CARTOGRAPHIE PEDOLOGIQUE ET GEOLOGIQUE ET DE LA VEGETATION
Cartographie géologique
D’après la délimitation sur terrain (annexes) en confortant avec la carte géologique d’Ambositra, cette figure 6 a été obtenue. La mission de terrain a permis d’identifier dans ce secteur deux types lithologiques principaux : les roches de granitisation (Sous-secteur 1) de superficie 1,05 km² et le métagranitique (Sous-secteur 2) a superficie 8,55km². Le sous-secteur granitique principalement composée de feldspath et de quartz est un ensemble composé d’un socle entouré gneissique (annexe 3). Les charnockites, les granites migmatitiques quant à lui affleurent au sud-ouest de ce secteur. L’unité gneissique composée essentiellement de metagneiss est centrée sur le Fokontany Tsinjony où on trouve des bancs quartzites. Les migmatites solidifient l’unité de gneiss à l’est et possèdent un pendage vers le NE ; SW (annexe 2 ; 8), où on trouve aussi de filon basique d’orientation NW-SE (annexe 2). Les granites migmatitiques : Ces granites migmatitiques sont constitués principalement de quartz (56%), feldspaths potassiques et plagioclases, Ferromagnésiens (abondance des feldspaths et rareté des micas). Ils se caractérisent par leur texture massive et craquelé. Les charnockites : Ces charnockites sont des roches de composition granitique contenant de l’orthopyroxènes associés à des biotites, quartz, plagioclases et feldspaths potassiques. Elle est d’origine magmatique granitique. C’est le remplacement du minéral ferro-magnésien hydraté, la biotite, par l’orthopyroxène (figure 39), minéral de composition voisine, mais anhydre : pour simplifier, la charnockite est un granite anhydre. Les migmatites : Ces migmatites sont composés essentiellement de quartz (52%), feldspaths plagioclase et potassique, des biotites. Ils se caractérisent par leur texture granitique. Cette structure pétrographique signifie qu’il a été de déformation tel que linéation d’étirement senestre. Les migmatites embréchitiques (figure 11) est fortement potassique et riche en microcline. Les observations de terrain ont montré que ces embrechites reposent sur des migmatites fondamentales. Elles présentent un aspect bréchique. Les gneiss : Ces gneiss (figure 12) sont constitués essentiellement de quartz, feldspath, sillimanite, grenat, graphite ainsi que de micas (abondance des feldspaths et peu des micas). Ils se caractérisent par leur texture foliée, dite aussi gneissique. Ces Gneiss à sillimanite, grenat, graphite forment des bancs alternés avec des migmatites et des bancs quartzites (figure 13). Sa couleur rouille est due à une forte concentration en fer. Ce dernier s’est oxydé au contact de l’air et de l’eau pour donner une limonite. En conséquence, la roche se désagrège pour donner un sable ferrugineux à grains grossiers de quartz et de feldspath. 9 D : direction d’une foliation A la faveur d’une cassure et d’une faiblesse dans la roche en place, le magma s’infiltra et jaillit à la manière d’un mur de lave. Issue de ce phénomène appelé filon basique, la roche grisnoir, basique (figure 14), diffère par sa composition de la roche encaissante constituée de migmatites. Cette roche appartient à la famille des roches magmatiques volcaniques. Elle est caractérisée par la couleur sombre. Cette roche est formée par les basaltes ayant une texture massive, Basaltes structure microlitique. La composition minéralogique de ces basaltes est essentiellement des ferromagnésiens et peu de plagioclases. Minéralisation de graphite: Cet indice de graphites (figure 15) se présente comme minéral accessoire dans les gneiss à sillimanite ou dans les khondalites (gneiss à sillimanite-graphite-grenat). La teneur en graphite dans cette zone est très élevée et plus intéressant (figure 15) car l’encaissant très altéré ne nécessite pas d’explosif, l’eau est à proximité, l’évacuation se fait par de route principale (RN7).
Cartographie morpho-pédologique
On note la présence de zones latéritisées moins importantes presque dans tout le secteur (annexes 9-10). Le sous-secteur(1) est présent sur le terrain des granites migmatitiques à granulométrie moyenne et des charnockites présentant des zones latéritisées plus épaisses (figure 17) que dans de terrain migmatites embréchitiques et de migmatites granitoïdes à grains moyens à grossiers sous une végétation herbeuse (figure 29). Par ailleurs ces sols sont compacts et relativement moins structurés. En effet, les roches cristallines (granitiques, gneiss, migmatites, basaltes), renfermant beaucoup de quartz, sont riches en grains de sable siliceux résiduel. Ces sables, associés aux oxydes de fer et Figure 15: Gneiss à graphite altéré (S20°26’48’’/E47°15’01’’/Z=1261m) 21 d’aluminium, prennent en masse plus ou moins fortement le sol, empêchant ses argiles (kaolinites) de respirer (gonflement à l’état humide, rétraction à l’état sec) donc de se structurer normalement. Les sols dans la zone d’étude aussi se distinguent par une faible teneur en matière organique laquelle se superpose généralement au substrat minéral sans former de complexe organo-minéraux. Ces sols ont des origines diverses liées au climat et à l’érosion. Durant notre étude pédologique, nous avons la possibilité de creuser quelques fosses. La géométrie des fosses varient de 50 cm à 1m de profondeur, largeur 60 cm et de longueur 60 à 80 cm. Ps : partie supérieure argileuse Pi : partie inférieure du sol ferralitique Ps Pi 50 Centimètres Figure 16: Fosse pédologie rectangulaire (S20°26’16’’/E47°14’18’’/Z=1274m) 22 Source : auteur, 2014 Référons nous à la figure 18 représentant schématiquement le profil d’un sol ferralitique issu de roche cristalline (gneiss). Ces gneiss, roche facilement décomposables, sont surmontées par d’épais manteaux d’altération limoneux à sableux fin. Figure 17: Carte morpho-pédologie de la zone d’étude Echelle : 1/50.000ème Polygones d’association de sols Zones argilifiées (Ps) + Moins de 50cm + + 50 – 60cm + + + 60cm – 1m 23 Source : auteur, 2014 Ce profil se situe sur des pentes beaucoup moins marquées, qui dépassent rarement 20 à 30%. Les horizons supérieurs ont une teneur élevée en argile et un faible pourcentage de limons. La partie supérieure argileuse (Ps : 50 à 60 centimètres d’épaisseur) est vivement colorée : rouge sombre, chocolat, rouge, ocre, jaune. Elle est composée d’un type d’argile que l’on appelle kaolinite, de grains de quartz, d’oxydes de fer (hématite ou goethite) et d’aluminium (gibbsite). Le sommet est composé d’un horizon humifère peu visible (sombre). La partie inférieure du sol ferralitique (Pi : 1,8-2m), la plus épaisse est appelée la « zone d’altération » du sol ferralitique ou « altérite » ou bien tout simplement roche pourrie. Sa couleur est plus claire (blanchâtre, rosâtre, jaunâtre). Contrairement à la zone colorée supérieure qui s’est tassée, ce matériau a gardé le volume de la roche saine dont il est issu. On y reconnaît des minéraux de cette roche, même ils sont pourris tels feldspaths, micas qui, plus haut se transformeront en kaolinite. Le fer n’y est pas encore libéré à l’état d’oxydes et ne donne donc pas de coloration très vive (figure 22 ; figure 23). Les sables quartzeux y sont bien entendu en grande quantité donnant à l’altération un aspect d’arène (figure 18). 50 Centimètres Figure 18: Type du profil du sol gneissique (S20°26’16’’/E47°14’18’’/Z=1274m) 24 On constate que, pour certains profils, la couleur passe progressivement du rouge sombre puis au rouge puis à l’ocre et au jaune (jaune/rose). La raison en est l’état d’hydratation des oxydes de fer liés aux argiles : peu hydratés (longue saison sèche, fort ensoleillement) ils sont sous forme d’hématite très rouge (Figure 19). Par contre, les granites migmatitiques qui sont des roches leucocrates et très quartzeuses, donnent des zones argilifiée à faible epaisseurs et très sableuses qu’il conviendrait de proteger contre l’erosion (Figure 20). Début d’un Lavaka 50 Centimètres Figure 19 : Type horizon sol gneissique à faible hydratation (S20°26’16’’/E47°14’18’’/Z=1274m) Figure 20: Début d’un lavakas (S20°27’39’’/E47°14’38’’Z=1262m) 25 Alors que les charnochites donnent de zone argileuse plus épaisse que pour les granites migmatitiques et avec de coloration très vive. La structure de ce sol est généralement fragmentaire d’aspect argilo-sableuse. Les chanockites sont des roches dures mais ici le phénomène d’érosion est faible (Figure 21). Les migmatites granitoïdes et migmatites embrechitiques présentent des caractères intermédiaires entre ceux des roches granitiques et ceux des gneiss. Leur caractéristique principale réside dans la présence, à faible profondeur (moins de 40cm) d’un horizon argilo-limoneux. L’horizon d’altération(Pi) ou zone de départ peut atteindre 60cm-1m (figure 23). Le teneur en limons est élevé dès la surface et il est très sensible à l’érosion. Le figure 22 et figure 23 sont situées sur des pentes fortes (45%) Ps 50 Centimètres Arènes arrondis et anguleux 50 Centimètres Figure 21 : Partie supérieure du sol charnockitiques (S20°27’26’’/E47°14’44’’/Z=1280m) Figure 22: Type d’un sol migmatitiques embrechitiques (S20°25’44’’/E47°14’14’’/Z=1256m) 26 Un sol sur roche sombre comme ici un basalte, la couleur de la partie supérieure est colorée en couleur chocolat ou rouge sombre (figure 24) alors que sur granites ou migmatites il est rougeâtre ou jaunâtre. Ceci est dû à la richesse en fer de la roche-mère, toujours plus importante dans les roches sombres (présence de minéraux ferro-calco-magnésiens).Ils sont alors bien mieux structurés et moins massifs, donc plus favorables aux enracinements. La partie inférieure profonde de la zone d’altération est le siège d’une nappe phréatique dite nappe phréatique d’altérite. C’est de l’eau libre qui imbibe ce matériau et que l’on trouve dans les puits des villages. 50 Centimètres 50 Centimètres Figure 23: Type d’un sol migmatitiques granitoidiques (S20°25’40’’/E47°14’20’’/Z=1290m) Figure 24: Sol à structure compacte près des basaltes (S20°25’45’’/E47°13’56’’/Z=1295m) 27 La nappe phréatique joue un rôle majeur dans le fonctionnement hydrologique naturel des bas-fonds et petites vallées. Les agriculteurs la court-circuitent en raclant à l’angady le bas de la tanety et transportent l’eau vers l’aval par des canaux de bordure ou qui serpentent même sur les versants pour irriguer en contre bas les rizières en terrasses. On comprend donc que cette nappe conditionne en grande partie la riziculture aquatique des vallées (figure 23 ; 33). L’utilisation des vallées pour des cultures de contre-saison sans irrigation d’appoint dépend de la profondeur de la nappe phréatique en saison sèche. Enfin les vallées s’élargissent encore pour devenir de vraies plaines alluviales avec des rivières plus importantes et une dynamique de dépôt et de débordement plus brutale, aboutissant à des tris et superpositions de matériaux, fonction de leur taille (sables, micas, limons, argiles) et de l’éloignement par rapport aux crues du cours d’eau. Ces dépôts, renouvelés régulièrement et de granulométrie variable (verticalement comme horizontalement), à lentilles sablo-micacées, s’appellent Baiboho(Figure 25). Les matériaux issus de l’érosion se couvrent progressivement et naturellement de colluvions puis d’alluvions en même temps que les vallées s’élargissent et qu’un petit cours d’eau sinueux commence à s’y individualiser. On passe alors à des vallées alluviales de petite à moyenne taille, à remblaiement argileux , larges de 1500 à 2000 m (figure 17).Ces vallées alluviales, rizicoles par excellence.
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