DIDACTIQUE DE LA LECTURE DANS UNE APPROCHE BILINGUE

DIDACTIQUE DE LA LECTURE DANS UNE
APPROCHE BILINGUE

La lecture

 Le succès d’un enfant à l’école, tout au long de sa vie, dépend largement de ses aptitudes en lecture. L’un des plus importants défis des spécialistes de l’éducation, en Afrique et en particulier au Sénégal, consiste à faire, en sorte que l’ensemble des élèves sache lire.

 Importance de la lecture 

Nous vivons à l’ère de l’information et nul ne saurait aspirer à une pleine participation à la société, et encore moins à la prospérité, voire à la réussite sociale sans savoir convenablement lire et écrire. C’est ainsi qu’au Sénégal la lecture est considérée comme une discipline à enseigner ; et de sa maîtrise dépend les autres enseignements /apprentissages. Mais au demeurant les résultats escomptés sont jugés insatisfaisants : enseignants, parents d’élèves, autorités et partenaires de l’école, constatent que beaucoup d’élèves quittent l’école sans savoir lire, ni écrire. Pour éradiquer ce mal constaté dans l’acquisition de la compétence LIRE, de nouvelles orientations en didactique de la lecture ont été mises sur pied. 

 Une autre façon d’apprendre la lecture 

A partir les années 1980, la pédagogie de la lecture change d’objectifs. D’abord elle aide l’apprenant à apprendre à lire. Contrairement à son objectif d’antan qui consistait à enseigner la lecture à l’élève. Ce changement d’objectif de la pédagogie de l’enseignement /apprentissage de la lecture aide les apprenants à découvrir le plaisir et les profits qu’ils pourront se procurer du SAVOIR LIRE, mais il leur donne aussi le gout de pratiquer la lecture pour que ce savoir ne se détériore pas. Ensuite, elle met l’apprenant au cœur des 6 enseignements /apprentissages. L’élève participe à la construction de son propre savoir, il devient acteur. L’enseignant n’a plus le monopole du savoir, il aide l’apprenant il le guide, il l’oriente : il devient un facilitateur, un organisateur. Enfin cette nouvelle pédagogie de la lecture s’intéresse également à la motivation d’apprenants. En effet les textes de lecture doivent être bien choisis. On ne lit plus pour le simple de lire. La lecture doit nécessairement susciter un intérêt particulier chez les élèves. Pour ce faire les textes de lecture doivent relater des faits, des histoires, et ou des évènements culturels issus du milieu des apprenants et un impact positif sur la vie de ces derniers. 

 Rôle de la lecture 

La lecture, discipline fondamentale, pour les enseignements/apprentissages, joue une double fonction : une fonction ludique et une autre utilitaire. La fonction ludique longtemps attribuée à la lecture a évolué grâce aux recherches pédagogiques. Aujourd’hui on ne lit plus, simplement, pour le plaisir ou pour le jeu. La fonction de la lecture a évolué, elle devient utilitaire. La lecture doit permettre aux apprenants d’agir, de pouvoir communiquer, de se documenter, d’être informé. C’est cette fonction utilitaire de la lecture qu’ Eveline Chameaux semble résumer en ces termes : « lire, c’est construire du sens sur un message dont on a besoin pour faire autre chose que lire ». Cette nouvelle vision de la pédagogie sur la lecture a entrainé ce qu’on peut appeler la révolution. En effet on parle de lecture innovante et de nouvelles méthodes en didactique de la lecture. 

 Les méthodes pour lire

L’histoire des méthodes de lecture est une suite de percée et de recul. Par exemple la méthode globale a été mise à jour dès la fin du XVIII siècle, puis rejetée parce que jugée inappropriée pour apprendre à lire. Remise en vedette grâce aux découvertes de la psychologie montrant que l’enfant a une vision 7 globale des choses : le syncrétisme enfantin, elle est appliquée au début du XX s, et est appelée méthode idéo visuelle, puis à nouveau décriée, elle cède le pas aux méthodes dites semi-globales ou mixtes. Elle est revenue sur le terrain à la suite d’avancées scientifiques sur la façon dont l’œil perçoit les signes écrits. – LA METHODE EPELLATIVE La méthode épellative s’appuie sur le principe selon lequel un enseignement doit partir de ce qui est simple pour aller vers ce qui est complexe : la lettre, le mot, puis la phrase. Dans cette méthode, le principe des paliers d’apprentissage est satisfaisant pour l’esprit : l’idée que celui qui apprend peut ne pas passer à l’étape 2 sans maîtriser l’étape1, est peut être à la base de la notion de prérequis et de rythme de progression. Cependant elle n’a pas pu prospérer car basée sur une fausse théorie : la notion de simple et de complexe pour l’enfant. – LA METHODE SYLLABIQUE OU SYNTHETIQUE : Cette méthode, comme la méthode épellative, propose d’aller du simple au complexe, c’est-à-dire de la lettre vers le mot en travaillant plus particulièrement la combinaison des consonnes et des voyelles dans les syllabes ; la combinatoire. Celle-ci devient le centre de l’enseignement /apprentissage ; ce travail sur les associations consonnes-voyelles, tente d’établir une correspondance entre le son et la lettre, ce qui doit permettre à l’élève de passer du son à la lettre et vice versa (association son/signe). Bien que des progrès soient notés par rapport à la méthode épellative, la méthode syllabique présente des lacunes. Entre autres, on peut noter la correspondance systématique de son-lettre en français (dans le mot phrase, je vois la lettre p et je n’entends pas le son p), qu’un son n’est pas systématiquement associé à une lettre (il peut s’écrire avec des lettres différentes), que la syllabe est une réalité à l’oral (« La syllabe est ce qu’on prononce d’une seule émission de voix » LAROUSSE).- LES METHODES PHONETIQUES : Ce sont des méthodes syllabiques, qui, au lieu de partir des lettres, partent des sons pour arriver à la graphie de ces sons. L’importance donnée à l’oral, l’idée fausse qu’ « écrire, c’est transcrire « a entrainé dans les manuels de lecture deux innovations : le remplacement du terme lettre par le terme son ou lettre-son et une progression basée sur l’apprentissage des sons en français. Malheureusement en jetant un coup d’œil dans ces manuels, on constate que la confusion entre son et lettre demeure. – LA METHODE GLOBALE : Appliquée depuis 1920, elle date en réalité à la fin du XVlll siècle. Contrairement à la méthode syllabique, axée sur une technique d’apprentissage de déchiffrage ou de décodage, la méthode globale est centrée sur l’apprenant. Elle tient compte de son développement psychologique .Pour l’enfant l’élément est toujours plus abstrait que le « tout ».La vison du « tout » chez l’enfant, (ce qu’ERNEST RENAN appelle le syncrétisme : « Le sujet s’impose à notre esprit avant que nous commencions à en apercevoir les détails »), fait que pour l’enfant le mot est simple, la lettre est complexe. Le pédagogue CLAPAREDE le résume ainsi : « …Nous avons dit que l’esprit procède du simple au complexe : le fait que l’enfant perçoit le tout avant de percevoir les parties ne détruit pas cette affirmation. Pour lui, en effet, le tout n’est pas un assemblage de parties mais au contraire un bloc, une unité : aller du simple au complexe, c’est remonter du tout à la partie ». La motivation et l’activité de l’apprenant sont à la base de cette méthode : les textes de lecture sont le récit des expériences d’élèves ; les élèves sont actifs durant les séances d’enseignement /apprentissage ; chaque élève apprend selon son rythme, ses besoins ; le maitre aide l’élève qui le demande à décomposer ou à construire un mot. Alors qu’un apprenant est capable avec la méthode 9 syllabique de déchiffrer un texte au de 6 mois (mais déchiffrer n’est pas lire), il faudra attendre 12 à 18 mois pour que cet apprenant lise un texte avec la méthode globale. Ainsi pour obtenir une bonne performance en lecture ; dans un temps record, on part d’une synthèse de ces deux méthodes qui donnent naissance aux méthodes dites semi-globales ou mixtes. – LES METHODES SEMI-GLOBALES OU MIXTES : Ces méthodes empruntent à la méthode globale le principe selon lequel « Lire, ce n’est pas déchiffrer des mots, mais appréhender globalement le sens d’un texte », et à la méthode syllabique le principe suivant lequel pour savoir lire il faut maitriser la combinatoire : cette maitrise du n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour bien lire des textes. Cependant, en fonction de l’importance donnée, à la phase globale ou à la phase analytique, une variété de méthodes semi-globales a vu le jour. En effet la notion de français langue étrangère (FLE) puis, vers 1970, celle de français langue seconde (FLS), ont conduit à une conception de l’apprentissage du français, aussi bien en France qu’en Afrique francophone. L’importance donnée au langage dans une approche communicative va marquer la méthodologie de la lecture : -La leçon de lecture devient la suite logique de la leçon de langage(les élèves lisent ce qu’ils savent dire) ; -Lire c’est recevoir un message écrit qui a un sens : le point de départ ne peut être qu’un texte l’approche communicative rejette la syllabation ; -L’enseignant va donner à l’apprenant des techniques qui vont lui permettre de donner du sens au message écrit ; -Les phases d’analyse et de synthèse vont être écourtées au profit de la phase globale de compréhension et de la phase de réinvestissement.  

Table des matières

DEDICACE
SIGLES ET ACRONYMES
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE GENERAL
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET PROBLEMATIQUE GENERALE
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE ET CLARIFICATION CONCEPTUELLE
DEUXIEME PARTIE: CADRE PRATIQUE DES ETUDES.
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU CORPUS ET ASPECTS PRATIQUES DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 2 : TRAITEMENT DES DONNEES
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES

 

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