FINANCE ET COMPTABILITE

FINANCE ET COMPTABILITE

La comptabilité générale se fixe divers objectifs dont l’importance des uns par rapport aux autre a varié au cours du temps. De la Renaissance au début du XIX ème siècle, elle a eu pour objet d’informer les premiers capitalistes de la situation des entreprises qu’ils finançaient et qui étaient principalement des sociétés coloniales. Le développement du capitalisme industriel et l’apparition des premières faillites va donner à la comptabilité générale une nouvelle mission, la protection des créanciers de ces entreprises. Aujourd’hui, s’ajoute un rôle fiscal puisque la comptabilité générale est à la base des impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux. La comptabilité se doit donc de fournir des informations permettant de connaître la situation des entreprises, mais aussi de l’expliquer.

C’est cette seconde fonction qui justifie la technique de la partie double. Toute opération de transfert de biens doit donner lieu à un enregistrement à la fois de ce qui sort de l’entreprise, dénommé « ressource », et de ce qui entre en contre-partie, dénommé « emploi ». Exemple : L’achat d’une machine d’une valeur de 50 000 € se traduit au niveau comptable par l’enregistrement suivant : 1) Sortie de 50 000 € de la trésorerie 2) Entrée dans le patrimoine d’un bien matériel d’une valeur de 50 000 €. Ce principe du double enregistrement ne souffre aucune exception. On notera, par ailleurs, que les enregistrements se font toujours en valeur monétaire courante, donc en euros. .. LE BILAN COMPTABLE Le bilan est un tableau qui fournit à un moment déterminé la situation patrimoniale de l’entreprise et l’explication de cette situation.

Il comprend deux parties : – l’actif où sont indiqués tous les biens possédés par l’entreprise : bâtiments, matériels, stocks, placements financiers et disponibilités monétaires ; – le passif où sont portés les moyens de financement de ces biens : apport initial des actionnaires ou associés dit « capital social », réserves constituées par les bénéfices non distribués des années précédentes, report à nouveau (explicité ultérieurement), bénéfices de l’année dits « résultat d’exploitation », emprunts souscrits auprès des banques dits « dettes financières ».

On peut retenir que le bilan est une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant donné. BILAN LE .. / .. / .. ACTIF PASSIF Batiments Capital social Matériels Réserves Stocks Report Placements financiers Résultat d’exploitattion Disponibilités Dettes financières Exemple : Une dizaine de personnes s’associent pour créer une société. Elles apportent globalement une somme de 400 000 € et obtiennent, par ailleurs, un prêt bancaire de 200 000 €. Avec cet argent, elles achètent du matériel pour un montant de 180 000 €. 1) Enregistrement de l’apport de 400 000 € : – entrée en caisse ou sur compte courant, c’est à dire comme disponibilités, de 400 000 € ; la rubrique « disponibilités » passe donc de 0 à 400 000 € ; – origine de cette somme : apport des associés sous forme de capital social ; la rubrique « capital social » passe de 0 à 400 000 €. 2) Enregistrement du prêt bancaire de 200 000 € : le même raisonnement est utilisé, seule l’origine des fonds est différente : – entrée en caisse de 200 000 € ; la rubrique « disponibilités » passe de 400 000 € à 600 000 € ; – origine de cette somme : prêt bancaire ; la rubrique « dettes financières » passe de 0 à 200 000 €. 3) Achat de matériel pour 180 000 € : – la rubrique « matériel » qui enregistre le patrimoine de l’entreprise en matériel passe donc de 0 à 180 000 € ; – le financement de cette opération est assuré par un paiement classique de l’entreprise donc la rubrique « disponibilités » est diminuée de 180 000 € et passe de 600 000 € à 420 000 € ; – à la différence des 2 premières opérations, ici, le financement n’est pas assuré par une augmentation du passif (patrimoine négatif) mais par une diminution de l’actif.

Les opérations d’exploitation

Les opérations décrites au bilan sont, par définition, des opérations qui touchent le patrimoine de l’entreprise. Elles n’ont de sens économique que si elles permettent le fonctionnement de l’entreprise : mise en route des machines, utilisation des matières premières, utilisation de personnel, vente …etc… Cette exploitation va également faire l’objet d’enregistrements comptables mais, cette fois, les rubriques composant le bilan ne vont pas convenir. Il va falloir créer des rubriques enregistrant les consommations de l’entreprise, appelées charges, et celles constatant une production, appelées produits.

Exemple : L’entreprise décrite dans les exemples précédents met en route sa production. Pour cela, elle utilise une partie de ses stocks de matières premières, soit 40 000 €, elle embauche du personnel qu’elle paie globalement 90 000 € (on négligera les charges sociales) et vend sa production pour 170 000 €. 1) Utilisation de 40 000 € des stocks : – il s’agit d’une consommation, donc, d’une charge de 40 000 € ; dans les charges, la rubrique « matières premières » passe de 0 à 40 000 € ; – en contre-partie, les stocks portés à l’actif diminuent d’autant et la rubrique « stock » passe de 120 000 € à 80 000 €. 2) Utilisation de personnel pour 90 000 € : – la rubrique « charges de personnel » passe évidemment de 0 à 90 000 €, le personnel constituant une consommation ; – ce personnel doit être payé et la rubrique « disponibilités » passera donc de 100 000 € à 10 000 €. 3) Vente de la production pour 170 000 € : – cette opération provoque une entrée d’argent et la rubrique « disponibilités » passe donc de 10 000 € à 180 000 € ; – le financement de l’opération est réalisé au moyen d’une vente et la rubrique « production vendue » passe de 0 à 170 000 €. A partir de cet exemple, on constate que l’utilisation des richesses de l’entreprise ne consiste pas seulement à acquérir du patrimoine (actif) et que le financement ne se fait pas seulement à partir de dettes ou d’apport d’associés (passif), d’où l’existence d’un second tableau appelé « compte de résultat » ou, selon son ancienne dénomination, « compte d’exploitation », composé d’une partie « charges » et d’une partie « produits ».

Alors que le bilan est une photographie du patrimoine à un instant donné, le compte de résultat est un film de l’activité pendant une période donnée. COMPTE DE RESULTAT DU .. / .. / .. AU .. / .. / .. CHARGES PRODUITS Matières premières et fournitures Production vendue Services extérieurs Production stockée Charges de personnel Charges financières Produits financiers Dotations Impôts sur les bénéfices Si l’on reprend le dernier exemple, on aura donc les 2 tableaux de synthèse suivants : BILAN LE .. / .. / .. ACTIF PASSIF Batiments 400 000 Capital social 400 000 Matériels 230 000 Réserves 0 Stocks 80 000 Report 0 Placements financiers 0 Résultat d’exploitattion 0 Disponibilités 180 000 Dettes financières 450 000 Total actif 890 000 Total passif 850 000 COMPTE DE RESULTAT DU .. / .. / .. AU .. / .. / .. CHARGES PRODUITS Matières prem.et fourn. 40 000 Production vendue 170 000 Services extérieurs 0 Production stockée 0 Charges de personnel 90 000 Charges financières 0 Produits financiers 0 Dotations 0 Impôts sur les bénéf. 0 Total des charges 130 000 Total des produits 170 000 .. ENREGISTREMENT DES OPERATIONS COURANTES Ce paragraphe va présenter diverses opérations courantes de comptabilité sous forme d’exercices d’application à difficultés progressives.

Il est vivement recommandé aux étudiants de suivre la progression proposée et de ne passer à l’exercice suivant qu’après avoir totalement assimilé le précédent. Exercice d’application n°2 : La société XYZ est créée le 1er janvier et est mise en exploitation immédiatement. Enregistrer les opérations et présenter le bilan et le compte d’exploitation le 8 janvier. – 01/01 : apport des associés par chèques 500 000 € ; – 02/01 : prêt bancaire accordé et versé 450 000 € ; – 02/01 : achat de matériels divers pour 480 000 € ; – 03/01 : achat de matiéres premières & fournitures 150 000 € ; – 03/01 : transfert immédiat vers la fabrication de 50 000 € de matières premières pour démarrage de l’exploitation ; – 06/01 : vente de la 1ère production pour un montant de 250 000 € ; – 07/01 : placement en SICAV de 200 000 € ; – 08/01 : paiement de dividendes de la SICAV montant 10 000 €. Cet exercice fait notamment apparaître la différence entre les sommes placées, qui constituent logiquement une partie du patrimoine et sont donc à l’actif, et le produit résultant de ces placements qui figurent au compte d’exploitation. Le même raisonnement est tenu pour le remboursement des emprunts ; le remboursement du « principal », ou remboursement proprement dit, vient en diminution de la rubrique « dettes financières », les intérêts sont enregistrés à la rubrique « charges financières ».

L’exercice comptable a, du fait de la loi, une durée d’une année. Il ne correspond pas nécessairement à l’année civile. A chaque fin d’exercice, un certain nombre d’opérations doivent obligatoirement être réalisées, avant le calcul du résultat d’exploitation. Par définition, ce résultat d’exploitation est constitué de la différence entre les produits et les charges de l’année, c’est un bénéfice s’il est positif, une perte s’il est négatif. … LES AMORTISSEMENTS Le calcul du résultat ne prend donc pas en compte les dépenses liés aux achats de bâtiments et de matériels qui figurent à l’actif et non aux charges. Ceci se justifie par le fait que ces bâtiments et matériels, appelés IMMOBILISATIONS, ont une durée de vie supérieure à un an, qu’ils permettent l’exploitation pendant plusieurs années et qu’on ne peut imputer intégralement leurs coûts aux charges de l’année de leur achat.

A l’inverse, le résultat est « faussé », si ces dépenses, souvent très lourdes, ne sont pas intégrées aux charges et n’ont aucune influence sur le résultat de l’entreprise. Le principe de l’amortissement permet de réaliser un « compromis » par le biais de la prise en compte de l’usure des immobilisations. On se limitera ici à la présentation du principe de base. La dernière opération enregistrée lors de l’exercice d’application n°4 est constituée de l’achat d’un bâtiment d’une valeur de 150 000 €. Si l’on suppose que ce bâtiment a une durée de vie prévisible de 15 ans, on en déduit qu’il perd chaque année, sur le plan comptable, 1/15 de sa valeur à neuf, soit 10 000 €. On enregistre alors à la fin de l’exercice : – Rubrique « dotations aux amortissements » (charges) : + 10 000 € ; – Rubrique « bâtiments » : diminution de 10 000 €. Ainsi, la dépense d’investissement est « étalée » pendant 15 ans dans les charges. Au bout de ces 15 ans, le bâtiment a une valeur nulle à l’actif ; ceci ne signifie pas qu’il n’est plus utilisable, il s’agit d’une valeur strictement comptable. La même opération va se réaliser avec le matériel. Dans la réalité, le calcul se fait immobilisation par immobilisation, en fonction de la durée de vie théorique. Naturellement, ces durées de vie ne sont pas « inventées » mais fixées en références à des normes légales et techniques. … LES IMPOTS SUR LES BENEFICES Une fois calculée la charge « dotations aux amortissements », on peut calculer le résultat brut : Résultat brut = produits – charges S’il est négatif, ce résultat brut équivaut au résultat net (perte).

S’il est positif, il y a bénéfice et création d’une dernière charge, l’impôt sur les bénéfices. Celui-ci est égal au résultat brut multiplié par le taux de l’impôt sur les bénéfices, dont le taux, en France, varie entre 15% et 40%, selon les cas et les périodes. Cette charge s’enregistre de la façon suivante : – rubrique « impôts sur bén. » : montant de l’impôt ; – rubrique « disponibilités » diminuée du même montant. On a alors : Résultat net = produits – charges (y.c. dotations et imp/ben) soit, Résultat net = résultat brut – imp./bén. … BILAN DE FIN D’EXERCICE Le calcul des résultats brut et net n’a pas donné lieu en tant que tel à un enregistrement, il a été effectué par une simple opération mathématique. Il va falloir, désormais, faire apparaître ce résultat net dans la rubrique « résultat » du passif du bilan, sous forme positive si c’est un bénéfice, sous forme négative si c’est une perte. La contre-partie de cette écriture comptable va être la « mise à zéro » de toutes les rubriques de charges et de produits. On retrouvera alors l’égalité : actif = passif en effet, actif + charges = passif + produits donne actif = passif + produits – charges donc : actif = passif + résultat. Ainsi, chaque année, en fin d’exercice, le compte de résultat est remis à zéro et le résultat transféré au passif du bilan, lequel est dénommé « bilan avant répartition ». … LE BILAN APRES REPARTITION Ce bilan est établi, en réalité, après que l’assemblée générale a décidé de l’affectation du résultat. S’il est négatif, ce résultat est transféré de la rubrique « résultat » à la rubrique « report à nouveau » où s’accumulent les déficits.

Si le résultat est positif, le contenu de la rubrique « résultat » est INTEGRALEMENT réparti entre : – la rubrique « réserves », forme d’autocapitalisation ; – la rubrique « report à nouveau », soit pour combler des pertes des années précédentes qui y sont inscrites, soit pour une mise en attente jusqu’à l’année suivante ; – la rubrique « disponibilités », sous forme de diminution, pour paiement des dividendes aux actionnaires. … EXEMPLE GENERAL A partir de la situation de la société XYZ à la fin de l’exercice n°4 et des informations suivantes, on va enregistrer l’ensemble des opérations de fin d’année. – Le bâtiment a une durée de vie de 15 ans ; – les matériels ont tous une durée de vie de 10 ans ; – le taux de l’impôt sur les bénéfices est de 40% ; – 60% des bénéfices sont distribués aux actionnaires, le reste est placé en réserves.

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