Evaluation de l’efficacité d’un biofertilisant, biostimulant et de bio-pesticides sur la culture du coton
Généralité sur le coton
Le cotonnier Le cotonnier est une plante pérenne, elle est transformée en culture annuelle dans les conditions d’une culture de rente au Sénégal (Badiane, 1995). Le cotonnier est du genre : Gossypium qui appartient à la famille des Malvacées, comme le gombo et l’hibiscus (Ouedraogo et al., 2008). Il existe une cinquantaine d’espèces (sauvages et cultivées) du genre Gossypium, dont seules quatre font l’objet de cultures commerciales dans le monde (Astruc, 2011). Ces quatre espèces cultivées sont : G. herbaceum, G. arboreum, G. hirsutum et G. barbadense. L’espèce Gossypium hirsitum est de loin le plus cultivée et assure 90% de la production mondiale de coton (Diakalia, 2007). Le Gossypium barbadense produit des fibres longues et fines qui représentent 5% du coton mondial, les Gossypium dits herbaceum et arboreum donnent des fibres épaisses et courtes qui fournissent 5% de la production sur la planète. La taille intermédiaire du Gossypium hirsutum est donc la plus recherchée et lui confère ses 90% de la production mondiale (Astruc, 2011). Le cotonnier est un petit arbrisseau dont la taille varie de 1 à 1,5 m et parfois plus, il présente une partie souterraine et une partie aérienne: La partie souterraine du cotonnier comprend une racine pivotante pourvue de nombreuses ramifications latérales. Ces ramifications accomplissent la fixation de la plante au sol et assurent une grande partie de son alimentation; La partie aérienne est constituée d’une tige principale érigée servant de support au reste de la plante. De cette tige, partent des rameaux de deux natures: les branches fructifères et les branches végétatives (United Nations Food And Agriculture Organization, 2014). A- Ecologie Les conditions climatiques en particulier la pluviométrie et la température ou l’ensoleillement, ont une grande influence dans le développement de la culture du coton, car elles sont très variables dans une même zone d’une année à une autre (PAN AFRICA, 2002), ou d’une zone à une autre à la même année. La production de coton s’installe constamment dans les régions tropicales et subtropicales humides. Le cotonnier germe donc sur une bande située entre le 37ème parallèle nord et le 32ème sud, sur une terre limoneuse ou argileuse capable de répondre à ses besoins nutritifs importants (Astruc, 2011). 5 Figure 1: Région de production du coton dans le monde ; source : cotonmonde.jpg (Silvie, 2012) Un minimum de 500 mm d’eau dans l’année bien repartis dans le temps, de la levée à la formation des capsules est suffisant pour le cycle complet du cotonnier (Ouedraogo et al., 2008). B- Croissance Le cotonnier est une plante à croissance verticale indéterminée c’est-à-dire que son développement végétatif ne s’arrête pas avec l’entrée en floraison (SODEFITEX, 2016a). Ses branches sont de deux types: les branches végétatives ou monopodiales et les branches fructifères ou sympodiales. La proportion plus ou moins grande des monopodes détermine la précocité du plant. Le développement de la branche végétative est dit de type indéfini parce que sa croissance a lieu durant toute la saison à partir d’un bourgeon terminal ou apical sur la tige principale. Par contre, le développement de la branche fructifère est stoppé par la formation de chaque fleur. Ce mode de croissance est appelé sympodial ou encore défini (Badiane, 1995). La croissance du cotonnier peut être divisée en quatre stades: Stade de levée: du semis à l’étalement des cotylédons; il dure 6 à 10 jours après semis (JAS); Stade végétatif: de la plantule à l’ouverture de la première fleur. Il dure 40 à 60 jours après la levée (JAL) ; 6 Stade de floraison: du début de la floraison à l’arrêt de la formation des fleurs, atteint 80 à 100 jours après la levée. Les fleurs sont blanches/jaunes à leur ouverture, et passent au rose dès le lendemain. Seul 1/3 (33%) des fleurs vont devenir des capsules, cependant ce taux peut diminuer jusqu’à 10% lorsque les conditions sont défavorables, comme dans le cas de la sécheresse, l’excès d’eau, la baisse de température ou en cas d’infestation de ravageurs. La perte de bourgeons et de capsules peut également être occasionnée autant par le déficit que par l’excès de nutriments, ou d’humidité. Toutefois, la plante peut se rehausser et compenser les pertes de bourgeons et de capsules en prolongeant le temps de production de fleurs pourvu que les conditions défavorables ne durent pas trop longtemps, ni n’interviennent trop tard dans la saison. Stade de maturation: de l’arrêt de la croissance des capsules à leurs ouvertures complètes ou déhiscence. Du semis à la récolte, le cycle peut durer environ 140 à 180 jours selon les variétés et les conditions environnementales (United Nations Food And Agriculture Organization, 2014). Photo 1: Maturation du cotonnier/Mission AProCA/campagne 2013. C- Reproduction La fleur est un des caractères spécifiques les plus importants de cette plante. Sa couleur est blanche, jaune ou rouge foncé. Le cotonnier est hermaphrodite, c’est-à-dire que sa fleur possède des organes mâles ou androcée et femelles ou gynécée. La forme gracieuse de la fleur et la 7 présence de nectar font que le cotonnier bien qu’autogame, est quelque fois sujet à la pollinisation par les insectes (Badiane, 1995). Le coton est une plante qui s’auto-pollinise, même si la pollinisation croisée est possible (Ouedraogo et al., 2008). L’inflorescence commence par l’apparition du bouton floral, conditionnée par l’action d’un seuil thermique qui souvent est atteint aux environs du 45ème jour après la levée (Badiane, 1995).
Maladies et Ravageurs du cotonnier
Selon Oerke et Dehne (2004) et Guèye (2011), les pertes de récolte dues aux bio-agresseurs sont de l’ordre de 30% en moyenne avec 13% pour les arthropodes, 10% pour les agents pathogènes et 7% pour les mauvaises herbes (Badiane et al., 2016). A- Les maladies rencontrées chez le cotonnier L’Alternariose : causée par le champignon Alternaria gossypii ; présence de taches desséchantes sur feuilles et fruits La Bactériose : provoqué par la bactérie Xanthomonas malvacearum ; attaque tout de la plante en commençant par les cotylédons des plantules, les tiges, les feuilles et en fin les capsules. Il y a la présence de taches sur les parties attaquées. La Fusariose : due aux champignons Fusarium oxysporum et Fusarium vasinfectum ; une maladie vasculaire qui provoque la nécrose des vaisseaux conducteurs d’où le jaunissement voir le noircissement des vaisseaux qui entraine le flétrissement et la mort des plants. La Virescence florale ou Phyllodie : causée par un Mycoplasme transmis par le jasside Orosius cellulosus (Cauquil, 1988). Les organes floraux sont transformés en pièces d’apparence foliacée ; la corole et les étamines deviennent vertes, les fleurs deviennent immédiatement stériles dès l’apparition des symptômes. La Maladie bleue : une maladie virale transmise au cotonnier par le puceron Aphis gossypii. L’Acariose : Elle provient des attaques d’acariens sur le cotonnier et provoque le plus souvent des perturbations physiologiques et des déformations foliaires chez les plants attaqués. Il existe aussi d’autres maladies abiotiques au cotonnier telles que des carences en magnésium, potassium, bore (PR-PICA, 2015). 8 L’entomofaune nuisible du cotonnier est abondante voir innombrable, variée et relativement cosmopolite Smith et Cothren (1999) cité par (Badiane et al., 2016). Sans protection phytosanitaire, les niveaux de pertes peuvent varier entre 30 et 80% en fonction des zones et de la pression parasitaire (PAN AFRICA, 2002) ou même des années. En Afrique de l’Ouest, les pertes de récolte causées par les ravageurs du cotonnier sont estimées en moyenne à 47,96% du potentiel de production dans les cultures classiques (PR-PICA, 2015). Ces ravageurs sont extrêmement poly-phages et les dégâts qu’ils causent sont importants sur plusieurs cultures: maraîchères, fourragères, céréalières et industrielles (Bourarach & Rohi, 2011) et (Badiane et al., 2016). Au Sénégal, les Arthropodes nuisibles du cotonnier restent dominés par une dizaine d’espèces dont l’ampleur et l’impact varient sur la production en fonction des zones et des années (Badji, 2010). Le cotonnier est attaqué par divers ravageurs du semis à la récolte (Badji, 2010). Ces insectes peuvent être répartis en quatre groupes en fonction de leurs dégâts ou des organes préférés sur le cotonnier. B- Les ravageurs rencontrés chez le cotonnier Les ravageurs du sol et/ou des plantules, composés de : – Myriapodes (Diplopodes) ou mille-pattes ou iules du genre Peridontopyge et Tibiomus (Traoré, 2008). Ils détruisent les graines avant la levée ; puis ils coupent les racines et les jeunes plantules (PR-PICA, 2015) – Syagrus calcaratus (Fabricius, 1775) (Coleoptera : Chrysomelidae) : les larves sont responsables des coupures de racines et entraînent un dépérissement et un flétrissement des plants attaqués (Miranda et al., 2013). – Les Fourmis et les Termites : ils attaquent les semences et les plantules et peuvent causer des éclaircis sur les lignes de semis (PR-PICA, 2015). Ravageurs phyllophages ou défoliatrices : – Spodoptera littoralis (Boisduval, 1833) (Lepidoptera : Noctuidae) : très polyphages, les larves restent groupées pendant les premiers stades. Elles sont à l’origine de la défoliation des plants attaqués. Elles attaquent des plantes correspondant à 44 familles différentes dont les graminées, les légumineuses, les crucifères et les arbres fruitiers (Miranda et al., 2013). 9 – Haritalodes (= Syllepte) derogata (Fabricius, 1775) (Lepidoptera : Crambidae) : elle enroule les feuilles d’où son nom de chenille enrouleuse des feuilles, elle peut provoquer la défoliation entière des plants (PR-PICA, 2015). – Anomis flava (Fabricius, 1775) (Lepidoptera : Noctuidae) ou chenille arpenteuse : elle perfore les feuilles en laissant des trous circulaires d’environ 3 cm, en cas d’attaque forte il peut y rester que les nervures (PR-PICA, 2015). Les chenilles carpophages ou des organes floro-fructifères : elles sont parfois considérées comme les principaux ravageurs du cotonnier (Badiane et al., 2016) – Helicoverpa (= Heliothis) armigera, (Hübner, 1805) (Lepidoptera: Noctuidae) : il est le plus redoutable (Badiane et al., 2016), mais aussi très polyphage. Ses larves creusent des trous d’entrée nette sur les capsules, les excréments sont laissés à l’extérieur de la capsule. Elles attaquent aussi les boutons floraux et les fleurs (PR-PICA, 2015). – Diparopsis watersi (Rothschild, 1901) (Lepidoptera: Noctuidae) ou ver rouge: les chenilles attaquent les boutons floraux, les fleurs et les capsules. Elles présentent un trou circulaire sur les capsules attaquées avec des déjections à l’intérieur. Les jeunes organes attaqués se détachent en restant suspendus par des fils de soie avant de tomber (Miranda et al., 2013). – Earias insulana (Boisduval, 1833) et E. biplaga (Walker, 1866) (Lepidoptera: Noctuidae): elle est aussi appelée chenille épineuse. La chenille est caractérisée par l’écimage du cotonnier en début de campagne. En plus de ces dégâts d’écimage, les larves se nourrissent aussi au niveau des boutons floraux, des fleurs et des capsules (Miranda et al., 2013). – Pectinophora gossypiella (Saunders, 1844) (Lepidoptera: Gelechiidae) ou vers roses : Les chenilles se nourrissent à l’intérieur des capsules de coton qu’elles vident de leur contenu ou les détruites totalement. L’essentiel de la vie larvaire se déroule à l’intérieur de la capsule (PR-PICA, 2015). Les blessures sont caractérisées par le flétrissement et la chute des boutons floraux, des fibres et des graines endommagées et les attaques des fleurs. – Thaumatotibia (= Cryptophlebia) leucotreta (Meyrick, 1927) (Lepidoptera: Tortricidae) : la chenille est appelée le faux ver Rose. Les larves peuvent affecter les capsules à tout moment de leurs développements. L’essentiel de la vie larvaire se déroule à l’intérieur de la capsule : chenille endocarpique (PR-PICA, 2015). Un tortillon de substance mucilagineuse peut être présent au niveau de la capsule.
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