LES INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
ET L’EMPLOI
LES ENJEUX DE L’EMPLOI ET DE L’INVESTISSEMENT DIRECT ETRANGER
Cette partie sera consacrée pour la confrontation de différentes théories et concepts évoqués récemment avec les états de lieu et les réalités existantes à Madagascar. Chapitre I : Etude quantitative et qualitative des IDE à Madagascar. A la fin de ce chapitre, on essaye de dégager les valeurs de certains indicateurs de qualité et quantité des IDE. On ait que depuis l’adoption par le Gouvernement malgache d’une politique d’investissement à outrance, la rubrique « IDE » était devenue un des piliers de la Balance de Paiements. Ainsi, on se propose de pouvoir calculer la part de l’IDE dans le PIB, le degré d’ouverture de notre économie, les emplois créés par les entreprises d’investissement directs étrangers. Au niveau qualité, on peut par exemple discuter du respect ou non des différents règlements énoncés dans le contrant d’investissement, des conséquences de l’implantation de l’IDE sur le plan sociopolitique etc.
Analyse de l’évolution des IDE à Madagascar
Il ne suffit pas de suivre l’évolution des IDE mais il est beaucoup plus important de pouvoir l’expliquer pour enfin en définir par la suite une politique encore plus important que pertinente. Si on se contentait d’un simple commentaire dans la première partie, maintenant, on tenterait d’effectuer une analyse causale des différentes enregistrées. L’analyse de flux d’IDE par branche d’activité montre que depuis 2006, ils se concentrent essentiellement sur les « activité extractives » notamment minières qui accaparent 70,1%, 60,8% et 85,5% du montant total des flux d’IDE respectivement en 2006, 2007 et 2008. Cette situation confirme la stratégie d’accès aux ressources naturelles qui constitue le principal facteur déterminant des décisions des investisseurs directs étrangers dans les pays en développement. En fait, les investisseurs dans les pays développés industrialisés viennent dans les PED comme Madagascar pour tirer profit des ressources naturelles encore 37 inexploitées dans ces derniers. C’est pourquoi ils se concentrent dans les activités extractives notamment minier et pétrolier. L’évolution des flux d’IDE avant 2009 représentent une véritable fluctuation. Celleci est due à l’instabilité de notre environnement macroéconomique dont le contexte change facilement d’une année à une autre. Entre 2006 et 2007, les résultats à court terme des activités de QMM et Sherrits faisait déjà sentir car les capitaux reçus par les entreprises d’IDE à Madagascar se sont chiffrés à 1554 milliards d’Ariary, soit 11,2% du PIB nominal. Ensuite, plusieurs des investisseurs ont été convaincus par l’essor de leurs activités, et commençaient aussi à s’intéresser au pays. Ce qui explique davantage depuis 2008 la multiplication du nombre de pays qui s’investissent à Madagascar. En 2008, certain branches comme « transport et auxiliaire de transport » ; « activités financières », « commerce et réparation de véhicule » ont suivis les « activités extractives » qui est l’un des branche porteuses de l’investissement. Ce qui vérifie la prépondérance du secteur tertiaire. Par contre, l’année 2009 enregistrait un taux de croissance négative de près de 50% par rapport à l’année 2008, à cause des crises sociopolitique du pays. Car sous l’effet de la crise économique mondiale et la conjoncture politique, plusieurs projets ont été suspendus et certains financements ont été arrêtés. Il s’ensuit que « l’administration publique a dû amputer 571,9 milliards d’Ariary, soit 29,6% du montant des investissements publics prévu » . Cette diminution a fait baisser l’investissement total à 3229,7 milliards d’Ariary, qui représente seulement les 18,7% du PIB. Le taux de croissance du secteur secondaire a également fléchi en passant de 11,1% en 2008 à -0,2% en 2009. Le secteur textile, principalement enregistrait un taux de croissance négative de plus de -3,2 par rapport à 2008. Seuls, les sous-secteurs « activités financière » comme les « banque et Télécommunication » ont été épargnés en manquant, en 2009, respectivement des taux de croissance de 4,1% et 6 ,0% par rapport à 2008. S’ajoutent à ces sous-secteurs également mais cette fois du secteur primaire (agri business et pisciculture). L’entrée en phase d’exploitation du projet QMM peut contribuer dans l’explication de ce ralentissement à part la crise mondiale et sociopolitique nationale. Le flux d’investissements directs étrangers entrants est évalué à 1639,9 milliards d’Ariary en 2011 alors qu’il était de 1689,1 milliards d’Ariary en 2010, soit une baisse de 2,9% en termes de monnaie locale. Cette diminution est due essentiellement à la réduction du flux dans le poste « autres transactions ». Ce dernier a accusé une baisse de flux de capitaux de 9,7% par rapport à l’année précédente. Il faut remarquer que ce poste est composé surtout des dettes 32 Ministère des Finances et du Budget, « Loi des Finances 2010 », p3 38 envers les actionnaires ou groupe d’investissement. Par définition, les flux d’IDE sont constitués par l’ensemble de toutes les transactions entre une entreprise et son investisseur direct. Ces capitaux d’IDE sont divisés en capital, en bénéfice réinvestis et autre transactions : emprunts ou subvention accordés par l’investisseur direct à l’entreprise. Toutefois, le climat des affaires demeure incertain, l’effet de la crise sociopolitique s’est toujours fait ressentir durant l’année 2011 chez certaines entreprises à capitaux étrangers déjà implantées. En analysant par porté d’IDE, les flux du capital social qui a été de 49,3 milliards d’Ariary en 2011 contre -29 milliards en 201033. L’évolution positive du capital social est due principalement aux apports des entreprises d’investissement directs étrangers créées, au cours de l’année 2011. Malgré la crise et la dépréciation de la monnaie malgache dans cette période, certains investisseurs étrangers viennent de réaliser leur programme d’investissement dans le pays. Par conséquent, les flux d’investissement entrant en 2012 ont eu une légère augmentation de 9,1%34 en monnaie locale par rapport à celle de 2011. Et par poste d’IDE, les flux du capital social et de bénéfice réinvestis ont évolué positivement par rapport à 2011. Quant aux stocks d’IDE, son évolution se divise deux périodes différentes. La première, correspondant à l’année antérieure à 2004 et 2006, qui a été caractérisée par une faible pénétration des IDE dans l’économie. Le taux de croissance pour cette année est de 23%. La deuxième période est marquée par la mise en œuvre de deux grands projets miniers ; à partir de l’année 2006, qui a conduit à l’expansion des IDE pour atteindre les 13 009,8 milliards, soit équivalent de 5,8 milliards de dollars américains à la fin 2012. En 2007, On a enregistré une hausse considérable des stocks d’IDE en fonction de la réalisation de l’investissement. Mais vers la fin de l’année 2008, le stock d’IDE baisse un peu à cause de la diminution de la production. Elle passe de 112,0% en 2007, à 56,1% en 2008 et cela continu de baisser, suite à la crise locale en 2009. La croissance en valeur du stock d’IDE n’a été que 20%. Le fléchissement des IDE en 2009 est due en premier lieu par la régression des investissements reçus par le QMM car le projet ayant entamé sa phase d’exploitation, ensuite, la diminution nette du taux d’accroissement du poste « capital social » traduit plus ou moins par la crainte des investisseurs à réaliser de nouveau projets compte tenu de la crise politique à Madagascar et de la conjoncture mondiale. Le poids des IDE dans le secteur des « activités extractives » s’est encore renforcé durant l’année 2009. Son stock représente 74% de l’ensemble et est évalué de 4605 milliards d’Ariary. En termes de dynamisme, l’entrée dans la phase d’exploitation de l’ilménite a entrainé une baisse du taux d’accroissement des capitaux d’IDE en provenance des investisseurs directs. L’accroissement du stock d’IDE reçu par le QMM n’a été que d 19% en 2009 contre un taux envoisinant les 137% en 2008. En effet, les principales branches qui intéressent les investisseurs étrangers à Madagascar, mise à part les « activités extractives » est la branche « construction et BTP » qui représente 4,9% des stocks, la « Télécommunication », les « activités de fabrication » et enfin la branche « Hôtels et restaurants ». Le rythme de la croissance en valeur des stocks d’IDE tendait à diminue, en passant de 21,9% en 2010, 17,4% en 2011. En 2012, cette croissance a été de 17,8%. Cette légère hausse est due à l’importance accordée par les investisseurs au poste « autres transactions ». Quant aux pays d’origine, l’ampleur d’IDE reçus de la France vérifie davantage le partenariat entre les deux pays. Mais une nouvelle tendance s’est apparue en 2006 pour mettre le Canada en tête de liste. La mise en chantier du projet de Qit Madagascar Minerals S.A. Société anonyme de droit malgache, dont l’activité se focalise dans l’exploitation et l’extraction des sables minéralisés dans les sites de Mandena, de Petriky et de Saite-Luce, de la région d’Anosy en est l’essentielle la cause . QMM est en coparticipation avec Qit-Fer et Titane, une société filiale de Rio Tinto. Cette implantation suffit pour expliquer les changements en termes d’origine et de valeur du stock. Ainsi, les branches « construction et BTP, Activités financières ont eu des poids intéressants par rapport aux autre et à cause de lancement du programme de désenclavement des régions antérieurement encavés. Pour le cas des activités financières, l’origine de flux de capitaux en était le renforcement du système financier malgache. Postérieurement à l’implantation de QMM et Sherrit International, la branche des activités extractives est devenue le premier garant de toutes hausses futures du stock global. En comparant le taux de croissance annuel, celui de 2008 et 2009 restes le plus faible de toutes. C’était la conséquence éventuelle de crise politique qui s’est conjuguée aux impacts de la crise financière mondiale : des nombreux investisseurs ont dû fermer leurs portes par faute de moyen pour continuer. D’autres ont été parmi les victimes des pillages. A la fin de l’année 2009, le stock d’IDE hors « activités extractives » en provenance de la France est estimé à 383,5 milliards d’Ariary. La présence de la France dans notre économie est plus diversifiée à cause de la relation étroite entre Madagascar et France. En termes de stocks d’IDE, la première branche bénéficiaire des investissements français est celle des « Activités 40 financières »représentant 27,2% du stock d’IDE français. Cet apport de capitaux représente 42% de l’ensemble des stocks reçus par la branche. En 2012, les IDE de la France se sont orientés principalement vers les « activités financières », « activités extractives » et « commerce ». Pour ce qui est des investissements du Canada à Madagascar, ils ont été de 504 milliards d’Ariary en 2012 après de 502,3 milliards d’Ariary en 2011, soit une légère hausse de 0,3%. L’apport du Canada dans l’ensemble du flux d’IDE a été de 25,7% en 2012. Presque la totalité du flux d’IDE Canadien a été concentré dans la branche « activité extractives ».
Les impacts des IDE
En économie, toute agent « rationnel » a toujours un objectif de maximiser son gain. Etant « homo œconomicus », tout investisseur étranger, tout acteur économique malgache cherchent respectivement à optimiser le bien être de la population le capitaux rapatrié et le profit
Les effets directs de l’IDE
Ce sont les conséquences de la contribution directe de la firme dans l’économie. Une part de la valeur ajouté et directement injectée dans l’économie locale sous forme de rémunération du travail. A cause des IDE, le revenu des agents employés directement ou indirectement dans les investissements a beaucoup augmenté. La qualité de l’emploi est donc fonction de : la rémunération qu’il procure, la couverture sociale à laquelle il donne accès, la sécurité de l’emploi et les possibilités de promotion qui lui sont associées. Pour les entreprises franches en particulier, la faiblesse de la demande intérieure est composée par la main d’œuvres locaux qu’elles utilisent, les services auxquels elles ont recours et enfin la part de leurs investissements dépensée sur le marché intérieur, en plus, il y a les prestations et les charges liées aux différents services inhérents à leurs activités. Les consommations intermédiaires sont en grande partie effectuées au niveau local. La zone franche injecte des revenus dans l’économie, qui par le jeu du multiplicateur keynésien, est un facteur d’accroissement de la demande, et donc de recettes pour l’Etat. Indirectement, l’ensemble des impôts perçus grâce à l’usage des revenus qu’elles génèrent n’ont pu être que par leur présence. Un dynamisme de création d’emploi est remarqué dans les entreprises étrangères surtout dans la branche textile et habillement. Cette tendance est vraie pour presque les années considérées. En principe, par la stimulation d’investissements domestiques complémentaires, la mobilisation du travail local et par la création d’externalités qui permettent à l’efficience productive d l’économie d’augmenter, les IDE sont promoteurs de croissance économique. Mais cette promotion ne va pas de soi, elle obéit à certaines conditions comme les suivantes : l’imitation et l’apprentissage sont favorisés par la proximité géographique et culturelle. 43 L’écart technologique entre les pays investisseur et pays d’accueil est franchissable et la concurrence doit atteindre un certain niveau pour que l’entreprise locale accélère sa vitesse d’innovation Sur le plan international. La diminution de l’emploi dans les pays d’origine ayant fait une délocalisation. Ainsi la possibilité d’une division internationale du travail s’élève davantage. Une grande somme du montant investi est rapatriée sous forme de devises comme elle peut également être réinvestis ans le même pays d’accueil L’intensification de la concurrence tant au niveau national qu’international, ce qui provoque une tendance à la baisse des prix. Normalement, l’IDE est un meilleur moyen pour transférer les diverses technologies dans le monde entier, surtout avec le phénomène de la mondialisation. Ainsi, pourrait être corrigé l’écart existant entre les pays riche et pauvres. En réalité, la répartition des fruits des IDE accompagnée des conséquences de la mondialisation ne fait que creuser cet écart. Ceux qui tirent profit plus des IDE ceux sont les pays investisseur. On estime cette répartition de 20 et 80%. La forme la plus apparente des effets directs des IDE au niveau international c’est la redistribution de la main-d’œuvre, d’après Paul Krugman, dans son ouvrage intitulé « Economie internationale », « une telle redistribution de la main-d’œuvre a trois conséquences majeures » 38en sont les conséquences : La convergence des salaires réels : diminution dans le pays étranger et hausse dans le pays domestique. La migration des travailleurs d’un pays domestique réduit la production de ce pays. Par ailleurs, l’afflux des travailleurs accroît effectivement la production étrangère, ce qui largement compenser la baisse de la production domestique . La rémunération des propriétaires terriens du pays étranger augmente tandis que dans le pays domestique, elle diminue. Ainsi, « la mobilité internationale du travail accroit bien être global, mais elle fait des gagnants et des perdant » .
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