients (16.8%). Trente-trois (33) trajet fistuleux ont été identifiés : dans 24.3% des cas, il s’agissait de fistules borgnes, suivis par les fistules ano-périnéales (15.2% des cas) et les fistules à trajet intra-péritonéal (15.2% des cas). Les différents types de fistules sont répartis dans le tableau V. Tableau V : Types de fistules notées au scanner. Type Nombre de fistules Pourcentage Borgne 8 24.3% Ano-périnéale 5 15.2% Intra-péritonéale 5 15.2% Entéro-entérale 4 12.1% Paroi abdominale 3 9.1% Entéro-cutanée 2 6.1% Entéro-colique 1 3% Entéro-sigmoïdienne 1 3% Entéro-vésicale 1 3% Muscle psoas 1 3% Muscles para-vertébraux 1 3% Muscle fessier 1 3% Total 33 100% 22 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) en coupe axiale, (B) et (C) en reconstruction sagittale et (D) en reconstruction coronale, chez un patient de 52 ans suivi pour MC depuis 8 ans et reçu pour douleur abdominale et fièvre, montrant deux trajets fistuleux : un borgne (tête de flèche), l’autre est en continuité avec un abcès du dôme vésical (flèche). Figure 15 : Fistule borgne et fistule entéro-vésicale. A B C D 23 TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) et (B) en coupe axiale et (C) et (D) en reconstruction sagittale, chez un patient de 32 ans suivi pour MC depuis 10 ans et reçu pour fièvre, montrant des multiples trajets fistuleux (flèches) faisant communiquer les abcès pré et rétro-sacrés avec la marge anale, les muscles grands fessiers et le compartiment superficiel des muscles para-vertébraux lombaires. Figure 16 : Fistules de la marge anale et des muscles grands fessiers et paravertébraux lombaires. A B C D
Sténoses
Un rétrécissement de la lumière digestive associé à une dilatation proximale était noté chez 33 patients (26.4%). Parmi 17 patients ayant présenté un syndrome occlusif clinique, un syndrome occlusif était confirmé chez 10 patients, soit dans 8% des cas : il s’agissait d’une occlusion haute dans 8 cas et d’une occlusion basse dans deux cas. TDM abdominale, après injection de PDC iodé au temps portal, (A) et (B) en coupe axiale et (C) en reconstruction coronale, chez une patiente de 45 ans suivie pour MC depuis 7 ans et reçue pour syndrome occlusif, montrant une sténose complète de la dernière anse iléale (flèche) avec distension diffuse des anses intestinales en amont (tête de flèche). Figure 17 : Sténose de la dernière anse iléale. B C A 25 1.4. Associations lésionnelles Une association des signes d’activité et de chronicité de la MC était retrouvée chez 95 patients (76%). Tableau VI : Répartition des associations lésionnelles élémentaires au scanner. Types de lésions Nombre de cas Pourcentage (%) Signes d’activité de la MC : – Epaississement pariétal et/ou – Rehaussement pariétal stratifié et/ou – Signe de peigne et/ou – Densification de la graisse mésentérique.
Autres signes
D’autres informations étaient fournies par le scanner : – Une sacroiliite chez 58 cas (46.4%). – Un épanchement intrapéritonéal chez 35 patients (28%). – Des calculs des voies urinaires non obstructifs chez 9 patients (7.2%). – Une appendicite chez 7 patients (5.6%). – Des calculs de la vésicule biliaire chez 4 patients (3.2%) – Une invagination intestinale aigüe chez 2 patients (1.6%). – Un anévrysme de l’aorte abdominale sous-rénale chez 1 patient (0.8%). – Une pancréatite aigüe stade B chez 1 patiente (0.8%). – Un pneumopéritoine avec extravasation du PDC chez 1 patient (0.8%) suite à une perforation intestinale.
INTRODUCTION |